
les grands fardeaux, tels que des pièces de gros
calibre, des affûts, &c. C’eft ordinairement un
long & fort levier ayant une ou deux poulies à une
de les extrémités, fervant à élever les fardeaux, &
de l’autre un# contre-poids; ce levier porte &
tourne fur un pivot en maçonnerie. On peut adapter
un treuil au bout oppofé à celui des poulies.
C’eft la plus grande des machines qu’on emploie
dans les grandes conftruêtions. Son nom lui vient
fans doute, comme le faitobferverM. Quatremere
de Quincy, d’une forte de relïèmblance de fa partie
avancée avec le long col de l’oifeau qu’on appelle
grue. ( yoyez le Dictionnaire d?Architecture
de l’Encyclopédie méthodique.)
GRUME. Un bois eft en grume quand il a encore
Ion écorce & qu’il n’ëft pas équarri. Si l’on eft
long-temps fans enlever l’aubier, le bois s’ échauffe,
lea vers s’y mettent 8t le pénètrent âu coeur.
^ GUEULARD. Ouverture fupérieure d’un hautfourneau,
par laquelle on introduit la charge.
( Voyez l’article Haut-Fourneau. )
GUEUSE. C’eft le premier produit du minerai
de fer fondu. La fonte incandescente coulant d’un
haut-fourneau, fe rend dans un lillon fablonneux
çreufé dans le fol de la fonderie ; elle s’y moule en
un long prifqae triangulaire qu’on appelle gueufe.
( Voyez le mot Fer.)
GUIDON. Petite pièce de métal en forme de
grain-d’orge, brafé fur le milieu du haut de la
bande inférieure de l’embouchoir ; il eft en cuivré
pour les embouchoirs de fer, 8c en fer pour ceux
de cuivre. Il fert à diriger la ligne de mire. Le
guidon du monfqueton, modèle de 1816, eft fixé
fur le canon : celui des fufils de chafl'e eft ordinairement
en argent ; on les braffe fur la plate-bande
de deflus près des bouches des fufils à'deux coups.
GUILLAUME. C’eft le .premier crible par lequel
on fait palier la poudre lorfqu’on la grène.
Le diamètre de fes trous eft de o mèt. oo5 ( 2 lie.
3 points) pour la poudre de guerre, 8c de o mèt.
004 (1 lig. 9 points) pour la poudre fine.
Guillaume. Rabot dont le fer eft fur le côté
comme dans le feuilleret; mais celui-ci a le fer
plus petit.
GUIMBARDE. Petit plateau de bois traverfé
par un cifeau mobile qu’on fixe avec un coin ; elle
fert à faire les embrèvemens.
GUINDAGES. Ge font, dans les ponts de bateaux,
des poutrelles d’un équarriffage moindre que
celui des poutrelles fixées aux bateaux, que l’on met
fur les madriers formant le tablier du pont, 8c qui
correfpondent aux poutrelles extrêmes qui les fou-
tiennent. Ces poutrelles forment une ligne continue
de chaque côté du pont, 8c retiennent les madriers
à leur place; chaque poutrelle-croife fur la
fuivante d’environ o mi t. 6497 (2 pieds), en s'appliquant
l’une , contre l’autre. On les brèle en-
tr’elles 81 avec la poutrelle inférieure, avec une
commande de guindage, ferrée au moyen d’ua
billot, ou avec des colüers à la pruffienne.
GUINDRELLE. On appeloit ainfi une ancienne
I épée qui n’avoit rien de particulier.
H
H a c h a r d . Outil fervant, dans les forges, à
couper, fous le gros marteau, les bouts d’une
barre de fer.
HACHE. Outil de fer tranchant, connu de
tout le monde, Celle dont fe fervent les ouvriers
en bois de l’artillerie, eft acérée, trempée, 8c ai-
guifée à la meule dans toute fa furface, Le poids
de l’acier eft de O kilog. 367 (12 oaç. ). Cette
hache pèfe 1 kilog. 8355 ( 3 liv. 1 a onc, ) , &
coûte 3 fr. 66 cept,
Hache d’armes, Elle étoit compofée d’un fer en
forme de croiffant 8c tranchant, en hache d’un
côté, $c en pointe ou marteau de l’autre , montée
fur un manche de bois ou de fer. Parmi les diffcrentes
efpèces de haches d’armes du Mufée de
l ’artillerie, il s’en trouve à piftolets. Les premiers
rois de Rome en faifoient porter devant eux , à
l ’exemple de quelques princes voifins, comme
fymboie de leur purflance.
Hache de campement. Petite hache deftinée
pour la cavalerie. Elle a à peu près la forme de
celle des fapeurs; on la porte fixée à un des
côtés de la felle, Elle pèfe o kilog. 89 ( 1 liv.
14 onc. ) , 8c conte 3 francs io cent.
Hache des fapeurs. Elle eft compofée d’un Ter
acéré, large 8c tranchant, en hache d’un côté,
en marteau de l’autre, 8c monté fur un manche
en bois,
Elle eft deftinée, dans les régimens d’infanterie,
à préparer des chemins dans les bois par
lefquels les hommes doivent pa0.br.
Elle fe met dans un étui en peau; les fapeurs
la portent fur l’épaule droite, tenant le manche à
la main. Elle pèfe environ 4 kilog. 33 (8 liv.
10 onc. 7 gros). Elle coûtoit à la manufacture
d’armes de Verl’ailles, en 1800,42 francs 5o cenf.
HACHEREAU. Petite hache d’armes, courte,
légère 8c fans marteau oppofé au tranchant; c’eft;
une forte de ferpe d’armes.
HACHOIR. Efpèce.de pic à deux branches,
dont fe fervent les aiguifeurs des lames de labres.,
pour retailler les meules.
HALAGE. C’eft la manoeuvre employée pour
tirer un bateau d’artillerie avec un cordage. '
HALLEBARDE. Arme d’baft, faite à peu près
comme la pertuifane , mais plus foible 8c plus
petite. Elle eftauffi compofée d’une lame pointue
& tranchante, élargie vers fou extrémité inférieure,
en forme de hache d’un côté 8c à pointe
ou dard de l’autre , 8c garnie d’üne douilles
HALLECRET. Cuiraffe légère. (Voy. Alcret.)
HAMPE. Fût de bois fervant de manche 8c de
monture aux armes d’haft. Elle étoit en bois flexi-
ble, tels que le frêne, le hêtre 8c le noyer.
Hampe. Longue pièce en bois cylindrique , au
bout de laquelle on emmanche lerefouloir, l’écou-
villon 8c le tire-bourre, qui font néceffaires au
fervice du canon. Elle eft ordinairement en bois
de frêne ou de hêtre. Elle s’appeloit autrefois
hante.
Toutes les hampes ont un même diamètre ; il eft
deo mèt: 047 ( 1 pouc. 9 lign. ) ; mais leur Ion-.
gueur varie fuivant les calibres , en forte qu’étant
enfoncées dans l’ame des pièces auxquelles elles
font deftinées , ilrefte en dehors une longueur fuf-
fifante pour les manoeuvrer.
Hampe des drapeaux d’artillerie. Elles étoient
fermées de fleurs de lis : c’éloit une diftinélion
donnée à ce corps fous Louis XIV, pour avoir
fait le ferv ice des grenadiers au fiége de Cambrai,
& avoir emporté un ouvrage où les canonniers
avoiené fait brèche. ( Voyez Aide-mémoire à
l’ufage des officiers d’artillerie. )
HANAPIER ou HANEPIER. Partie de l’ar mure
couvrant la poitrine. C’étoit un plaftron en fer qui
le portoit par les foldats armés à la légère.
HANCHES de chèvre. Ce font les. deux grands
Çotés de la chèvre , qui vont en fe rapprochant,
& ne laiffent que l’efpace néceffaire aux poulies
pour rouler fur leur axe, qui traverfe le bout
des hanches en cet endroit, où elles font unies
par une ferrure nommée coiffe»
HAPES a anneau. Efpèce de virole en fer
portant une patte arrondie, que l’on applique au
bout des eflieux en bois , des limonières 8c des
timons des voitures cl’artillerie. Il y a aufli des
hapes à crochet 8c des hapes à virole.
HAQUET. Voiture fervant à tranfporter les
bateaux 8ç les nacelles , ainfi que les agrès néceffaires
aux équipages .dès ponts militaires.
Les pièces en bois qui comppfent le baquet font r
deux armons; une petite fellette; une fellelte de
derrière; une petite fafloire; deux ernpanons ; une
fourchette; un lifoir; un fupport de devant.; deux
entrëtoifes de fupport & de lifoir; une flèche; un-
taquet de flèche; deux eflieux en bois; un timon;
deux volées; deux roues de derrière; deux roues
de devant.
Les ferrures font : quatre équignons; quatre
brabans d’équignon; quatre hapes à anneau de
bout d’eflîeu; deux brabans à patte; quatre heur-
tequins; un braban; quatre étriers de felfette ;
deux feyes; une coiffe de fellette; une coiffe de
lifoir; une plaque de lunette pour la flèche; un-
bandeau de flèche ; une virolq^ pour le bout
de la flèche; deux étriers de fourchette ; une
pièce d’armons ; une coiffe d’armons ; un clou
rivé pour la tête du timon; une chaîne de timon ;
une hape à crochet fermé 8c à virole pour le deflous
du timon; une hape à crochet pour le deffus du
limon; deux plaques de têtard* de timon; deux ti-
rans de volée ; onze lamettes de volée ; quatre anneaux
plats de volée ; un grand anneau de volée ;
une cheville à la' romaine; une clavette double
d’idëmy deux rofettes ovales ; une chaînette ; deux
chaînettes, une pour la cheville à la romaine, l’autre
pour fa double clavette; un boulon de timon *
deux rofettes 8c deux écrous de timon ; deux boulons
de volée; deux boulons de-.faffoire; deux ro-
fetles 8c deux écrous de faffoire; huit boulons de
ranchet avec leur rofett.es 8c écrous; un boulon de
flèche; deux boulons de fourchette avec leurs
deux rofelles8t leurs deux écrous;.quatre ranehefs
au baquet à bateau, 8c trois au baquet à nacelle;
quatre plaques d’enlretoife de lifoir 8c de fupport ;
quatre anneaux d’embrelage à pilon avec quatre
rofettes 8c quatre écrous; deux arcs-boulaus de
flèche 8c de fupport avec trois boulons & trois
écrous; deux rondelles de flèche ; un étrier id’em-
panon, fon crampon & fa bande; une cheville
! ouvrière 8c fa plaque .carrée; trente-cinq rivets ;
deux efl’es 8c deux chaînettes de flèche ; deux cents
I ( clous d’applieage au baquet à bateau, 8c cent quatre-vingt-huit au baquet à nacelle.
Ce baquet eft celui employé pour transporter
lés bateaux de Gribeauval, deftinés à la conftrue-
lion des ponts à demeure fur les grandes rivières ;
1 mais les ponts ayant été rempIgc£s_par bateau*