
fortement les maftes de terre qu'il rencontre ,
hrifo les paliffades, gabionnades 8c même les blindages
de moyennes dimenfîons; met hors de fervice :
le matériel a artillerie. Sa chaTge de pondre , qui
peut être portée à plus de i kilog. 9680 (4 üv. ) ,
fait l’effet d’une fougaffe qui déblaie de grands
volumes de terre. Ses éclats, lancés au loin , ont
un poids fuffîfant pour agir, non-feulement fur les
troupes, mais même fur le matériel qui s y trouve
expofé. Tous ces effets que, dans le degré d’iuten-
fité néceffaire. pour les r’endre éminemment avantageux
, l’expéiience a prouvé appartenir au ca- ;
libre de 8 pouces, à l’exclufion des calibres inférieurs
, font les trio tifs qui ont fixé le calibre de
l’obùfier de fiége à cette dimenGon. L’obus de
6 po'üce's, dont la charge n’eft que le tiers, & le
poids la moitié de celui de l’obus de fiége, -ne
peut remplir la plupart des mêmes objets qu’irn-
parfaitemëht , & dans certains cas feulement.
L’obnGer de 5 , pouc. 7 lig. 2 points eft abfolu-
ment in fuffîfant fous tous les rapports. Si doue il
s’agiffoit de coordonner énfetnble les calibres des j
équipages de Campagne & dre fiége, il feroit plus
conféquent de. conferver au premier un calibre
d’bbufier qui permet d’en faire unufage, finon très-;
avàntàgeüx', du'môihs utile dans le fécond, que
de defeendre, àinfi qu’on l’a fait en l’an n , à
un calibre qui rend l’obufiér de campagne inad-
iniffîble dans les équipages'de fiége.
L’ancien fyftème d’artillerie pour'la guerre des
fiég'és admëttoit lesealibrés'de S & de 4 . La même
expérience qui a fait abandonner ces calibres ,;
avoit jufqü’à l’an 11 paru confirmer l’utilité de la;
pièce de 16-& de l’obüfier de 8 polices, malgré les
imperfections de cette dernière bouche à feu, pour
les ufagés auxquels l’un & l’antre font fpéciàlè-
ment deftinês. Ce n’eft donc point par l’effet d’un,
'aveugle préjuge "én faveur d’une pratique ancienne
que ces bouches à feu font arrivées, jiifqmà
nous j cette tranfmiffîon eft le réfuitat d’une expé-j
rienée raifonnéê &. fa'ite avec difeernement. On
peut ajouter que, dans les fïégeS cfoi ont eu lieu
poftérieurement à Tan i ï , les officiers d’artillerie
ont en général employé les deux calibres en
queftion, tout és îês fois qu’ils Ont eu la faculté de
le fairëyàyëc autant d’empreffementqiiede fuccès.
On pènfe donc qu’il eft indifpenfâble de conferver
la pièce de 16 l’dbüfîèr de 8 pouces,
en peifeOionnaiit'ce dernier , dans'lefyftèxue d’ar-
'tillerie deftiné à la guerre des fîéges--
Conclufiônjïnàle-
Dans le membre des principes pôCes pour baffes
de la difcoffion à laquelle onviehf de fe livrer,
lès uns, tirés dé là nature mêmé des chofes , font
incon’eftablesrj les autres, donnée comme les réful-
fàls d’une expérience qui, quoique dérivant des j
mêmes faits, n’eft pas toujours la même pour foüs, I
peuvent donner lieu à aes objéflïo'ns. Jlefàti ve- j
mont à ces derniers, il faut compter & fur tout
pefer les voix. L’objet de la differtation q u ’ on,
vient de lire eft de provoquer ce recenfementd’opi-
uions.
La conféquence de toutes les ob ferrât ions qui
Ont été faites conduit naturellement au retour de
l ’ancien fyftème, fons la condition d’admettre,
relativement à certaines bouches à feu de ce fyftème
, les améliorations que l’on a propofées & que
l ’on pourroit propofer, dans la vue d’en rendre
l’ufage plus avantageux qu’il n’étoit autrefois.
Mais la queftion ayant été traitée dans un efprit
défavorable au nouveau fyftème, il conviendroit
qu’elle fût également envifagée fous l’afpeêl op-
pofé, afin que la décifioti qui interviendra puilfe
s’appuyer fur une connoiffanoe entière de tous les
élémens de lafolutiôn cherchée.
On terminera par cette obfervation importante,
que la première objection qui fe prefonte naturellement
contre tout changement de fyftème, celle
de la dépenfo qu’entraîné le changement, n’exifle
point ici y ou que fi elle a quelque-valeur, ce feroit
plutôt contre le main tien du nouveau fyfteme que
contre le retour à l’ancien--En effet, la quantité
actuellement exiftanle de bouches à feu & de projectiles
de campagne de Pancien fyftème eft plus,
confidèrable que celle des mêmes objets appartenant
au fyftème de l’an 11 , & la balance penche
-tout-à-fàit en faveur du premier , fi,. comme de
-railon, l’on fait entrer les intérêts de l ’équipage
de fiége dans-ce parallèle, qui, pour être exact,
doit-embraflerla totalité du fervi ce^d’artillerie..
Notice fur les procédés au moyen defquelson
peut donner à du cuivre impur le degré de pureté
néceffaire pour l’employer à la fonte des bouches
“à -feu» Des pièces de canon de fiége fondues a.
-Séville en J;y8S ayantréfifté fans altération:au tir
de cinq mille trois cents coups f tandis que les
épreuves de Douay de la même an-née’ donnent des
inquiétudes fondées fur la durée des pièces frhn-
;çaifesdu même calibre, toutes-chofes égales d'ailée
ùrs , on a recherché les caufes d’une fi. grande
différence dans les réfultats,:8c on les a généralement
attribuées à ce que les-Elpagnols coulent leurs pièces
"avec des métaux neufs, bien épurés j ou- en rédu i faut
:à cet état,, par lé'départ, les vieux bronzes quils
font dans le cas cle refondre-
Les pièces dont il s’agit étoient de 24 ,:femblabiés
en tout aux pièces' françaifes du même calibre-
"Elles: avoientété coulées pleines ; leur alliage étoit
de 5 ldi. 5846 C11 livres) d’étain; fur‘48:kil.J
( iqo livres) de cuivre. On leur a fait tirer, par jour,
de cent à cent vingt coups à la charge, de 3 kil.
0160 ( 8 livres) de poudre, Sc'à bbulets roulaDS.
Ces mêmes pièces ayant été fondues par M*
Te-de-Arros, colonel cl’arlillerie, diveâeur de la
fonderie de Touïouf’e y je crois devoir faire connoî
trë les procédés qu’il indique pour affiner le
cuivre-
avec la main, comme 1e. fable à mouler. Elles doi-
iVe^t être exemptes de. toute matière fondante ou
végétale non carbonifée, parce que la première
feroit fondre la brafque, la fécondé feroit fendre
& exhauffer la foie ; & l’un ou l’autre de ces deux
accidens , & principalement le fécond , pourroit
alonger l'opération., ou la faire manquer enliè-
; rement.
’Ces procédés ont pour but de féparer le cuivre j
de toutes les matières étrangères qu’il tient de la J
.foute du ' minerai, c’eft-à-dire, de volatilifer les
fûbftànces volatiles aveclefquellesilpeut être mêlé,
ou combiné, telles que le lbufre j l’arfenic, 1 antimoine,
8cc., & d’oxider & réduire en fcoriesles
autres matières/telles que le plomb , le fer, 8cc.,
en lui faifant éprouver la moindre réduèlion pof-
fihlè. A l’égard des petites quantités d’or & d’ar-
crent qu’on rencontre dans quelques cuivres, elles
ne peuvent nuire eu rien àfes qualités effentielles :
toutefois on peut l’eu dépouiller entièrement. _ .
L’affinage peut fe faire à la coupelle ; mais il eft
beaucoup plus avantageux de le faire .dans des
fourneaux à réverbère : i°. parce qu’il y a moins
de déchet ; a°. parce qu’on fait une économie.con-
fidérable de temps, de main-d’oeuvre & de iÇpmbuftibie.
Ces derniers fourneaux font très-communs}
ils ne diffèrent de ceux où l’cn fond les pièces
d’artillerie, qu’en ce qu’ils font plus petit?, &
qu’on y adapte un grand foufîlet qui établit ùn
courant d’air continuel fur le cuivre fondu pendant
un certain période de l’affinage 5 qu enfin leur
foie, au lieu d’être ftable & de briques, ou de
pierres réfraüaires, ainli que le reliant de l’intérieur
, eft faite en brafques & peut être renouvelée
eu une demi-journée; quand elle eft .hors de fervice.
La capacité de ces fourneaux doit être relative à
l’emploi qu’on veut faire du cuivre fournis à.Iaffinage.
S’il doit être mis en rofelte, pour le réduire
enfuite en petits morceaux & l’employer en quantités
affujetties à des poids déterminés , la capacité
du fourneau ne doit pas paffer 2447 kil. 53 ( 5ooo
livres)} au-delà, la manoeuvre devient très-pénible,
& les ouvriers, outre la fatigue excéffive
qu’ils éprouvent par la chaleiir,, feroient trop
long-temps expofés au danger de quelque ex-
plofion. _
Un fourneau dont le diamètre intérieur eft de
1 mèt_. 0490 à 2 met. ^738 ( 6 à 7 pieds) , a. les.
proportions convenables pour affiner de 1713 kil.
27 à 1968 kil. 02 ( 35oo à 4000 livres) de cuivre
à là fois : ceux dont on fefert à la fonderie de Séville
ont ces dimenfions, font circulaires & recouverts
d’une voûte fphérique du même diamètre. La voûte
peut auffi être ovale j elliptique, ou de toute autre
figure femblable, attendu que dans tous ces cas on
obtient le même réfùltàt.
La brafque avec laquelle oh fait la foie du fourneau
eft un mélange de terre argileufe & réfractaire
, de fable aufli.réfraètaire, & de charbon en
poudre dont les quantités, varient fui vaut les
qualités des deux premières fubftances* Si là-
terre argileufe; par exemple,1 eft un peu fa-
hlonneufe, ou doit mettre moins de fable, •& vice
verfà. La brafque qu’on .emploie à Séville eft de ;
deux parties de terre argileufe, une de fable &
une de charbon en poudre : on mêle -ces matières
à fec, & 011 les dmme£le enfuite de manière à ice
-qu’elles .forment un foui corps en les comprimant
Le plan ou plate-forme intérieure de maçonnerie
du fourneau eft recouvert d’une couche de
terre argileufe bien damée, de fix pouces d épaif-
; four environ , qui forme une première foie & qui
doit avoir la même inplinaifon vers la percée que
celle qu’on doit donner à la brafque placée fur
elle: on pourroit auffi faire celte première foie
avec du fable à mouler. ^
Quand la brafque eft faite ayec toutes les précautions
preferites, on l’introduit dans le fourneau:
deux ouvriers l’étendent fur,1a première foie,
la foulent avec leurs pieds & la dament bien d abord
avec des pilons en bois à tête arrondie, & enfuile
avec des dames en fer plates, pour former ainfi la
foie qui doit recevoir immédiatement le cuivre ;
elle, doit avoir la forme d’un fond . de -chaudron,
àyec une inclinaifon fuffifante vers la.percée pour
que tout le métal, fondu puiffe en for tir fans qu’il
en relie dans ie fom*neau. Avant d’y introduire
cette brafque , on place dans le canal, dp la percée
uri morceau de bois arrGpdr, de o mèt.,i)4 r(i pouce
6 lig. ) de diamètre, avec l’inclinaifon néceffaire 8c
dans la direflion. du point le plus, bas. de la foie ,
de manière qu’il forme un vide quilailïe feulement
0 mèt. o54l ( 2 pouces ) d’épaiffenr de brafque en
cette partie^ qui eft le point par qù on doit percer
le foumeaurpour donner forifo au métal fondu.
Pour que les ouvriers puiffent do,nner è la foie la
capacité & la figure.convenables , on leur don^e
deux patrons en bois fur lesquels ils fo règlent :
l’un eft le profil paffant par je. çentre de la chauff e
8c delajpercée ; l’autre eft le profil perpendiculaire
au premier, 8c paffant par fou centre. •
L’épaiffeur de la brafque qui forme la. foie
doit être d’environ .0 mèt. i354 (5 pouces).; on
. doit mettre le plus grand foin à ,çe qu’elle foit bièn
1 cprpprimée., bien damée., 8c quelle forme un fé.ul
1 corps bien régiilier, parce que, dans le cas contraire
, la foie fo fouleyeroit après la fuGpn cfo cuivre,
SC l’opération feroit manquée; Pour éviter cet
[accident, on forme ,1a foie ,en . trois r.eprifes :^ a. la
première, on met une couche de brafq.ue d égal©
èpaiffeùf .for la première foie , que l’on cfome
[bien; à la fécondé, une autre couche fur la première,
en formant;en même temps le parapet du
devant idel’autel jufqu’à fa hauteur ; a la Iroifième,
enfin , on forime un cordon tout autour de la foie ,
jufqu’à ce que là hauteur l’oit au niveau de ,1a
porte.
Quandrla foie en brafque eft faite avec toutes
les ; attentions fus-mentionuées , on charge fo fourneau
d’une quantité de cuivre proportionnée à fa
Pp a