Baril foudroyant. Ce baril ne diffère du baril
ardent que parce que l’on met des grenades ou des
petites bombes chargées lur chaque lit de copeaux
, & quon larde quelquefois les fonds de
bouts de canons de fufils fortement chargés.
Baril à poudre. Artifice de guerre. L’on fait à
chaque fond d’un baril revêtu de fa chape, contenant
cinquante kilogrammes de poudre, un trou
pour y fixer une fufée à bombes, qu’on coupe auparavant
d’une grandeur telle qu’elle puifle communiquer
le feu à la poudre à l’inflant où le baril,
roulé du haut de la brèche d’un rempart, peut
être rencontré par les troupes qui montent à
l ’affaut. Il n’efl plus en ufage.
Barils a poudre. La poudre efl mife dans des
barils qui en contiennent cent ou deux cents kilogrammes
: ceux-ci font renfermés dans de féconds
barils appelés chapes y les premiers font garnis in-
rieurement de facs de toile deflinés à retenir la
poudre fi le baril venoit à fe défoncer, & à diminuer
le frottement des grains dans le tranfport. Les
douvés & les fonds des barils & des chapes doivent
être en chêne on en châtaignier, refendu &
non fcié. Ces bois ainfi débités s’appellent mer-
rains. Jls doivent être très-feins & fans aubier.
Les cercles des barils & des chapes font égaléh
ment en chêne ou en châtaignier, coupés en l'éve
& dépouillés de leur écoffe immédiatement après
la coupe. Ces précautions font néceflaires pour
qu’ils puiflent durer long-temps.
On renvoie des places & des ports , dans les
poudreries, tous les barils & les chapes, à me-
fure qu’ils le trouvent vides.
BARILLETS. Ce font des petits barils en bois,
©ù l’on met les échantillons de pondre pour les
épreuves. Ils en contiennent ordinairement 192
grammes (3 onces 5 gros | ) .
BARRES. Parties del’embouchoirqui enveloppe
le canon. (Voyez le mot Emboughoir. )
BASSINET. C’ell la pièce dont la direction de
la fréiifure correfpond à la lumière du canon. Il
contient la poudre d’amorce qui y. efl retenue par
la table de la batterie. La queue ell la partie qui
fert à fixer cette pièce, au moyen d’une vis, au
corps de la platine.
B assinet de fureté. C’ell, dans la platine, un
baffinet en cuivre qui le recouvre d’un cylindre
de même métal, tournant, pour éviter les acci-
dens fi le chien venoit à s’abattre. Il ell compofé
d’un noyau, d’un petit reflort, d’une rondelle,
d’une petite clavette & d’une vis.
Le noyau ell un cylindre rond, fur lequel ell
pratiqué l’évidement delliné à recevoir l’amorce.
Le petit reflort à cliquet, d’acier trempé, a Izl
forme d’une paillette; il ell encaltré dans fa longnenr,
& de toute fon épaifleur dans le corps du
noyau, où il ell retenu à fon pied par'une très-
petite vis; ce cliquet porte, à fon extrémité fupé-
neure, un petit bec arrondi, qui. entre fucceffi-
vement dans deux petites encoches pratiquées aux.
parois intérieures du cylindre tournant, & fervent
à le maintenir dans le découvrement & le recouvrement
de l’amorce.
La rondelle de laiton efl la pièce fur laquelle
efl établi le cylindre tournant, par trois pieds
rivés fur la face extérieure; elle porte, fur fa
circonférence, une dent arrondie & Taillante, qui,
par fa pofition, fait connoître fi le balfinet ell ouvert
ou fermé, quand la batterie le recouvre, & qui fert
auffi d’appui aux doigts pour faire tourner l’enveloppe.
La petite clavette d’acier ell fixée dans l’épaif-
fèur de la rondelle ; elle dépafle un peu le fond du
, cylindre tournant, pour rencontrer deux points
darrêt taillés dans le Commet du noyau, qui1, en
l’arrêtant, déterminent le jeu du cylindre.
La vis ell placée au centre de la rondelle, &
retient extérieurement le cylindré; on la retire
pour féparer le noyau du cylindre , lorfqu’on veut
les nettoyer & les grailler, ce qui a lieu avec du
fuif & de la cire fondus enfemble, pour rendre le
mouvement plus liant & plus doux.
Malgré le défaut qu’on reproche à ce balfinet de
s’encrafler trop promptement, c’ell julqu’ici le
feul mécanifme à adapter aux fufils des troupes
que la nature de leur fervice oblige à tenir conf-
tammentleurs armes chargées. Il a été adopté pour
le lufil des gardes du corps du Roi.
BATAILLONS nu train. Corps delliné à conW
duire 1 artillerie aux armées; leur création, qui
datedel’an 8 , ell une heureufe idée dont on a
apprécié tous les avantages dès l’origine. ( Voyez
1 article Notice sur le corps royal de l’artillerie.
)
BATARDE. Lime plate ou demi-ronde, employée
communément dans les travaux de l’artillerie.
( Voyez le mot Limes. )
B âtarde. Nom donné autrefois à la pièce de
8 quipefoit 964 kilog. (1950 liv.)
BATEAU d’artillerie. Il fert à établir les
| ponts fur les fleuves & fur les rivières. Comme;
tout bateau, en général, il peut être chargé, fans
couler à fond, d’un poids quelconque, pourvu
que ce poids foit inférieur à celui1 du volume
d’eau que le bateau pourroit contenir.
La longueur totale du fond du bateau d’artillerie
efl de 12 mèt. 01 (37 pieds); fa largeur extérieure
efl de 2 mèt. 17 (44 pouces 6 lig. >; fa hauteur
de 1 mèt. i3 (3 pieds 6 pouces ); l’arête inférieure
du plat bord efl de O mèt. o i3 (f) lig. )
plus élevée que l’extérieure. Il fe compofedetrois
planche» ou fonds de bateau, feize femelles, fix
bordages, trente courbes, quatre poupées, deux
nez, vingt montans de femelle, deux pièces de
ceinture, feize prolongations de ceinture, deux
plats-bords, deux traverfes mobiles.
Ses principales ferrures font : deux bandeaux de
b e c, quatre anneaux d’embrelage avec quatre
écrous & huit rofettes, huit pitons de clameaux à
pointe & à crochet arec huit rofettes & huit con-
tre-rivures, quatre brides de poupées avec huit
boulons &liuit écrous.
Il faut, pour conflruire ce bateau, trois bateliers
calfats pendant dix-huit jours, trois charpentiers
pendant dix-huit jours , trois fcieurs de long
pendant fix jours; ce qui fait un total de cent
vingt-fix journées.
Bateau d’avant-garde. Sa longueur efl de
10 met. 88 (33 pieds), fa largeur au milieu du
coi’ps efl de 1 mèt. 78 ( 5 pieds 6 pouces) , & fa
hauteur de o mèt. 76 (28 pouces 6 lignes). Son
fond efl formé de trois planches en fa pin, & fon
bordage de deux planches auffi en lapin. Les principales
pièces qui le compo fient font : neuf femelles
, dix-huit courbes, quatre poupées, deux
nez, feize faufies courbes, deux pièees de ceinture,
quatorze pièces de prolongation de ceinture
, deux plats-bords, deux femelles extérieures.
Ses principales ferrurfes font : fieux" bandeaux
de bec, quatre anneaux d’embrelage à piton,
quatre pilons de clameaux à pointe & à crochet,
un anneau & fon piton pour amarrer le' bateau,
quatre boulons pour l’afl’emblage des poupées.
BATON ferré. Ancienne arme bfï’enfive dont
fe fervoient les' cavaliers; il étoit garni à chaque
bout d’une pointe en fet*.
BATONNAGE. Opération par. laquelle on
conflate l’état des réparations à faire à une arme
portative.
BATTAGE. C’efl l’aêlion de battre, broyer,
mélanger dans des mortiers en bois, avec des
pilons de bois garnis d’une boîte en bronze , que
l ’eau fait mouvoir, les trois matières compofant la
poudre. Le temps du battage duroit autrefois vingt-
deux heures ; il a été fucceiîivement de trois heures
& demie, de fix heures &. de quatorze heures. Cette
dernière durée de temps efl celle aêluellement
exigée.
BATTANT de sous-garde ou d’en bas. Pièce
de la garniture du fufil, placée en avant du pontet,
fervant à arrêter de ce côté la bretelle du
fufil, qui s’attache par l’autre bout au battant de
la grenadière. C’efl une efpèce d’anneau carré de
peu de largeur; fes parties font : fes oreilles, fon
pivot & la queue du pivot.
Ce battant efl retenu', dans le fufil modèle de
1816, par une goupille tronc-conique dont la tête
arrondie efl placée dans l ’encaflrement de la
platine, de manière à être recouverte par cette
pièce. ( Voyez Je mot Sous-garde.)
BATTE. C’efl, aux fourreaux de fabre en tôle ,
la partie de la cuvette qui fe loge dans les fourreaux.
Batte. Petit outil en bois en ufage dans les
forges : il y en a de plates & de rondes. Avec la
batte plate on ferre le fable entre le modèle & les
côtés intérieurs du châffis, & autour du jet; avec
la batte ronde on le comprime en le frappant
fortement, pour achever de remplir le châffis.(
BATTEMENS du boulet. Ce font dès enfon-
cemens elliptiques que forme un projectile dans
l’ame d’une bouche à feu, par fon^chôc. Ces en-
foncemens proviennent des chocs que le projectile
opère dans fon logémént, fous la preffion du
fluide élaflique de la poudre, commençant à s’échapper
par le vide que laifle le vent du projectile
au-deflus de lui. Les battemens fe rapprochent
du fond de l’ame à mefure que le logement du
boulet s’approfondit. A vitèfîe égale, les balte-
inens font comme les poids des boulets; ainfi ils
font plus violèns dans le 24 que dans le 16; ils
font auffi plus précoces & plus fréquens, à raifoo.
du plus de longueur des pièces.
BATTERIE. C*ëfl, dans lés ârmes à feu portatives,
la partie qui couvre le balfinet, contre
laquelle frappe la pierre quand le chien s’abat,
produit des étincelles & allume l’amorce. La par -
fie frappée s’appelle la fa c e ; elié efl recouverte
d’une feuill^ d’acier : la partie qui couvre le badine
t s’appelle la tablej Vq/Jîette', l*ajffife ou l*entablement.
Batterie brifée ou à charnière. Cette ‘pièce ,
qui porte une charnière comme fon nom l’indique,
peut fe renverfer en avant fans que la partie qui
couvre le baffinet laifle l’amorce à découvert. Il
en efl une autre dont l’entablement efl féparé horizontalement
en deux parties qui fe réunifient à
volonté au moyen d’un verrou à reflort. Quand
on ouvre le baffinet & que le verrou efl levé, la
partie inférieure de l’entablement couvre le baffinet
& empêche l’amorce de fe répandre.
Batterie tournante. Elle efl mobile fur un pivot,
de manière que la face fié retourne dans une
pofition diamétralement oppofée à fa fituation naturelle
; par conféquent, fi le chien part inopinément,
il ne rencontre point la batterie, & l’arme
ne fait point feu.
Batterie de canons. C’efl la réunion de plu-
• fleurs bouches à feu pour tirer fur des troupes ou
i fur les objets qui lés couvrent & les protègent.
! Les batteries prennent les noms des bouches à