
acier, qui font parfaitement aux dimenfions pref-
crites par les réglemens pour les diamètres des
canons de fufil, 8c qui- fervent à en vérifier les
calibres. ( Voyez au mot Recette , les dimenfions
de ces inftrumens. )
Cylindres de réception des projectiles. Ils font
en bronze , d’une longueur égale à cinq fois leur
calibre; on les fixe inclinés fur une table, en forte
qu’ils font plus bas par l’orifice où les projeCliles
tombent, que par celui où on les fait entrer.
Cette inclinaifon eft d’un pouce pour les obus & 1
de deux pouces au plus pour les boulets. Ils font
encaftrés par des bourrelets fur la table., de manière
à pouvoir les tourner de temps en temps,
afin que lés projectiles ne fuivent pas toujours la
même trace, & ne les ufent pas dans unfens plus
que dans l ’autre ; ce dont on s’aff'ure au moyen de
y étoile mobile. Les projeCtiles qui ont palfé par la
grande lunette & qui n’ont pas palfé par la petite,
doivent enfuite paffer par ces cylindres , dont le
diamètre elt le même que celui de la grande lunette.
Us doivent y rouler & non glilfer, s’ils font
parfaitement fphériques.
D
D a GUE. Efpèce de poignard compofé d’un fer
gros 8c court, triangulaire 8c cannelé, monté fur
un manche. On s’en fervoit dans les combats fingu-
liers; cette arme étoit aulîi en ufage parmi les Romains
, comme on le voit dans pluiieùrs médailles;
iis la portoient fufpendue à la ceinture.
La dague eft quelquefois appelée drague.
DAMAS. Sabre dont la lame eft renommée par
la qualité de la trempe 8c de l'étoffe avec laquelle
elle eft forgée. La fabrication de ces lames eft encore
un fecret que les Européens ont jufqu’ici vainement
tenté de découvrir. Elles fe tirent aujourd’hui
de la Perfe ; mais les plus eftimées font celles
de Damas en Syrie, dont elles ont toutes emprunté
le nom. MM. Coulaux frères, entrepreneurs de la
manufaClure de Klingenlhal, fout parvenus à faire
des damas femblables aux anciennes lames figurées
& élaftiques. Voici les procédés fuivis dans cet
établiffement :
| On n’emploie que de l’acier de la meilleure qualité.
Plus les lamettes dont on fe fert diffèrent en
fineffe, mieux elles fe diftinguent dans le deflin;
ainfi l’acier fec & l’acier nerveux donnent des figures
très-apparentes, quand ils ne font pas altérés
par des chaudes trop vives.
Pour fabriquer les lames de fabres en damas , on
prépare une maquette comme pour faire une lame
de fabre de guerre. Voici les procédés employés
pour obtenir cette maquette : on étire l’acier dont
on veut la former en lames très-minces ; on en fait
un faifceau ou trouffe compofé ordinairement de
huit lames d’acier nerveux de O. mèt. 3a ( i pied)
de long, de O. mèt. 027 ( 1 pouce ). de large & de
O met. 00a ( 1 lig. ) d’épaiffeur, & de fept lames
d’acier fin ou fec, ayant les mêmes dimenfions que
c elles, ci-deffus ion place d’abord une lame d’acier
nerveux, une d’acier fin fur-cglle-ci, puis une
d’acier nerveux , 8c ainfi de fuite jufqu’à la dernière
gui fe trouve d’acier nerveux. Qn porte cette
trouffe au feu, on la fonde & on l’étire en barreau,
qu’on fait chauffer 8c qu’on tord , en lui donnant
la fo rme d’une v is , comme pour les canons da-
maffés. On aplatit cette pièce fuivant o mèt. 022 ( 1 o
lig. ) de largueur, fur o mèt 002 ( 1 lig. ) d’épaiffeur,
puis on la coupe en deux parties égales
nommées couvertures.
On forge enfuite une lame d’acier fin d’environ
O mèt. 002 (1 lig .) d’épaiffeur, ayant la longueur
& la largeur de l’une des deux couvertures. On
place cette lame, deftinée à. faire le tranchant,
entre les deux autres, on les fonde enfemble avec
toutes les précautions poffibles, & on les étire pour
en former la maquette.
On prépare la foie qui eft en fer nerveux , on y
foude la maquette, on diftribue la matière de part
& d’autre de la ligne du milieu de la lame, on
forme les pans 8c le tranchant, on donne la courbure
& on finit de forger la foie. On trempe, on aiguife
& on polit ces lames comme celles des fabres des
troupes; enfin, on les foumet à des épreuves qui
confiftent à les fouetter fur un billot de bois dur &
à leur faire décrire des courbes, dont les flèches
font relatives à leur longueur 8c à leur forme.
( Voyez, l’article L a.mes de sabres..)
On a introduit quelquefois dans la fabrication
des damas, du fer bien corroyé,à grains ferrés 8c
même de l’acier fondu; mais cet acier doit toujours
être foudé entre les deux cpuvertures.
Les deffins ou fleurs des damas font déterminés
par la quantité de lamettes dont on compofé la
trouffe, la forme de ces lamettes, les diverfes ef-
pèces d’acier employé, & les torfions des petites
barres ou baguettes. C’eft au génie de l’artifte à
combiner toutes ces données & à varier fes. deffins.
On difpofe ordinairement les foudures fuivant
la longueur des lamettes ; fi elles avoient lieu dans
l’autre fens, la lame ne feroit pas aufii folide-,.
parce qu’il pourroil fe trouver quelque folation de
continuité. Par cette méthode, le travail ferôit |
d’ailleurs plus long 81 plus difficile.
Suivant Perret ( Mémoires fur lyacier, Pans , 1
*779) > *es damas de Syrie fe font au creufetoù
des grains d’acier font fondas avec des grains de ■
fer de manière que chacun des élémens conferve 1
à peu près fa confiftance. C’eft donc un compofé de
globules apparens, qui forment un tranchant de
dureté irrégulière, ce qui n’a point lieu dans les
damas qui fe fabriquent en Europe.
DAME. C’eft unepièce de bois, de forme tronc-
conique ou pyramidale, garnie d’un manche dans
le fens de fon axe , 8c fervant à raffermir la terre.
On fe fervoit auffi, autrefois, d’une dame cylindrique
pour taffer la terre qu’on employoit à I
charger les mortiers ; mais celle-ci étoit moins
pefante que l’autre.
DARD. Efpèce de trait qu’on lançoit au moyen
de l’arc. Lés Anciens ont eu des dards qu’ils atta-
choient au poignet avec une courroie & qu’ils .
retiraient auffitot qu’ils avoient frappé, leurs ennemis.
Dard. C’eft, au fourreau du fabre, la pièce en
fer qui eft brafée à l’extrémité inférieure, pour
préferver cette extrémité du frottement furie pavé,
quil’uferoit promptement quand le cavalier laiffe
traîner fon fabre.
Dard à feu. Sorte de dard ou de javelot entouré
d’artifices, qu’on lançoit fur les vaiffeaux ennemis
pour y mettre le feu.
DARDELLE. Petit dard pour l’arbalête.
DAUPHIN. On donnoit autrefois, en France,
aux anfes des canons, la forme d’un dauphin.
. DAVIER ou SERGENT. Outil d’ouvrier en.
bois, fervant dans l’artillerie à ferrer les caiffes
d’armes, 8cc. (Voyez le mot Sergent. )
DEBITER le bois. C’eft couper de longueur
convenable du bois abattu , pour en faire des pièces,
propres aux conftruôtions de l’artillerie , & enlever
à la hache ou par d’autres moyens l’aubier & tout
ce qui eft inutile. On partage à la fcie ce qui doit
fournir des madriers, des bordages, des planches
, &c.
DEBLAI. On entend par déblai les terres enlevées
, 81 par remblai celles qui fervent à exhauffer
-certaines parties du terrain.
DECAPER. C’eft ôter à la lime l’oxide qui fe
trouve fur les feuilles de fer ou de cuivre. On décape
quelquefois le fer avec un acide étendu d’eau ,
comme pour transformer la tôle en fer-blanc.
DÉCHET dans les fonderies. Il réfulte principalement
des craffes qui fe forment pendant la
fonte des bouches à feu. On les pile, on les lave ,
on les refond dans un fourneau à manche , 8c on en
retire du cuivre furchargé d’étain. Il eft accordé
aux entrepreneurs des fonderies un déchet de quatre
pour cent furies métaux neufs qu’ils emploient;
8c ce déchet fe calcule fur les pièces entièrement
finies. Il a été fixé ainfi depuis l’an dix; il étoit antérieurement
de dix pour cent. Les officiers d’artillerie
ayant régi eux-mêmes quelques fonderies,
on a eu les renfeignemens néceflaires pour rectifier
les devis de fabrication des bouches à feu.
DECOIFFER les fu sées. C’eft ôter le maftic qui
couvre le godet des fufées des projectiles creux, 8c
développer la mèche qui y eft renfermée. On décoiffe
les fufées avant de tirer les bombes 8c les
obus.
DÉCORDONNAGE. C’eft, dans les moulins à
poudre, l’opération qu’on fait pour enlever, à
coups de maillet, la croûte de matières dures qui
s’attachent à la boîte des pilons. Ce foin eft néeef-
faire après cinq à fix jours de travail; mais il vaut
mieux faire tremper les boîtes pendant trenle-fix
à quarante heures dans des baquets, que de fe
fervir du maillet.
DECOUVRIR. On dit que l’acier découvre,
lorfque, dans la trempe , il fe débarraffe de la pellicule
noirâtre dont il s’enveloppe quand on le fait
rougir à la forge.
On dit, dans le même fens, qu’on découvre une
étoffe de damas , lorfqu’on la plonge dans un acide
étendu d’eau, pour faire paroîlre les différentes
nuances des lames qui la compofent.
Lorfque le chien de la platine frappe la batterie
, on dit qu’elle découvre bien ou mal, fuivant
qu’elle fe renverfe plus ou moins facilement 8t
complètement, en ouvrant le baffinet.
DÉCROTER une PIECE de canon. C’eft, lorf-
qu’une bouche à feu eft coulée 8c reliréé de la
foffe, en détacher la terre du moulage qui s’y
trouve jointe , par fragmens.
DEFAUT alongé. On nomme ainfi, en arque-
buferie, un défaut du canon qui comprend une
étendue de o mèt. 108 à o mèt. i 35 (4 à 5 pouces),
8c même au - delà. On appelle , par oppofilion,
défaut court, celui qui n’a qu’une petite étendue
en longueur.
Défauts des bois. Il eft néceffaire que les officiers
d’artillerie connoiffent les défauts 8c la nature
des bois, 8c qu’ils aient étudié leurs propriétés fous
le rapport des conftruôions des affûts, des voitures
, 8c en général des attirails de cette arme. H
, faut qu’ils fâchent juger dans les forêts les arbres