
du devant du corps de platine, & affez ouvert
pour donner paffage à la grande vis.
La grande branche du reffort de gâchette doit
l)lenporter furie corps de platine , & celle mobilé
•doit avoir un jeu pvefqu’infenfible : fi elle eft trop
courte, la platine eft dure à la détente, & fi elle
approche trop de l ’oeil de la gâchette, le même inconvénient
a encore lieu.
Les refiorts s’affoibliffant toujours plus promptement
que les autres pièces de la platine , il eft
effentiel qu’ils foient d’n ne bonne force; mais s’ils
font trop forts, la percuffion du chien brife les
pierres, ufe promptement la face de batterie, & le
jeu de la platine eft difficile.
Les tiges des vis doivent être bien cylindriques
& bien juftes dans les trous deftinésàles recevoir;
leurs filets doivent être vifs & affez profonds ,
.les têtes bieadrefiees par-deffus & par-deffous, les
arêtes fupërieures un peu arrondies & les têtes
bien fendues dans leur milieu; la fente ne doit
aller que jufqu’à la moitié de la hauteur de la
tête , qui peut fe féparer en démontant la v is ,
fi elle eft trop profonde. ( Voyez l’article Arêtes
vives. )
P latines des armes deluxe. Ces. platines ne diffèrent
effentiellement de celles des armes de guerre
qu’en ce que, pour rendre les mouvemens plus
lians & plus doux, on adapte à l’extrémité de la
griffé de la noix & à l’extrémité de la griffe du
grand reffort une chaînette en acier qui lie ces
deux pièces. On adapte également une petite
roulette en acier à l’extrémité de la grande branche
du reffort de batterie, ou à l’extrémité du pied
de la batterie. Le chien eft ordinairement fans
fous-gorge, en forte que le deffous de la mâchoire
inférieure s’appuie fur le garde-feu lorfque la
pièce eft abattue.
Le baffinet eft en fer, garni en or ou en platine.
On fait que l’on a fuit en cuivre les baffinets des
platines des armes de guerre , afin d’éviter l’oxi-
dation quiréfultoit de l’inflammation delà poudre
d’amorce. On laiffe affez ordinairement aux platines
des fufils de chaffe, la couleur de la trempe
& du recuit.
Pour que le corps de ces platines foit plus
folide & qu’il fe poliffe mieux, l’ouvrier le forge
ordinairement en étoffe ou en fer bien corroyé, &
•recouvert d’une feuille d’acier d’environ o mèt. 0023 ( i lig. ) d’épaiffeur.
P latines des piftolefs de cavalerie, propofées
pour être apliquées aux fufils & aux moufquetons.
Il a été propofé plufieurs fois de fabriquer les .
fufils avec la platine du piftolet de cavalerie ,
en faifant à cet effet quelques modifications in-
difpenfables dans les pièces de ces deux armes.
Voici mes obfervations à-cét égard.
Le vice effenliel des armes à feu portatives eft
de rater trop fou vent, & il eft. probable qu’o.n
aggrâveroit cet inconvénient en diminuant tes
dimenfions de la platine; caria face de batterie
ayant moins d’étendue & la percuffion de la pierre
étant moins forte, il doit en réfulter un feu moins
abondant. On ne peut donc pas efpérer d’obtenir
de bons réfultats, en effayant de fubftituer la platine
des piftolets à celles des fufils , d’autant que
par fuite de celte fubftitution , il faudroit percer
la lumière plus bas qu’à l’ordinaire , fans cela elle
feroit trop au-deffous du fond du baffinet, vu
que les canons des fufils étant plus épais au tonnerre
que n’eft le canon des piftolets , la lumière
fe trouvant ainfi au-deffous de l’axe du canon &
traverfaut une plus grande épaiffeur de fer , le
canal auroit plus de longueur , ce qui augmen-
teroit encore le nombre des ratés, par fuite de la
non-communication du feu de la poudre d’amorce
à la charge.
J’ajouterai que la platine du piftolet n’eft pas
en rapport de folidité avec les pièces du fufil, &
que la légère économie qui en réfulleroit, ainfi
que l’allégement de l’arme , ne me paroiffent pas
des avantages affez grands popr balancer les inconvéniens
que préfente cette innovation.
Platines demi-rondes. Ce font celles dont le
chien & la partie poftérieure du corps font arrondis.
Les platines des armes actuelles font de
cette efpèce. On les appelle ordinairement platines
rondes.
Platines carrées. Ori appelle ainfi des platines
dont le corps & le chien font plats. Les fufils antérieurs
à ceux de 1777 avoient de telles platines.
Platines de fureté, dites àJecret. Ce font des
platines de guerre où de chafle, auxquelles on a
adapté un mécanifrne defliné à empêcher le chien
de partir lorfqu’il eft au repos, ou pour rendre
fon aêlion fans effet. Plufieurs moyens ont été
fucceffivement employés pour ne pas expofer les
perfonnes qui peuvent avoir leurs armes conftam-
ment chargées, & ils ont été en ufage pour les
fufils de chaffe & pour ceux de quelques troupes.
Le plus fimple fut un crochet appelé par les
ouvriers loup ou renard , qu’on adapta au corps
de platine, & qui maintient le chien fur fon repos;
mais, dans l’iifage, le bec du crochet s’émoufie
ou s’égrène, dans ces deux cas il ne fert plus à
rien.; d’autres fois il relient le chien à contretemps,
de manière que quand on veut faire feu,
le crochet retombant dans hTCran du chien, celui-
ci fe trouve arrêté dans fa chute & manque fou
effet*
Ces deux inconvéniens firent naître une autre
idée , plus compliquée à la vérité-, mais bien plus
fure ; on imagina une batterie tournante, mobile
fur ün pivot : la face , ou- pour mieux dire, la
feuille d’acier qui fournit le. feu au, baffinet, I®
retourne dans une pofilion diamétralement oppofée
à fa fituation naturelle ; par ce moyen , fi le chien
part accidentellement, la pierre ne rencontre pas
fa batterie, & conféqueinment l’arme ne fait
point feu.
r Ce.tte batterie préfente, comme on v o it, des
effets bien plus affuvés que le crochet qui confo-
lide le chien fur fon repos ; auffi fut-elle adoptée
dans le temps pour les fufils des gardes-du-corps
du Roi. On s’en fervoit auffi pour les fufils de
voitures : alors on n’a voit pas à craindre les frot-
temens, les fecouffes, en un mot les contre-coups
qui peuvent faire .partir accidentellement les
fufils ordinaires.
Quelqu’ingénieufe que fût cette invention, elle
étoit cependant fujette à plufieurs inconvéniens.
1°. Si l’arme partoit fans que la batterie fût
établie dans fa vraie pofition, la pierre nè rencontrant
pas la face de la batterie, la chute du
chien étoit fi forte qu’il fe caffoit prefque toujours
au collet, & , par cet accident, on fe trou voit
tout-à-coup défarmé.
20. Si l’on tournoit la batterie avec trop de
précipitation, & fi l’on ne faifoit pas attention à
la manière de la remettre en place, les doigts fe-
trouvoient pris entre la pierre 81 la batterie, & on
fe bleffoit.
3°. La malpropreté' qui fe logeoit entre les
petites pièces de ce mécanifrne, en pai’alyfoit
promptement l’effet.
Ces inconvéniens engagèrent quelques artiftes
à faire des batteries brilées à charnières , qui fe
ployoient en avant, fans que la partie inférieure
qui couvre le baffinet laiffât l’amorce à découvert.
Ce moyen , qu’on poürroit croire meilleur , ne
fut pas cependant adopté , foit que celte opération
exigeât trop de temps pour rétablir la batterie
, foit que fa forme rendît fa conftru£lion trop
lourde; la batterie tournante fut préférée malgré
fes défauts.
On a effayé auffi l’ufage d’un crochet en fer ou
en acier, appelé verrou, fixé dans le corps de
platine, derrière le chien, & deltiné à entrer foit
dans là noix entaillée à cet effet, foit dans l’épaif-
feurdu pied du chien, également entaillé pour cet
■ ufage ; mais cette conftruâlon eft difficile , fragile
fur tout pour les petites armes, & d’un lervice peu
fur; car la rouille & la malpropreté qui fe logent
entré les petites pièces de ce mécanifrne en dé-
truifent bientôt l’effet. Ce verrou doit d’ailleurs
s’égrener bientôt, fi l’on ne le fait mouvoir avec
précaution. Néanmoins le verrou s’adapte quelquefois
aux piftolets de poche, comme on le
verra à l’article de cette arme.
M. Regnier, ancien confervateur du Mu fée de
l’artillerie , a imaginé le baffinet à cylindre en
. cuivre , qui fe couvre & fe découvre à volonté ,
lequel'réunit les avantages fui vans : i°. l’amorce
renfermée dans la niche ne peut brûler par l’in-
llarmnation d’une quantité de poudre, parfernée
deffus & deffous le cylindre ; 2°. il p réfer ve l’amorcé
d’humidité ; 3°. il empêche que cette même
amorce ne puiffe être éc-rafee parla batterie, ce
qui peut prévenir les longs feux; car le cylindre
tournant, en faifant fon demi-tour, entraîne &
range ce qui refte dé la manière la plus avan-
tageufe.
Lorfque ce baffinet s’ encraffe, on y remédie
en ôtant la vis qui fixe l’enveloppe au noyau. Il
eft adopté pour les fufils des gardes-du-corps du
Roi. ( Voyez l’article Bassinet de sûreté. )
Platines en cuivre. Pour abréger le travail de
la main - d’oeuvre & l’accélérer, on a effayé à
diverfes époques de faire des platines ayant les
pièces principales en cuivre; mais elles ont toujours
été abandonnées pour les armes portatives,
à caufe de la fragilité & du peu de durée de la
matière. J’ai dépofé au Mufée de l’artillerie une
platine porlugaife , portant le millcfime de j790,
dont le corps , le baffinet & le couvre-plaline font
en cuivre. Cette platine, qui eft dans le genre de
celle anglaife, fe fabrique depuis plufieurs années
entièrement en fer, comme celte dernière.
On lait que la marine fait depuis long-temps
ufage de platines à corps en cuivre, qu’elle adapte
aux pièces d’artillerie. Teflier de Norbec parle de
platines à coffre en cuivre. ( Voyez page 357
fon ouvragé, ayant pour titre : Recherches Jiir
Vartillerie en général, & particulièrement fur celle
delà marine.')
Platines fabriquées par des procédés mécaniques.
Pour fabriquer des platines plus rapidement
que par les procédés ordinaires, on fait dans
quelques mauufaêtures royales d’armes , des platines
à l’imitation de celles dites identiques , mais
fans prétendre à l ’identité parfaite entre toutes
vies mêmes pièces.
Le plalineur forge ces pièces par les moyens
ordinaires ; mais il ne les finit pas au marteau
avec le même foin, excepté cependant le corps
de platine & les trois refforts qui ne s’étampent
pas : le corps de platine, parce que fon fer doit
être parfaitement épuré & doux , pour rélifter au
percement des trous voifins des bords ; & les ref-
forls , parce qu’étant d’acier, ils deviendroient
trop fecs. _
Quand il y a une certaine quantité de pièces
ainfi forgées, on les fait rougir au feu de charbon,
de bois ; enfuite on les place l’une après l’autre
dans une matrice qu’on changé., bien entendu ,.
auffilôt que les pièces d’une même efpèce fout
étampées. Toutes ces matrices faites de fer, &
recouvertes de fortes mifes d’acier (on fait en fer
le corps de ces étampes , parce que fi elles étoient
entièrement en acier, elles feroient trop fragiles),
j & bien trempées, font fucceffivement affujellies
| avec folidité fur l’enclume , où la chute du mou-
j ton donne aux pièces la forme de leur moule- S i ,,