
Chemise de batterie. Revêtement en fauciffons,
gabions ou claies de l’épaulement d’une batterie
cle canons. Elle fert à foutenir les terres*
Chemise de mailles. Ancienne arme défenfive,
compofée de petits anneaux de fer ou de chaînettes
, liés l’un à l’autre.
CHEVALET. Groffe fourchette dont on fe fer-
voit autrefois pour foutenir le canon à main.
.Chevalet de pont. Efpèce de banc employé
pour fupport dans les ponts. Il fe-compofe* d’une
pièce de bois équarrie, nommée chapeauy dans
laquelle s’affemblient quatre montans à queue
d’hyronde ; deux traverfes unifient les pieds qui
font vers le même bout du chapeau. Lorfque
les bateaux font trop larges , on met un chevalet
au milieu. Quand on doit conftruire un pont de
chevalets, on trace fur le deflus du chapeau de
chaque chevalet, des lignes perpendiculaires à fa ;
longueur, marquant la place deé poutrelles qui
pofent fur ce chapeau.
Chevalets fervant à porter les armemens des
bouches à feu. Ce font quatre piqûets plantés obliquement
de deux en deux, fe.touchant & fe croi-
fant hors de terre, où on ne les enfoncé que de o mèt.
3e ( i pied), & fixés enfemblé à leur croifière
avec de la mèche : cette croifière forme un angle
droit.
CHEVAUCHER. C’eft croifer les bords d’une
lame à canon pour former le tube. ( Voyez l’article
Canon de fusil. )
CHEVET. On donne ce nom à l’extrémité des
caiffes d’armes portatives, faite de deux planches
mifes à plat l’une contre l’autre.
Chevet. Nom qu’on donnoit autrefois au coin
de mire des mortiers.
CHEVILLE ouvrière. Tige tronc-conique en
fer, fixée fur la fellette des avant-trains, qu’on
réunit à leur affût en introduifant la cheville dans
la lunette. Aux avant-trains de fiége & aux caif-
fons, la cheville ouvrière eft perpendiculaire finie
deflus de la fellette.
CHEVILLETTES. Petites pièces de fer fervant
à joindre & à ferrer, par leur torfion, les différens
liens des rais, des jantes, &c.
CHÈVRE. C’eft une machine dont on fe fert
pour élever des fardeaux confidérables , tels
F qu’une pièce de canon de gros calibre pour la lacer fur fon affût, fur un chariot, &c., ou pour
oter de deffus ces voitures.
Il y a dans l’artillerie deux efpèces de chèvre £
l’une brifée, qu’on peut démontrer, & qui fert en
campagne , & celle ordinaire , qui eft toujours
affemblée, & dont on fe fert dans les places.
La chèvre ordinaire eft compofée de deux
pièces de bois qu’on nomme hanches y affemblées
par trois épars : les épars font affujettis par des
crochets ou des clavettes. Entre le grand & le
moyen épars eft un treuil. Les hanches ont trois
dimenfions, la tête y le cintre & le bouty qui eft
garni d’un piton ; elles ont trois délardemens
placés entre les épars & le treuil.
Le treuil a trois dimenfions, le corps^les mor~
iai/es & les tourillons y la partie des morlaifes eft
garnie de fretles.
Les hanches font foutepues par un pied garni
d’un piton fretté; elles font unies à un bout par
uue bande de fer qu’on nomme coiffe de chèvre y
qui fert aufli à recevoir la tête du pied. Deux
boulons traverfent la coiffé ainfi que les deux
hanches, entre lefquelles font deux poulies de
cuivre féparées par une languette en fer, & tra-
verfées par un des boulons de la tête de chèvre
qui leur fert d’axe.
La chèvre eft équipée à l’ordinaire , lorfqu’elle
eft foulenue par fon pied; à haubans, lorfqu’elle
eft foutenue par deux cordages; &. en cabeftan
lorfqu’elle eft couchée & fixée par des piquets.
Pour les inanoeuvres de la chèvre équipée à
l’ordinaire, il faut au moins-huit hommes, quand
on veut lever des pièces de 8, de 12 , ou fardeaux
pareils, & douze à vingt hommes , quand ce font
des pièces de 16 ou de 24.
Les agrès népefîaires font : un câble ,, deux
écharpes fimples, fix leviers, deux traits à canon.
Six hommes portent la chèvre, un feptième fon
pied, & un huitième fes agrès.
La chèvre briféè fe compofe des mêmes pièces
que la chèvre ordinaire; feulement les hanches
font réunies par un boulon au lieu d’une coiffe,
& les épars font fixés fur les hanches au moyen
de boulons à tête longue & percée, & de fix
crochets, au lieu d’être affemblés à tenons & mor-
taifes. Lorfqu’on veut tranfporter celle chèvre,
on la démonte, & on fe fert des boulons & des
crochets pour affujetlir les épars le long des hanches.
Elle n’eft propre qu’à des manoeuvres lentes
& vifibles, ainfi que le fait obferver le général
Gaffendi, ce qui eft un inconvénient grave à la
guerre.
Lorfqu’on n’a point de chèvre, on peut y fup-
pléer en conftruifant une chèvre poftiche : pour
cela on prend deux pièces de bois de 4 mèt. 86 à
à 6 mèt. 48 ( i5 à 20 pifeds) de longueur; on les
croife en écartant les gros bouts d’un peu plus de
la moitié de leur longueur ; on réunit les petits
bouts à o mèt. 32 ( 1 pied) de leur extrémité, en
les entourant fortement avec une demi-prolonge,
puis en formant quelques tours de haut en bas qui
croifent fucles autres; on accroche à ces derniers
tours
tours unè échârpe double. On équipe alors cette
chèvre à haubans, en enfonçant les pieds pour
quelle ne glifie pas.
CHEVRETTES simple & double. Elles fervent
à foulever les voitures pour en changer les j
roues ou pour grailler les e (lieux ; elles font com-
poféès d’un Ou deux madriers verticaux affemblés j
fur une bafe; elles font armées d’un levier de
3 mèt. 89 à 4 mèt. 86 ( 12 à 15 pieds ) de longueur,
ferré par fon gros bout en forme de croc, jufqu’à
une certaine diftance du côté de fon point d’appui.
Dans la chevrette double, le point d’appui fe trouve
fur un boulon traverfant les deux madriers, dont
on peut , par le moyen des trous ménagés dans
lefdits madriers, changer & varier la hauteur au
befoin. Dansjta chevrette fimple, il eft contenu
dans le madrier par un boulon qui le traverfe.
Ces chevrettes, avec leur levier d’abattage, peuvent
être remplacées dans les manoeuvres del’ar-
tillêrie par un bout de madrier vertical, qu’on
nomme pointai3 & qui fert d’appui aux leviers
ordinaires lorfqu’on veut ôter une roue, &c.
CHEVROTINE. Nom de petites balles de
plomb dont on ne fait plus ufage que pour la
chafle. On en employoit autrefois dans l’artillerie
qui étoient de la cent foixante-fixième partie
d’une livre. ( Voyez le mot Dragée. )
CHIEN. Pièce d’une platine, entre les mâchoires
de laquelle eft retenue la pierre, au moyen
d’unë vis qui eft percée au milieu de fa tête pour
avoir la facilité de ferrer où de deflerrer la pierre.
Les pièces qui le compofent font : la mâchoire
fupérieurë,. la mâchoire inférieure, la crête, le
coeur, la vis, le carré, l’efpalet & les reins. On a
donné le nom de chien à cette pièce préfentant
deux mâchoires, par une forte de reffemblance
avec la gueule de cet animal, qu’on imitoit d’ailleurs
affez fou vent dans l’origine des armes à feu.
CHIO. Plaque en fonte, percée d’une ouverture
pour faire couler la fonte & les fcories. On donne
également le nom de chio à cette ouverture.
CIBLE. But en planche dans lequel on fait vifer
les foldats pour les exercer à tirer jufte. \ Voyez
l ’article T ir des armes a feu. )
CIMETERRE. Arme ancienne confervée 81 modifiée
dans l’Orient. G’eft un fabre lourd, compofé
d’une lame large & recourbée au bout oppofé à la
poignée, tranchant d’un feul côté , ayant une
garde.
CIMIER. Ornement que les chevaliers mettoient
au-deffus de leur cafque. On fait qae c’eft de cet |
ufage que le cimier des armoiries a pris fon
origine.
A rtillerie.
CINGLER le renard ou la loufe. C eft les
porter fous le gros marteau pour les réduire en un
barreau qu’on nomme pièce.
CINQUENELLE. Cordage de o mèt. o54
(2 pouc.) de diamètre & de 117 mèt. (60 toifes)
de longueur, tendu iurles becs de tous les bateaux
d’un pont, & uni à ces bateaux pour eonfolider le
pont. Les cinquenelles font devenues inutiles depuis
qu’on a remplacé les clameaux par des commandes
de pontage.
La cinquenelle a quatre torons, deux cent feize
fils ; elle eft terminée à chaque bout par une boucle.
CINTRE de mire. Coude que font les flafques
de l’affût de fiége & de campagne, vers leur milieu,
en deflus. Ce cintre a été donné pour diminuer
le recul de l’affût : fon vice eft d’obliger à
contre-tailler le bois', &, par-là d’affoiblir le flalque,
quand le madrier d’ou on le tire n’eft pas naturellement
courbe.
Cintre de croffe. Partie arrondie des flafques
d’affûts, portant à terre quand la bouche à feu
eft en batterie, fervant à faciliter lès mouvemeus
en avant.
CISEAU. Outil en acier fin & trempé, fervant
à çouperflé bois, le fer & l’acier. Les limes fe
retaillent au cifeau.
CISELET. Petit cifeau en acier trempé, dont
les équipeurs-monteurs fe fervent pour mettre en
bois des pièces d’armes.
Cisëlet dans les fonderies. Cifeau en acier à
huit pans ; il y en a de plats, en langue de carpe r
en gouge, en bec d’âne; ils fervent à enlever la
matière que le tour ne peut enlôver, telle que le
fuperflu des anfes , 8tc.
CIVIÈRES. Il y en a à pieds & fans pieds, pour
tranfporter les bombes , obus & toutes fortes
d’objets; il y en a aufli à toiles, fans épars, qui
fervent pour le tranfport des barils de poudre.
1 CLAIES. Tiffus de branchages entrelaçant des
piquets placés en ligne droite. Un s’en fert à défaut
de fauciffons & de gabions, pour faire les revête-
mens des batteries. Elles fe conftruifent au moyen
de fept ou neuf piquets également efpacés , qu’on
! entrelace avec des branches fans feuilles, un peu
plus fortes que celles dont on fait ufage pour les
gabions, en laiflànt alternativement un piquet
en dedans & un en dehors ; après quatre tours
on ferre l’entrelacement à coups de maillet, & on
continue de la même -manière jufqu’au fommet
des piquets; alors on lie enfemble trois tours avec
quatre petites harts, on dégage & on lève la claie,
&. on la lie de même de l’autre côté. Les claie«
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