
dans le fécond, on augmente la cliarge 8t l’aneïe
de projeâion. & 6
Balles à feu à jeter avec la main ou à tirer
avec le canon. Elles font faites comme les balles
à feu deftmées à être lancées avec les mortiers.
On leur donne le diamètre des boulets de 24 & de
16. Pour qu’elles ne foient pas brifées par la force
de la poudre, on ne met qu’une petite charge dans
le canon , & on enfonce fans refouler.
Balles de fer battu. Sorte de petits boulets en
fonte de fer ou en fer battu. En France, on emploie
pour les cartouches à canon des balles de fer battu, ■
de préférence à celles de fer coulé, parce qu’elles I
font moins caffantes , & qu’étant plus pefantes elles
ont plus de portée. On a fixé un diamètre particulier
pour chaque calibre , afin qu’un nombre déterminé
de balles pût s’arranger exa&ement par
couches dans les boites à cartouches. Les greffes 1
balles font un bon effet à la diftance d’environ fix ;
cents métrés , & les autres à quatre cents mètres.
Le culot de fer battu qu’on met dans le fond des !
boites donne beaucoup de portée aux balles, 1
parce qu’il leur communique toute l’aèfion de la
charge, qui, fans cela, s’échapperoit à travers les 1
balles & les fer oit écarter davantage.
Pour fabriquer une balle de fer battu, le maître
forgeur faifîffantde la main gauche un barreau de ]
fer rond 3 d’un calibre convenable, dont une extré- ■
mité eft chauffée à blanc, & plaçant le bout chaud ;
fur Yétampefixe de la.-main droite il applique '
l'étampe mobile fur le barreau, en faifant coin- j
eider les deux matrices ; alors, fon compagnon |
élevant fa majje, qu’il tient à deux mains , frappe !
fur l’étampe , tandis lju’à chaque coup le maître '
retourne le -barreau 5 lorfque celui-ci juge la balle \
à la.groffeur requife , il la pféfente à la lunette à
chaudf fi elle eft trop greffe , il la remet entre les
étampes & fait frapper de nouveau ; fi elle eft trop
petite , il a foin, en la détachant du barreau par
le moyen de la tranche de laiffer un peu de fer
excédant, qu’il refoule d’un coup de maffe dans '
la balle y puis remettant le barreau au feu, il prend
la halle avec la pince , la place entre les étampes •
& la. retourne encore en tous fens, pour l’arrondir, ;
fous les coups précipités du frappeur. Gette balle , !
vérifiée de nouveau , eft reconnue bonne Celle eft ,
fphérique & du diamètre moyen entre la grande & j
la petite lunette. ( Voyez le mot Etampe. ) - :
BANC d’épreuve. Affemblage de charpentes,
far lequel font placées des plaques, de fonte cannelées
pourrecevoir les canons de fufîl à éprouver.
Ils font maintenus au moyen d’une forte traverfe
■ en bois , ferrée av.ee des vis.. Les dépendances du
banc d’épreuve font une falle d’épreuve & une
falle pour fécher les canons. Voici les difpofitions
du banc d’épreuve & des Bâtimens calculées
a après une fabrication annuelle de vingt-quatre
mille grandes armes :
La falle d’épreuve doit avoir 8 mèt. 16 (a5 pieds)
de longueur, fur 6 mèt. ( 18 pieds) de largeur &
5 met. ( i5 pieds) de hauteur. Derrière la longueur
de cette falle, en dehors & fous un auvent en
bois , on place le banc d’épreuve ayant 8 mèt. 16
(a 5 pieds 1 pouce) de longueur pour cent vingt-
huit canons ; il eft élevé au-defï’us du fol d’environ
O mèt. 85 (2 pieds 8 pouces) ; il eft formé par trois
poutrelles de o mèt. s5 (9 pouces) chacune d’é-
quarriffage , réunies par quatre bons boulons , &
fupporté par trois fortes chaifes en charpente,
dont les pieds en bois font 'fcellés dans des maflifs
de maçonneri'e. Ces pièces de bois font feuillées
pour recevoir feïze plaques de fonte douce ayant
o mèt. 63 (2 pieds) de longueur , t> mèt. 5 i ( 19
poucesrde largeur), o mèt. 041 ( 1 pouce 5 lig. )
d épaifîèur en avant & o mèt. 04b (ï pou6e 7 lig.)
d épaiffeur en arrière. Chaque plaque a huit cannelures,
diftantes de milieu en milieh de o mèt.
062 (2 pouces 3 lig-)., pour recevoir les canons à
éprouver,
Derrière ces plaques, dans toute la longueur du
banc, & fixée à ce banc par des vis , eft une bande
de fer de o mèt. 07 (2 pouces 7 lig .) de largeur,
fur o mèt. 015 ( 7 lig. ) d’épaiflèûr , fur laquelle '
! on fait la traînée de poudre qui communique le
feu à tous les canons. Le défias de la bande eft de
niveau avec le fond des cannelures, & eft évidé
dans le milieu pour donner plus de facilité à faire
la traînée.
Derrière cette bande eft là pièce de recul, de
o mèt 19 ( 7 pouces 6 lig.) d’équarrifiage, élevée
au-deffus du banc deomè't. 02'(81ig. ) pour pouvoir
y loger la queue delà culaffe. Cette ëlévalion
eft formée par quatre linteaux enfer, difpofé's pour
laiffer l’efpace nécefiaire à recevoir la culafie des
Canons. La pièce de recul, du coté des plaques,
a une bande de fer contre laquelle butent lés
culaffes.
La barre de preflîon , pour contenir les canons,
efl en bois; elle a o met. 22,( 8 poüces'6 lignes)
d’ëquarriffage ; la face expofée au feu eft recouverte
de tôle.
L’efpace en avant du banc doit être d o s dé
murs, dont celui qui fait face au banc doit en être
éloigné de 7. mèt. 79 à 9 mèt. 74 ( 4 à 5 toïfes| ;
contre ce mur on élève les terres ou fe logent les
balles des épreuves.
Le banc d’épreuve pour Canons de fufil d’infanterie
, fert pour ceux de duAls de voltigeurs 81 de
moufquetons ; mais il faut, pour les canons de
piftolets de cavalerie & de gendarmerie , un banc
dont les dimenfions foient proportionnées à celles
de ces armes. Il peut être conftruit à côté du premier
, fous le même appentis, & les balles fq diri-
geroient dans la même bute.
Les dépenfes pour conftruire un banc d’épreuve
montent à deux mille quatre cent cinquante f r .,
favoir ;
favoir : fept cents francs pour la charpente , huit
cents francs pour la ferrurerie , neuf cent cinquante
francs pour les feize plaques.
Banc de forerie. Banc fur lequel on affujettit les
canons de fufil pour les forer, & où ils avancent
au-devant du foret fixé au centre de la lanterne
qui lui imprime le mouvement de rotation.
( Voyez le mot Foret. )
Banc de forerie dans les fonderies. G’eft une
table de 4 mèt. 36 ( i 3 pieds 6 pouces) de longueur,
fur o mèt. 69 (2 pieds 2 pouces ) de largeur,
& o mèt. 29 ( n pouces) d’épaiffeur, formée
de deux pièces de bois affetablées par quatre
forts boulons ; le bord extérieur des longs cotés eft
garni d’une barre de fer. Cette table eft fixée fur
trois fupports en chêne, par des boulons ; ces
fupports le fontaufïi, par le même moyen, fur des
blocs de chêne retenus par des boulons, fur un
maffif en pierres de taille. Cette table fert à porter
les couteaux & forets néceffaires au forage &
tournage des bouches à feu; on place fur elle fo-
lidement une caille en bronze & à tourillons,
011 eft difpoféc une roue dentée engrenant dans-
une vis fans fin, qui engrène elle-même dans la
crémaillère d’un cric qui pouffe les forets, & eft
renfermée dans cette caiffe, fermée avec foin
pour que rien ne faffe obftacle à fon mouvement.
Le banc de forerie a befoin d’une, grande &
invariable folidité, pour répondre exaêlement, &
fans ofcillation, au cadre de forerie en métal
porté fur un chevalet placé devant lui, auquel il
eft joint par des barres de fer; c’eft dans un en- ,
caftrement fait dans ce cadre, que tourne fur elle-
même la volée du canon qu’on doit forer. Pour
cette opération, le canon, porté par fa volée fur
le cadre de forerie, eft foutenu à l’autre extrémité
par un excédant de métal qu’on laiffe au boulon
de chlaffe, nomméfiaux bouton, auquel on fait
deux oreilles ou tenons qn’on enchâffe iolidement
dans un mandrin de fer encaftré au centre d un
arbre difpofé horizontalement. Cet arbre porte
une lanterne^ dont les fufeaux font engrenés par
une roue dentée, unie à un arbre vertical & traver-
fée par lui.; des timons partant de cet arbre, fervent
à atteler les chevaux, qui, en le faifant tourner,
impriment au canon un mouvement de rotation.
Pour Iranfporfer la bouche à feu commodé- i
ment dans l’atelier de forerie, la mettre fur le"
cadre,l’en retirer, & c .? on difpofe, relativement
au banc &. au cadre de forerie, à environ 4 PÇt.
(12 pieds) au-deflus, deux poutrelles parallèles ,
fur lefquelles on promène ailément un petit chariot
nommé cabriolet, qui porte toutes les machines
néceffaires pour foulever les plus lourds
fardeaux. Ce banc de forerie eft compliqué, & il
pourroit être fimplifié,. comme la fait obferver
Fauteur de l’Aide-mémoire de qui j’emprunte cet
article.
A rtillerie.
Banc à tailler les limes. Etabli fur lequel on
place les limes à retailler, & où elles font affu-
jetties par des étriers en cuir. On a jufqu ici
préféré, dans les manufaôtiirés d’armes, les procédés
ordinaires à l’ufage de ce banc.
BANDE. Partie en fer qui garnit & fortifie une
roue de voiture., ( Voyez l’article Roues des voitures
d’artillerie. )
Bande de reffort. C’eft, dans la platine, la diftance
de la griffe du grand reffort qui n’eft plus
retenu par la noix au bord du bas du corps de platine;
elle doit être de o mèt. 011 à o mèt. 0i3 (5 à 6
lignes) pour les platines des fufils d’infanterie.
BANDÉ. Un reffort de platine eft au bandé
quand il eft tendu & que le chien eft armé.
S’il reftoit long-temps dans cette filualion, il fe
détériorèroit ou il fe eafferoit, fuivant qu’il feroit
plus ou moins reffort, & qu’il' auroit plus ou moins
de vivacité.
BANDEROLE ou PORTE-GIBERNE. C’eft une
large bande en buffle , paffant de l’épaule gauche
au côté droit.
BANDOLIÈRE ou BANDOULIÈRE. Bande de
cuir recouverte ^quelquefois de foie & de galons ,
qui fe paffoit eh écharpe pour porter l’arbalète , &.
enfuite le moufqueton, au moyen d’un crochet à
reffort placé au bas.
BARBETTE. Batterie de cauons à barbette.
(Voyez l’article Batterie de canons. )
BARBOLE. Hache d’arme à marteau, eu ufage
du temps delà chevalerie.
BARDES. Armures en fer ou en cuir bouilli,
qui fervoient à garantir le poitrail & les flancs
d’un cheval de bataille. Un cheval étoit bardé
quand il étoit revêtu de bardes.
BARIL ardent. Artifice de guerre. Ce baril
eft de même dimenfion que le baril à poudre,
mais fans chapé : on le remplit de copeaux imbibés
dans la compofition des tourteaux; les copeaux
étant'à moitié froids, on les arrange par
lits fur lefqùels on jette du pulvérin. Les premières
& dernières'couches fe font avec des
étoupes bouillies dans la compofition des balles à
feu; le baril rempli, on le referme, on l’amorce
avec une fufée à bombes à chaque fond, & l’on
fait des trous de diftance en diftance autour du
baril, pour donner de l’air au feu & faire brûler
la compofition.
Baril à ébarber. Petit tonneau mobile fur fon
axe, dans lequel on fait tourner des balles de
plomb, afin que le frottement en faffe difparoîtr*
les bavures quireftent après avoir coupé le jet.