
Il faut avoir la précaution de mettre l’huile
dans un vafe de métal, pour qu’il ne fe caffe pas
lorfqu’on y verfe le plomb , & de la laiffer dépofer
après l’opération, en l’expofant pour cet effet au
foleil ou à une chaleur artificielle pendant quelques
jours.
GRAPPE de raisin. Ancien artifice de guerre,
de forme cylindrique, qu’on tiroit avec- le canon,
& compofé de Halles rangées par couches aiitour
d’un pivot en bois-ou en fer. Ges balles fe tou-
choient entr’elles , & to.uchoient' également le
pivot qui étoit ericaftré & placé perpendiculaire- \
meut fur ie centre d’un plateau de bois, nommé
Jabott qui avoit , dans le milieu de fon'épaifleuj”,.
une raiuure dans laquelle^on attachoit , avec de
la forte ficelle , la partie inférieure du fac de toile
qui devoit contenir les balles ;.cette rainure fervoit
auffi à lier le' fâchet de^ poudre lorfqu’on Tatta- |
choit à la grappe de raifin. tes grappes de raifin *
avoient peu de portée'& d'e jufteffe : on léur a !
préféré les cartouches ou boîtes dè fer-blânc.remplies
de balles de fer-battu. *
GRAPPIN. Infiniment en fer fervant à retirer
du four les boulets à rebàttre lorfqu’ils font fuf-
fifamment chauds.
Grappin. Ancre à trois bras, ou plus , fervant à
repêcher les cordages.
G R A T T O IR . Infiniment pour détacher les
craffes de l’intérieur d’un fufil. C’eft une vergé de
fer un peu plus longue que le canon. A un bout
font deux refforts d environ o met. 162 (6,-pouç. )
de longueur, c’oiidés & traiichans daüs la largeur
du Coude qui eft en avant. Le relie du reffort eft
tranchant dans fâ longueur.
GRAVURE des armes-portatives. On grave
au burin , fur^ la queue .de' culaffe des armés portatives
, la désignation de l’année du modèle, &
fur le corps de platine, le nom de la manufacture ƒ
mais cette opération fe fait plus promptement &
plus économiquement àu moyen de poinçons portant
plufieurs lettres. La gravure fur les lames de
labre fe fait au moyen d’un procédé dont les ou- j
vners ont ,jüfqu ici*, fait lin'myftère; Voici en quoi- '
cbnfîfte ce procédé.
Les lames étant éffuyées après'l’aiguifage , le
graveur les expofe fur un gril à la chaleur d’un
brafier de bois de hêtre , pour enlever leur humidité
; il les fait chauffer de nouveau, afin d’é-
tendre facilement ütr vernis qu’il y applique avec J
du coton; il enduit chaque laifie de quatre couches,
ayant foin- dé les faire fischer fucceflivement &
avant den étendre une nouvelle. Ces couches
donnent au vernis une épaiffeur fufRfante pour
que l’empreinte des caraftères foit allez forte lorf-
qu on fe fert du ftyle ou pointe fèche. Ce vernis
Ine s’écaille point ; fà eoihpofilion efl dè 2 litres
d’huile de lin , o lui. 24 (8 onces) de copal
O kil. , 10 (4 onces) de térébenthine, b 3j.il.
(8 onces ) de poix de Bourgogne. Il l’étend fur, k Ilame, fuivant une longueur de 0 mèt. 32 (1 pied)
environ; a partir du talon. Les lames gravées fout
plongées dans un mordant dont la compofition eft
de o kil. 12 (4 onces) de vert de gris , o kil. 18
(6 onces) d’alun , b kil. 42 ( *4 onces) dè coupe-
j rofe, o kil. 24 (8 onces) de rouge d’Angleterre,
| & 8 litres d’eau- claire. Celle compofition fe fait
dafls des vafes en cuivre rôfetfe , qui contiennent
cinquante à cent lames. On fe fert de ce mêlai
, parce qu’il n’eft pas attaquable par la compofition
ci-deffus. Ce nfeft qüe lorfqué rcé mordant efl en
ébullition qu’on y met les lamesf on les y 1 aille
pendant une heure 5 elles*'fe trouvent attaquées
dans . l’endroit gravé , le-vernis n’éprouvant aucune
alteration. Il faut, pour que les lamés plongées
me fuient pas endommagées que lé vernis
qui leur eft appliqué dépaffe le niveau du mordant
de b mèt. 064 ( 2 pouces) environ. Ce vernis eft
enfuite enlevé au poliffagè.
Gravure des bouchés à-feu. Elle confiftë à
graver au burin deux L enlacées & le nom de la
pièce; la première de ces'gravures ; qui efl fur un
fond labié, fe fait en avant de la lumière ; la fécondé
efl fur la volée.' On grave auffi fur le pourtour
de la plate-bande de culaffe la date de la-
coulée de la . pièce & le ncfm du fondeur. Les
bouches à feu étoiën ^anciennement décorées d’em-
rblêmes & de divèrs^ornernens.
| GRENADES. Ce font des petits boulets creux
J qu on charge de poudre & auxquels on met une
| fufée. Il y en a de deux efpècès ;- les grenades de
J rempart & lès grenades à main. •
Grenades à main. Elles font du calibre des bon-
'lets de 4; on les jette dans le chemin couvert ou
dans ‘les-tranchées. d’une placé affiégéè; Elles
pèfeüt environ'o kil. 979 ( aliv.). 1
• Grenades dé rempart Elles ont des dimenfions
plus fortes que celles à main; après avoir mis ie
feu a la- fufee, on lesroule du haut du rempart dans
le foffé. Elles-font du calibre des boulets de 24
& de 16 , & pèlent de? 3 kih of6 à' 5 kii. 874
(8 à 12 liv. ). 7
Grenades d’artifices. Dans les fëüx de ' réjouif-
fances, elles font uneimitaton des grenades de
guerre, & confiftent en des petits glèbes dé bar ton
qu’on remplit de poudre ou d’autres compofi-
tions. On îes- jëtte à' la uiaih ou avec; une fronde
à l’inftant qu’on y met; le feu. • |
GRENADJERE. Anneau ovale qui, comme
1 embouchoir , maintient le canon fur le bois.
Elle efl placée à une diftance déterminée de l’em-
bouchoir , & porte un battant retenu par un clou
rivé traverfant le pivot qui efl fur le milieu du
derrière de la boucle où il efl ajufté. .
GRENAGE. Ç’efl l’art de réduire en grains les
matières qui ont été triturées, pour‘ former la
poudre. Lorfque ces matières ont été battues
pendant environ quatorze heures, on les grènë.
Pour cela , on lès relire des mortiers ; on les porte
au grenoir, dans des t in è s ,où elles refient pendant
un ou deux jours, afin qu’il s’en évapore
une portion d’humidité nuifible au grënagé , & on
les vèrfe dans dé grandes cailles ou nidyes. De-là,
elles font miles par parties dans un tamis de peau,
appelé guillaumeque l’on fait mouvoir,au moyen
d’un mécanifme , fur une barre horizontale, pref-
qü’à fleur de la maye , & dans lequel fe trouve un
tourteau on plateap::de forme lenticulaire, qui
brife les portions de' gâteau, trop compares & les
force à*fe tamifer. La -poudre, .àinfi tamifée,,; efl
repvife & paffée , à l’aide du tourteau, dans un
deuxième tamis , dont les'trous font précifément
du même diamètre quë la poudre qu’on veut èb^
tenir. Enfuite .elle efl verfée dans un troifième
tamisnommé égalifoir, qui laiffe paffer lë pouf-
fier & le fin grain, & quiretient la poudre grenue.
Mais comme, dans Cet état,.la poudre contient
toujours quelques gra-ins trop gros , ou quelques
fragmens de matières. échappées du grenoir par
l’aftion du tourteau , on les fépare de ces grains
ou fragmens par un quatrième tamis de dimenfion
convenable. Enfin, le poüffier le.grain fin font
rapportés au moulin pour être remis ën gâteaux
& foumis.de nouveau à l’opération du grenage.
Lorfque l.a.p.oudkç que l’on fait efl de la poudre
de guerre ou de la poudre de mine , on la fèche
immédiatement après avoir été grenée.
GRENOIR. Atelier où l’on transforme en grains
les matières de la poudre apportées des moulins à
pilons. Cet atelier doit être commode, âvôir vingt
mètres de longueur fur huit de largeur; une porte
à deux ventaux à chaque bout & deux Croifées
à chaque face. Les fenêtres doivent être garnies
d un canevas & non vitrées , crainte que quelque
globule dans le verre , faifant l’office de lentille &
raffemblarrt les rayons du- foleil , n’opère quel-
qu’accident. ' On peut, placer trois , mayes fur la
longueur de l’atelier. 1
Grenoir. Nom du deuxième crible qu’on emploie
dans le gfenage de la poudre. Le diamètre de fes
trous eft de-ô mèt. 002 pour la poudre de guerre ,
0 mèt. 00ï pour la - poudre -fine ,& .0 rùèt; 0005
pqur la poudre fuperfine.
g r è v e s . Partie de l’ancienne armure qui ga-
raniiffoitlesjambes, & à laquelle les éperons étoient
attachés.
GRIFFE. -Partie du grand reffort de la platine
qui s’appuie fur la partie de la noix qui porte auffi
le même nom.
GRILLAGE. AGion du feu fur les minerais
pour vaporifer l’eau , &. fublimer le foufre ou
d’autres fubffançes étrangères.
GRILLE. Partie de la vifière du heaume, en
j forme de grille ou de treillis, deftiuée à garantir
les yeux contre les coups de l’ennemi.
. GRILLER la, mine. On grille quelquefois la
mine de fer en roche, pour féparer lé foufre &.
l’arlenic du minerai qui en contient. Cette opération
a lieu dans des fours deflinés à cet ufage.
GRILS a rougir les boulets. Us font foutenus
par trois dodbles pieds , qui font rivés en deffous
des barres qui forment les grils.
Pour fe ferv-ir de ces. grils, il, faut faire une
excavation en terre, de leur hauteur, fe terminant
à trois de leurs cotés , & laiffant le quatrième
ouvert du côté du vent, en forte que l’air
pâlie fous les grils. Sur les trois côtés contigus au
fol, on élève de la terre à o mèt. 32 ( j pied), &
au moyeu de quelques morceaux de fer coudé , ou
’ fait un petit toit qu’on recouvre de terre, du
milieu du gril au côté oppofë à l’ouverture; par
ces moyens , on augmente , on concentre ,1a chaleur
, & l’air échauffé repaffànt fur les boulets , les
fait rougir plus promptement.
Ces grils font dangereux & ils chauffent lentement
les boulets ;. il faudroit en Conféquence faire
ufage de fours à réverbère, imaginés par M. le
général du génie Meufnier. Ces fours font com-
pofés'd’un fourneau"de ô mèt.,3789‘fur o met 6497
(14 fur 24 pouc. ) en carré , où èfl une grille pour
recevoir le bois au-delfus du cendrier, & d’une
chaufferie qui lui eft adjacente & perpendiculaire,
où l’on place les boulets ; elle ao mèt•■ 8121 ( 3o
pouc. ) de largéur, 5 mèt. 2616 ( 16 pieds 2 pouc. )
dé longueur ; le fol de cette chauff erie , divifé eu
trois filions, incliné fous le fourneau, eft de niveau
•avec lui- dans .là partie ,1a plus baffe. Les coulilles
font en barres de-fer de o mèt. 6358 ( i 5 lig.) de
côté, appuyant fur une arête & ayant une pente
égalé à environ le fixième de leur longueur. 11
confient d’abriter, ces.fours' par un toit, afin de
prolonger four durée.
GRIMAUD. Nom donné à la couleur blonde de
l’intérieur d* lilex dont on fabrique lès pierres à
feu.
GROLËS. On appelle .ainfi'les rebuts des différentes
elpèees de pieires à fufil.
GRUE. Machine dont on fait quelquefois ufage
dans l’artillerie pour élever, charger & décharger