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fubflances étrangères avec leIquelles il .eil .mêlé'.
11 e.ft formé par des pilous de bois , terminés .par
un,e pria lie en fer .& .armés d;e meplonnets , qui ,Coi^.t
ioAilevés par les cannes de f’axed’une roue,, connue
dgnsles balteries d.es moulins à poudre. Les .mines
de fer terreufes ne font jamais grillées. Qn les
lave pour les débarralFer en partie des terres argi-
lenfes ou calcaires qui les enveloppent ; & quand
elles font en malles foliées , on les bocarde en
nmme temps qu’on les laye, en fallait pafl'er un
courait d’eau fous les pilons.
BOIS des armes a feu PORTATIVES. Partie des
armes dans laquelle s’encaltr.ent le canon., la .platine
, la garniture & la baguefte ( à l’exception de
cede du mpuÇquet.on , modèle de i.Si-6 , qui eil
portée féparéoeent). Il fe compofe , dans le fufil
du fû t, de fa poignée , du fiufe de la croll’e &
de la roue.
Le bois de noyer offrant plus d’avantages que
les autres pour le montage des armes à leu .portatives,
on n’en emploie que de celte espèce en ;
France pour celles de guérre. Pour que ce .bois ne l
loit plus 1 ufeeptible de fe travailler , étant mis
en oeuvre, il faut qu’il ait au moins trois ans de
coupe , dont deux de féjoiir dans un m-agaflu, !
étant débité. Si un bois n’efi pas .fuffilaminent fee, !
en lui faifant donn.er u.n coup de plane , le .copeau ,
encore humide n’en efi; pas caffant, & il a Fqdenr
du bois vert; expofé au fo J e i l l e bois fe fend ou «
fe déjette. Pour mieux s’affurer fi le fiois efi fee,
on peut employer le moyen de l’étau , -en ferrant
fortement un copeau qu on aura enlevé; fi le bois
n’eft pas fec ., la partie prefi’ée prendra de lui f e
une couleur bleuâtre, parce que la preiiinn fait,
iiefiortir la fève.
Ces bois doivent ê.tr£ gris ou demi-gris; ceux i
blancs provenant prelque toujours de l’aubier, qui !
elt une partie imparfaite, doivent .-.être re.bnt.és, j
ainfi que ceux qui o.nt des ^aehes d’un jaune pafic I
& des piqûres de vers, ou d’au 1res défauts, qui !
annoncent leur décompofit-ioii qu manyaife qua- j
lilé : enfin, e^ux ,qui font trop tranefians ,.,e’efiràT !
dire, qui i\e font pas fuffilammest de fil .dans tonte :
leur longueur, ou qui ont des noeuds qui peuvent •
les faire .caffer, doivent aulïi être i-ab-utés. En général,
leur qualité dépend .du terrain dans lequel ils
ont cru, de leur âge St de la manière dont ils oiÿt
été traités après la coupe. On les .conferve à l’infini,
en les trottant de temps en temps .avec un
morceau de forge ou de drap imprégné d'huile.
Le bois qui paro.it le plus propre à remplacer le
noyer, eft le ie ir e , & ènfuile Forme, le frêne, le
châtaignier, Sic.
Bois pour les confiruêtions de Fartillerie. Les éta-
blifièmens de l’artillerie jouifienj: duprivilège de
s’approvificnner dans toutes les forêts du royaume
, en bois propres,aux çnnfiruêlipns.fo a la fafiri-
ça lion de la popfirÇ à egnp&. lia CQnléqwfiftCB Faç-
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tillerie fait Rechercher, marqner & cotfper dan»
ces forêts les hois qui lui .font nécelfaires, Si -elle
les pa.ie au prix & de la manière qui eil réglée par
la légifialion fur cet objet. {Voyez l’ouvrage de
M. Herbin de Halle, ayant pour titre : D.es b oi$
propres aujervice des arj'enaux de la marine &
de Ui guerre. )
Les bois employés dans les conflruêlions de l’artillerie
font : .en bois durs : le chêne, l’orme, le
Ire.ne, le fié ire, le charme., le noyer Si le châtaignier
: en bois blancs : le fapin, le pin, le tilleul ,
l’aune ,& le peuplier. Le bourdaine donne le charbon
pour la fabrication de la paudre.
L’artillerie n’a befoin ,, en général , pour fes
travaux, que d’arbre» droits. On obferve feulement
que les fiafques, à çaufe de leur ceintre, ont
, plus fie durée quand ou peut les -obtenir fans con-
î ti'e-taille.r le bois, ç’efi-à-efire, .dans une pièce
d’une courbure relative à celle de cç .ceintre4 II
faut que-ces arbres fourniffent des pièces quipré-
fonteat, après-leur équavrilfage, des diinenfions
dans lafquelles on puiife tracer les cadres de toutes
I.es pièces en bois néceifaires aux (ion{trustions
de l ’artillerie : 8i il faut dé plus des bois de brin St
des courbes. Tout ces cadres peuvent être tracés
dans des bois éqiiarris, qu’on a divifés en trois
dalles, relativement à leurs .dimenfions.
Première claffe, pour fiafques d’affûts de fiége
de 24 & de 16, pour gros rouleaux d’affûts de
côte, pour moyeux d’affûià de fiége & de place,
pour entretoifes de lunettes de liège.
Longueur 4 met. 87 à 2 mèi. 6o ( 15 à 8 pieds ) ,
largeur o niée ySà 0 mèt. 60 (27 à 22 pouces),
épaifïèur o mèt. 65 à o met. 49 (24 à ï8 pouces).
Deuxième clafïè, pour fiafques d’affûts de liège
de 12 & de 4 , pour fiafques d’affûts de cote, de
place Si de campagne, pour eûtes de châllis il
d’affûts de côte, pour petits rouleaux d’affûts de
côte.
Longueur 4 mèt. 5:5,à 2 met. 60 { 14 à 8 pieds yr
largueu r P mèt. 6p à 9 mèt. 41 ( 22 à 15 pouces ) §
épaiffeuv o mèt. 54 à o mèt. 32 (20.à 12 pouces )»
Troilièroe claffe , pour entretoifes de châlïis
pour femelles d’idem, poijr brancards de eailfôn
. pour bai-etles, .armons, efiieux de fiége.
Longueur 4 met. 5,5..à 1 mèt. 95 ( 14 à 6 pieds) ,
, largueur o mèb A2 À 9 mèt. 22 ,( 16 à .8 pouces ) ,
: épaiffeur o mèt. 33 à o mèl» 22 ( 12 à 8 pouces).
Quatrième clalfe, fiais de brin pour flèches
limops , bras de limouièj’cs.
Longueur 6 mèt. 5o à 3 mèt. 25 (20 à 1 o pieds ) ,
diamètre 9 mèt;, 27 à o mèt. 16 ,(10 à 6 pouces)!
D’après lë nombre & l’efpèce des voitures naifes
en conflruèlionchaque dire&éur d’artille.rie envoie
au miniftre de k guerre l’état des bois dont
il a befoin. Le miniftre ,- dans ,1e mois de juin ,
Tautorife à faire marquer cette quantité dans les
coupes qui doivent avoir lieu en automne : il en
fifit part auffitôt aux confervateurs des forêts de
fii>ü arroudifièmêht. Ceux-ci lui adreffent l’état
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des coupes royales-,, communales, 8t l’extrait des
•déclarations d’abattage des futaies que peuvent
faire les propriétaires- des bois particuliers, qui
doivent avoir lieu dans cet arrondiffement.
Le directeur d’arlillerie envoie dès ouvriers vétérans
dans les coupes'indiquées , pour y. marquer
les arbres propres à la bonne exécution de la commande
ordonnée, jul’qu’à concurrence des-quantités
fixées , & en cHoiüffant les arbres les plus à
proximité des routes & de l’arfënal. Les ouvriers
dreflent un procès-verbal exaèl du nombre d’arbres
marqués dans chaque coupe. Le directeur
tranfmet au couler va te ur le procès-verbal qui
.concerne fon arnondifî’ement, pour eu faire mention
dan»'le cahier des charges des adjudications.
Le direéleur d’artillerie doit fe concerter avec
les agens chargés, de la marque des bois pour la
marine, & donner les inftruêlions aux ouvriers
vétérans d’artillerie', pour qu’ils agiflènt d’accord
dans leurs opérations refpeêlives, 8t laiflènt à la
marine tous fes arbres dont lu courbure , ou autres
formes , peuvent-lui être précieufes , & être aifé-
ment remplacées pour- l’artillerie.
Les agens de la marine doivent faire paffer au
direéleur d’artillerie un état du nombre di des dimenfions
des arbres ou pièces qu’ils auront rebutés,.
pour qu?il pniffe- donner l’ordre de choifir
ceux qui pour-roient convenir à fon fei*vice.
L’artillerie cube, & tranfporle fes bois, en
grume. ;
Chêne'. Parmi les différenles: efpèces de bois
durs-, le chêne eft le plus propre aux conflruélions
de l’artillerie : l-’efpèce à préférer efl; le chêne blanc
à longue queue ; mais fon aubier efl très-épais,
très-prompt à fe corrompre , il faut en purger' les
bois; Ge bois; lert à faire des fiafques , des enlre-
toifes,. dës'bras de limonière , des brancards-, des
burettes,.des épars-, desvfafToires , des; plates-formes
, 8tc. ~
Le chêne gras efl préféré par les menuifiers ;
maisribefl' trop poreux,.trop^caflant' pour Partil-
lerie; Il faut rebuter les chênes trop vieu-x qui
n’ont pas l’écorce fine & unie.
Les meilleurs, fe trouvent dans les terrains fecs
Si bons:, à l’expofition du levant ou du couchant.
Dansle même terrain ,.le chêne qui croît lè plu/s
vite efl le plus fort. Le bois de chêne le plus denfe
vaut le mièux.
Pour les bois de charpente, il faut qu’ils aient
efTiryé deux Ou trois printemps depuis leilr abattage
,M qu’ils'aient éLé^flottésmn mois-avant detre
miiployés. Pom1' la menuifei-ie';, le - bois doit être
en core" plus > fee.
Pour difïuüdre & e'mporter les-liqueors fermen-
te(cibles du borsy il fout le faii-e flotter fix femai-
nes' au plu», ou le mettve^dans une eau vi ve & pure
pendant un mois , & le faire-féeher fix femaines
avant de l’employer. Ces précautions le rendent
moins;fujèt;aux vers.
Les chênes écorces dans-le temps de la'fève, 8i
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ôôupes riiiver d’après , en deviennent plus forts
dans le rapport de dix à oni'e ; mais on üe peut les
courber au feu.
Le chêne vert efl au-dëfïus des autres, & petit
.fervir à faire des moyeux, des1 jantes, des rais, &c.
Orme. Il efl de moindre durée que le chêne : il
efl aufïi plus’ léger. Il efl liànt-& fort.- On cherche
pour lui les.mêmes expofilions que pour le chêne ;
. mais- tous les lerrasn's lui font bofis.-On le divife eu
mâle 81 Jemelle : le premier croît plus vite & a la
feuille largé; mais il eft ordinairement blanc & de
peu de valeur. L’orme femelle a la feuille• petite
& rude, le bois rouge fert-à faire des moyeux ,
des jantes, des fiafques pour les affûlsde campagne*
L orme peut être confédéré comme fans aubier;
car le boisimmédiatement après l’écorce , efl
bon ii employer, quoique blanchâtre. L’orme
n’efl point fujet à fe gercer ni à fe tourmenter.
L’orme tortillard ne croît jamais droit; fes fibres
font entrelacées il efl beaucoup plus dur
que les autres ormes; fin écorée eft galeufe &
défagréable. Les niôyeùx qu’tin en fait n’ont nul
befoin de cordons", îi'i de frettes, & font préférables
à' tous' lëS'a'dtï'és -, poilfvu qu’on ne les ait
pas tenus trop long-temps dans l’eau'; car , dans
ce cas, ils fe:décofnpbfëroht plüs vite. Cef arbre
vient très-lentement dans les teiTains' pierreux &
aridesi
Frêne. Ce bois! efl liant, fes fibres forit alon-
gees , ferrées, flexiblesmais il pafîè plus vite que
Forme. Oh choifit ceux qui ne fontpaS à Fombre ,
qui font d'ùne’ écoroé finejaunâti-ë , fatis noeuds
(les noeuds interrompent le fil, & lfe bois caflè fa-
eilèment dans cet endroit )) Ce bois eff rare &
cher, mais préférable aux autres pbhr les liampés
dé» lances , les-'manches d’outils , brauCards, rames
,• leviers , 8cc. On s’en fert'pour les- fufées' à
bombes , au défaut du tilleul.
Hêtre-. Ge bois efl de moindre qualité’ que les
| précédens. Il efl-préférable à l’orme male pour les
juntes foies elïieUx. Il y;a beaucoup de précautions
à prendre pour le conferver. On peut l’employer
utilement quoique vert, pourvu1 que les voitures
fervent aulîitôtv On en fait des varlopes & autres
outils, & des fabots à boulets & cartouches. Les
clous, les boulons, foc., qu’on loge dans ce bois-,
s’y détériorent promptement, parce que fa fève,
qui efl très-corrofive, ne peut être entièrement
détruite : on y remédie en faifant rougir légèrement
le fer & en le plongeant dans l’huile de lin.
Employé pour monture de fufil, il vaut beaucoup
moins-que le noyer j mais il efl" préférable à tous
les autres bçis.
Ghartiie. Soit bois efl dur, roidè, liant. Il ne
vient jamais a'fibz gros pour fournir à de grandes
pièces dans les cohflruHions de l’artillerie. On eii
fait de‘ boiis eflieük, des flèches, deà timoifs; Il
efl bon pour tout, principalement poùrTès denté
de roues, les fufeaüx de lanternes, les leviers. Ce
bois-dure long-temps, mais il-ell-rare & cher.
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