
veriière va de favant-bec d’un bateau à l’avant- 1
bec du bateau fuivant, & les deux arrière-becs |
fout fixés de la même manière. •
Dans les ponts de radeaux , les traverfièresfont
des pièces de bois d’un foible équarrifiage, qui
fervent auffi à maintenir l’écartement de deux
radeaux confécutifs. Dans ce dernier cas, on les
nomme quelquefois anguilles.
TREMPES des pièces en per et en acier. La
trempe a pour objet, foit de convertir des furfacés
du fer en acier, foit de communiquer une plus
grande dureté à l’acier.
Le fer a la propriété d’acquérir de la dureté,
lorfqu’ayant été mis en contaêf avec un cément,
& ayant éprouvé un grand degré de chaleur, on
le plonge fubitement dans l’eau froide; c’eft ce
qu’on appelle trempe par cémentation ou en
paquet. L’acier a la même propriété, lorfqu’ayant
été rougi au feu, on je refroidit auffi fubitement;
c’eft ce qu’on nomme trempe à la volée.
Le degré de dureté que ces métaux acquièrent,
dépend, pour le fer, du temps pendant lequel il a
été cémenté, & pour l’acier, de la quantité relative
de charbon qui eft entrée dans fa combinai-'
fon avec le fer qui en eft la bafe, c’eft-à-dire.,
qu’il deyient d’autant plus dur dans cette opération
, qu’il eft plus aciéré.
Celte dureté croît auffi avec la différence entre
la température chaude qu’ils avoient éprouvée, &
la température froide à laquelle on les a expofés ,
& avec la rapidité dupaffage de l’un à l’autre.
En acquérant de la dureté par la trempe, le
fer & l’acier prennent un peu plus de volume
qu’ils n’en avoient ; ils garden t des dimenfions approchant
de celles que la chaleur leur avoit
données, & que le refroidiffement fubit les a empêchés
.de perdre.. Il fuit de-îà., comme le fait le
démontre, qu’une pièce d’acier furtout doit tendre
à fe tourmenter, à fe déformer , même à fe brifer
à la trempé, dans les circonftances fuivantes :
ip. Lorfque fes parties ne font pas préciféme'nt
du même acier, ou du moins des mêmes aciers
femblablement diftribués, ce qui a lieu lorfque
l ’affinage n’en a pas été bien fait.
2°. Lorfqu’elies n’ont pas éprouvé toutes également
le même degré de chaleur au feu , & le
même refroidiffement dans l’eau,, ou du moins
lorfque ces degrés n’ont pas été les mêmes pour les
parties femblables & femblablement pôfées ; car
les efforts inégaux de chaque partie pour changer
de volume, tendent à changer la pou lion ref-
peclive des parties.
On recuit l’acier après la trempe., c’eft-à-dire,
qu on lui donne un degré de chaleur qui ne peut
le faire rougir, afin de détruire .l’état de contraction
où la trempe l’a mis, & qui Pexpofëroit à
rompre au premier effort. On arrête le recuit au
degré où on le veut, eu,, retirant „la, pièce du feu
& en la plongeant dans l’eau. (Elle. çonferve d’autant
plus de dureté, qu’on l’a retirée moins chaude
du foyer.
Toutes les pièces de la platine, excepté les
refforts, fe trempent par la cémentation, ainfi
que la détente & les vis abois. Pour cette opération,
on fe fert ordinairement d’une boîte de
forte tôle , au fond de laquelle on fait un lit d’une
certaine épaiffeur de fuie dure & bien écrafée,
fur lequel on commence à ranger de petites
pièces de la même efpèce, ayant la .précaution
qu’elles foient féparées entr’elles par de la fuie, 8c
qu’elles ne louchent pas aux parois d(| la boîte ;
on recouvre cette couche d’un lit de fuie , fur
lequel on place encore des pièces plus fortes , &
dans le même ordre. On continué ainfi jufqu’aux
i corps de platines, qu’on recouvre de fuie jufqu’au-
deffus de la boîte, & qu’on preffe bien. On met
fur le tout un couvercle' de la même -tôle,
'qu’on lute avec de l’argile bien pétrie, afin que
les pièces foient exaôlemenl défendues du con-
ta£l de l’air extérieur : fans cela elles ne pfen-
•droient pas la trempe. On difpôfe enfuite celte
boîte ainfi remplie & qu’on appelle alors paquet, de
manière à pouvoir allumer tout autour, & en commençant
par la partie fupéri.eure , un feu de charbon
de bois. A cet effet on conftruit un mur de
briques pofées à fec, 'qui forme autour du paquet
une cavité qui puiffe le contenir environné d’une
quantité fuffifante de charbon.'Le feu doit être
alimenté pendant environ quatre heures pour la
greffe trempe, & pendant trois heures pour la
petite, qui fe fait particulièrement pour les détentes
& les vis de platines, les vis a.bois & de
culaffe. Lorfque l’ouvrier juge que fa trempe eft
au degré neceffaive, après avoir laiflé amortir le
feu, il démolit le mur de briques, en commençant
par la partie fupérieure, & il retire les pièces
de la boîte pour les jeter dans l’eau froide avec
célérité.
Qn trempe de cette manière jufqu’à trente
platines à la fois; mais il eft préférable de n’en
tremper qu’un moins grand nombre.
Pour que les pièces foient bien trempées, la
lime ne doit pas mordre deffüs, & elles doivent
faire feu avec la pierre à fufil. Si, après leur trempe,
il ne fe découvre pas de défauts qui puifient les
faire rebuter, on les blanchit-avec de l’émeri, & on
•recuit la noix, la bride, la gâchette & la vis du
chien. Pour cela, on les met fur une feuille de
tôle placée fur un feu de charbon de bois , ou elles
doivent relier jüfqu’à ce qu’elles aient partout
la couleur bleue.. On recuit auffi le pied de la
batterie, au moyen d’une .tenaille de fer qu’on
fait rougir, & entre les.mords de laquelle on le
ferre : ou bien , ce qui eft plus économique , en le
tenant pendant une minute.- au moins dans du
iplornb fondu. Le recuit de cette pièce doit être
couleur de paille.
l On recuit les pièces de la petite trempe dé la
même manière que celles de la groffe,.
Pour
Pour tremper les refforts de platine, on les
chauffe également dans toutes leurs parties, &
lorfqu’ils ont acquis le degré qui leur donne la
couleur cerife , on les plonge dans l’eau froide, où
ils doivent refter d’autant moins de temps que
l’acier eft plus pur, parce qu’ai ors -ils reçoivent!
plus facilement l’impreffion du fluide. Ces refforts
ainfi trempés font très-fragiles.. Afin de leur donner
l’élafticité qui leur eft néceffaire,'on * > frotte
d’huile en tous fens, & on les met fur un . feu
doux , jufqu’à ce que l’huile étant entièrement
confumée, on les plonge une fécondé fois dans
l’eau, en les retirant prefqu’auffitôt fi l’acier eft
de bonne qualité.
Les tire-bourres St les refforts de garniture fe
trempent St fe reeuifent comme les refforts de platines.
Pour tremper la baïonnette, l’ouvrier commence
par dreffer à froid les bords de la lame, s’ils en
ont befoin. Si l’acier eft tel qu’il convient, la chaleur
à donner à la lame eft celle du rouge.cerife,
comme pour les reffor ts.de platines ; c’eft celle que
donne le trempeur à la pièce .par laquelle il commence.
Il la préfente au feu la douille en haut, St
la tenant ainfi au moyen d’unie pince, il donne à la
pièce des moavemens d’avant 8t d’arrière, pour
que la chaleur fe répande, également fur toute la
lame. Quand elle eft à fon point de chaleur, il la
relire; il paffe deux fois l’arête du dos de la lame.,
d’un bout à l’autre, dans le réfîdu mouillé d’é-
cailles de fer qui eft amoncelé à cet effet fur une-
planche placée en travers des bords de l’auge
f cette opération a lieu afin d’éviter les criques
qui ré Cal t eroien t d’un refroidiffement trop prompt),
& il la .plonge dans l’eau dans cette même pofition,
c’eft-à-dire , l’arête du dos en bas, en commençant
par la point e& en tirant à lui en inclinant à
mefure qu’il enfonce. En la retirant, il examine
fi l’acier découvre bien y fi cela eft, il recuit cette
lame jufqu’à la couleur bleuâtre.
Si cela né toit pas, il ne la recuiroit que juf-
qu’au jaunâtre couleur de paille; mais comme
cela indiqueroit un acier foible, il chauff’eroit
la pièce fuivante Un peu davantage , Si ainfi de
fuite jufqu’à ce qu’il eût atteint le degré qui met
la pièce dans le cas de bien découvrir à la trempe, &
c’eft à ce degré qu’il fe fixera pour toutes les autres
pièces, qu’il faudra recuire alors jufqu’au bleuâtre.
Lorfqu’en retirant la lame du feu, elle lui paroît
plus chaude qu’il ne faut, il paffe l’arête du dos
dans le réfidu mouillé d’écailles de fer, trois fois
au lieu de deux. Si elle lui paroît au contraire
moins chaude, il ne la paffe qu’une, fois.
Pour recuire la baïonnette, on ne paffe la lame
que fur le charbon allumé, & non au. travers du
foyer. Le trempeur la retire: lorfque la couleur
qu’elle a prife lui paroît.celle qui convient- : s’il fe
trouvoit que la chaleur du recuit eût été trop
forte , il faudroit chauffer au rouge, & tremper de
nouveau. Si la chaleur, au contraire , a été. trop
A rtillerie.
foible, il repaffe la lame fur les charbons. Si la
couleur indique la chaleur convenable, ce qui
arrive prefquè toujours, il ne refte plus qu’à re-
•drefier la lame, fi elle en a befoin. C’eft ce qu’on '
fait en portant la pièce auffi lot fur l’enclume , en
la plaçant dans la cannelure qui lui convient, en
frappant des coups gradués avec la tête ou avec-
la panne du marteau, fur toutes les élévations
qui fe présentent lorfqu’on donne à la lame des
ünouvernens d’avant & d’arrière, ou enfin en fe
fervant, s’il eft néceffaire, du drejj'oirjixe & du
dreJJ’oir à main.
Auffilôt que la lame eft droite, il la plonge
dans l’eau, l’acier trempé ne fe prêteroit pas à
froid aux coups de marteau; mais une foible chaleur
lui. fuffit pour les fupporter.
D’après ce. qui vient d’être dit fur la trempe
des baïonnettes , i l refte peu de chofe à dire fur
-celle des lames de fabres.
Il faut, pour tremper toutes les lames cambrées,
le fourreau qui convient à chacune d’elles, afin
de s’affurer fi la trempe ne les à pas déjetées, pour
les redreffer s’il eft néceffaire.
Qn doit remarquer encore ici que pour donner
à l’ouvrier la facilité de chaufferies longues lames
également d’un bout à l’autre , on a percé au fond
de Pâtre un trou qui permet à la lame de paffer
derrière la forge.
Avant de remettre les lames au feu, le trempeur
a foin de les dreffer à froid, foit avec le dreffoir ,
foit en les appliquant à plat fur l’enclume, & frappant
fur la face qui eft en deffus, mais en évitant
foi g n e ii-feme n t tout porte-à-faux.
Lorfque la lame lui paroît au point de chaleur
convenable, il lui fait traverfer le réfidu mouillé
d’écailles de fer, dont il a été parlé. 11 la fait paf-
fer à travers , une première Fois par la pointe jufqu’à
o mèt. io83 ou o mèt.* io54 (4 ou 5 pouc.)
de la bafe. Il la retire enfuite à lui dans la même
pofition, & ne la fort que par la pointe. Comme le
tranchant & le bifeau de la lame font fort fujets à
fe déjeter à la trempe, s’ils font trempés très-
chauds, il fait pafi’er dans le réfidu, une fois le
bifeau & une fois le chanfrein du bout de la lame.
Toute cette opération doit fe faire très-leftèment,
pour qsue le refroidiffement ne pénètre pas jufqu’au
coeur de la lame.
Si la chaleur a paru foible au fortir du feu , au
lieu de l’aller & du retour qu’on vient de décrire,
lé trempeur ne fait que l’aff^r& point de retour; fi
elle lui a paru un peu trop forte , il fuit deux allers
& un retour.
Pour tremper, il plonge les lames par le dos, &
c’eft toujours le talon cle la lame qu’il plonge le
premier.
Le recuit, fur les lames longues, ne fe donne
qu’en deux fois,. Si l’on chauffent d’un bout à l’autre
, la lame, féroit froide avant qu’on eût le temps
de la dreffer. Il ne faut pas drelfer à coups de
marteau au premier recuit, on niquer oit défaire
O oo