
que prend fuccefiivement la poiufe contre le bout
de laquelle gliffe le plan incliné : cette faillie eft
au mouvement progreûif de la verge comme la
b auteur ffu plan eft à fa bafe. Ici, ce rapport efl
comme un à douze ; de forte que quand le plan
incliné & le curfeur, qui font mus en même temps
par la verge à laquelle ils font unis , avancent
d’une ligne, la pointe doit avancer d’un point.
Lorfquon veut fe lervir de cette étoile, il faut
réunir les parties de la hampe , en obfervant que
celle du milieu n’eft qu’une alonge qui fert pour
les gros calibres; placer dans leur trou les quatre
pointes du calibre du canon que l’on a à vérifier,
& les arrêter avec leur vis; préfenter l’étoile-armée
de fes pointes au carré qui leur correfpond , .pour
faire toucher la pointe mobile au côté intérieur de
ce carré ( les carrés font formés de règles de cuivre
garnies d’acier dans la partie intérieure : il y en a
un pour chaque calibre) , faire gliffer le curfeur
jufqu’i ce que fon bord fe trouve fur le zéro, des
divifions, & le fixer à la verge avec la vis de
preffiçn. '
L’étoile étant ainfipréparée, on l’introduit dans
Pâme du canon , on poufl’e doucement la verge , &
n , lorfque la pointe mobile ne peut plus avancer,
le bord du curieur eft fur le zéro , l’âme eft exac-
temçnj: de calibre. Si le bord du curfeur eft au-r
delà du zéro de deux ou trois lignes, le calibre eft
trop fort de deux ou trois points : enfin , fi le bord
du curfeur étoii au-deffus du zéro, le calibre feroit
trop foible. I
Étoiles pour fufées,de fignaux, On fait les étoiles î
ayec la composition des l'erpenteaux ordinaires , j
qu’on met en pâte épaiffe en l’humedlant avec de i
l ’eau-de-yie gommée? Ou étend celte pâte fur une j
table bien unie, faupoudrée de pulvérin ; on en
forme un gâteau carré d’un doigt au plus d’épaif- 1
feur, qu’on arrofe d,e pulvérin ; on le coupe en
long & en large pour avoir les étoiles en petits
..cubes, & on les laifÇj fécher à l’ombre,.
É TOU PEM E^T* des caissons, Les caiffons
ph^ïg-és doivent être garnis, d’étoupe, pour con-
ferver les. fachets, pleins de pondre &. prévenir, les
ÿqeidens.
Il faut 22 kil. 02 à 2p kil. Sy (45 à. 6o liv. )
d’éUDjipeSj par caiffon : elles doivent être bien
fèches; Sç blanches.
Il faut bourrer fortement d’étoupe le pourtour
du boulet, & légèrement le pourtour des fachets ,
en fai fan t en for, te de maintenir d’aplomb ceux liés
aux car touches., pour qu’ils ne ballottent pas & ne
frottent pas. contre les planches des féparations.
Quand les çaiffons d’obufiers font exa&ement
çonftruits , les tringles ou trave.rfès contiennent |
fuffifarnment les obus; il n’eft pas. befoin de, les
étouper en entier, qn met feulement un, peu d’étoupe
dans lé bas , fous les obus du premier lit..
Quand une partie des cartouches d’une café eft
confommée , & qu’on doit le mettre en marche
il faut remplir d’étoupe la partie vide , pour empêcher
les: cartouches refluâtes de fe renverfer &
de fe crever.
Le boulet ou la boîte doit toujours être mis eu
bas & le fachet en haut.
Il faut avoir foin , en chargeant & en déchargeant
un caiffon, de ne pas mettre les éto.upes par
terre , parce qu’en les ratnaffanl on peut y mêler
du gravier , qui, mis dans le caiffon , pourroit
occaüonner ,un grand accidentCette précaution
eft, comme on le voit, fort effenfcielle,
ETOUPILLE OU MECHE DESTINÉE A METTRE
le feu aux fusées. On garnit le haut des fufées de
toutes e.fpèces, ainfi que les roféaux fervant de
fufées d’amorce & prefque tous les artifices » avec
des mèches ou étoupilles deftinées à faciliter la
communication du feu. Pour faire ces étoupilles,
on joint£nfemble cinq ou fix brins de coton filé,
fuivant. la groffeur du coton* On fait tremper'ces
meches pendant vingt-quatre heures dans du vi-
naigi-e , puis on, les paffe dans du pulvérin mis eu
pâte liquide.ayçc de l’eau-de-vie, & on les pétrit
avec la main jufqu’à ce qu’elles foient bien imbibées
; alors on les retire en les pafi'ant entre les
doigts pour en exprimer le fu perdu de la compo-
fition ; enfuite on les roule; autour du cadre , & les
avant fanpoudrées avec, du pulvérin fée , on le§
met lécher. Cette forte, d’étoupilîe eft très-vive.
Afin de donner de la confinance aux étoupilles
& empêcher la compofiiion de fe (éparer des
mèches, on peut faire diffoudre un peu dé gommé
arabique dans l’eau-de-vie qui fert à mettre le
pulvérin eh pâte. ( Voyez; l’article F usées d’a-
HORCE. )
ÉTOUTEAU. Pivot qui eft implanté dans la
douille de..la baïonnette Jk. qui borne le mouvement
de la virole. ( Voyez le mot B aïonnette. )
ETRANGLER une fusée. G’eft rétrécir l’orifice
du cartouche en le ferrant .avec de. la ficelle.
Le carton doit être encore un. peu h.umidè pour
que cette opération foit bien faite.
ETUI a lances. Etui rpnd en.cuir où l’on renferme
les lançes à fe.a pour éviter qu’elles-,ne foient
mouillées : le canonnier le porte en bandoulière.
11 contient douze lances, & pèle environ douze
onces...
ÉVASEMENT de.la lumière. C’eft l’agrandif-
feme.nt du diamètre de la lumière., caufé par la
fréquente explofion.de la. poudre contre les. parois
intérieures des bouches à, feu. Quand il eft trop
c.onfiderable , il. faut le.ur remettre un grain.
EVENT. On appeloit ainfi autrefois le. veut du
boulet, ( VoyezJe mot Vent, )
Events. Vides , chambres , fentes , dans le
feus de la longueur , qu’on rencontre dans le métal
! des bouches à feu & des armes portatives , & qui
| proviennent du manque de métal & dé foudures
mal faites.
On nomme aufli évents des canaux pratiqués
\ dans la partie fupérieure des moules des fondeurs ,
[pour faciliter la fortie de l’a ir, de l’humidité &
: des g a z .
ÉVENTURES. Synonyme d’évebfs. Ce terme
n’eft ufilé que dans quelques munufaêlûres d’armes.
EXÉCUTER l e s b o u c h e s a f e u . C’eft les charger
, les pointer & les tirer, foit dans, les exer-
: cices , foit fur l’ennemi.
EXERCICE d e s b o u c h e s a f e u . C’eft l’aêlion de
[charger, de diriger, de pointer & de tirer des
bouches à feu de campagne , de fiége, de place &
décote', lorfqu’elles font placées fur leurs affûts &
qu’elles font munies des armemens & attirails convenables.
L’exécution des bouches à feu doit fe
faire dans le plus grand ordre & dans le filence.
■ Les cohimandemens' doivent être précis & laco-
! niques. On doit fur tou-t s’appliquer à la connoif-
fance dés principes fur lefquels eft fondé l’art du
pointement. (Voyez, pour cette théorie, l’article
T ir d e s a r m e s a f e u . )
[ Le général Gribeauval ayant voulu établir l’uni-
iformité dans les exercices des bouches à. feu , a
fait rédiger en 1786 une inftruclion fur cet objet
j important. Celte mftruêtion eft encore à peu près
' fuivie, faufles modifications que le temps & l’ex-
[périence ont provoquées.
L II a été fait depuis diverfes inftruêliôns,, def-
[ quelles il réfui te qu’il fau droit refaire la première
j& la rendre réglementaire pour toutes les écoles
j d’artillerie. Voyezl ’Inftruêlion fur la manoeuvre &
lie tir du canon de bataille, par Lombard; le Ma-
f nuel de l’artilleur, par lé vicomte d’Urtubife'; l’Aide-
mémoire des officiers d’artillerie; les Exercices &
manoeuvres rédigées & imprimées à l’armée fran-
Içaife du midi de l’Êfpagne , par M. le comte Ruty,
pair de France ; l’Jmfiruchon à l’ufage des coinoa-
bgnies de canonniers garde-côtes , attribuée au gé-
[•neral Sénarmont ; l’Effai furies manoeuvres de
H artillerie, par les officiers du régiment de Douai ;
Be Projet d’inftruêlion fur le.fervice des bouches à
|?eu ’ Par des officiers de l’arme ; l’Inftruêlion' fur
Pe/ervice de l’artillerie à l’ufage des écoles militaires,
par M. Hulot, chef de bataillon d’artil-
|erie. On a tranferit ic i en partie cette inftruûion
: comme étant affez généralement en ufage. Quoi-
°h ue le ferve plus de bricoles, on a cru devoir
Bes conlerver dans les exercices où elles étoient
remployées , parce que rien n’eft encore preferit à
|cet égard. Enfin, quoique la pièce de 6 paroiffe
[upprimée ,.on a cru devoir en faire mention dans ,
cës exercices, ainfi que du pierrier, qui ne le
trouvé pas dans l’inftruêlion précitée.
jExercice des. pièces de bataille.
Pièce de 4. Il faut huit hommes pour le fervice
d’une pièce de ce calibre , favoir : deux canonniers,
deux premiers fervans , deux féconds fer-
vans, deux troifièmes fervans.
Les arméniens nécen’aires font : un écouvillon à.
hampe recourbée , deux leviers de pointage, un
feau d’affût, un coffret, une prolonge, quatre,
bricoles , deux facs à munitions , un étui à lances ,
un porte-lances , un lac à étoupilles , un dégorgeoir
, un doigtier.
Pofition des hommes loijque la pièce ejl chargée
Jiir l ’avant-train y & répartition des a rmemens.
Les canonniers & fervans font placés à droite
& à gauche , fur deux lignes parallèles à la pièce ,
dans l’ordre ci-après :
A gauche. Premier fervant, à la hauteur de la
bouche de la pièce , dix-liùit pouces hors de l’alignement
des rouesfaifant face à la pièce, chargé
d’un fac à munitions & d’une bricole. Deuxième
fervant, chargé d’un fac à étoupilles, du dégorgeoir
& d’une bricole , à haufeur de la fiifée dé
l’effieu. Canonnier chargé du doigtier , à hauteur
du bouton de la pièce. Troifième fervant chargé
d’un fac à munitions , à hauteur du bout du timon.
A droite. Premier fervant, à hauteur de la
b’ouehe de la pièce , dix-huit pouces lidfé dé l’alignement
des roues, chargé d’une bricole. Deuxième
1er vaut, chargé de l’étui à lance , du porte-lance
& d’n ne bricole , placé à la hauteur de la filféè
de 1 efliêu. Canonnier à la hauteur du bouton de
la pièce. Troifième fervant à hauteur du bout dix
limon.
Les facs à munitions & l’étui à lances font placés
-ên déffous des bricoles & pendans à gancb'e ; le-
fac à étoupilles eft porté en ceinture; toutes les
bricolés fotot pendantes à droite.
Lès canonniers fervans fe placent, & fe mu-
nifferit des armemens au commandement : à vos
pojles.
Pour conduire une pièce de 4 chargée' fur fon
avant-train d’un lieu à un autre par lés liommes
qui la fervent, oii fera le côm m an de mén t :
En avant. Le canonnier dé gauche détache un
levier 8iTle porte au bout du timon ; le canonnier
de droite sy porte dé fon côté, difpofe les chaînes
d’attelage , avec lefquëlles il forme deux boucles,
en déffus ; .celui de gaùché y introduit fon levier
parle petit bout iufqu’à fonmilieu , le difpofe en
galère , & s’y place-, ainfi que celui de droite ,
contre le*timon. Les troifièmes fervans fe portent
au fecours des canonniers aux extrémités du levier ;
les premiers fervans accrochent leurs bricoles à la
flotte à crochet, & les féconds fervans au doublé
crochet de la croffe, ceux de droite de. la main