
amarrés ; en conféquence on fait éloigner tous les
autres bateaux qui voudroient s’en approcher.
On ne laiffe pas amarrer les bateaux chargés de
poudre à d’autres bateaux , ni près des communes
ou habitations, 8t on veille à ce qu’aucun étranger
n approche du convoi, & à ce qu’on ne fafle pas
de feu dans les environs des endroits où il eft
amarré.
Lorfque le bateau eft amarré , il refte , le jour &
la nuit, au moins un gendarme abord , & le commandant
de l’efcorte exige qu’il y refte un marinier
pour parer aux événejmens qui pourroient
arriver.
COPEAU. On nomme ainfi l’éclat du fïlex caffé
convenablement pour former des pierres à feu.
COQUILLE. Nom qu’on donne à la partie inférieure
de la garde de la plupart des fabres &
épées.
Coquille a mouler les anfes. Moule fervant à
fairê les anfes des canons , qui font d’abord coulées
avec une compofilion d’un tiers de cire jaune 8t
deux tiers de réfîue.
Coquille a mouler les tourillons. Moule en plâtre
dont l’intérieur a la forme extérieure d’un tourillon
de bouche à feu : il eft de trois pièces affem-
blées par deux tenons, liées par des fils de fer : on
enduit le moule avec de l’huile. Il en faut un pour
chaque calibre de mortier 8t d’obufier, & deux
par calibre de cànon; l’un pour le tourillon droit,
l ’autre pour le tourillon gauche, la pièce étant
conique.
Coquille à mouler les boulets. Pour mouler les
boulets pleins, on fe fert de coquilles en fonte; le
vide eft fphérique 8t du diamètre de la grande
lunette de réception. Les boulets coulés dans ces
coquilles ne font pas ronds ; jls fe trouvent un peu
plus forts à la couture; mais comme, avant de les
ioumettre au battage, on les râpe à chaud dans
cette partie plus qu’ailleurs, afin de faire dilpa-
roitre les traces de la jonûlion des coquilles, les
boulets rebattus fe trouvent à très-peu près fphé-
riques.
Le jet eft placé à la jonction des coquilles qui
fontpofées de champ fur l’encarnet, & ferrées l’une
contre l’autre par des coins : dans cette fituation
l ’emboîtement eft vertical.
Si le vide intérieur du modèle en cuivre de la j
coquille étoit fphérique, celui delà coquille elle-
même ne le ferôitpas, à'caufe du retrait qui fe
fait lentir d’une manière très-forte dans le fens
horizontal, tandis qu’il ne produit aucun mouvement
lenfible dans le fens vertical; c’eit pourquoi
, à chaque hémifphère du modèle, le diamètre
horizontal eft plus grand que deux fois le 1
rayon vertical d’une quantité qui varie pour lés
dilférens calibres & les diverfes efpèces de foute.
Le modèle de chaque partie de la coquille fe
moule dans un châffis ordinaire d’une feule pièce,
& le coule à découvert pour éviter les foufïlures.
On cpule, autant que poffible, les deux parties
en meme temps & de la même fonte; lorfqu’elles
font refroidies , on nettoie à v if l’emboîtement, au
moyen de cifeaux à froid , jufqu’à ce qu’elles joignent
l’une fur l’autre bien exactement ; & l’on bat
P intérieur avec un marteau à tête ronde pour faire
tomber le labié adhérent aux furfaces. Pour que la
coquille foit bonne, il faut que la rondelle de vérification,
pofée à plat, entre de fon épaiffeur dans
lune & l’autre partie; que , placée' de champ dans
l’intérieur, elle y entre jufqu’au diamètre tracé
fur la largeur, 8t qu’en même temps elle touche
partout.
CORBEAU. Machine de guerre des Anciens : il
y en avoit de diverfes conftruCHons fervant à diff’é-
rens ufages. Il paroît que le plus fimple confiftoit
en une longue pièce de bois armée d’un harpon en
fer, fixé fur un chariot 8t deftiné à arracher les
créneaux , les mantelets & les lacets avec lefquels
l’affiégé cherchoit à faifir la tête des béliers. Le
corbeau du con fui Duillius , qui remporta la première
viCloire navale contre les Carthaginois,
étoit, félon Polybe, une machine allez femblable
à la grue dont nous nous fervons pour élever des
fardeaux ; elle avoit des grilles de fer pour accrocher
le bordage. Enfin, le corbeau d’Archimède
fervoit auffi à harponner & à enlever des vaiffeaux.
{Voyez les obfervations fur Polybe , par le chevalier
Folard. )
CORCELET. Petite cuiraffe que portoient les
piquiers.
CORDAGES. Les cordages employés dans l’artillerie
font de deux efpèces, les cordages de ponts
& les cordages de chèvre : les premiers comprennent
les cinquenelles , les cordages d’ancre, les
amarres , les commandes , les combleaux , les
grandes 8t petites mailles, les bretelles. ( Voyez
ces mots. )
Lés cordages de chèvre font : le .câble, la prolonge
double, la prolonge fimple , le traita canon,
le trait de manoeuvre, le trait de payfan, la ficelle.
( Voyez• ces mots. )
Les cordages doivent être faits avec du chanvre
de bonne qualité. Sa couleur peut faire préfumer
fa bonté. Le plus eftimé eft de couleur argentine,
commegris.de perle; enfuile le verdâtre , puis le
jaune ; s’il eft trop foncé ou noir, il a été trop
rom, il a trop fermenté, il a un commencement de
pourriture; s’il eft taché de brun, il a été mouillé
& les endroits bruns font ordinairement pourris.
Il doit avoir une odeur forte, mais il faut rejeter
celui qui fient le pourri, le moifi, ou feulement
l ’échauffé.
Le chanvre doit être bien efpadé & bien peigné,
afin qu’il foit plus fouple St privé de fes cliéne-
vottes.
On ne prend que le premier brin pour les cordages
d’ancre 8t pour les lignes de halage : ils en
font plus forts. On mêle le fécond brin au premier
pour lés autres cordages; le chanvre eft filé fin St
peu tord.u; la grolfeur des fils eft de o met. ooqo
(4 lig. ) au plus de circonférence avec le premier
brin, Si de O met. o u 3 à o met. o 135 (5 à 6 lig. )
avec le premier St le fécond mêlés. On commet
les cordages au quart. Pour être bien faits, 11 faut
qu’ils foient tordus également dans toute leur longueur;
que les fils 8t les torons aient une groffeur
une tenfion'uniformes,
Les cordages d’ancre, Si les autres d’un moindre
diamètre, font à trois torons; les cordages qui
ont environ o mèt. o54i (2 pouces) de diamètre
font à quatre torons. La mèche ou ame de ces
cordages eft compofée d'un nombre de fils égal au
fixième de celui d’un des torons : on les tortille
dans le même fens que les't orons, parce qu’en commettant
le cordage, cette ame fe détortille, refte
lâche St molle au centre du cordage, 8t eft fufcep-
tible de s’alonger.
On goudronne les cordages d’ancre , parce qu’ils
font deftinés à être fréquemment plongés dans
l’eau.
( Extrait du Guide du Pontonnier^ par M. Drieu,
capitaine d’artillerie. )
CORDEAU. C’eft un fil de laiton tendu au
moyen d’un arc d’acier; il eft fixé à une extrémité
, il s’accroche à l’autre extrémité. L’ouvrier
le pafle dans le canon pour vérifier s’il pofe fur
les parois dans toute fa longueur St dans tous les
fens. Eu préfentant le canon du fufjl au jour St en
le retournant avec précaution, on voit par-def-
fous ce fil de laiton s’i ls ’applique ; exactement fur
tous les points de Pâme. La longueur du cordeau
ëft plus grande que celle du canon.
CORDONS de roues. Petits cercles en fer fixés
autour des moyeux avec des caboches.
CORNE d’amorce. Corne de boeuf, fermée par
le gros bout, 81 ayant un bouchon au petit bput,
remplie de poudre : elle,fert à amorcer les bouches
à feu.
Cornes. Branches d’un arc, à l’extrémité def-
quelles tient la corde.
CORNET a huile. Petit vafe conique fervant
a contenir l’huile qu’emploient les armuriers en
travaillant.
nombre déterminé de trous pour recevoir les vis St
les pivots de toutes les autres pièces. Le pivot, au
milieu duquel paffe .la vis de la batterie, s’appelle
re/npart 'de la batterie81 celui pppofé, au travers
duquel pafï'é la grande vis de platine, fe nomme la
bouieroUe. Le corps de platine a un encaftrement
pour recevoir le bafïinei.
Corps d’effieux en bois. Pièce de bois dans laquelle
font encaftrés les effieux en fer'des affûts cfe
12, de 8 8t de 4 ? des caiffons d’oui ils 8t à munitions
, des chariots à munitions St des forges.
Corps-mort. Poutrelles de 5 mèt. 19 ( 16 pieds)
environ de longueur, qu’on enterre fur le bord de
la rivière où l’on çonfiruit un pont. Une extrémité
des poutrelles de la première travée porte fur le
corps-mort.
Corps royal de l’artillerie. L’artillerie a compofé
dans tous les temps un corps très-confidérable en
France, même avant l’invention de la poudre :
celui qui la commandoit avoit auffi le commandement
fur tous les gens de pied, 8t l’autorité fur
tous les travaux militaires , tant pour les fiéges que
pour les marches 81 les campemens. Henri IV érigea
le commandement de l’artillerie en charge de
la couronne, fous le titre de grand-maître de Vartillerie
} en faveur du duc de Sully. Un arrêté du.
Gouvernement, fui vaut l’Aide-mémoire , donne à
ce corps le premier rang fur toutes les troupes, &
cet arrêté n’a pas été rapporté.
Le corps de l’artillerie fe compofe maintenant
d’un état-major général, de huit régimens d’artillerie
à pied, de quatre régimens d’artillerie à cheval,
d’un bataillon de pofitonniers, de douze compagnies
d’ouvriers d’artillerie, d’une compagnie
d’artificiers, de huit efcadrons du train d’artillerie,
81 des employés à la fuite du corps.
Il y a en outre dans la gardeïoyale un état-major
d’artillerie, un régiment d’artillerie à pied, un
régiment d’artillerie à cheval', un régiment du
train d’artillerie, St une efcouade d’ouvriers d’artillerie.
( Voyez l’article Notice sur le corps
ROYAL DE l’artillerie. )
CORROYER le fer. C’eft en pétrir , pour ainfi
dire , toutes les parties par le moyen du feu 81 du
marteau, pour l’épurer 81 en unir davantage les
molécules.
CORSECQUE. Javelot à trois fers; l’un droit,
les deux autres recourbés eu dehors, unis fur la
douille par une clavette. Ce javelot s’appeloit auffi
angon.
CORYTE. Carquois ou étui dont les Grecs 8t les.
Scythes faifoient uiage pour garantir leurs arcs de
la pluje.
CORPS de platine. C’eft la pièce percée d’un COSTILLE, CONSTILLE, COUTILLE. Épée