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GOBTLLES. Balles en bronze de a mèt. 009
( 4 bg. ) environ de diamètre, que l’on met dans
des tonneaux pour la pulvérifalion des matières
qui compofent la poudre. On imprime à ces
matières une très-grande agitation par la rotation
du tonneau : les gobilles le choquent & fe frottent
lans cette au milieu d*un atmolphère de particules
qui, toutes fncceflivementfe trouvent
choquées ou froiflées allez fortement pour être
réduites à une grande ténuité. On fe fert aulfi
de gobilles pour pulvérifer les matières qui entrent
dans la compofitioD des artifices de guerre.
( Voyez l’article Po-udre ronde. );
GORGE. Moulure concave qui fe trouve à la
bouche.des canons, autour des poulies, &c.
G orge. On . appelle ainfi l ’orifice' d’une fufée
dont le cartouche eft étranglé fans être fermé, &
dont le trou eft précédé par une efpèee d’hémif-
phère concave qui fert à appliquer l’amorce.
GOUDRON POUR LES A RT IF ICES DE GUERRE ET
POUR LES BA TE AU X D'?A R T IL LER IE . Celui qu’on a
employé j-ufqu ici venoit de la Hollande en tonnes
de 147 kil. ( 5oo liv.) ; mais le goudron des
Landes vaut celui du Nord, quand il eft bien
préparé. ( Voyez le Traité de Chimie de M. Thénard.
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On peut toujours améliorer celui qui eft de
mauvaife qualité, dit ce favant chimifle , en le
reçu i faut pour faire vaporifer l’eau & l’acide
pyroligneux qui l’altèrent, & le décantant après
ravoir terni en fufion tranquille, pour le féparer
du fable ou des matières terreuiës. avec lcfquelles
il eft ordinairement mêlé. Dans le cas- où il ne
feroit pas afTez liquide , il fuifiroit d=ë h mêler,
avec ntt peu d’huile de térébenthine pour lui
donner le degré de fluidité convenable.
GOUGE. Cifeau dont le fer eft courbé & cy-
îindriqiie vers le tranchant, pour arrondir des
cavités dans le bois. B y en. a. de différentes di-
men fions.
GOUGEON ou GOUJON. Petit morceau de
bois qui en joint deux autres, en s’encadrant
dans tous les deux. Les jantes d’une roue font
unies par des gougeons.
GOUPILLES. Petites chevilles cylindriques
en acier trempé, noyées dans le bois, fervant
à retenir des pièces en fer dans les armes portatives.
La fous-garde des fùfils n’étant fixée fur
le bois que par la vis à bois & par la vis de
culaffe, ne feroit point fuffifarnment maintenue
fi l’on eût fuppnmé la goupille du battant ?
furtout quand l’arme eft .portée en bandoulière ;
mais pour remédier,-autant que pofllbley à l’inconvénient
qui refaite des goupilles, on a fait
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eellé-ci, dans Te modèle de 1816, à tête eu
goutte de fuif, & on a donné à la tige une
forme tronc-conique ; en forte que, pour la retirer
, le feldat eft toujours obligé de pouffer
l ’extrémité de la tige : d’un autre côté, pour
éviter la perte de celte goupille , on a logé fa
tête dans l’eueaftrement du corps de platine.
( Voyez l’article Boite a tournevis. ) '
GOUSSET ou GOSSET. Partie de l’ancienne
armure, fervant à garantir les aiffelles, quand
le cavalier levoit le bras pour frapper l’ennemi.
Gousset. Pièce de bois qui fert à en foutenir
une autre dans les râteliers d’armes.
GOUTTIÈRES. Pans creux qui1 fe trouvent
fur les. faces latérales des lames de labres de
certains m o d è le s & qui leur donnent le noue
de lames à gouttières. Les lames de labres de cavalerie
de ligne font à gouttière.
Gouttières. Vices des bois provenant d’une
altération des fibres ligneufes qui occafionnent
des cicatrices par lefquelles la fève s’épanche &
le perd. Cette altération eft due à de l’eau qui
filtre du haut de l’arbre aux racines.
GOUVERNAIL. Grande & large rame placée
à Favrière-bec d’un baleap,, 8t fervant à le diriger
dans, les manoeuvres.
GRACIEUSE.' Lance légère dont la lame étoit
aiguë ; elle différoit peu de la lance appelée
glaiPe. .(.Voyez ce mot. )
G RAIN-DE-LUMIÈRE pour les bouchés a
Peu. Pièce taraudée en. cuivre rofette dans laquelle
on perce la lumière des bouches à feu,
& qu’on met à froid après la coulée. Il fe tire
d’un barreau de cuivre corroyé au martinet, à
huit pans, puis- tourné &. taraudé : il a une partie
carrée pour recevoir le tourne-à-gaüche, & eft
terminé par un bout non taraudé, appelé teton,
qui fe place vers Pâme.. Les filets du grain & le
trou taraudé doivent s’aiufter de façon qu’il ne
nefte aucun vide- entr’eux, & que le teton loit
forcé dans fbn logement. La vis doit entrer fans
effort dans l’écrou jnfqu’à ce qu’elle Toit à quatre
tours- du fond; & pour lui faire faire les quatre
derniers tours avec une force fuffifante, on applique
quatre ouvriers à un tourne-à-gauche de
forte dimenfion. ( Voyez la description de cet
infiniment.)
La lumière doit être forcée dans le centre du
grain : on patte crmèf.. 00a ( 1 lig.) de variation
iiirfapoftlicm extérieure, & o mèt. oo3 ( 18 points)
fur la pofition intérieure. Cette dernière variation
ne p>eut être tolérée que du cqté de la volée,
& jamais du-côté du fond de l’ame. On ne patte
dans les-obufiers que omèt. 0.01 (.fi points) exté-
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rieurement, & o mèt. oo3 ( 18 points) intérieurement.
On remet un grain-de-lumière s’il y a la
moindre chambre dans fon canal. Pour recon-
noître la pofititon intérieure de la lumière , on
introduit dans la pièce un refouloir en bois,
tourné félon la figure du fond de l’ame ; & quand
ce refouloir y eft exactement enfoncé, on fait entrer
dans la lumière uu dégorgeoir de o mèt. oo45
(2 lig. ) de diamètre, dont l’extrémité eft carrée
ou plate : on appuie le bout de ce dégorgeoir,
qu’on trempe préalablement dans de l’encre, fur
le refouloir, pour y marquer le point où la lumière
répond; enfuite on appuie une.règle fur la tranche
du refouloir, & avec un compas on prend la me-
fure de la diftance de la règle à la marque faite
for ce refouloir.
Anciennement, la lumière étoit pratiquée dans
le métal des bouches à feu ; mais comme elle
étoit promptement dégradée , on imagina enluile
de mettre dans les moules, avant de couler, une
maffe de lumière en cuivre rofette. Ce procédé
altérant fréquemment ces malles, & les fondant
quelquefois dans les moules, comme on le voyoit
pur l’examen des buchilles du forage, on en vint à
mettre à toutes les bouches à fou les grains à froid ,
après qu’on l’eut effayé pour les pièces de canon
de bataille. ( Voyez l’article Masse de lumière. )
Le poids du grain , prêt à être tourné , eft pour
le 24 de 6 kil. 608 ( i 3 liv. 8 onces), pour le 16
de 6 kil. 129 (12 liv. 8 onces) , pour.le 8 de
0 kil. o38 ( 8 liv. 4 onces) , pour le 4 de 3 kil.
. o54 ( 6 liv. 4 onces) ; pour les obufiers de 6 pouces
& de 8 pouces, de 4 kil. 164 ( 8 liv* 8 onces).
Le platine étant, pour amfi dire , inaltérable ,
on apropofé de faire le grain-de-lumière du mortier
éprouvette avec ce métal, ce qui coûteroit
par bouche à feu environ cent francs. Toutefois
un grain-de-lumière ordinaire ne coûte guère
qUe ux francs, & fupporte au moins le, tir de mille
coups. ( Voyez le mot Eprouvette. )
On fait les grains-de-lumière en cuivre rofette,
parce que ce métal réfifte plus que le bronze à
T’aèlion de la poudre.
Grain-de-lumière pour les canons de fufils.
C’eft un cylindre en fer pour les armes de guerre;
en or, en argent ou en platine pour les armes de
luxe. Voici le procédé fuivi pour mettre un grain
en fer. Il eft le même pour les autres métaux.
On agrandit la lumière avec un foret dont la
plus fgrle épaiffeur doit être un peu moindre que
le diamètre delà tige de lavis du chien; on taraude
le trou qui èn réfuile avec deux tarauds,
dont le premier doit être à trois pans fur le bout
&. un peu conique, & le fécond du même diamètre
que celui de cette tige. Après avoir taraudé
le graiu dans une filière, aulïi de même diamètre,
on le fait entrer dans fou écrou à l’aide d’un étau
à main , & on l’y enfonce julqu’à la paroi .intérieure
du canon. Ayant coupé la partie fupérieure
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qu’on laitte un peu déborder, on la mate, &c. ;
on repaffe enfuite dans le canon le taraud qui a
le pas jufte du boulon de culaflë , & on perce la
lumière.
Si le canon auquel il eftnécettaire de mettre un
grain en avoit déjà eu un, on feroit partir celui-ci
au moyen d’un foret, fi la lumière eft encore an
milieu du grain : dans le cas contraire , on le fer-
viroit d’un cifelet ou d’une broche carrée, & on
emploîroit enfuite des tarauds ou des filières
d’un diamètre plus fort que ceux dont on auroit
déjà fait utage.
Les lumières qui ne font pas évàfées de plus de
0,0008 (4 points), mais qui confervent encore
leur forme circulaire, font fufceptibles d’un bon
fervice.
On lit dans l’Aide-mémoire, pag. 589
cinquième édition, que ce n’eft qu’après avoir tire
180,441 coups à balles, avec un fufil de 1777,
qu’on a été obligé de mettre un grain à la lumière
du canon de cette arme. ( Voyez le mot Lumière.
)
GRAISSE POUR LES ESSIEUX DES VOITURES.
Vieux-oing dont on enduitles .elïietix pour diminuer
le frottement. Il en faut une livre pour trois efiieux
en bois tous les deux jours de roule ; & une livre
pour quatre ellièux en fer tous les cinq jours de
route.
GRAISSER les armes. Les armes portatives ne
pouvant être long-temps préfervées de la rouille
u elles ne font enduites d’un corps gras , on graille
toutes les pièces en fer de ces armes avec une
compofition de quatre parties de iuif & d’une
d’huile d’olive fondues enfémble. L’expérience a
faitconnoître qu’il ne faut pas employer la graille
toute fraîche , &. qu’il convient de la garder environ
huit jours avant de s’en fervir. Dn met aux
articulations des pièces, particulièrement à celles
des platines, de l’huile d’olive purifiée. S i, par
inadvertance, on graiffoit les pièces en cuivre ,
elles feroient promptement couvertes de verdet.
On a l’attention, lorsqu’on délivre des armés
aux troupes , d’ôter le camboùis que les fubftances
grattes forment & qui empêchent le jeu des pièces.
L’huile d’olive, pour grajffer les platines , étant
rarement affez pure , voici le procédé en ufage
dans les raanufaêtures d’armes pour la purifier :
On verfe du plomb liquéfié dans l’huile troide, à
peu près danslaproporlionde o kil. 024$ (8 onces)
de plomb fur o kilog. 979 ( 2 liv.) d’huile. Il fait
évaporer les parties aqueufes quelle peut contenir,
& les parties groiïlères ou les autres fubftances
étrangères qui font unies s’attachent à çe
plomb ; en forte qu’en répétant deux ou trois
fois cette opération, on obtient de l’huile bien
purifiée , qui cambouife beaucoup moins que les
autres corps gras de cette nature , &. qui eft trçs-
confeA'vatrice du fejr.
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