
Jean d’Eftrées , baron de Coeuvres, en 155o.
Jean Babou, feigneuv de Sagonne, en 1567.
Philibert delà Guiche, en 1076.
François , marquis d’Epinai de Saint - Luc,
en i 5g6.
Antoine d’Eftrées, marquis de Coeuvres, en 1597.
Maximilien de Béthune , duc de Sully, pair
& maréchal de France, premier miniftre de
Henri XV, qui érigea en fa faveur la grande
maîtrife de l’artillerie en charge de la couronne,
comme on l’a vu à l’article Corps royal d’artillerie,
en 1599.
Maximilien II de Béthune, duc de Sully, pair de
France, en 1618.
Henry, comte de Schomberg, maréchal de
France, en 1621.
An' oine, marquis d’Effiat, maréchal de France,
en 1629.^
Charles, duc de la Meilleraye , maréchal de
France,-en i 6 3 4 -
Armand - Charles , duc de Mazarin, pair de
France, en i 65o.
Henry, duc de Lude, en 1669.
Louis, duc d’Humières, maréchal de France,
en i 685.
Louis - Augufte de Bourbon, duc du Maine,
en 1694.
Louis-Charles de Bourbon, comte d’Eu, en 1710. j
Ce prince s’étant démis de cette charge en iy 55,
Louis XV en remit les fondions au miniftère de la
guerre.
Le corps eut enfuite à fa tête un lieutenant-
général , fous la dénomination de premier ijifpec-
teur-généraL
Premiers infpeëteurs-gênêraux.
M. Devallière père.
M. Devallière fils.
M. Gribeauval, mort en 1789. La place fut
alors fupprimée.
Elle fut recréée par'un arrêté des confuls du i 5
jiivôfe an 8, & fuccelïivement remplie par M.
d’Aboville, nommé fénateur en l’an 11.
, M. de Marmont, duc de Ragufe., paffé en
l’an 12 au commandement en chef d’une armée,
nommé depuis maréchal de France.
M. le comte de Songis, décédé le 27 décembre
ifilQ.
M. le comte de la Riboiffière , décédé le 21
décembre 1812.
M.. le.baron Eblé; décédé le 29du même moisi.
M. le comte Sorbier.
La place a été fupprimée en i 8i5.
Avant qu’on eût en France un corps de troupes
affecté à l’artillerie, le canon, étoit fervi par des
maîtres canonniers brévetés du grand-maître. On
en formait des compagnies pendant la guerre ; on
les licencioit à la paix. Il exiftoifc, pour commander
ces canonniers, un corps d’officiers fubordonnés
au g ran d -m a ître , & tenant de lui leurs commîf-
fions 5 ils ne reçurent même que fous Louis XIII
des grades d’une dénomination commune à ceux
des autres troupes , & les premiers brevets de
colonels donnés à des officiers d’artillerie datent
de ce temps. Le corps des officiers de l’artillerie
fut long-temps ce qu’a été celui des ingénieurs du
Roi : n’ayant point de rang parmi les autres troupes
, il ne pouvoit commander dans les places ; fe$
fon ctions, tout-à-fait différentes de celles de tous
les corps militaires , laiffoient croire qu’il ne devoit
avoir rien de commun avec elles. Cependant,
ainfi que les ingénieurs, les anciens artilleurs furent
toujours fufceptibles d’être élevés aux grades
d’officiers-généraux, & un grand nombre d’entre
eux y parvint.
La garde de l'artillerie fut toujours confiée aux
corps Tes plus diftingués : Charles VIII en chargea
les Suiffes dans fes guerres d’Italie, & l’on fait
qu’ils étoient alors la meilleure & peut-être la
feule bonne infanterie de l’Europe. Au retour
de la1 conquête du royaume de Naples, ils s’attelèrent
eux-mêmes au canon pour lui faire traverfer
les Apennins. Les lanfquenets fuccédèrent aux
Suiffes dans l’honorable & pénible emploi de garder
l’artillerie. Ces lanfquenets étoient un corps d’infanterie
allemande, connu par fa bravoure & fa
fermeté, que Louis XII prit à fon fervice; parce
qu’alors la principale force de l’armée françaife
confiftoit dans fa gendarmerie. François Ier., réconcilié
avec les Suiffes après l’immortelle journée
de Marignan, cette j.ournée qu’on nomme le combat
des géans, leur rendit la garde de l’artillerie,
qu’ils confervèrent jufqu’au grand fiècle, où toutes ;
les inftitutions changèrent en France, pour mar-j
cher à la perfection. Tel fut l’état de l’artillerie j
relativement aux troupes qui la gardoient &à|
celles qui la fer voient.
Louis XIV' réforma, en 1668, les canonniersI
entretenus dans les places, & leva fix compagnies
de canonniers : leur utilité fut fi promptement
fentie, qu’on en doubla bientôt le nombre.
En 1671 , Louis XIV créa le régiment des
fufiliers du Roi pour la garde de l ’arlilTèrie. Il fat
compofé de quatre compagnies de cent hommes
chacune : première , de canonniers y deuxième,
de fap.em:s5 troifième & quatrième, d ’ouvriers,
& prit le nom de Jujiliers du Roi, parce qu’il fut le
premier qu’on ait en France armé de fufils ; les
autres troupes ne l’étoient encore que de carabines
& de moufquetons. Ce fut auffi par lui que
s’introduifit dans nos armées l’ufage de la baïonnette.
Les. officiers du régiment des fufiliers du Roi
furent tirés du régiment du Roi, infanterie. En
1-672, le régiment des fufiliers , augmenté de
vingt-deux compagnies,, fut divifé en deux batau-
j Ions de douze compagnies de fiifiliers, & d'une
I de grenadiers chacun. Les bons fervices
I rendit lui firent ajouter, en 1677, quatre nouveau*
bataillons de quinze compagnies chacun ; le 1
fixième bataillon fut réformé en 16.79. ■
Avant la formation du régiment des fufiliers du
Roi, les travaux dans les arfenaux & les parcs;
d’artillerie fe fai foie 111 par des ouvriers libres &
payés à la journée 5 quelques chefs d’ateliers étoient
feulement entretenus à l’année par le Roi , 8t diri-
reoient les travaux.
. On n’a voit alors en France que deux compagnies
de bombardiers , étrangères au régiment
des fufiliers. Louis XIV, à ces deux compagnies,
en joignit dix nouvelles , tirées des régimens des
fufiliers du Roi , de Navarre , de Champagne , de
Piémont & de la marine. Ainfi fut créé, en 1684,
le régiment-royal-des-bombardiers , augmenté.
enfuite .de deux compagnies en 1686.
Six nouvelles compagnies de canonniers furent
formées en 1689, & jointes aux fix anciennes. Les
premiers régimens de France, en fournirent les
foldats , & celui des fufiliers du Roi les officiers.
Quoique ces douze compagnies de canonniers ne
, filfent point corps avec le régiment des fufiliers du
Roi, on les regardoit comme détachées de ce régiment
, on les donnoit à fes plus anciens
officiers.
En 1691, Louis XIVrétablit le fixième bataillon
du régiment des fufiliers du Roi. Chacun de ces fix
bataillons étoit compofé de treize compagnies de
cinquante-cinq hommes. Le premier a voit deux
compagnies d’ouvriers ; le deuxième 8t le troifième
n’en avoient qu’une chacun ; elles étoient
de cent dix hommes , & faifoient nombre parmi
les treize de leur bataillon. La Fiance , à cette
époque, entretenoit, pour le fervice de l’arlille-
. rie ,fix mille quatre cent quatre-vingts foldats.
En 1693, Louis XIV donna au régiment des
fufiliers du Roi le nom de ré gi?nent-royal-artillerie.
En 1695 , les douze compagnies de canonniers ,
. détachées, furent incorporées dans le régimenl-
royal-artillerie , dont les fix compagnies de grenadiers
devinrent compagnies de canonniers. Ce
régiment fut réduit ? en 1097, à quatre bataillons :
chacun d’eux étoit compofé , eu 1705 , de treize
compagnies, dont une d’ouvriers de foixante-
quinze hommes, deux de canonniers & dix de
fufiliers de quarante-cinq hommes. Un cinquième
bataillon, fur le pied des quatre premiers, leur
fut ajouté en 1700. Le régiment-royal-des-bom-
bardiers fut, cette même année, augmenté d’un
fécond bataillon compofé , ainfi que le premier, de
treize compagnies de cinquante hommes chacune.
Le Roi étoit colonel des régimens-royal-arlillerie
& royal-des-bombardiers ; le grand-maître de l’artillerie
en étoit colonel-lieutenant.
Une compagnie franche de canonniers fut levée , -
en 1702, pour la défenfe des côtes : elle étoit de
deux cents hommes, commandés par fix officiers.
On la réforma depuis. t. :
Le premier efl’ai connu d,e l’art dés mines fut
fuit- en 1487, par les Génois, au fiége de Serrezzariella.
Le célèbre Pierre de Navarre, qui de
fimple foldat s’éleva , en France & en Efpagne,
aux premières dignités, témoin de cet effai greffier
qui n’avoit pas même réuni, ayant quitté le
fervice de Gênes pour celui de Charles-Quint,
tenta de renouveler jirie expérience mal faite; il
-mina le cfiâieau de l’OEuf à Naples, & en rendit
maître les Efpagnols en i 5o3. Telle eft l ’origine
.des mines. Les Ancien's en ont eu; mais elles ne
pouvoieut rèffembler aux, nôtres , que la poudre
eft deftinée à faire jouer. Cet art, borné chez eux
par fa nature , 11e dut point arriver .à la perfeUion
à laquelle nous l’avons porté, & n’exigea jamais
les talens & la} faïence qui ont immort ali le les de
Lorme , les Antoniaffy, les Vallière ■. les Gribeauval.
Aucune, puiffance en Europe n’avoil fongé à
former un corps deftiné à exercer cet art, quand
Louis XIV créa , en 1679, la première, compagnie
de mineurs , laquelle fut d’abord commandée par
M-Te Goulon, & enfuite par M. Devallière père.
Il en forma une. fécondé en 169b, & deux nouvelles
en 1705 & 1706. Les deux premières étoient
de quatre-vingts , la troifième de cent vingt & la
quatrième de lbixante hommes, commandées chacune
par cinq officiers.
En récapitulant, on voit que, vers la fin dii
fiècle de Louis XIV, lé corps dé l’artillerie étoit
compofé du grand-maître , de foixante lieutenans
du grand-maître, ayant le rang d’officiers-généraux,
brigadiers ou colonels ; foixante commif-
faires provinciaux, avec le rang de lieulenans-
colonels ; foixante commiffaires extraordinaires,
ayant rang de capitaines en premier ; & quatre-
vingts officiers-pointeurs, ayant rang de lieutenans.
Tous ces officiers étoient répartis pendant la paix
dans les places de guerre /excepté quelques commiffaires
extraordinaires & officiers - pointeurs ,
qu’on employoit dans les écoles d’artillerie ; car il
y en avoit déjà d’établies.
Par l’ordonnance de 1720 , on incorpora toutes
les troupes deftinées à fervir l’artillerie dans le
régiment-royal-artillerie, & l’on créa en même
temps une cinquième compagnie démineurs. Cette
incorporation fe fit à Vienne en Dauphiné, &
royal-artillërie fut compofé de cinq bataillons ,
chacun de huit compagnies dé cent hommés,
commandées par deux capitaines & deux lieule-
nan's. Le Roi refta colonel, & le grand-maître,
colonel-lieutenant du régiment.
Il fut décidé, en 17.22, que le lieutenant-colonel
de chaque bataillon de roÿal-artillerie a droit le rang
de lieutenaut du grand-maître ; les deux premiers
capitaines, celui de commiffaires provinciaux;
les autrès capitaines , celui de commiffaires ordinaires
; les lieutenans , celui de commiffaires extraordinaires.
Les differens grades des deux corps
ayant été ainfi affimilés , à grade égal ', l’anciën-
neté du brevet donna le commandement.
On recevoit dans chaque compagnie dè royal-
aiMllerië dçux cadets, qui comptoient pour le