
. Noyer. On re fert quelquefois du noyer, au défaut
de Forme , pour faire des moyeux. On emploie
alors les parties qui approchent le plus de la racine.
Son bois eft liant &. doux ; il ne fe gerce pas ;
il eft d’une longue durée, & ne fe tourmente pas.
Il fert principalement à faire les bois de fiifil.
( Voyez l’article Bois pour a r m e s a feu portatives.
|
Châtaignier. Ce bois eft fujet à fe fendre & à fe
pourrir quand il eft aflis dans la maçonnerie. On
en fait des caiffes d’armes à la manufacture de;
Tulle.
Le cormier, Xalijier; le fauvageon^fonï des'
bois très-durs 8c bon,s à tout ;. leur raiçeté fait
qu’on ne les emploie que pour des roues dentées
des fuféaux de lanternes, des bois de rabots & de1
varlopes.
Sapin. Le rouge eft préférable au blanc.- Peut-
être doit-on aufti quelquefois le préférer au chêne
pour les madriers de plate-forme, comme moins
pelant, moins fujet à fe tourmenter; les leviers
gliflent moins deflus dans les manoeuvres. On s’en
fert pour les madriers & poutrelles de ponts , poulies
mâts, 8cc.
jPin. Son bois eft plus compadle que celui du
fapin, mais il eft rempli de noeuds;,auffi,.quand,
au befoin, on fe fervira de planches de fapin ou de
pin, il faudra rejeter celles dont les"noeuds tra-
verfent l’épaiffeur de façon à pouvoir être cftaffés
dehors. En général., le pin n’eft employé dans
l’artillerie, ainfi que le fapin, qu’à faire des caiffes
d’armes : les planches, pour cet objet, doivent
être dreffées au .cordeau, coupées carrément 8c
fans noeuds aux bords.
Tilleuly aune. Ce,s bois ne fervent, dans l’a raillerie,
qu’aux fufées. de bombes ; on les préfère aux
autres bois ,. parce qu’on les'polit facilement, &
qu’il ne fe trouve jamais de filandres dans le trou
où l’on met la. compofilion; ils ne fe fendent pas
. a liera en t ; & lovfqu’ils font chafl’és dans l’oeil de la
bombe, ils c.èdent & rempliffent les irrégularités
.qui s’y trouvent.. L’aune fert encore* à faire les!
iabots à boulets & à cartouches; le tilleul s’amincit
jufqu’à un quart de fon épaiffeur en fe deffé-
.chant.
Peuplier. Ce bois eft le plus propre & le plus
ordinairement employé aux corps des caiffbns. On
ne doit l’employer que bien fec & fans noeuds.
Bourdaine. Bois qui , jüfqu’à prefent, a paru
donner le meilleur charbon pour fabriquer la
poudre à canon.
Le bourdaine eft un arbriffeau de cinq à û x .
mètres de hauteur, l’écorce brune, le bois blanc ,
quelquefois jaunâtre. Dans les ventes , 8c au befoin,
dans tous les temps, fans attendre ces ventes,
l’adminiftration des poudres avoit l’achat exclufif
de tous les bois de.bourdaine dans les' forêts du
Gouvernement, des communes, des bofpiçes, &
dans celles des particuliers non clofes, attenantes
aux habitations. •. •-
( Voyez l’article Défauts des bois. )
Bois à dreffer. Pièce ordinairement en poirier
fauvage, feryant à dreffer les canons de fiifiis. Il
a O mèt. 379 (14 pouces) de longueur, & forme
un ceintre de o nièt. 6012 (6 points) de flèche.
L’équariiffage du milieu eft de .0 mèt. 044^ ( 2
pouaes);, allant en diminuant jufqu’aux extrémités,
qui l’ont arrondies, & où le bois n’a plus
que O met. 0271 ( 1 pouce) d’épaiflèur.
Bois.à polir. Pour polir intérieurement les. canons
de fufils,on fe fert de bourdaine, de châtaignier
ou de bois blanc ; pour les autres pièces on
le fert de noyer avec de l’émeri.
BOISSEAUX. Ce.font de petits baqnetsen bois
fervant à porter les matières pour fabriquer.la
poudre, dans les mortiers des moulins à pilons.
Ils. doivent pouvoir contenir lés matières nécef-
faires pour la charge d’un mortier, qui eft de dix
kilogrammes.
BOITE. Logement qu’on fait pour la culafîe
ducandi de fu fil, eii l’allé fan t d’une: grandeur déterminée
& proportionnée au calibre.
Boîte à boulet rouge. Boîtes de tôle ou de fer-
blanc propofées pour tirer avec facilité, & fans rif-
que, le canon à boulet rouge; ce mode n’a pas été
adopté, parce qu’il ne met pas à l’abri d’accidens.
Boîtes de roues. Pièces en fer ou en bronze ,
-rondes & é vidées, dont on garnit le vide du moyeu,
& dans lefquelles tournent les fufées de l’effieu; ce
qui rend le frottement plus doux, 8c facilité le
mouvement des roues. , : > i
Boîte à tournevis. Pour remédier aux inconvé-
niens.gvaves.qui'réfulfent de l’emploi d’inftrumens
défectueux, dont les foldats ont j.ufqu’ici faitufage
pour-elialler les goupilles , repoùffer la noix, retirer
les vis , &c. , M. Manceaux a imaginé
une -boîte à tournevis, qui renferme tout ce qui
eft néceffuire pour ces opérations. Cette boîte a le
grand avantage d’être d’un petit volume, de pouvoir
fe placer facilement dans la giberne, de
n’être point fujette à dégrader le fourniment du
foldat, & de réunir toutes les pièces nécefl’aires au
démontage & à l’entretien du fufil, fauf.le monte-
reffort : les pièces peuvent d’ailleurs être reraplaj-
cées ifolément & à peu de frais. Elle coûte 1 fr.
75 cent.; elle renferme les objets fuivans :
i°. Une lamé de tournevis à deux bouts, dont
l’un eft deftiné aux grandes vis, & l’autre aux
petites. ; ;
20. Un chaffe-noix, dont la partie fupérieure
fert à touvnêr la vis du chien.
3°. Un bourre-noix, dont la tige fert à ch aller
les goupilles.
4°. Une fpatule pour mettre, de l’huile aux
articulations delà platine.
5°. Un huilier fermé par un bouchon en fer
garni d’une rondelle en cuir.
6°. Un fourreau en drap contenant, dans la
boîte, le tournevis, le chaffe-noix, le bourre-
noix & la fpatule. -
La boîte porte, à chacune de fes extrémités, un
fond qui pré fente une demi-bagnette en faillie fur
le corps de la hoîté : l’un de-ces fonds eft deftiné à
fervir de marteau pour chaffer les goupilles & rafraîchir
la pierre ; l’autre fert de couvercle à la boî te &
de fond à l’huilier. Au milieu de la boîte eft une virole
deftinée à recevoir la lame du tournevis; la boite
entière fert de manche au tournevis. La boîte eft en
tôle, à l’excepfion du fond qui fert de marteau, qui
eft en acier, ainfi que tous les outils fus-mentionnés. '
BOMBARDE. On appeloit ainfi , autrefois, des
pièces d’av tille rie grofîes 8c courtes, ayant une
embouchure très-large, & qu’on chargeoit avec
un boulet de pierre. Ce mot vient du mot grec
bombos, qui fignifie le bruit que. cette arme fait en
la tirant. Dans l’origine des armes à feu, on nom-
moit bombardesy toutes les machines de jet qui
agiffoient par le moyen de la poudre ; on les
nomma enfuite canons. (Voyez \è mot Artillerie.
)
BOMBARDER une ville. C’eft y jeter une
grande quantité de.bombes pour en détruire les principaux
édifices, 8c forcer la garni fera à capituler
plutôt qu’elle ne féroit faiis cette calamité.
BOMBARDIERS. Ce font des canonniers qui-
chargent 8c pointent, ff!* l’aide de fervans, les
mortiers 8c les obufiers. (Voyez l ’article E xercice
des bouches a feu.?) Il y avoit, autrefois, dés
compagnies de bombardiers par régiment d’artillerie;
Cette, organifation étoit vicieufe , la pratique.
du bombardier n’eft pas affez étendue ni
affez difficile pour y employer exclufivement des-
foldats : cela ne faifoit que compliquer les opé- '
rations 8c morceler les compagnies pour les détache
mens qui ont lieu à la guerre.
BOMBE. C’eft-un globe creux, en fonte de fer,
dans lequel on met une quantité déterminée de
pôudre deftinée à le faire éclater en un nombre de
morceaux capables de produire l’elfe t- qu’on fe:
propofe d’obtenir. Elle eft percée d’un trou tronc-
conique, nommé oeil y dans lequel'on introduit
une fufée remplie de.compofition âlïéz lente pour
‘donner à la bombe le temps d’arriver avant d’éclater.
Elle a deux an fes ou mèntonnets’y placés de
chaque côté de l’oeil, dans lefquelles paiîe un anneau,
en fer forgé pour aider à la placer dans le
mortier; la partie o.ppofée à l’oeil fe nomme culot :.
il eft deftiné à empêcher la bombe, dans fa chute ,
de tomber fur la lulée.
Il paroît que ce fut au fiége de Rhodes, en
1622, que lés bombes furent d’abord employées :
le maréchal delà Force en fit ufage au fiége de la
Mothe, en i634, & tout porte à croire qu’on ne
s’en étoit pas encore fervi en France avant celte
époque, quoiqu’elles y fuflent connues depuis longtemps.'
C’eft donc par erreur que l’on en a attribué
l’invention à un habitant de Vetilo, en « 588 ,
puifqu’on les a employées foixaiite-iix ans auparavant.
On projette les bombes dans des lieux où ne
peuvent le plus fouvent arriver les boulets. Elles
enfoncent les voûtes, 81 préfentent à leur chute
Pefiet d’un petit fourneau de mine : la poudre
qu’elles renferment les brife en éclats qui deviennent
autant de coups meurtriers.
Des circonftances peuvent exiger que la bombe
s’éclatât en un grand nombre de morceaux, comme
quand elles doivent tomber au milieu d’une troupe,
ou, au contraire , qu’elles n’éclatent qu’en fept ou
huit morceaux, pour renverfer des objets qui
.enlouroient le lieu de fa chute, tel que dans uri
édifice : il faut alors varier les charges fuivant
l’effet que ces projectiles doivent produire. '
On vifite les bombes avant de les charger pour
reconnoître fi elles font bien vidées, c’eft-à-dire,
s’il n’y eft pas refté des terres du moulage, fi
I elles font exemptés d’humidité, & c. (Voyez
l’article Réception.) Ces précautions étant prifes,
on les charge en y introduifant la poudre par le
moyen d’un entonnoir, 8c l’on enfonce dans l’oeil
une fufée préparée. (Voyez l’article Fusées a
bombes.)
O11 fait ufage en France de bombes de 12 pouces
(le mortier pour ces bombes étant fupprimé, on
confomme feulement celles que l ’on a ) , de 10
pouces 8c de 8 pouces.
La bombe de 12 pouces a o mèt, 32 ( 11 pouces
io l ig : ) de diamètre, 8c pèfe 71 à 70 kilo g.
( 145 à io o liv .) ; celle de 10 pouces a o mèt. 26
(9 pouces 11 lign.) de diamètre, 8c pèfe 48 A
1 5o kilog. (98 à 102. l iv .) ; celle de 8 pouces a
o mèt. 22 (8 pouces 1 lign. .6 points) de diamètre,
1 8c pèfe 21 à 22 kilog. (42 à 44 liv.}
Les dimenfions de la première de ces bombes
' font : diamètre extérieur de la lumière, o met.
j 00.6 ( 1 pouc, 4 lign.); diamètre extérieur o mèt.
004 ( 1 pouc. 5 lig. ),; épaiffeur aux parois o mèt.
041 ( I pou-c. 6 lig.) ; épaiffeur au culot O mèt.
089 (2 pouc. 2 lig..)- Celles de;la deuxième font :
i diamètre extérieur de la lumière, -.0 mèt. o3G
! ( 1 pouc. 4 lig*) j de diamètre intérieur, o mèi.
; o34 ( i.pouc.. 3 lig. ).; épaiffeur aux parois o me,! .
041 ( 1 pouc. 6 lig?); épaiffeur au culot o mèr.
o5q (2 pouc., 2 lig.) • Celles de la • t roi fié mç ..font :
diamètre extérieur de la lumière, o mèt. . .027
( 1 pouc. ) ; diamètre intérieur 0 mèt .’02 j) (1 1 lig;-).;