
gera-t-il dans une forge les travaux & les diverfes
opérations qui font paffer le fer, depuis la mine où
il prend nailfance, j ufqu’à la forme qui le rend propre
aux divers ufages de l’artillerie ? s’il n’a fait une
étude particulière de la minéralogie & des diffé-
rens procédés en ufage. Comment décidera-t-il
que des fers rempliffeut leur deftination ? s’il n’a
pas acquis les moyens d’en connoître les qualités
particulières & relatives.
Pourra-t-il diriger la fabrication des armes par- I
tatives ? s’il ignore la nature & les qualités des j
matériaux à employer, l’art de les analyfer, les
épreuves que doivent fubir les armes, quelles doi- ;
vent être les propriétés de cliacune des parties qui
les compofent, & s’il n’aperçoit pas les défauts qui
doivent les faire rebuter.
Dirigera-t-il avec intelligence les travaux des
arfenaux pour la.conftvuGion des voitures & attirails
. s il ne trouve dans la fcience des machines
& du mouvement, & dans l ’art du deffm, tout ce
qui peut contribuer à Amplifier les procédés & à
vaincre les difficultés qui le préfentent continuellement
dans des travaux de ce genre.
L’artilleur s’occupe pendant la paix à acquérir
des connoiffances dans toutes les branches de fon
arme, à perfe£)ïonn.er fon art, à fe mettre en état
de rendre pendant la guerre les fervices les plus
fignaies $ foit à la tête de fes troupes, foitdaus les
travaux de liège, foit en approvifionnant les corps
des armes & des munitions qui leur font nécef-
faires.
Enfin la création de l’artillerie légère, deftinée
particulièrement à fui vie les mouvemens rapides
de la cavalerie, a répandu un nouvel éclat fur
l’artilleur..
ARZEGAYE. Arme d’hall dont le fût, long
d’environ douze pieds, étoit garni à fes extrémités
d’un fer pointu.. C’étoit l’arme des Ellradiots. Ils |
s’en lèrvoient très-adroitement contre la cava- I
îierie, & frappoient avec l’une ou l’autre pointe
lorfqu’elle n’étoit pas fichée en terre. ;
ASPIC.. Nom qu.?on donn oit autrefois aux pièces
de 1 a pefant 2081 kiL (4z 5o livres)..
ASSAISONNE., Pour faire les arcs & lès flèches
, le bois- devoit être affaifonné, c’eft-à-dire ,
trempé dans l’eau pendant un cer tain temps & enfin
te palfé au. feu.
ASSIETTE. Partie de la batterie, dans la platine
, qui recouvre le baflinet :. on l’appelle aulïi
table , affîfe > entablement.
ASTRAGALE du collet.. G’ell une moulure en
demi-rond, avec un liflel de chaque côté „placée
fous la tulipe au-bout de la volée des canons..
ATELIER be rhabillage. Lie.u. où., dans une.
manufacture d’armes 3 on met les pièces en Larr
morne. Les équipeurs-monteurs font ordinairement
chargés de faire marcher la platine avant &
après la trempe, & de coordonner convenablement
les pièces entr’elles 3 mais comme tous ces
ouvriers ne font pas en état de faire ce travail avec
la perfection néceffaire, on a établi dans quelques
manufactures un atelier de rhabillage où des ou—
vriers achèvent, fous la direction d’un contrôleur,
l’ouvrage des équipeurs-monteurs. Ceux-ci,fe bor-
I nent à préfenter, avant la trempe de la platine y
[ les armes aux réceptions.
ATRE. Partie de la forge ù l’on fait le feu. Il
elt contenu dans les forges des hauts fourneaux par
des plaque? en fonte.
ATTACHES. Bandelettes de fer inégales en
longueur , & un peu convexes en dehors, placées
vis-à-vis 1 une d;e l’autre dans la douille du fer
de la lance, & dans le fabot, fervant à les fixer à
la hampe au moyen de quelques vis.
ATTIRAILS. Exprefiîon collective des objets
compofant le matériel de l'artillerie.
AUBES des roues. Bouts de planches attachés
à angle droit fur les biais des roues, & qui
reçoivent l’impulfion de l’eau qui fait mouvoir
celle-ci.
* AUBIER. C’eft la partie blanche & molle d’un
arbre, qui fe trouve entre le bois fait & l’écorce.
On doit avoir foin qu’il ne refie pas d’aubier dans
lès bois deflinés aux çonftruCtions de l’ariillerie
parce qu’il fe pourrit facilement, à caufe de fon-
peu de confiflance , & qu’il n’a pas toute la dureté
néceffaire pour pouvoir réfifter à l’humidité. „ Il
doit être furtoutdoigneufement retranché des ma-
j diiers en noyer qui doivent fervir à la monture des*
I armes à feu portatives.
AUGE d’affinerie. Petit baflin de bois, plein
d’eau, placé près des feux d’affinerie.
AUGET. Partie du châffis de l’affût-de place„
en arrière, qui fupporte la,roulette de l’affût & la
dirige dans le recul..
AUTEL. Partie du fourneau des fonderies par-
où paffe la flamme,, for tant de la chauffe , poufr
s’introduire dans le fourneau.
AVALER., C’efl braffer la fonte de fer, la ramener
devant la tuyère..
AVANT-TRAIN. Efpèee de chariot monté fur-
deux roues qui fe joint à Tafï'ût d’un canon, par
exemple, au moyen de la. cheville ouvrière que
j l’on fait entrer dans la. lunette percée dans l ’entretoife
qui termine l’affût. Il fert à faciliter le transport
du canon de campagne & porte un coffret.
d’affemblage pour les armons, un étrier d’armons,
un grand anneau de volée, deux boulons de volée,
une chaîne d’embrelage, une bande de renfort de
faffoiredeux boulons de faffoire, deux pitons
pour la prolonge , deux équerres à tige,
f Les pièces en bois de lavant-train de fiége.
font : deux bras de limonière, une entretoife, une.
fellette , un eflieu, deux roues. Les pièces en fer
font : deux feyes., deux équignons, deux braban s
d’équignons , deux happes à anneau, deux heurt e-
quins, deux étriers d’effieu, une coiffe de fellette ,
une cheville ouvrière,, un boulon ovale,, une
écharpe,. une cravate, fix liens de bras de limonière,
Les avant-trains des pièces de bataille & de toutes
les voitures à quatre roues font à timon 3 les autres
lont à limonière.
Les pièces en bois qui compofent un avant-train ,
de campagne fpnt : deux armons, une fellette, un
corps d’-elfieu, un timon, une volée de derrière,
une volée de bout de timons, une faffoire, quatre
palonniers, deux roues. Les parties en fer font : un
efîieu,, deux boulons de fellette, deux heurtequins
à patte, deux étriers d’effieu, une coiffe de fellette ,
une cheville ouvrière, deux tirans de volée, un
braban à fourche , une happe à virole, une happe
à crochet, une chaîne d’attelage, deux boulons
une chaîne d’embrelage;deux crochets,
d’attelage, deux ragets.
B
B a c jn e t . Cafque léger, qui, comme le ca-
b.affet, la bourguignotte, & c ., s'attachait fous le
menton avec une courroie & une boucle, ainfi que
cela fe pratique encore aujourd’huipourle cafque.
des dragons. Il fervoit aux piétons.
BADELAIRE ou BANDELAIRE. Ancienne
épée courte , large, tranchante des deux côtés, &
dont la pointe eft recourbée.
BAGUE de baïonnette. C’efl la pièce qui fert
au moyen du tenon à affujettir la baïonnette fur
le canon du fufil. Elle efl formée d’une petite bandelette
de fer dont les extrémités forment deux ro-
fettes repliées en dehors & réunies par une vis.
Celle du côté du coude ( la virole ayant fon pqn-
tet au-deffus de la rainure pour le paffage du
tenon ) efl taraudée pour recevoir l ’écrou de la
vis qui les ferre l’une & l’autre. Cette bague s’appelle
quelquefois virole. {Voyez le mot B avon-
nette. )
BAGUE. Un canon de fufil eft bagué quand il
a à fa furface fupérieure une efpèee de bourfouf-
flure annulaire, & intérieurement une cavité cor-
refpondante. Ce vice a lieu fi la charge efl trop
forte, fi le canon efl mal chargé, fi le fer efl mal
réparti, fi le tube efl; trop foible en diuienffôns.
BAGUETTE. Pièce des armes à feu portatives,
fervant à enfoncer la balle dans le canon. On l’ap-
peloit autrefois poufje-b.alle.
La 'baguette des fufils. de guerre étoit très-anciennement
en bois de chêne , de noyer, & quelquefois
en baleine, ainfi que cela a encore lieu
pour les fufils de chaffe.
Elle étoit ronde dans toute fa longueur, un peu
plus longue que l ’ame du canon & garnie de fer
aux deux extrémités, dont celle fupérieure, ou la
tête , étoit du diamètre de l’ame..
La. baguette du modèle aêtue.1 efl en acier. Elle
fe forge ordinairement en deux parties. L’ouvrier
emploie, pour la tête, de l’acier du même échantillon
que pour la lame de la baïonnette : c’eft-à-
dire, de O mèt. 014 (6 lig. 6 points) d’équarrif-
fage, & pour le furplus de l’acier de O mèt. o 11
( 4 lig- 6 points ) d’équarriffage.
Le forgeur commence, à l’aide de fon compagnon,
à étirer carrément une extrémité de la barre
dont il doit former la tête, en obiervant d’en diminuer
la groffeur uniformément : il élire également,
d’une extrémité de l ’autre barre, le corps
de baguette, en diminuant auffi la groffeur juf-
qu’au petit bout. Au moyen de la tranche, il détache
enfuite de chacune des barres les parties
ainfi préparées j il forme une amorce au petit bout
de la tête, & une autre correfpondante au gros
bout du corps de la baguette, pour fouder en-
femhle les deux pièces 5 ce qui a lieu en donnant
une chaude fixante. Les chaudes précédentes &
celles fuivantes font au demi-blanc.
La foudure étant faite, le forgeur donne une
chaude pour refouler avec fon marteau la tête
de la baguette, dont il commence à en arrondir
la longueur depuis le foipmet j ufqu’à o mèt. 8 &
( 3 pouces ) environ , en la plaçant pour cet
effet, lorfquelle fort du feu, dans une élampeMonique
pratiquée fur le corps de l ’enclume, & en
frappant jucceflivement fur toutes les faces. Il,
continue ainfi d’arrondir la baguette de o mèt. 81 z
en o mèt. 812 (3 pouces), en la chauffant & en la
plaçant dans des étampes de largeur & de profondeur
relatives aux différentes groflèurs de fa
tige. .
On blanchit & on dégroffu la baguette à la groffe
lime. Onia trempe & on la recuit enfuite foirant.