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ou fur le côté, au moyen des porte-baguèttes ordinaires.
Ces fufils font très-lourds, pefant plus de 4 MI*
8951 ( io Üv. ) ; ils goûtent cher; leur monture eft
peu folide & ils font d’un tir peu fur, lurtout pour les
canons de deflous , avec lefquels on nfe peut vifer.
Il y a auMufée de l’artillerie des fufils &. des
piftolets à quatre coups non tournans.
Fusil, à vent. C’eft un fufil dont le canon fe
charge d’air à l’aide d’une'pompe foulante, &
dans lequel i’élafticité de ce fluide fait l ’office de
la poudre. L’avantage qu’offre cette arme eft de
pouvoir tirer une grande quantité de coups fans
qu’on foit obligé de la recharger, & de frapper
fans'être entendu, mêmeàurie très-petitediflance;
ce qui eft dangereux dans la fociélé & en fait
profcrire l’ufage.
Ce fufil a été inventé par un nommé Gufher,
antérieurement à 1670, époque où il fut perfectionné
à Nuremberg. On faifoit des arquebufes à
vent comme on a fait depuis des fufils, dans lefquels
l ’air eft moteur.
La plus ingénieufe & la plus fimple de ces
armes eft une carabine qui eft dépofée au Mu fée
de l’artillerie. Je vais la décrire, renvoyant pour
d’autres mécanilme de ce genre au Dictionnaire
. de Phyjique de l’Encyclopédie méthodique.
Cette carabine eft une arme de guerre quia
fervi pendant quelque temps aux tirailleurs autrichiens
: fa longueur totale eft de 1 met, 22
(45 pouc.), & ion poids d’environ 0 kilo g-. 91
( 8 liv.). On a popofé en France, en 1807, d’en,
armer les mineurs du génie. ;
Le .canon a O mèr. 81 ( 3o pouc.) de longueur;
il eft rayé en fpirale, & fon calibre eft de O met.
011 (5 lign.); il n’a point de culaffe. A l’endroit
du tonnerre, le canon eft Iraverfé, à angle droit,
par un parallélipipède ou clapet horizontal percé
d’un trou , qui correfpond avec le calibre. Le prolongement
de ce clapet mobile ferl de fond à un
tube placé à la droite du canon principal, & ayant
O mèt. 27 ( 20 pouc.) de longueur. Ce tube'renferme
vingt balles qu’on y introduit en levant un
coavercle à reffort qu’il porte à fon extrémité Supérieure.
Le clapet, qui a o mèt. 081 (3 pouces)
de longueur, eft contenu dans fon mouvement par
un reffort qui enveloppe le petit tube.‘Ce reffort
cède quand on pouffe le clapet de gauche adroite,
& le trou dont cétte dernière pièce eft percée,
paffe alors du grand canon dans le tube , y reçoit
une balle & revient à fa place par la feule preffion
du reffort.
'Le fût s’étend depuis la croffe jufqu’au milieu
de la longueur du canon ; il a tin canal pour recevoir
la baguette deftinée à enfoncer une bourre.
L’ arrière du fût eft creufé pour loger la platine; ;
la confre-plntiue, le repouffoir & fon feffort, là
détente, la fous-garde, & une greffe pièce en
cuivre formant la poignée de l’arme, & percée ;
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dans toute fa longueur pour établir la communication
entre le canon & la croffe ; cette pièce en
cuivre eft terminée par un petit cylindre qui fe
ville fur la croffe & donne paffage au repouffoir
qui eft une tige mobile compofée de deux pièces
affemblées à charnière.
La croffe eft une boîte de forte tôle, en forme
de poire, ayant environ o mèt. 3a (12 pouces)
de longueur;.elle eft fermée par une pièce de fer
taraudée pour recevoir le cylindre dont on vient
de parler. Cette boîte eft fe rélervoir, où l’on
comprime Pair qui ferl de moteur au pvojeOile;
ou emploie à cet effet une pompe dont la vis
convient à l’écrou pratiqué à l’entrée de la croffe.
Le fond de cet écrou a une petite ouverture fermée
par une foupape que maintient un reffort à boudin
enveloppé d’un petit tube pèVcé de trous. Ce tube
fixé dans l’intérieur dé la croffe , a un fond Iraverfé
par une tige mobile qui tient à la foupape & ferl a
en diriger le mouvement. La croffe eft recouverte
de peau.
La pompe confifte en un tuyau cylindrique
dans lequel fe meut un pifton qu’on fait jouer à
i l’aide d’un levier. Le tuyau, ou corps de pompe,
j fe viffe dans la croffe,- aïoli qu’on l’a fait obferver.
J Vers le haut il eft percé dans l’on épaiffeur d’un
. petit irou latéral, ou trompille. En baillant le pif-
! ton, l’air contenu dans le-corps de pompe fe tron-
! vant preffé, ouvre la foupape & paffe dans la croffe,
j Loriqu’enfuite on lève le pifton, le vide fe fait dans
j la partie inférieure du corps de pompe , & la fou-
! pape fe trouve fermée par la preffion de fon reffort.
. Le pifton , en montant, depaflè la trompille; alors
j l’air ambiant afflue par celte ouverture , &ç on le
refoule dans le rélervoii* en abailfanl de nouveau
• le pifton. En continuant ce mouvement alternatif,
julqu’à ce que l’air foit fùffifamment comprimé , il
acquiert allez de force de refforUpour lancer fùc-
j ceffivement les balles dont la carabine eft appro-
I vifionnée.
j Les pièces de platine font : le.cbien, le corps
de platine, le grand reffort, la noix & fa bride, la
gâchette & fon reffort.
Lé chien n’eft qu’un levier deftiné à bander le
reffort. La noix eft ovale; eU% porte d’un côté une
bouterolle très-(aillante , & à l’oppofite une roulette
fur laquelle le grand reffort, compofé d’une
feulé branche, agit de bas en haut.
Lorfqu en preftanl fur la détente on détermine
l’éehappemeuî de la noix ; le grand reffort, foule-
vant la roulette, fait baifl’er la bouterolle qui, en
s’abattant, rencontre la queue du repouffoir & le
renvoie en arrière. Le repouffoir, glifiant fur un
reffort à paillette, va frapper la foupape qui, cédant
au choc, s’entr’ouvre, donne iffue à une portion
de l’air contenu dans le ré 1er voir, puis fe
referme fubitement en obéiffant au reffort qui la
pouffe. Le jet d’air qui vient de s’échapper, développe
fa forcé expanfive , & chafl’e rapidement le
projeêlile.
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Fusit de Vincennés. Il prit le nom du château
âe Vincennes, où l’on av'oit établi les ateliers né-
ceffaires à fa conftru&iôn. Il eft très-long, & on l’ar-
jjjoit d’une baïonnette très-longue aufli, pour faire
l’office de lance. Le canon étoit brifé. ( Voy. Y Art
de VArquehujier de l ’Encyclopédie méthodique.,')
FUT. Partie du bois d’une arme à feu dans la-
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quelle s’encaftrentle canon, la platine, la baguette,
les reffort s de garniture, &c.
FUTEE. C’eft une efpèce de maftic dont
des ouvriers infidèles fe fervent quelquefois pour
remplir & cacher des trous, fentes, noeuds &
autres défauts des bois des armes à feu portatives.
GrABARI. C’eft le modèle profilé d’un ouvragé
en bois. Les gabaris font des patrons pour toutes
les pièces des conftruéKons de. l’artillerie : ils fe
font fur le tracé en grand, ordinairement_en
planches de fapin plus ou moins épaiffes ,■ fui vaut
la grandeur des gabaris.
GABIONS. Ce font des efpèces de paniers cylindriques
fans fond , dont on fait ufage dans l’artillerie
pour revêtir les batteries. Leur hauteur eft
communément dé o mèt. 97 ( 3 pieds ) fur o mèt.
48 ( 18 pouces ) de diamètre. Pour les conftruire ,
on trace fur le terrain un Cercle dont le diamètre
eft d’environ o met. 48 ( 18 pouces) ; & fur la circonférence,
on plante verticalement fept ou neuf
piquets, en lés efpaçanl également & en les enfonçant
en terre à peu près de o mèt. 162 (6 pouc. ).
Ces piquets ont au moins o mèt. 027 (1 ponce)
de diamètre; on les entrelace avec des branches
flexibles d’environ o mèt. 018 ( 8 lignes ) de-grof-
féur, dont on mèt le.gros bout en dedans des gabions,
& laifl'ant alternativement un piquet en
dehors & un piquet en dedans : à mefure qu’on
fait quelques tours, on ferre l’entrelacement-à coups
de maillet. Lorfqu’on eft arrivé au niveau du haut
des piquets , on lie enfemble trois tours avec;
quatre petites harts, dont chacune enveloppe une
tête de piquet & va fe rattacher au corps des gabions
, qu’on lève alors & qu’on attache de même
de l’autre côté. Lorfqu’ils font placés, ils ont les
pointes en haut, pouriifiitje tfi 1* les faucillons dont
on les couronne ordinairement après les avoir
remplis de terre &. avivé les pointes-, s’il eft nécef-
faire.
Gabions farcis. Gros gabions dont on fe fervoit
autrefois, au lieu de manlelets , pour couvrir la
tête des fapes. Ils avoient 1 mèt. 62 à 1 mèt. 94
( 5 à 6 pieds ) de hauteur, fur 1 mèt. 29 à 1 mèt.
62 (4 à 5 pieds) de diamètre. On les rempliffoit
de mentis bois & d’autres matières, qui les met-
toient à l’épreuve de la balle du fufil.
GACHETTE. C’eft, dans la platine, la pièce
coudée dont la grande branche ou queue eft la
partie contre laquelle appuie la détente pour faire
partir le coup quand le chien eft armé. La petite
branche , ou le devant, eft celle qui eft terminée
par un bec pour engrener dans les crans du repos
& du bandé dé la noix , & qui eft percée pour
recevoir la vis qui afîujettit cette pièce au corps
de platine.
Gâchette-détente. On appelle ainfi une pièce
d’arme compofée d’une gâchette & d’une détente
qu’on a propofé d’adopter pour les fufils de guerre.
Voici les obfervalions pour &. contre cette obler-
vation :
Dans les premières platines à rouèf, la détente
n’agifîoit fur la gâchette que par l’intermédiaire,
d’une fécondé détente fil’uée à peu près comme
l’eft la queue de la gâchette par rapport à cette
même pièce.
On rédnifit ce fyftème à deux pièces par-la réunion
des deux dernières en une feule , & l’on obtint
une nouvelle gâchette dont la forme détermina
par la fuite celle de la gâchette du modèle
actuel. -
Après cette première fiaiplification, l’idée fe
préfenta naturellement de remplacer.le tout par
une feule pièce; mais , foit que le moyen employé
alors ne remplît pas l’objet, foit qu’on rencontrât
des difficultés de conftruêlion, cette idée fut abandonnée.
Un contrôleur d’armes.regardant ce changement
comme avantageux , vient de proposer une
gâchette dans laquelle il a changé la forme & la
direction de la queue de cette pièce, afin qu’en
traverfant l’écuffon, elle faffe en même temps
fonêlion de détente.
Il réfulteroit de ce changement : i°. que.la fabrication
de l’arme deviendroit plus fimple par la
fuppreffion de la détente , & celle des ailettes de
l’éenflen du nouveau modèle de fufil;-2°. que
l ’aêlion du départ de l’arme étant immédiat au
moyen de ce mécanilme , il n’y aura par con-
féquent plus d’ajuftage de détente, ce.qui eft une
opération difficile à bien exécuter, & à laquelle
l’ouvrier donne Couvent beaucoup de foin & beaucoup
de temps ; 3°. que le prix de la main-d’oeuvre