
formant deux boudes l’une près de l’autre, mais
en feus contraire, c’eft-à^dire, que fi l’un des
brins croife en deflus de la partie du cordage qui
eft entre les boucles , il faut que l’autre brin croife
en deffous. On met ces boucles l’une fur l’autre, de
façon que les brins foient placés intérieurement ; &
on paffe dans les boucles l’objet qu’il faut ferrer.
Noeud de prolonge ou de tifferand. Il- fe fait en
difpofant la prolonge fuivant les longueurs qu’elle
doit avoir ( on fuppofe, pour faire ce noeud-, qu’on
fait face au derrière de l’avant-train ). On fait
deux boucles entre les deux armons, & en deffous,
en faifant oroifer les brins de droite & de gauebe
fur la partie du cordage qui paffè.dans les pitons j
on pane la boucle de gauche dans celle de droite
en deflus ; on fait paffer le brin de la boucle droite
en deflus, dans la partie de la boucle gauebe
qu’on vient de paffer j on ferre des. deux cotés, &
le noeud eft fait.
Si l’anneau pour raccourcir la prolonge venoit
à manquer, on pourroit faire le même noeud,
pour former une ganfe qui fert à remplacer cet
anneau. La partie du cordage qui fépare les deux
boucles pour faire le noeud, forme cette ganfe.
Noeud de galère Jimple. Il fe fait comme le
noeud fimple; feulement, au lieu de paffer le brin
fimple dans la boucle, on double ce brin en ganfe
fimple & on le paffè dans la boucle : c’ell dans
cette ganfe qu’on paffe les leviers.
Noeud de galère double. Il fe fait comme le
noeud d’allemand ; mais, au lieu de paffer le brin
fimple dans la boucle, on double ce brin en ganfe
fimple, & on le paffe dans la boucle : c’eft dans
cette dernière ganfe qu on paffe les leviers.
Noeud pour attacher les chevaux aux prolonges
de campement. Il fe fait en formant une ganfe
fimple deamèt. 1624 à a mèt. 2166(6 à 8pouces)
à l’endroit de la longe du licol où on doit l’attacher,
& plaçant cette ganfe le long de la prolonge,
du reliant de la longe on fait cinq à fix
tours, qui embraffent la prolonge & les deux brins
de la ganfe ; enfin, on paffe le bout dans le reliant
de la ganfe, & on tire la longe pour l’y ferrer.
Noeud depoupée. Pour amarrer le cordage d’ancre
à la poupée d’un bateau, on embraffe la
poupée d’un, tour de cordage, le brin libre en defi-
fus du long brin ; on fait un fécond tour en pallant
foüs le long brin le brin libre, auquel on forme une
boucle dont te bout libre eft au-deffous ; on coiffe
la poüpée avec cette boucle : on ferre, en tirant
fur le brin libre. Ce noeud ne diffère du noeud d’artificier
ou de batelier qu’en ce que le cordage embraffe
la poüpée de trois tours.
Noeud de demi-clefs. Pour amarrer un cordage
à un piquet par des demi-clefs,, on fait autour du
piquet deux tours de cordage; on fait paffer le
brin libre fur le long brin; on embraffe d’un tour
de ce brin libre le long brin, en le faifant paffer
dans la boucle formée par ces brins j, on fai tune
J fécondé demi-clef, en croifarrt de nouveau ]e-
; brin libre fur le long brin & le faifant reffortir de
la boucle ainfi formée. Si le cordage eft amarré à
demeure, on ficèle les deux brins réunis.
Pour amarrer un cordage à un antre déjà tendu
on fait avec le bout du premier cordage un tour de
deflus en deffous ; on embraffe. le fécond de manière
que ce bout paffe dans l’angle, aigu formé
parles deux cordages, lorfqu’ils font tendus; on
fait un fécond tour ; on fait paffer ce bout fur l’autre
brin du même cordage, & on forme une demi-
clef avec ce bout de cordage tendu; on faitune
fécondé demi-clef & on ficèle les deux brins.
Noeud d*ancre. Pour amarrer le cordage d’ancre
à l’anneau de l ’ancre, on fait paffer le bout du
. cordage deux .fois fous l’organeau, de manière à
j embraffer cet anneau de deux tours de cordage;
: on fait une demi-clef qui enveloppe le long bout
& le brin formant le fécond tour ; puis une fécondé
! demi-clef, & l’on fixe le bout du petit brin- contre
le grand, au moyen d’une ficelle.
Nota. Lorfqu’on veut affembler deux cordages
fans noeuds, on le fait au moyen d’une épiffure qui
permet de les faire paffer dans une poulie, par
exemple.
Pour épiffer deux cordages d’égale groffeuv, il
eft néceffaire de les détordre autant l’un que l’autre
, & d’une longueur proportionnée à leur force,
les engrenant de façon que les cordons .de l’un
s’alongent fur ceux de l’autre, faifant paffer fuc-
ceflivement trois fois chacun d’eiix dans le cordage
fur lequel il entre par des trous ouverts avec un
épiffoir, qui eft un infiniment de bois dur , de
corne ou de.fer, pointu, en forme d’un cornet. Enfin,
la groffeur de chaque cordon doit fe diminuer
également chaque fois qu’on les fait encore paffer;
par ce moyen, celle de l’épiffure fe perd infenfi-
blement, & fa courbure devient uniforme dans
toute fa longueur.
On peut facilement défaire les noeuds des gros
cordages au moyen de l’épiffoir ou d’un morceau
de Joois préparé en conféquencè, qu’on iniinue
dans ces noeuds & qu’on agite de diff'ërens côtés. '
On trouvera les deffins des noeuds eu ufage dans
les ponts militaires , dans le Guide, du Pontonnier
de M. Drieu, & les defEns des autres noeuds dans
le Traité dès manoeuvres de Vartillerie , par De-
menve de Villeparc, ainfi que dans le Manuel de
VArtilleur? par le-général Durtubie..
NOIR. On emploie pourla peinture des ferrures
des voitures d’artillerie , du noir de fumée & du
noir de charbon5. celui-ci eft pulvérifé avec foin.
L’autre s’obtient en brûlant des matières réCneufes,.
du brai fèc, par exemple, dans une chambrede
planches tapiffée de gvofles toiles. Le- brai replace
dans, des pots de terre ou dans des marmites
en fer; on y met le feu & l’on tient b
chambre fermée pendant la combultion. Gel K’
COinb«ftion donne lieu à une fumée épaiffe, qui
fe tamife à travers la toile, & dépofe deflus le
noir que l’on enlève de temps en temps. Ce procédé
eft fuivi dans les landes de Bordeaux. Jadis
on tapilïoit la chambre de peaux de mouton ,
qu’on fecouoit pour en retirer le'noir.
NOIRCIR des pièces d’armes. C'eft les frotter,
lorfqu’elles font fuffifamment chauffées, avec de
lu corne, afin de les garantir de la rouille. Ce
moyen, propofé depuis long-temps pour les armes
qu’on envoyoit dans les Indes orientales, n’a jamais
été exécuté. On fe contente de bien grailler
& de bien encaiffer les armes qu’on envoie dans
nos colonies.
Suivant les tables des conftruêlions de l’artillerie,
il convient de noircir les pelles & les pioches,
en les frottant avec de la poix noire après les
avoir un peu chauffées. Cette poix les garantit de
la rouille ; mais cette opération ne doit fe faire
que quand ces outils ont été examinés & yeçus ,,
parce que les ouvriers pourvoient, avec cette
poix, inafquer les défauts. Les haches & les ferpes
doivent être enduites d’un lait de chaux , qui les
préferve long-temps de la rouille.
NOIX. Partie d’une arbalète, placée vers la
partie fupérieure du fût. C’eft une roulette Ordi-!
nairement en métal, portée par un eflieu & ayant
deux crans , dont l’un, profond, fervoit à retenir
le cordage de Parc -bandé ; l’autre arrêtoit une
détente qui, au moyen d’un reffort-qui la preffoit,
laiffoit échapper la noix. C’eft par analogie que
ce nom a été donné à une pièce de la platine du
fuliî. .
Noix. C’eft la partie fur laquelle roule particulièrement
l ’a&ion de la platine. Elle a deux
pivots diamétralement oppofés : l’un, qui fe
nomme Y arbre ou l'a xe , traverfe le corps de
platine Sc l’y fixe; Pantre, nommé fimplement
pivoty traverfe la bride. Elle a. auffi une griffe
évidéè pour 'recevoir celle du grand réffort,
& deux crans ou coches, dans lefquëls le bec de
gâcjiette s’engrène au repos & au bandé. La noix
communiqué , quand la gâchette s’en dégage , Ion
mouvement au chien, auquel elle eft fixée par
fon carré & fa vis ; la bride le maintient parallèlement
au corps-de platine ; fur fa griffe s’appuie
celle du grand reffort qui produit le mouvement.
NOTICE HISTORIQUE SUR LE CORPS ROYAL DE !
i-artillerie. Les articles Artillerie & Corps
royal d’artillerie de ce dictionnaire ne renfermant
pas tous les détails que l’on peut defirer fur]
m partie hiflorique de cette arme, je crois utile
^0 ^onn6r ici l’effai hiftorique qui a paru jufqu’en |
t8i5 à’iatêtedeTalmanac'h du corps, en y ajontant
les changemens & la nouvelle ôrganifaticu
qui ont eu lieu depuis cette époque.
L’artillerie formoit en France un corps .con-
fidérable, même avant l’invention de la poudre.
( Voyez le mot Artillerie. ) Le nom d’artillerie
étant affe&é aux anciennes machines de guerre,
comme il l’eft aux nouvelles, on ne doit point être
furpris de trouver des maîtres de l’artillerie dès le
douzième fiécle. Dans l’efpace de cent quatre-vingt-
cinq ans , avant le règne -de Louis X I , cyi en
compte vingt-huit ; & ce qui prouve que déjà leur
charge étoit importante, c’eft qu’on trouve parmi
eux des hommes d’un nom ccmriu, tels que Triftan
l’Hermite, chevalier, feigneur de Moulins & de
Buchet ; Hélion de Groing, chevalier , feigneur de
la Motte ; Louis, lire de Crufï’o l , &c, &c. Les
maîtres d’artillerie récurent fous Louis XI le titre
de maîtres générauxy & dès-lors, eux & leurs
-fubordonnés étoient ce qu’ont toujours du être les
officiers d’artillerie, des militaires chargés de la
conftrùêlion des machines de leur art, de leur
confervatiori pendant la paix, de leur oonduite 8e,
de leur exécution pendant la-guerre.
Maîtres généraux de'■ Tartillerie.
Guillaume Picard, feigneur de l’Efteland &
Bofcaehar, en 1479*
Jacques Richard Galiot de Genoilhac , chevalier,
feigneur de Bruffac. ’
Guy de Luzières, en i49^*
Jean de là Grange, chevalier, feigneur de Vieil—
Ghâtel, en 1495*
Jacques de Silly, feigneur de Longray, en. i 5oi .
Paul de Bufferade, feigneur de Cépi, en i 5o4-
Jacques G-aliot de Genoilhac, chevalier, feigneur
de Bruffac, en i 5ia.
Le titre de grand-maître de l’artillerie n’a point
commencé dans M. Sully. Les ordonnances de
François :Ier. & les -provifions de leur charge
donnent aux chefs .de l'artillerie le titre de grand-
maître & capitaine-général.. Cette chargé donnoit
aux armées le commandement fur tousrlès gens de
pied, & fautorité;fur tous les travaux militaires,
tant pour les fiéges que pour les marches &
campemens. La grande maîtnfe des arbalétriers,
qui finit dans Aimar de Prie , fut réunie par
FrançoisIer. à'cèlle de l ’artillerie, & tant que le
corps* des arbalétriers fubfifta, il fut aux ordres diç
xhe'f de l’artillérie.
Grands-maîtres -de Vartillerie.
Antoine de Lafàyette, feigneur de Pongibault,
en 1515. .
Jean, marquis de Pomraereul, chevalier, fèi-
gneür du PlélEs-Brion, tué d’un coup de canon
au fiége d’Arone , fur le lac Majeur en Italie.
Jean, feigneift- de T aife, en i 54ti.
Charles de Cofle, comte de Briffac, en 1-543*
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