
1
1,
viciés qu’il ne faut pas prendre, & ceu-x qu’il convient
de couper &. de conduire dans les arfenaux,
où on les ébauche & on les met aux proportions
convenables pour être employés quand ils font fuf-
fi Pâmaient fecs.
Les terres humides & maréeageufes ne produisent
que des bois fecs , légers & de mauvaîfe qualité;
tandis que les arbres accrus dans des terres
noires, mêlées de pierres & de graviers, font au
contraire bien nourris & vigoureux.
Dans chaque efpèce, Farbre d’une moyenne di-
menfion eft plus Pain & préférable à celui de la
plus forte dimenfion. Pour être meilleurs & plus
durables, tous le,s hois doivent être coupés pendant
l’hiver. On réconuoit leur âge au nombre des eer- I
clés dont le tronc eft compofé.-En général, un
arbre eft de bonne qualité & vigoureux , quand fâ
tête1 n’eft pas arrondie & qu’il poulie de longues
branches, quand fes feuilles font bien vertes,' vives
& ne tombent que tard, quand l’éçorce de
ceux qui font jeunes eft lifte, & qu’on aperçoit
eetle écorce au travers des gerces. Le bois de
bonne qualité a fes fibres fortes, fouples, bien
filées , vigoureufes & rapprochées les unes des
autres. Lés copeaux qu’ils donnent, lorfqu’on les
travaille, fontlians 8c fe féparent par filandrures.
La couleur indique la qualité du bois. Le jaune
clair ou couleur de paille, ainfi qu’une teinte couleur
de rofe ,. annoncent une bonne qualité. Ces
couleurs uniformes & qui deviennent plus foncées
à mefure qu’elles approchent du coeur, indiquent
des arbres bien fains. Si la différence n’eft pas
fenfible, & la nuance non interrompue, le bois
eft de la meilleure qualité.-Les çhangemens fubits
de couleur, les veines blanchâtres”, vergetées,
font un indice de pourriture. Les veines bouffes,
plus humides que le.refte du bois vergeté de cette
teinte, annoncent.un arbre fur le retour.
On rejette des travaux de l’artillerie', i°. le bois
rouge : cette çouleur annonçant un arbre fur le
retour, dégénérant & manquant de fubftance : ce
vice fe, fait cohnoître par un amas de petites branches
chargées de feuilles vertes qui font le long de
la tige ; a0, le bois gras ou tendre , qui a les pores
grands 8c ouverts, les fibres fèches, la couleur
terne, d’un roux fauve; les copeaux qui en pro-.
viennent font caftans & ne forment pas d,e rubans
lorfqu’on les froiffe; l’humidité lés pénètre facilement;
3°. les. bois roux tirant fur la couleur
fauve : ce qui eft un ligne d’altération & dë retour
; 49* les bois pouilleux , c’eft-à-dire , couverts
d’ulcères , de chancres qui en altèrent Péeorce, &
dont le bois vicié eft piqueté de taches brunâtres;
j)°. enfin, le bois mort fur pied. ( Voyez, pour
plus de détails , les mots. Au bier , Gélivores ,
Gouttières , R ebours , R etour , R abougri. V'oy.
aufti le volume de F'Encyclopédie méthodique.y
Forêts & Bois. ) ' ,
DEFILER LE cable. C’eft le dégager de tout i
obftaclô pour lui faire fuivre plus également. 1®
poids ou la force qui le tire.
DEGAUCHIR UNE PIÈCE DE B.OIS:. C’eft lui doR-
ner la première préparation pour les conftruélions
de l’artillerie, en lui enlevant ce qu’elle a de plus
irrégulier. Le mot dégmjjir eft plus uftté.
DÉGORGEOIR. C’eft une broche en fer, de 0
mèt. 004 (1 h g. 9 points) de diamètre, de o m’èt.
34 a o met. 2 7 (où 10 pouces) de longueurs pointue
à un des bouts : l’autre bout eft garni d’un manche
pour les pièces de bataille., St fe termine en anneau
pour les pièces de liège & de place.
DEGORGER. C’eft enfoncer le dégorgeoir dans
la lumière d’une bouche à feu pour la dëbarvaller
de tout corps étranger, 8c percér la eartouehe.
DEGRADATION i?e,s bp.uçheç a eev . C’eft, dans
le tir, le dépériffeme.nt des bouches à Te u 8c leur
mife hors de ferviç.ç par fuite de battemens, d’e-
raflement, d’égueulement 8c de traînement du
boulet. ( Voyez ces mots. Voyez aufti Fouilles ,
GERÇURES 5 SlEELETS &r Sp.UF.ÇLURES.)
DEGROSSIR- C’eft pt-er le plus gros de la matière
d’une pièce en métal w en hetis, pour çorumeACêr
à lui donner la forme qu’elle doit av^ir-. Dégrolhy
le bois, c’eft, dans les arfeuaux ^le parer avec la
hache pour le ■ MOjêtÈrç en état d’être gabarit & travaillé
parles ouvriersqui. y donnent la derniève
main au moyen d’autres outils.
DÉ JETER. Le bois fe déjette lorfqu'il eft employé
vert. Il fe tourmente, fe courbe 8i fe fend
quelquefois en faifant effort pour fe retirer ûu? lui-
même.
DEJOUR des roues. Efpaee vide qu'on laifîe entre
les jantes des roues, pour que la voiture portant
fur ces jantes & tendant à les ferrer, ne les falfe
pas éclater.
DELARDER. C’eft amiaoir une pièce de hois
dans une partie qui n’a pas befoin d’autant de force
que les autres ; ainfi les ftafques foui défar-dés entre
leur cintre & la orofte.
DEMI-BOMBE. On nommoit ainfi autrefois la
bombe de 6 pouces, celle ordinaire étant de 12
■ pouces.
DEMI-CANONS. N om donné autrefois aux coule
vnn es qui n’avoienl pas un aufti fort calibre que
les canons. On les appeloit aufti crêpants. Dans lefei-
zième fièele, ils avoie-nt feize calibres de longueur,
pefeient ifi65 fcil. ( 3400 liv. ) , le boulet 9 kil. 8
( 20 liv-. ) ; la charge étoit de 4 kil. 90 ( i;o liv. ).
|)u
DEMI-CERCLE. .Infiniment de fer aèiëré &
trempé., ayant une poignée dans je milieu, & qui
fert à vérifier les diamètres extérieurs des canons
dans les fonderies. Il en faut un pour chaque va- j
riation du diamètre , à--la naiflançe & à la fin dê
chaque partie du canon.
DEMI-CUISSARD. Partie des armures légères,
deftinée à défendre le haut de la euift'e & les hanches.
{Voyez le mot Cuissot.)
DEMI-ESPADON. Épée de la forme de l’efpa*
don, mais bien moins longue & plus étroite.
DEMI-PIQUE, G’éloit une efpèce d’efponton
d’environ 2 mèt. 27 (7 pieds) de longueur. Elle
fervoit à l’infanterie.
DÉMOLIR. On ne démolit que les objets reconnus
hors de fervice par les ànfpe&eurs d’artillerie,
8c après que le tniniftrè l’a autorifé : les direôteurs
doivent utilifer les fers & les bois; les bois qui ne
peuvent l’être font remis au domaine pour être
vendus , & leur prix être verlë a la caiffe d amorti
flèinent.
DÉMOLITION d e s po n t s a la guerre. L’artillerie
eft quelquefois chargée, à la guerre, de
démolir des ponts en maçonnerie ou en charpente >
& elle eft aufti quelquefois dans le cas de détruire
des ponts de bateaux.
On démolit un pont en maçonnerie en faifant',
au milieu des arches , une tranchée èn croix dont
les branches , longues de trois mètres, font appro-
fondies jüfqu’à l’extrados dès voûtes. On met dans
châqü'e branche Ibixante-quinze kilogrammes de
poudre pour une épaiffeüt de voûte d’un mètre.
On recouvre la poudre de planches ou de madriers
chargés de terre, & l’on y met le feu au moyen
d’un faucifTon rempli de poudre, auquel on donne
une longueur fuffifantè pour laiïïer à celui qui
i’alluméle temps dé Te faùvèr. Ce faucifîon eft Un
petit cylindre de o mèt. 027 ( 1 pouce) dé diamètre.
A défaut de faucifl’on, on met le feu au
moyen d’un morceau d’amadou, qui travërfe Une
feuille de fort papier placée fur la poudre.
Ou peut encore faire fauter un pont en maçonnerie
, en faifant, fuivant la direction de la clef des
voûtes, une feule tranchée de ô mèt. 48 (18 pouces)
de profondeur, dans laquelle on place cent
au befoin. Il faut brûler ces bois ôu les Cacher de
manière qee l’ennemi ne ptiifle pas les trouver
pour rétablir le pont.
Le meilleur moyen de brûler un pont eft de le
g ou dronne r, de le charger 8c de l’envelopper de
lafcines & de bois fecs goudronnés. Jl fuffira , dans
beaucoup de cas , de brûler les travées qui fe trouvent
cinquante à deux cents kilogrammes de poudre. !
Cètle quantité de poudre a rompu des voûtes de 8
mèt. 12 (25 pieds) de portée & de I mèt'. 29 (4 j
pieds ) d’épaifleur à la clef.
Les ponts dé charpente peuvent être détruits de I
trois manières : on peut lès démolir, les brûler ou j
les faire fauter. .
Lorlquè l’on a le temps de l'es démolir, on côm- J
mënce par déclouer les planches, défafîembler
les bois, afin de pouvoir promptement lès enlever
du côté de l’ennemi.
Pour Faire fauter un pont en charpente, on fuf-
pend fous ‘une travée1un baril de cent kilogrammes
de poudre , auquel on met le feu par les procédés
indiqués ôi-deüus. »
On boulé à fond un polît de bateaux, en perçant
le fond des bateaux avec des tarières, ou à coups
de hache. On coupe en même temps les cordages,
& l’on jette à l’eau une partie du tablier. Des chevilles
coniques & fa ilia Ht es, cliaffées d’avance dans
le fond des bateaux , donnent le moyen de couler
le pont trè(s-promptement : il fufîit d’arracher les
chevilles au moment de l ’exécution.
Pour faire fauter un pont dé bateaux, où placé
un baril de poudre, ou des bombes, ou des obus,
fous lé tablier ; on y met le feu au moyen d’un fau-
ciflbn de fufées lentes, dê lancés, ou de longues
traînées de poudré.
On rompt les ponts de bateaux de l’ennemi en
envoyant contre ües ponts des machines flottantes.
Les unes né lés déiruifent que par choc; d’autres
font deftinéès à les incendier ; les plus dangereufes
les b ri lent par explofion.
Les radeaux lancés contre ces ponts pour les entraîner
, font compofé s d’un ou de deux rangs
d’arbres; ils ont à leur milieu un mât ou montant
fortemen t arc-bon lé. Ce mât eft affez haut pour ne
pouvoir paffer fous lé tablier.
Les grands bateaux deftinés à produire le même
effet font aufti chargés que le permettent leur capacité
& là profondeur de la rivière. {Voyez > pour
plus de détails-fur la deftruâion des ponts de bateaux
, le Guide du Pontonnier par M. Drieu,
capitaine d’artillerie. )
DEMONTER. On démonte un fufil en dépouillant
lé fui de toutes lés pièces qui compofent l’armé.
( Voyez l ’article Nettoiement des armes portat
iv e s . |
D émonter une bouche à feu. C’eft la mettre hors
de fervice nu hors des moyens de tirer, enbrifant
fon affût , fes tourillons , &c.
DËÎSfSÏTÈ. Ce mot exprime la quantité de matière
que contient une fubftance quelconque fous
un volume déterminé. Un métal a d’autant plus
de denfité que fon poids eft plus confiderable &
fon volume plus petit.
DENTS. Pafties faillantes & entaillées fur la
circonférence d’une rôde, pour engrener dans une
lanterne ôu dans le pignon d’une autre roue , afin
de leur ■ communiquer fon mouvement.