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f t trouvant appuyé contre le premier-^pars &
contre le treuil, maintient le fardeau. • " "■
Le câble étant arrêté, le chef'de manoeuvre
relie à fou polie pour contenir le fardeau, tandis
que les neuf autres font avancer la voilure deflous
la chèvre , & lorlqu elle y eft placée , tous repren-
nent leurs polies 5 les deux hommes de fecours
détachent le cable avec les mêmes précautions
qu’ils ont prifes pour Rattacher, & on tend la
retraite. L’homme de gauche, dont le levier nell
pas même engagé, embarre horizontalement , &
à 1 aide de 1 homme de fecours du même côté,
- appuie fur Ion levier pour qu’on puiffe ôter
celui qui eft en croix ; l’homme auquel appartient
ce levier le dégage, embarre horizontalement &
tait le commandement au fecours., qui eft exécuté
par l ’homme de droite chargé de cette fon&ion;
en meme -temps les deux hommes dont les leviers
le trouvent verticaux , débarrent, fout un pas
en arrière du pied qui eft du côté delà chèvre,
& un de coté de l’autre pied, tenant leurs leviers
horizontalement pour embarrer auflilôc que, par
1® mouvement que l’on fait faire au treuil en
cédant doucement au poids, la mortaife vide fe
prélèpte à..eux; dès qu’ils ont embarré, celui de
d-ioile c.ommande .*les hommes chargés
de cette fonâion quittent les leviers d’en haut
pour appuyer fur. ceux d’en bas; pn continue ainfi
de manoeuvrer en feus inverfe ^jufqu’à ce que le
fardeau fe trouve.placélur la voiture.
On fe^fert encore de la chèvre équipée à haubans,
c*eft-à-dire, lorfqu’étant dre-(fée , elle-eft
fou tenue par des cordages appelés ainG; & en
cabettan , lorfque pour la manoeuvre on la couche
à terre, où on la maintient par des piquets. La
première de ces deux mapiere.s d’équiper la chèvre
eft employée lorfqu’il Vagit depuonter un
fardeau à une grande élévation, tel qu’une pièce
de canon, d’un folTé profond fur un rempart ; la
fécondé, lorfqu on a un fard«s.:u à faire mouvoir
horizontalement.
Equiper la chèvre à haubans.
Il faut, pour cette manoeuvre, des agrès & des
hommes de plus qu’à la manoeuvre ordinaire., fur-
tout fi on doit monter la pièce du fond d’un fofle I
fur un rempart, ou du pied d’une tour fur fa
plate-forme.
J 1 Jaut tr°is hommes près de la pièce pour
difpofer le cable & les poulies aux anfes, quatre
bons piquets de 1 mèt. 80 ( 5. pieds 6 pouc. ) pour
fixer les haubans, une malle pour chafifer les
piquets, un deuxième câble, lorfque le premier
ne fuffit pas. r
? 9 n prendra, pour cette manoeuvre , le cas où il
s’agit de monter une pièce du fond, d’un, fofle
profond fur un rempart, & en employant deux
On détermine d’abord, fur le fol où l’on doit
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| placer là'chèvre,- la pofilion des piquets qui doi-
}vent lervir à fixer les haubans : pour cela ,ou
: pfôAd- unë'diftance de 8 mèt. ( 24 pieds 7 pouc. 6
i lig. ) pèrpèndicülairement, du milieu de l’endroit
ou doivent être placés lés pieds des hanches de
lu chèvre^ dreflée. De ce point & à 4 mèt.
( 12 pieds à pouc. 9 lig. ) mèfurés par une.fécondé
perpendiculaire , on plante un fort piquet incliné
du coté oppofé à la ..chèvre. On plante de même
u? ,fei :on1d P 1(Iuet> a égale diftaûce, de l’autre
cote de la première perpendiculaire. Enfin, on
plante deux autres piquets, à 2 mèt. (6 pieds
1 pouc. 10 lig.) de diftauce, en arrière des deux
premiers, & dans la diredlion de la place des
; pieds des hanches. On place les pieds des han-
iiches à o mèt. 6497 ( 2 pieds) environ de l’ef-
carpe.
On place'le câble en arrière de la tête de la
chevre; on palfe un bout en defFous, pour l?engager
dans la gorge de la poulie de droite, & le porter
vers le milieu du pied des hanches; on place le
fécond câble en belace,. les brins tombant vers lé
fofle. i ■ 1 '
Si on emploie ,u.n double hauban , on fait un
noeud de batelier au milieu, pour en coiffer la
chèvre; fi’ on n’a que' des prolonges Amples, on
les fixe au même endroit püi- lé noeud d’allemand.
Cela fait, deux hommes,portent chacun un bout
des haubans fur les premiers piquets eu arrière de
la chèvre, en les enveloppant de deux tours près
de terre; les autres fervans drefleut la chèvre*
ceux qui font aux piquets cèdent- du cordage autant
qu’il eft néceifaire pour que la chèvré foit
h-es-peu inclinée du côté du poids à relever, &
cela à caufe de l’élafticilé des cordes lorfqu’elles
supportent le poids.
Le chef de manoeuvre vérifie enfuite fi les
haubans font également tendus; fi lès hanches font
bien placées, & s’il y a quelques irrégularités , il
les corrige, après quoi il fait arrêter les haubans
par des noeuds de batelier, furies quatre piquets
p rr leconcls Fquets ont pour objet de partager
1 effort que le poids exerce fur les premiers, &
d empêcher qu’il ne les arrache ) .
La chevre dreffee & bien affurée, on enveloppe
f- treuil de ,r9is tours., allant de droite à gauche,
avec la retraite du câble qui occupe la poulie de
droite; on attache la poulie mobile à l’autre, pour
la defcendre près de -la p iè ce ; on y jette aufli les
deux bouts du câble qui occupe la poulie de
gauche ; les hommes près de la pièce, détachent la
poulie & paffent dans fa gorge le bout du câble de
j f §| gauche le plus près des hanches,
1 unifient au premier par un noeud droit ou de lif-
ferand, ayant foin de ménager à chaque câble un
bout de 3 mèt. (9 pieds 2 pouc. 9 lig. ) environ , &
d introduire dans la gaule du noeud, un bout de I
manche d outil ou autre , pour empêcher qu’il ne fe F
ferre trop, & pouvoir le défaire facilement : ces
memes hommes fixent une prolonge à la volée d*
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la pièce, & un Treuil à canon au bouton de culafle;!'
enfin, ils accrochent la poulie & le câble comme
pour la manoeuvre ordinaire. '
. Les hommes près delà chèvre accrochent une
écharpe au troifième épairs, .& manoeuvrent pour,
monter la pièce jafqu’à ce.que-le noeud des deux
câbles réunis foit arrêté-, par la gorge de la poulie
de droite de: la tête de la ohè.vr.é< Alors un homme
prend une demi-prolonge y monte dur le troifième.
épars, fait un noeud dè:batèlierf au milieu de Ton;
çordage, en.coifl’e . la chèvre,. & . faity avecn les;
deux brins pendans au-delfous dupoeud:^eflong/
des câbles réunis, des demi-noeuds croifés qu’il
arrête par‘un noeud droit, &. defcend de; deflus
la chèvre. Les hdtn?nes de la manoeuvre lâchent
au treuil en manoeuvrant en" feras inverfë', po,ur
faire defcendre.la pièce jufqu’à ce qu’elle foit arrêtée
par lé cordage placé à la tête de la chèviie :
alors le câble eft libre au treuil..
Un homme remonte fur le.troifième épars, défait
le noeud, fait; paffer les bouts des deux
câbles en deflus de la chèvre, refait le noeud
& defcend.. Ou fait un ou deux abattages au
treuil, pour décharger & ôter le cordage qui
coiffe la chèvre, & continuer la manoeuvre juf-
qu’à ce. que la pièce foit arrivée à hauteur du fol
où l’on veut la faire arriver.-Alors un homme faifit
la; prolonge fixée à la voilée, donne le bout à un
autre qui eft monté lur le treuil, pour le paffer
dans la gorge de la poulie qui eft accrochée au
4.ijoifièm ê ï lé pars ; 011'enveloppe le treuil-de trois
tfjurs.avec cette prolbngedaus le même feÀs & à
coté du câble de la chèvre, & l’on tient le refte
eu retraite. On ote le premier épars; un homme
faifit le trait à canon qui.eft au bouton dp culafle,
tire deffus pour la faire paffer entre les hanches
de la chèvre lorfqu’on manoeuvre de nouveau; on
prelente un rouleau fous la culafle; on manoeuvre
au treuil pour faire fupporter la volée parla prolonge
qui paffe par la poulie accrochée au troi-
fièirié épars , ayant foin , pour cela, de mouliner
le câble de la chèvre en cédant à la retraite. Lorfque
la culafle eft fuflifamment engagée fur le rouleau
& que la volée eft tout-à-fâit fupportée par
ia prolonge , on ôte la poulie & le câble des anfés
delà pièce, on fait manoeuvrer au treuil, & la
pièce arrive entièrement, en dirigeant la culafle
ïiir le fol où la chèvre eft établie.
Nota. L’on peut, par cette manoeuvre', armer
<les batteries d’une tour baftionnée, à dilféreris
é1 âges j- en fai faut entrer la pièce par la culafle
dans chsfqnê embrafurè. s'
Manoeuvre de la chèvre difpqfée en câbèjian
horizontal.
On manoeuvre peu la chèvre en eabeftah, à
caufe de la lenteur du mouvement, qui eft le
même que celui de la chèvre dreflée. On emploie
de préférence le vindas; à fon défaut, une roue
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placée à la cheville ouvrièred’un avant-train dont
on ôté les.'roiu.es.
Si des circonflances obligeoieht-d’en faire tifageî
de cette manière1, on la côuoheroit ftirle dos, les
p-i.ed$ tournés du côté , du poids ; on plaoe fous les
hanches & la tête des bouts de poutrelles ou autres
choies équivalentes, pour que le treuil puiffe tourner
librement; op Lâ/rr:ê{e\, dans celte filuation,
par trois Bons piquets plantés-intérieurement, aux
angles *que font les épars avec les hanches & à
celui de le tête. On attache le bout d’n ri. câble au
poids;;, L’autrp fert à. envelopper le treuil, & on
manoeuvre aù levier comme à la chèvre dreflée.
, D IV E R SES . AUTRES MANOEUVRES, DE FO R C E .
; Ces manoeuvres confiflent à enlever avec la
chèvre une pièce de canon dont les anfes font
caflees; à relever un pièce de bataille en la dref-
fant fur la volée; à décharger une pièce de canon
de deffus fon affût, -eu la renverfant par la culbute,
&c.
Enlever avec la chèvre un pièce de canon dont les
anfes font caffées.
Il y a deux manières de fai re des anfes pofliches.
La première confifte à faire une boucle allez
grande, avec un cordage d’une force proportionnée
au poids à enlever, pour envelopper la
pièce de chaque cote dés tourillons , & de manière
à former deux boucles qui entrent l’une dans
l’autre, à l’endroit des anfes; l’on peut attacher à
cét appareil le câble & la poulie.
Par la. fécondé manière on introduit un morceau
de bois rond & aflez gros dans l’ame de la
pièce; l’on attache les bouts d’un cordage aflez
-fort à ce morceau de bois & au bouton de la pièce,
& en le tendant fortement-fur la longueur du
canon. On enveloppe le cordage avec la pièce de
chaque côté des tourillons, & l’on fixe les brins
du câble de la chèvre entre les deux enveloppes, à
l’en droit des anfes.
Dans ces deux manières, lorfque la pièce eft
élevée, & après avoir amené l ’affût pour la recevoir,
on met un rouleau dans les encaftremens &
un bout de poutrelle fur l’affût, pour rece-v fir la
culafle. On defcend la pièce fur raffut aiuhdif-
pofé; on introduit un levier dans les anfes pour
maintenir la pièce, & on ôte les anfes pofliches
ou les enveloppes ; bn recule l’aff ût pour que la
volée foit au-defîous des poulies de la chèvre; 011
enveloppe la volée avec un cordage, pour y fixer
le crochet delà poulie ; ".manoeuvrant enluilela
chèvre, on lève la volée pour ôter le rouleau des
encaftremens & y placer fes tourillons, après quoi
on pèfe fur la volée pour ôter le bout de poutrelle
placé fous la culafle.
Nota. Pour la fécondé manière , on peut fe dif—
penfer de faire des enveloppes de chaque côté des
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