qui compofèrent le corps royal furent commandées
par un capitaine -en premier, un capitaine
en fécond, un lieutenant en premier, un lieutenant
en fécond ; celles dés mineurs & ouvriers
furent réduites, les premières à cinquante , les
fécondés à quarante hommes. Les infpeôleurs-
généraux reçûrènt le titre de chefs de départe-
mens; les chefs de brigade , les garçons-majors,
un lieuteunant en premier par compagnie,
l’école & la compagnie des élèves , l’école & l état-
major des mineurs, furent fupprirriés ; les appôin-
temens des plus anciens officiers diminués,' les
compagniés de mineurs, difperfées & attachées
chacuneà un régiment, & le parc dés mines, à
Verdun, fut renverfé; on créa une compagnie de
mineurs, & un fécond aide-major par régiment:
les neuf premiers lieutènans de chaque régiment,
dont la plupart avoient déjà le brevet de capitaine
, furent faits capitaines en fécond.
Lé corps royal, à cette époque, fut donc réduit
à cinq, mille fix cent dix-fept foldats 8c huit
cent un officiers.
Une" autre ordonnance , du i 5 décembre 1772,
»fîujeltit le corps royal à faire, pendant l’hiver,
dans les placés, le fervice de là garde, dont celle
de 1765 l’a voit exempté, priva les officiers d’artillerie
du droit d’y commander fui vaut leur grade
lorfqu’ils y étoient détachés. Le fervice par compagnie
fut aboli, celui par détachement remis en
vigueur. Pour l’inftruéffon théorique, elle renvoya
au réglement de 1720. Le canon de 4 fut rendu à
l’infanterie , 8cc., 8jc.
LouisXVI, par une ordonnance du 3 o&obre |
1774, annulant toutes ces décidons de 1772,
fit revivre les difpofilions de celles de 17.65. La
feule différence qu’il y eut entre celle-ci 8c celle
ç}e i'774 , futja fupreflion d’un lieutenant en premier
par compagnie dans les régimens, que cette
dernière ordonna, 8c qui a voit d’abord eu lieu
en 1772, 8c l’augmentation du nombre d’officiers
employés dans les places, qui, en 1766, étoit de
cent foixante-dix-fept, 8c qui, en 1774, fut porté à-
deux cent cinq. Les mineurs furent rappelés dans
leur école rétablie à Verdun, 8c leur feptièæe compagnie
confervéë. La compagnie des élèves ne
fut point rétablie. Le corps royal étoit furchargé
de furnuméraires, 8c fon rétabliffement eût été
fans utilité comme fans objet. Les difpofilions de
l ’ordonnance du i 5 décembre 1772 ne durèrent
pas plus que celles de l’ordonnance du 23 août
1772, 8c furent abrogées enfemble par cèlle de
1774. L’effe&if du corps royal-dut donc être alors
ce qu’il étoit en 1765, quant au nombre des
foldats; celui des officiers fut diminué de cent
quarante, par la fupprefîion d’un lieutenant par
compagnie. Le fécond aide-major de chaque régiment
fut réformé, 8c les garçons-majors furent
rappelés fous le titre d'adjudans.
Le 27 juin 1776 , une ordonnance enjoignit aux
pfiiciers-généraux divisionnaires , de s’inftruire
des détails relatifs à l’artillerie , leur donna autorité
fur. les troupes du corps royal, en ce qui
concerne leur police feulement, 8c. voulut que les
àrfenaux leur fuffent ouverts , 8c qu’on leur fît voir,
mais fans les déplacer , ou leur en laiffer prendre
copie, tous les plans, projets, mémoires, &c.,
relatifs à cette partie du fervice militaire.
Celle même ordonnance prefcfivit auffi aux
intendans des provinces d’autorifer les commil-
faïres des guerres 8c du corps royal de l’artillerie
à procéder aux enchères des travaux qui feroient
à faire pour çonftruéKons, réparations ou entretien
de bâtimens 8c magafins à l’ufage de l’artillerie
, en préfence du commandant de la place où
dévoient fe faire ces ouvrages, de l’officier y
commandant l’artillerie, de celui du génie, 8c du
maire ou de tout autre officier municipal, cenfé
avoir connoiffance des prix des matériaux 8c de la
main-d’oeuvre du pays.
Par l’ordonnance du 3 novembre 1776 , le corps
royal eft relié compofé de fept régimens, qm con-
fervèrent leur ancien nom & leur rang dans l’infanterie;
de fix compagnies de mineurs, la fep-
tième ayant été réformée ; de neuf compagnies
d’ouvriers, 8c de cent quatre-vingt-dix-fept officiers
employés dans les places. Chaque régiment
a été formé de deux bataillons 8c d’une brigade de
bombardiers; chaque balai.Ion l’a été de fept
.compagnies de canonniers 8c d’une de fapeurs. Le
régiment fe divifoit en cinq brigades de» quatre
compagnies chacune; deux de ces brigades étoient
compol'ées de canonniers; deux autres, chacune
de trois compagnies de canonniers 8c d’une de
fapeurs ; la cinquième l’étoit de quatre compagnies
de bombardiers. Toutes ces compagnies de
foixante-onze hommes étoient commandées par
un capitaine, un lieutenant en premier, un lieutenant
en fécond 8c un lieutenant en troifième ^dénomination
nouvelle, affe&ée aux anciens garçons-
majors ou adjudans, que cette ordonnance confer-
voit.
L’état-major de chaque régiment fut compofé
d’un colonel, un lieutenant-colonel, un major,
cinq chefs de brigade, un aide-major, un quartier
mai tre-tréforier, un chirurgien-major, un
aumônier, un tambour-major, un armurier.
Les deux fous-aides-majors ont été fupprimés.
Les lîx compagnies de mineurs furent portées
chacune à quatre-vingt-deux hommes, commandées
par deux capitaines, deux lieutenans 8c un
lieutenant en troifième. Le corps des mineurs
conferva fon état-major 8c fon aide-major. Les
compagnies d’ouvriers furent portées à foixante-
onze hommes, commandées par deux capitaines, un
lieutenant en premier 8c un lieutenant en troifièmfy
Un confeil d’adminiftration fut établi dans les
régimens 8c compagnies de mineurs 8c d’ouvriers*
On obferve qu’à cette époque le corps de 1 artillerie
étoit compofé au complet, favoir ;
■ - . Les
Les régimens, neuf mille neuf'eent cinquante- ,
quatre foldats, fix cent trente officiers.
Les mineurs, quatre cent quatre-vingt-douze
foldats,. trente-un officiers.
Les ouvriers , fix cent trente-neuf foldats,
tremte-fix officiers.
Dans les places, deux cent douze officiers.
Total, onze mille quatre-vingt-cinq foldats, neuf
cent neuf officiers. ■
On a compris dans la récapitulation précédente
les quatorze capitaines en fécond, créés par T ordonnance
du 8 avril 1779 : on a vu ci-deffus que
le nombre de ces capitaines n’étoit que de foixànte-
dix dans le corps royal. Il fut porté à quatre-vingt- ■
quatre , & on avoit principalement affecté les deux
nouveaux capitaines, en fécond , créés dans chique
régiment, à l’inftruétion. des canonniers gardes-
côtes." • • •
Le réglement du ier; mars 1778, concernant
les troupes provinciales, affe&a au corps de l’artillerie
les régimens provinciaux de Châlons, Valence,
Verdun, Colmar, Dijon; Autun 8c Vefôul. '
Ces régimens, commandés par un colonel, un
lieutenantrcôlonel 8c un major, étoient Compofés
de deux bataillons de fept cent dix lionjmes chacun,
les fept premiers de tous les régimens 8c
bataillons dés troupes provinciales; 8c particulièrement
deftinés au fervice de l’artillerie en
campagne, fous la dénomination :
Régiment provincial d’artillerie : de la Fère ,
de .Grenoble ,.de Metz, de Strasbourg, de Befan-
çon, d’Auxonne 8c de Toul.
Les troupes affectées au fervice de l’artillerie
en France Te trouvoient donc , au moyen des fept
régimens provinciaux d’artillerie attachés au corps
royal, monter ,à vingt-un mille feiz'e hommes,
non compris les huit compagnies de canonniers
invalides 8c les compagnies de canonniers de côtes,
répandues fur toutes nos frontières maritimes. •
On avoit continué, eu 1764 , de faire faire le
fervice.de l’artillerie des colonies par des déla-
cnemens tirés du corps, royal. Cet arrangement
fubfifta jufqu’en 1770. A cette époque, 8c fuc-
; ceffivement, le miniftre de la marine créa des
î coinpagniës d’artillerie pour les Indes orientales ,
les Antilles,. Cayenne 8c le Sénégal'; en forte
ffiièn 1-7-84, il en ent-retenoit treize pour ce fervice.
La guerre qui éclata en 1778 ayant ramené
la néceflité de demander des fecours pour les colonies
au corps royal de l’artillerie, on y fit palier
fucGeffiyement douze, compagnies du régiment dé
Me;tz, cinq du régiment de Befançon , une compagnie
d ouvriers 8c une de mineurs, tandis que le fécond
bataillon du régiment d’Auxonne étoit à l’ar-
mée françaife réunie à celle des Etats-Unis d’Amérique,.
,
A.la paix, le miniftre de la mariné voulant
mettre fon département en mefure de fe fuffire à
ui-meme, dans les circonftances. où une guerre
de terre ne lui permettrait pas de lui laiffer efpé-
-dRTlLIMRIE,
rér les fecburs du coi-ps royal, projeta de former
un corps d'artillerie deftiné aux colonies. Les
heureux cbangemens faits à l’artillerie françaife
l’affuroient allez que fes vues feroient remplies
dès qu’il adopterait un plan qui affimileroit la
Iconftitution 8cT'e fervice du corps qu’il vouloit
créer,- à la conftitulion 8c au fervice du corps
royal.' Les miniftref de la guerre 8c de la marine
s’étant réunis pour opérer les changemens, M.'Gri-
beauval leur adreffa un plan de- formation auquel
le miniftre de la mariné fit les modifications qu’il
jugea convenables. Le réfultat du travail de ce ’
général avec les' miniftre s, parut dans une ordonnancé
‘compofée de huit litres, dont le premier
feul fut publié le 24 octobre 1784, fous le titre
d'Ordonnance du Roi, portant création du corps
royal déTàrtillerie des colonies.
Ce corps fut compofé d’un régiment de vingt
compagnies1 : de ©anonnièrs - bombardiers 8c de
trois compagnies d’ouvriers. Pour, le former, ou
tira du corps royal cinq cent; quarante-deux hommes,
8c' prefque tous les officiers néceiïaires. Le
régiment des;.colonies fut divifé en cinq brigades
de'quatre compagnies de quatre-vingt-huit hommes
chàçurie;,-ddùt un fergèiit-major , Un fergent-
fourrier-écrivain, cinq férgeris, cinq caporaux,
cinq appointés cinq arlrfiders, 'cinq premiers
canonniers-bombardiers/ quarante apprentis 8c
un tambour; commandées par un capitaine en
premier, un capitaine en .fécond, un lieutenant
en premier, un lieutenant en fécond 8c un lieutenant
en troifièmè;: ce dernier, ainfi que la moitié
des lieutenans en fécond, furent tirés de la claffe
des fergens, 8c ne pôuvoiènt prétendre qu’aux
emplois d’aide-major Sc de quartier-maître.
L’état-major du corps royal d’artillerie dès colonies
fut compofé d’un infpeôleur-général, d’un
colonel, de quatre lieutenans-colonels/8c faifoit
partie du corps fans faire partie du régiment ; de
cinq chefs de brigade, un major, trois aides-
majors, un quartier-maître-tréforier 8c un tambour
major.
■ Chacune dès compagnies d’ouvriers fut comr
pofée de foixanté-treize hommes, commandée par
un capitaine en premier , un capitaine en fécond,
un lieutenant en premier 8c un lieutenant en troi-
fième ; ces deux derniers officiers tirés de la claffe
des fergens-majors defdites. compagnies.
Une école d’artillerie avoit été établie à Douai
en 1679./Elle fubfifta peu de temps , 8c ce ne fut
qu’en. 1720 que Louis XV eu forma dans toutes
les villes dés garnirons des troupes de l’artillerie.
Strasbourg, Metz, Douai, la Fère, Befançon,
Auxonue, Verdun , eurent des' écoles d’artillerie;
celle de Grenoblé fut fupprimée en 1776, tranf-
férée à Valence en 1777 ; elle n’y refta que quelques
mois , mais elle y fut rétablie en 1783.
Les ordonnances , lorfque le corps royal n’étoit
pas complet en officiers, permettoient à dix afpi-
raos par école d’en fuivre les exercices, après
K.k