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fui Tant fyflème avec l’écufloa, T opération de pi-
query la. détente n’a pas lieu. Le .monteur gratte
St polit le bois. ( Voyez le mot S ous- garde. )
L’équipeur donne à tremper la platine ' & les
v is , les polit enfuite, .ainfi que le canon St les
garnitures , & finit par remonter l’arme. & la faire
marcher, en méttant toutes les pièces en harmonie.
Le fufil eft alors fini. {Voyez l’article
R ecette des armes a feu po r ta t iv e s . )
Le mo nique Ion le monte abfolumen t de la
même manière que le fufil, exepté qu on ne perce
pas de trou pour le logement de la baguette au
modèle de 1816, cette baguette étant portée
léparément par le cavalier. ( Voyez l’article
Mousqueton , modèle de 1816. )
Le piftolet fe monte aufli de la même manière,
en commençant par mettre en bois la calotte ,
le canon, la bride de poignée, &c. ( Voyez l’article,
P islolet de c a v a l e r ie , modèle de 1816. )
. La monture d’un fufil de luxe demande un peu
Elus de foins, & l’ordre du travail le modifie, de
1 manière fuivante :
. On calibre & on dreffé le bois, on place le
canon (on fuppofe qu’il s’agit de monter un fufil
double) Sl la pièce de bafcule, on perce-le trou
de la couiifle du tiroir, & on met cette.pièce en
place. On. marque la place des deux détentes; on
met en bois la piaque de couche , on ébauche la
c.roffe; on met les platines en bois; on . place la
pièce de détente, la foûs-garde & le porte-baguette;
on fait le logement de la baguette; on
tait marcher les platines, on rafe les vis & on
perce'les lumières ; on les garnit de grains d’or ou
de platine , ainfi que les baffinets ; on polit les
platines & les garnitures, ce qui s’appelle mettre
ces pièces hors de trait y on grave & on orne
les platines, les garnitures & les têtes de vis; on
lès trempe & on leur laiffe. ordinairement la couleur
de la trempe qui eft communément jafpée ;
mais on polit & lultre l’intérieur des platines,
ainfi que les feuilles des détentes.
On fait des ornemens en or ou en argent fur
les canons , & on y grave le nom de l’arquebufier;
on rafe ces métaux ; on polit le canon & on le
met en couleur. ( Voyez l’article Mise en coul
eu r DES CANONS DES ARMES PORTATIVES. ) On
fait la baguette, on fculpte le bois, on quadrille
la poignée ; on adoucit le bois à la lime; on
dégage avec une gouge le tour des platines &
de la que ne de culaffe; on mouille le bois pour
en faire fortir les filaudrures & les enlever ; on
Je prêle & on le. ponce; enfin, on le palfe à
l’oruanète ; ou le lultre avec du tripoli, & on
remonte entièrement l’arme pour la faire marcher.
{Voyez l’article F usil de chasse. )
Les piftolets de luxe fe montent de la même
manière que les fufils de cbafi’e.
La couche d’un fufil de guerre fe mefure delà
tranche du tonnerre au derrière de la plaque de
couche ; celle d’un fufil de luxe fe aacfure de la
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détente au milieu de la longueur & de- la largeur
de la plaque de couche. Lu première de
ces diftances eft de O mèt. 3812 ( i4-pouc. 1 lig.j,
La fécondé eft de o mèt. 35iq à ;_o mèt,
( i3 pouces à io pouces 6 lig .),. fuivant la taille
des chaffeurs.
La pente de la. couche des fufils de guerre
eft déterminée pur des perpendiculaires à une
ligne parallèle à l’axe du can.on, & p,allant par
l'extrémité fupérieure du logement de la,culafie.
L’équipeur fait ufage d’un gabari profilé en
conféquence, ainfi que d’uue pente pour le cintre
du deffous de la couche. La pente des- fufils de
chafl’e fe donne aufli au moyen d’un gabari. La
courbure de la- poignée des piftolets de guerre le
détermine par des arcs de cercles raceprdés
entr’eux, tant pour les défi us que pour , le deb
fous, &. l’on profile les gabaris fur cette courbure.
La courbure des piftolets de luxe étant
plus grande que celle des piftolets de guerre,,
l’ouvrier fait les gabaris fuivant la volonté des
particuliers.
Monter fin fabre. On délivre au monteur,
dans les maiiufaéluires d’armes, fa lame, la garde,,
la- poignée, la calotte & le fourreau complet. Il
aiouge la foie , en arrondit le bout, & lui donne
la courbure néceffair.e &. rehiiive à celle de la
poignée. Il ajufte la poignée fur la'•foie,, puis la
garde 8c la calotte. Il monte & met en harmonie
la garde, la poignée 8t. la calotte , 8t il rive la
foie fur le pommeau.
Il colle & épingle la chape & le bout aux fourreaux
de labres d’infanterie St d’artillerie. {Voyez
l’article R ecette des armes blanches. ) •
Les labres de luxe & les épées fe montent
d’une manière analogue à celle des Cabres des'
troupes , fauf les bouts St les chapes qu’on n’épingle
pas, 8t la rivure de la foie , qui n’eft pas,
ordinairement apparente, _ étant recouverte par
une pièce qui s’ajufte fur le pommeau ; toutefois,
ces armes font faites avec un grand foin , à caufe
des métaux précieux 81 des matières qui.les em-
belliffent, tels que la nacre de perle, le. iapis-
lazuii, &c.
MONTE-RESSORT. Infiniment fervant à ôter
de leur place les refiorts de la platine pour la
nettoyer. Il en eft de plufieurs formes, mais les
moyens font à peu près, les mêmes pour y parvenir*
C’eft une tige de fer, portant à un bout un men-
tonnet qui s’appuie fur quelque partie voifine &
immobile de là p.atine, tandis que l’autre eft
écrou traverfé par uue vis de preffion qui, comprimant'les
branchés du reflort fur lui-même,
l’empêche d’appuyer fur la pièce qu’il doit fane
mouvoir, donne le moyen de tirer Ja vis, ou de
dégager le pivot qui relient ce reffort en place*
Quand la vis porte immédiatement fur le reflort,
il fe trouve po,uffé en un feul point &. peut cafter j
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c’eft la vis du monle-reffort ordinaire. On a1 obvié
à cet inconvénient dans celui de M. Régnier, en
faifant porter la vis fur une branche de fer mobile,
traverfée & contenue vers fon milieu par un pivot
qui gliffe dans une rainure. Les deux bouts de la
branche un peu recourbés , portant fur le reffort,
il fe trouve preffé en deux points différens & affez
éloignés.
Ce monle-reffort eft çompofé d’une pièce principale.
de la forme d’un petit crampon, ayant
une patte repliée à angle droit pour appuyer fur
le reffort, 8c d’une autre partie aufli repliee-à angle
droit, percée & taraudée pour recevoir une vis
de preffion. Dans lé milieu du corps, de celte
pièce principale eft pratiquée une mortaife d’une
longueur déterminée, dans laquelle joue à couiifle
un clou à vis portant une branche tranfverfale
dçftinée à preffev les branches mobiles des deux
refiorts au moyen de la vis.
Pour démonter le gvand reffort, on applique
le monle-reffort de manière que la patte recourbée
de la pièce principale ait fon point d’appui fur
la petite branche du reffort , à la hauteur du
rempart de la batterie, & que la branché tranfverfale
fe trouve-placée de l’une de ces extrémités
fous le derrière du reffort, & de l’autre , terminée
par un petit crochet, dans le creux de la griffe.
Alors l’on ferre ou l’on defferre la vis de preffion
félon qu’il eft néceffaire. ‘
Pour démonter'le reffort de batterie, on placé
Pinftrument de façon qu’une coche faite dans la
branche tranfverfale correfponde à l’oeil de la.vis
de ce reffort, & l’on fait agir la vis de preffion
comme pour le grand reflort.
, MONTEUR-ÉQUIPEUR. Ouvrier des manu-, ■
factures d’armes. On l’appelle ordinairement équi-
peur-m&nteur. {Voyez ce dernier mot.)
MONTURE de fu s il . On entend par monture
d’un fufil la mife en bois du canon , de la platine ,
de l'embauchoir, de la capucine., de la grenadière,
& en.général de toutes les pièces qui compofent
l’arme. • . . .
Monture de fabre. Elle .fe compofe de la ca-
Jôttede la poignée & de la garde. Dans les fabres
dinfanterie & d’artillere ,. cès trois parties font I
I coulées d’une feulé pièce:' . 5
mor ail lon des caissons d’a r t il l e r ie . Pièce
de fer plate 81 mobile, jointe par une charnière
a une antre qui eft fixe :1e moraillon fert à fermer
ün Griffon, un Coffret, 8tc., au moyen d’un tourniquet
qui traverfe la partie mobile percée pour
e recevoir au côté oppofé à la charnière., • •••
MORD A OHE. Mâchoires d’étau en bois, unies
par une charnière , qu’on met dans un. étau
^dinaire pour ferrer les pièces qu’on veut tenir
ans qu’elles foiént endommagées par les dents.
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de l’étau ; les éqnipeurs-monteurs ëfi font particulièrement
ufage : on l’appelle quelquefois tenaille
d3établi.
MORION. Cafque des gens, de pied , aplati des
côtés & terminée par un rebord qui s’élève en
pointe devant 8c derrière.
MORTAISE. Entaille qu’on fait dans une pièce
de bois pour en recevoir une, autre, ou la partie
diminuée d’une autre qu’on appelle tenon, 81
affembler .les deux pièces par ce moyen ; lôrfque
l’entaille traverfe la pièce en entier, c’eft une-
mortaife, finon c’eft un embrèvement : les entrer-
loifes des affûts ne font qu’embrevés.
MORTIER. Ç’eft une L.onche à feu qui fe pote
fur les tourillons 81 fa culaffe pour la charger»
& qu’on.pointe ovdjn, jrement fous un angle très-
ouvert. L’ame du mortier a de longueur à;peu près
une fois 8c demie fon calibre, Si. la chambre eft
ordinairement tronc-conique. Au moyen de celte
forme, la bombe qui pourroit fe trouver d’un calibre
moindre que celui qu’elle doit avoir, loucbe
toujours exactement dans ce mortier les parois
intérieures de Taine, 81 ne laiffe aucun paffage au
fluide élaftique pour s’échapper en pure perte ;
la poudre par conféquent agit contre le projeClile
avec toute la force dont elle eft fufceptible. Le
mortier à chambre tronc-eonfque s’appelle mortier
à la G om e r du nom de M. de, G orner, ancien
marécbal-dë-camp d’artillerie. {Voyez le mot
Chambre. ) ■
L’aDgle fous lequel on pointe le mortier dépend
des circonftaces.où l’on fe trouve , & de. l’effet que
l’on attend du tir. ( Voyezde-mot T raueotoire.
C’eft en i 6 3 4 qu’on a commencé en France à’
faire ufage du mortier, mais les Turcs L’avoient
employé au fiége dé Rhodes dès: iÔ22.
11 y a trois efpèçes de mortiers; ceux du diamètre
de 12 pouces , ceux de 10 pouces 1 ligne
6 points, & ceux de 8 pouces 3 lignes., La charge
des mortiers à chambre pleine eft de 1 3s.il» 6826>
(3 liv. ,7 one. ) pour le mortier de 12 poncés
ainfi que pour celui de 10 pouces. Elle eft de
o Ici!. 7342 ( 1 liv. 8 onc. ): pour celui de 8 pou ces U
Il y a%deux mortiers de 10 pouces, les uns à
grandes portées, & les autres plus légers , à petites-
portées , ayant tous- deux les mômes bombes.
Dans la chambre (lu mortier de 10 pouces, def-
tiné ;po.ur les grandes portées, on peut mettre
3 kil. 5485 (7 liv. 4 onc. ) de poudre.
• Le mortier de 12 pouces pèfe environ 1327
kil. 2346 (2711 liv..); celui de 10 pouces, pour
« les grandes portées, 1042 kil. 80 (213o liv .);
celui de 10 ponces, pour les :portées moyennes y
! 792 kil. 99 ( 1620- liv .) , 81 celui de 8 pouces-
à peu près.293 kil. 70 ( 600 liv. ).
I .On trouve les mortiers trop pefans & d’un tiir
incertain; celui de 12 pouces eft inutile & gqj