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Caisse d’artiïice de réjouiffance. Côffrêt en bois
blanc , fervant à faire partir à la fois plufieurs fufées
volantes. On place ces fufées dans la caiffe,
fur une planche percée de trous à égale diftance les
uns des autres , & proportionnés à la grofl’eur des
baguettes , comme la caiffe doit l’être à leur longueur
, en forte que les fufées y foient entièrement
renfermées. On ferme cette caiffe lorfqu’elle
eft garnie , & on l’ouvre pour la tirer.
La principale caiffe d’un feu d’artifice fe nomme,
la girande. ( Voyez ce mot. )
CAISSONS. Efpèces de chariots couverts en
planches, dont on fe fert pour voiturer des munitions
ou des agrès. Il y a des caiffons à munitions
& des caiffons de parc pour tranfporter des outils,
des artifices, &c.
Les caiffons à munitions font de deux efpèces :
ceux de la première , nommés caiffons de 12 & de
8 j font deitinés à porter les cartouches à canon de
ces calibres, les munitions d’obufiers de 6 pouces &
les cartouches à fufil. Ces caiffons ne diffèrent
enlr’eux que par leurs divifions intérieures. Les
caiffons de la deuxième efpèce font nommés caip-
fons de 4,5 ils portent les munitions de ce calibre ,
& on les emploie aulli pour porter les cartouches
à fufil : ils font moins hauts de O mèt. 0 4 (1 pouce
6 lig. ) que les précédens.
Les caiffons à munitions font tous partagés en
quatre grandes divifions tranfverfales : ces divifions
font fubdivifées chacune, (avoir : pour le
12, en cinq cafés tranfverfales 3 pour le 8, en
quatre cafés longitudinales ; pour le 14» ea c*n£I
cafés longitudinales. Dans celui de l’obufier de 6
pouces, la troifième divifion a cinq cafés longitudinales
, & le fond du caiffun, pour les trois
autres, 'contient des petits carrés faits avec des liteaux
, pour placer les obus & les empêcher de'
balloler en route.
Les parties en bois qui compofent un caiffon
font : deux brancards, deux échantignolles de
derrière , fîx épars de fond , une hauffe, un
lifoir, un fupport de Teffieu porte-roue, le corps
du caiffon , trois principales réparations, des tra-
verfes dans les caiffons de 12 pour former les
cadres des obus , un efiieu porte-roue , deux roues.
L’avant-train fe compote de : une fellelte, un
corps d’effieu en bois, deux armons , une petite
faffoire, un timon, une flèche, deux volées, deux
roues.
Les ferrures du caiffon font : huit équerres,
trois doubles équerres, quatorze boulons, deux
boulons à tourniquet, cjnq boulons à piton & à
anneau, une plaque d’appui de roues, deux étriers
portant le timon ou la flèche de rechange, une
coiffe de lifoir, un crochet d’embrelage , un crochet
porte-pelle, un piton à patte , un crochet à
patte, un crochet pour foutenir le bout de la
chaîne à enrayer, un étrier porte-effieu de rechange,
un étrier d’effieu porte-roue, deux charc
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nières, deux moraillons, huit boulons de charnière
, dix boulons de lifoir d’eflieu & d’échanti-
gnolles, une chaîne d’enrayage , deux bandeaux
de bouts de derrière des brancards, deux boulons
à tête ronde , un équignon d’efîieu porte-roue,
deux boulons rivés pour le pignon du milieu , deux
bandes de renfort pour le couvert, quatre boulons
d’affemblâge de charnière, huit feuilles de tôle
pour le couvert, quatre bandes d’effieu ou de
lifoir, deux rondelles d’épaulement d’eflieu.
Il y a ordinairement trois caiffons chargés par
pièce de 12, deux pour la pièce de 8, un par
pièce de 4 » & trois pour l’obufier de 6 pouces.
On reproche àcesuaifl’ons d’être verfans lorfque
l’on tourne rapidement, de détruire les munitions
par les çahots, de ne pas bien préferver cps
mêmes munitions de l’humidité, &c. On a effayé
des caiffons fufpendus , dont l'avant-train tour-
noit fous le corps de caiffon; mais rien n’a été fixé
à ce lu jet : on a auffi propofé d’encaiffer les munitions
& de mettre les caifles dans les caiffons :
enfin, on a tenté de couvrir les caiffons d’artillerie
en feuilles de zinc : voici les obfervations faites à
cet égard.
i°. Pour plier les feuilles fans produire de folu-
tion de continuité, il a paru néceffaire qu’elle#
fuffent un peu chaudes à l’endroit du pli.
2°. Le zinc en feuilles fe foude avec lui-même
par l’interpofilion de l’étain & non du cuivre.
3°. La ténacité des feuilles de zinc paroît être à
celle des feuilles de tôle comme 5 eft à 8.
4°. Il paroît que l’oxidation de ces feuilles eft
très-limitée ; les parties qui s’oxident à la furface
fervant, comme la patine des médailles antiques ,
à la confervalion du relie du métal.
5°. Les clous deftinés à fixer ces feuilles doivent
être étamés , pour éviter l’oxidation aux endroits
qu’ils occupent : mais, ainfi préparés, ces
clous ne font pas a.ufli fermes dans leurs trous que
les clous ordinaires, qui font rouillés.
6°. L’aflion du foleil fait boffeler les feuilles de
zinc fixées par ces clous.
70. Enfin, ces feuilles étant expofées aux intempéries
de l’a ir, & furtout à l’aélion du foleil,
fe boffèlent comme celles fixées fur le couvert
d’un caiffon.
Les feuilles de zinc coûtent environ deux francs
le kil. (2 liv. 5 gros), quelle qu’en foit l’épaiffeur.
o mèt. io 5 carré (1 pied carré) de celles qui ont
O mèt. 008 ( 4 points) d’épaiffeur, pèfe environ O
kil. 55 ( I liv. 2 onces ). Le vieux zinc en feuilles
perd environ un quart de fa valeur pour être traité
de nouveau. ( Voyez l’Aide-mémoire , pour le
chargement dés caiffons. )
Caisson de parc. Il eft deftiné à porter les outils
d’ouvriers néceffaires à la fuite d’un équipage d’artillerie,
ainfi que les artifices & les objets qu’on eft
obligé de tenir à couvert, pour les préferver de
l ’humidité & des accidens. Le caiffon de parc &
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celui à munitions font compofés des mêmes parties;
feulement les divifions intérieures du premier
dépendent des objets qu’on veut tranfporter.
On trouvera dans l’Aide-mémoire les divers char-
gemens de ce caiffon.
CALER les roues. C’eft arrêter leur mouvement
de rotation par un coin, une pierre, & c .,
qu’on met en avant ou en arrière, ou des deux
côtés du lieu où elles portent dans l ’exécution des
bouches à feu, dans les manoeuvres de force, &c.
CALFATS. Ouvriers qui rempliffent de moufle
goudronnée & recouvrent de nayes les jonglions
des planches des bateaux, ce qu’on appelle cal-
Juter.
CALIBRE. Modèle fervant à débiter les bois
des armes à feu portatives. C’eft ungabari.
Calibre. Modèle en fer où en acier, fervant à
vérifier différentes pièces des armes portatives.
Calibres des canons de fufil. C’eft le diamètre
des canons & de leurs projeôiles. Un canon du
calibre de 20 eft celui dont la balle eft de vingt à
la livre. {Voyez au mot Balles , des obfervations
fur leur diamètre. )
Calibres des canons & mortiers. Ç’eft, dans
les bouches à feu, le diamètre du vide intérieur
de l’ame. Celui des pièces de ce canon eft défigné
par le poids de leur boulet, & celui des mortiers,
pierriers & obufiers, par le nombre de pouces, de
lignes & de points que leur diamètre contient : de
forte que l’on dit un canon de 24, parce que le
plus gros boulet qui peut y entrer pèfe environ
vingt-quatre livres, & un mor.tier de 10 pouces y
parce que fon diamètre a cette mefure. Celte dernière
dénomination eft plus exaête que celle des
canons, par la raifon qu’il n’eft pas poffibîe de
faire tous les boulets du même calibre, égaux en
pefanteur, à caufe du rabattage qui, n’eft pas toujours
égal, & des différences que préfente la
pefanteur fpécifique des diverfes fontes; tandis
que l’on peut toujours donner une grandeur déterminée
au diamètre des bouches à feu.
On nomme auffi calibre y le diamètre d’un pro-
jeâile. Le vrai calibre des boulets, bombes &
obus, eft toujours égal à la moyenne arithmétique
prife entre les diamètres de la grande & de la
petite lunette de réception de ces projectiles.
CALOTTE de pisto l e t . Pièce en fer ou en
cuivre, placée à l’extrémité de la poignée de cette
arme : elle eft en fer au piftolet de gendarmerie,
& en cuivre à ceux de cavalerie & de marine; elle
a un trou pour le paffage de la vis de calotte, &
un autre pour recevoir la vis de poignée.
Calotte de fabre. Pièce de la monture la plus
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éloignée de la lame. Sa partie inférieure finit en
bouton demi-olive, fur lequel on rive le bout de
la foie pour faire la monture.
Calotte en fer. Sert à garantir la tête des coups
de fabre ; elle a la forme du chapeau far lequel on
la fixe.
CALPIN. Morceau de peau ou d’étoffe , coupé
en rond & enduit d’une fubftance graffe, lequel
doit envelopper la balle dans un canon de carabine.
CAMAIL. Sorte de capuchon de mailles quf fe
portoit fous le cafque.
- CAMES. Efpèces de courbes fixées, fur un cylindre,
& qui tournent avec lui, pour communiquer
fon mouvement à une autre pièce.
CAMION. Yoitqreà deux roues, qui fert, dans
les arfenaux, à tranfporter les mortiers, leurs
affûts & les bombes.
Les parties en bois qui le compofent font : deux
limons, une hauffe, quatre épars de fond, quatre
burettes, un châflis, deux roues.
Les parties en fer font : uneffieu, deux ragots ,
deux crochets d’attelage, quatre boulons d’eflieu,
deux bandes d’effiéu, deux rondelles ouvertes
avec quatre boulons, quatre boulons de châflis,
deux plaques pour la fermeture du châflis, deux
bandelettes de mâle de charnière, une bandelette
autour de la partie fupérieure de la femelle
de la charnière gauche du châflis, un boulon pour
affemblerla charnière, une cheville à piton & fa
chaînette pour la fermeture, quatre anneaux
d’embrelage à piton, deux clous rivés.
CANAL de lumière. Petit canal fervant à porterie
feu aux charges, dans les bouches à feu &
dans les pièces d’artifices. On l ’appelle quelquefois
lumière feulement.
On nomme auffi aïïez Souvent canal de lumièrey
le champ de lumière. ( Voyez cet article & le mot
Lumière. )
CANARDIÈRE. G’eft un fufil de chaffe qui
diffère de ceux ordinaires à un coup, par.l’e j-
trême longueur de fon Canon. On en faifoil, il y
a loixante ans, dont le canon avoit jufqu’à 6' mèt.
48 (20 pieds); on la tiroit fur un chevalet fem-
blable à celui dont on faifoil ufage pour le fufil de
rempart.
Celle des armes que l’on fabriquoit il y a trente
ans, avoit un canon de 1 mèt. 96 (6 pieds) environ,
fort de dimenfions & d’un grand calibre
pefant à peu près 3 kil. 4 2 (7 l iv .) , & l’arme
entière 5 kil. 86 (12 liv .). On la chargeoit,le
calibre étant de o mèt. 02 (9 lig .), avec okil. 01 1
( 4 gros) de poudre & .0 kil. o3 ( 1 once) de plomb
ou de petites cbevrptônes : circonftances auz>