
Parmi les divers fjdèmes d’artillerie des pnif-
fances de l’Europe, on remarque principalement
celui de campagne des Anglais, qui paroît avoir
fur le nôtre les avantages fuivans : i°. une,grande
limplicité dans les rechanges ; 2°. une grande
facilité pour fe mettre promptement en bauerie,
& pour remettre l'affût fur l’avant-train; 5°. un
roulage plus facile; 4». cbaqné voilure de ce fvf-
tème peut fervtr derv.ûrfl; 5°. une grande facilité
pour l’emmagaünement des munitions; 6°. un beau
mode d'attélage qui perme t de paffer à volonté de
l’attelage à deux chevaux de front à celui par file
& à limonière. ( Voyez pag. 143 de l’ouvrage déjà
cité de M. Charles 'Dupin, fur la force militaire
de la Grande-Bretagne. Voyez auiïi l’Aide-me-
moire à l'ufage des officiers d’artillerie. ) -
Il n’y a pas en France de fyfteme d artillerie de
montagne. On sleft fervi en Italie de pièces de 4 ?
de 8, de 12 , d’obufiers de 6 pouces & de mortiers
de 8 pouces ; mais on a bientôt été obligé d y
renoncer, à caufe de la difficulté de les conduire
& de les manoeuvrer. Ou a enfuite employé des
pièces piemontaifes du calibre de 3 , qui eloient
de différentes dimenfions. Les plus courtes ayoïent
o mèt. 3a48 ( 1 pied) de moins que nos pièces de
4 , & ne pefoient qu’environ 78 kilog. 3aoq
( 160 liv.). Ces pièces li courtes & fi légères tourmentent
trop leurs affûts ; on leur a. préféré celles
d’une longueur moyenne, dont la portée ne diffère
guère que de 97 mèt. 45a ( 5otoifes) des
.pièces de 4 j ee qui eit bien fuffifant pour la guerre
de montagne. ,
La pièce de 3 dont il s’agit, a deux affûts,
l’un à traîneau 8t l’autre à roulettes : le derniereft
préférable à l’autre, parce que, dans l’aÆtion du
tir ,il ne culbute pas comme l ’a flût-tr aîneau.
L’obufier de 24 eft préférable à celui de 6 pouc.,
parce qu’il efl plus aifé à Iran (porter dans les
montagnes, & que l’obus pèfe moins. On fe fervi-
1 roit pour cette arme d’uii affût-traîneau avec
avant-train à limonière, & on s’arrauge'roit pour
que l’affût foit tel qu’en ôtant les roulettes,
i on puiffe fe fervir de l ’obufier en guife de mortier.
. . ‘ y -i; ■ '
Il faudïoit une forge de montagne pour fix
bouches à feu d’artillerie, c’eft-à-dire , pour
quatre pièces de canon & deux obufiers. ( Voyez ,
dans l’Aide-mémoire, divers renfeignemens fur
les pièces, affûts & attirails de l’artillerie dfc
montagne. )
T
T a b l e . C'en la partie fie la batterie d’ane
platine, recouvrant le baffinet pour retenir 1 a-
morce. La poudre, en brûlant dans le baffinet,
forme une craffe en deffous de la table, qui, en
léchant, tombe en écailles fur les amorces ultérieures
& les empêche de s’enflammer , ce à quoi
on remédie en effuyant fréquemment le deffous
de la table.
T ables de tir. Ce font des tables indiquant les
.degrés qu’il faut donner à là hauffe d’une pièce
de canon pour que le boulet aille frapper un but
de pofiti-on connue. ( Voyez les Tables du tir des j
.canons & des obufiers, par Lombard.)
TABLIER. On nomme ainfi l’affemblage des
poutrelles & madriers fervant à former le plancher
d’un pont militaire.
TALON. C’eft la partie, de la batterie d’une
platine à filex qui porte fur fë refiort de cette
pièce a &. efl oppofée à la face.
T alon. C’eft la partie écbancrée de la culaffe
d’une arme à feu portative dans laquelle paffe la
grande vis de la pleine. ( Voy. le mot Cul&s§£.)
T alon. On nomme ainfi la partie renforcée
d’une lame de fabre. C’eft le premier tiers de la
lame , à partir de la monture.
T alons. Ce font, dans un effieu en fer, deux
parties Taillantes fur la face fupérieure du corps
de cette pièce. Elles fervent à le maintenir dans
fon logement & à empêcher qu’il ne prenne de
mouvement dans le fens de fa longueur.
| TALUS dune batterie. C’eft l’inclinai fon du
coffre d’une batterie réfuhant de la diminution de
fon épaiffeur vers le haut., Le talus extérieur eit
ordinairement à terre coulante; le talus intérieur
eft toujours revêtu en gazonnement, en clayonnage
ou en fauciffons. ( Voyez, à l’article B atterie
de siège , la .manière dont on place les fau-
cifl’ons'pour obtenir le talus néceflaire pour rete-»
nir lès terres.)
TALVAS. C’eft un grand bouclier femblable
à celui nommé pavois. [Voyez ce mot.)
TAMBOUR pojjr les artifices de guerre.
C’eft un tamis compofé de deux parties qui s’em-
■ boitent;
boitent ; celle de deff ous eft le tamis, celle de def-
fus empêche la volatilifation des matières.
TAMIS POUR LES ARTIFICES DE GUERRE. Il fert à
nafi’er toutes les matières qu’on réduit en poudre
& qui fervent dans la compofilion des artifices.
TAMPON. C’eft un petit cylindre de bois avec
lequel on bouche le canon des infils dans les (ailes
d’armes , afin de les préfërver de l’humidité &. de
la pouffière.
T ampon dans les fonderies. C’eft une pièce en
fer forgé , d’une forme çpniqne, fervant aboucher
hermétiquement le trou d’un fourneau a reverbère.
[Voyez l’article B ouchon pour fermer les fourneaux
DES FONDERIES. )
T ampon de pétard. C’eft, dans les artifices de
réjouifl’ance, une pièce en bois dont on bouche
les pétards , les boîtes, &c., & que l’on y enfonce
au moyen d’un maillet.
T ampon pour les bouches à feu. C’eft un plateau
rond ayant au moins O mèt. 0812 (3 pouc. )
d’cpai fleur, qu’on met fur l’orifice d’une bouche à
feu, pour empêcher l’eau d’y entrer- Il fe compote
de deux plateaux circulaires , inégaux , fixés
l’un fur l’autre; le plus petit eft du calibre dë la
bouche à feu , & fe loge à l’entrée de l’ame ; le plus
grand, qui le déborde de O mèt. 0812 (3 pouc, )
tout autour, a une anfe en dehors , & s’appuie fur
la tranche de la bouche.
T ampon pour feau d’affût. C’eft une pièce de
bois ronde qui fert à fermer ce feau, & qui^ y eft
renfermée fans en pouvoir forlir , pour éviter
quelle ne fe perde. [Voy. l’article Seau d affût.)
TAMPONNAGE. C’eft l’opération qui confifte
à fixer une rondelle de bois dur ou de tôle fur une .
couche d’avgile qui recouvre le raafïif du haut j
d’une fufée incendiaire, pour empêcher le feu qui
donne l’afcenfion à la fufée , de s’échapper par ce
bout. La rondelle eft retenue par deux clavettes
qui s’appliquent fur elle, traverfent le cartouche
& font rivées extérieurement.
TANGAGE. C’eft le balancement d’un pont de
bateaux dans le fens de la longueur des bateaux.
Ce mouvement eft occafionné par le courant de la
rivière, lorfque l’équigage de pont eft trop léger.
( Voyez l’article Pont de tonneaux anglais.
Voyez auiïi le Diêlionnaire de Marine de l Encyclopédie
méthodique. )
TARAUD. Outil fervant à faire le logement des
filets d’une vis dans un trou déjà ébauché.
A r t i l l e r i e .
T araud à quille. C’eft un ouîil du garniffeur de
canons-dans les manufactures d armes. [Voyez le
mot Quille. )
T arauds pour les lumières des canons. Ces tarauds
, en.fer & trempés au paquet, font au nombre
de quatre. Les filets ont de profondeur & d’écartement
o mèt. 0069 (3 li g.. 1 point). Le premier
de ces tarauds a lesr-trois premiers filets abattus à
la lime, afin de pouvoir le placer dans une direCtion
verticale; c’eft le feul dont les filets foient ainfi
coupés; les autres n’en diffèrent d’ailleurs que par
leur diamètre au commencement des filets & au
bout.
Ils fe manoeuvrent avec un grand tourne-a-gau-
che à quatre branches. Ces branches font à huit
pans & garnies d’un manche en bois.
Pour ouvrir & tarauder l’écrou qui doit recevoir
le grain de lumière , on paffe fucceifivement le*
forets dans l’ordre de leurs numéros ; on en fait de
même pour les tarauds. ( Voy. les articles F orets
I POUR METTRE LES GRAINS DE LUMIERE AUX PIÈCES
I d’artillerie, &. Machine a remettre les grains
DE LUMIÈRE AUX CANONS.)
TARGE. C’eft un bouclier long, ovale ou en le—
fange, quife rvoit à l’infanterie gauloife. [Voy. l ’Art
de l ’armurier de l’Encyclopédie méthodique.')
TARIÈRE. G’eft un outil qui fert aux ouvriers
en bois pour faire de grands trous.
TARIF DES RÉPARATIONS DES ARMES PORTATIVES.
Les armes portatives ne devant être réparées
que lorfque la dépenfe à faire pour les remettre
en bon état n’excède pas une fomme déterminée,
on dreffe des tarifs qui indiquent le prix de tontes
les réparations qui peuvent fe préfenter, tant daus
les armes à feu que dans les armes blanches. Ils
fervent à faire le devis de ces réparations, qui ne
font mifes à exécution qu’après avoir été approuvées
par le miniftre de la guerre.
TAS. C’eft une petite enclume traverfée horizontalement
par un mandrin un peu conique qui
y eft fixé. Le tas eft communément placé à côté
& fur le même billot que l’enclume ordinaire.
TASSEAUX. Ce font de petites tringles de bois
échancrées qui fervent à l’encaifiement des armes
portatives.
TASSETTES. Ce font des pièces de l’ancienne
armure qui étoient au bas & au défaut de la cui-
raffe. Elles ne faifoient pas partie de toutes les
armures, dont les efpèces étoient d’ailleurs très-
variées.
TÉ. C’eft un petit infiniment en acier, qui a en
effet U forme d’un T ; iL fert dans le moulage des