
•dées d’un trop grand nombre de filets ,* cè qui
n’arrive pas dans une bonne fabrication. )
Le -mecanifme de la platine de 1777 exige
que le foldat mette affez fréquemment de l’huue
fraîche aux articulations des pièces; celte opération
eft auffi néceffaire à la platine anglaife; mais
fi elle étoit négligée, les inconvénients feroient
biens moins graves.
La platine anglaife feroit très-facile à démonter
& îemonter fi 1 ajuftage de la bride , ou contre-
corps de platine, n’offroit des difficultés.
Cette platine ne pèfe, étant finie, que o kil.
^97 ( i3 onc. ); celle françaife , également finie,
pefe O kil. 55i ( 1 liv. 2 onc. 6 g r.) environ. '
La platine anglaife a une roulette adaptée au
levier, faifant reffort de batterie, & elle eft à
chaînette ; ce qui procure des mouvemens plus
lians , plus doux , & diminue les frottemens; mais
cette conftruôhon eft fragile pour une arme de
guerre, & préfente des difficultés dans les réparations.
Le chien 8c la noix ne forment qu’une feule
- pièce difficile à fabriquer 3 le chien eft d’ailleurs
moins folide au collet que celui du modèle de 1777.
La noix eft creufée dans fon épaiffeur pour
le mouvement de la chaînette 3 la bouterolle 8c
■ le rempart font également creufés pour recevoir
le levier à roulette 3 ce qui contribue à augmenter
le prix de la platine anglaife.
Le baifinet eft en fer., forgé de la même pièce
que le corps de la platine : on eft généralement
d’avis que le baffinet en cuivre du modèle de
1777 eft préférable, parce qu’il s’oxide moins
par l'inflammation de la poudre, 8c que fa conl-
tru&ion .eft plus facile.
Quoique la platine anglaife paroiffe beaucoup
plus fimple que .celle de 1777, elle a pourtant le
même nombre de pièces, à caufe des goupilles, de
la chaînette, de la roulette, du crochet à baf-
•cule , 8c du levier fervant de reffort.
La bride de la platine anglaife recouvrant
toutes les pièces intérieures, la mife en bois de
-celte platine n’exi^e pas que le fût foit entaillé
pour loger la tête des vis, les refforts, 8cc., ce
qui eft plus folide 8c moins coûteux qu’au modèle
de 1777. Mais cette platine étant en place , laifl'e,
par fa conftruêlion, des paffages par lefquels l’eau
8c la pouffière peuvent pénétrer dans l’intérieur,
rouiller les pièces 8c en gêner le mouvement.
La platine anglaife fe fixe fur le bois par une
grande vis, qui paffe dans le trou taraudé du
pivot du chien, 8c par un crochet qui eft maintenu
par une vis fixée dans le bois. Ce moyen paroi
t préfenter moins d’inconvéniens que celui des
deux grandes vis qui traverfent le corps de la
platine de 1777» mais il eft moins fimple.
Tout confidéré, la platine du fufil français eft
plus folide, plus facile à fabriquer, 8c coûte un
tiers de moins que ne coûteroit celle du fufil
.anglais.
6°. La fous-garde , de la forme à peu près de
celle de notre modèle de 1763, eft retenue en
place par une vis à bois 8c deux pivots, dans chacun
defquels paffe une goupille. L’écuffon avec la
détente ne forment qu’un même fyftème, comme
au nouveau modèle du fufil français , qui eft le
modèle de 1816.
Il réfulte de toutes, ces confidérations que le
fufil anglais dont il s’agit, eft en effet inférieur au
fufil français , modèle de 1777 corrigé.
Le fufil anglais, nouveau modèle, pèfe, étant
garni de la baïonnette , 5 kil. 14 ( 10 liv. 8 onc.).
Le canon a 1 mèt. 56 (3 pieds 3 pouc. ) de longueur,
8c fon calibre eft de O mèt. 0186 (8 liV
3 points). '• • ?; ' '
Le fufil de la même nation, ancien modèle
pèfe 5 kil. 17 ( 10 liv. 9 onc.) avec fa baïonnette.
Le canon a 1 met. (3 pieds 1 pouc. ) de longueur,
8c fon calibre eft de O mèt. 0188 ( 81ig. 4 points)3
garnitures en cuivre, comme au nouveau modèle j
platine ronde dans le genre de celles des fufils
de chaffe 3 baguette à tête de clou 3 monture
plus droite qu’au fufil français 3 baïonnette à fente
fans virole.
Nota. Le prix du fufil anglais eft , comme on l’a
vu à l’article Duree des armes portatives , de
deux guinées , ou 52 fr. 5o cent.
Fusil de chaffe à filex. Il y a des fufils de
^chaffe Amples 8c doubles , ou à deux coups. Les ,
fufils fimples n’ont qu’un canon 8c une platine
montés fur un fut. Les fufils doubles font com-
pofés de deux canons affemblés, au moyen de
plates-bandes, de deux platines, dont l’une fe
place à droite 8c l’autre à gauche , 8c de deux
détentes, le tout monté, comme aux fufils fimples,
fur un bois. Il n’y a dans ces deux efpèces de
fufils qu’une baguette, une fous-garde, une plaque
de couche 8c une queue, ou pièce de culaffe. Les
porte - baguettes , les battans 8c les tiroirs font
également communs à ces deux armes.
Les canons font d’un plus petit calibre que ceux
des fufils de guerre.
La longueur des canons eft ordinairement de
o mèt. 8121 ( 3o pouc.); mais on en fait de
O mèt. 7580 8c o mèt. 8662 (28 8c 32 pouc.); ’
leur portée étant à peu près égale. Le calibre eft
communément de o mèt. o i5i (6 lig. 8 points),
pour recevoir la balle de 26 à la livre. On charge
les canons de 4 gram. 456 (84 grains ) de poudre,
foit que l’on tire à balle, fort pour tirer avec
du plomb en grains, dont le poids eft ordinairement
le même que celui d’une balle de calibre.
Un fufil double pèfe environ 2 kil. 447b ( 5 liv.);
ce poids eft néceffaire pour que l’arme ne repouffe
pas trop, qu’elle foit moins tourmentée par l’ex-
plofion de la poudre, 8c quelle ait de la- jufteffe
dans le tir. Ces fufils fe portent en bandoulière,
au
au moyen de deux battans analogues., à ceux des
fufils des troupes, dont l’un eft fixé au fécond
porte-bague lie , 8c l’autre vers’ l’extrémité inférieure
de la cvofîè. Des cordons en foie tiennent
ordinairement lieu de bandoulière.
La monture étoit faite autrefois avec du, poirier,
du cerifier, du menfier 8c de l’érable 3 mais
èii'général on adopte maintenant, pour cetulage,
le noyer, qui eft un bois peu fragile lorfqu’il eft
dé fil, bien veiné, d’un grain très-fin, 8c qui fe
polît mieux que les autres. '
La couche des fufils de chaffe eft plus eburbe
que celle des fufils de guerre", afin qu’ils foient.
mieux en joue, 8c le bois, au lieu d’être cintré eu
deffousde la poignée j .comme aux fufils dé guerre,
a au contraire un renflement convexe eu cet endroit,
ce que l’on appelle monture én gigue.
Fusil à dez. C’eft celui dont le canon étoit à
dez, (Voyez le mot Dez. )
Fusil des élèves des écoles militaires. Modèle
de 1816. Canon tordu, long de 1 mèt. 001
(37 poire.); calibre de Q mèt. ox5 (6 lig. ^points);
épaiffeur au tonnerre, o mèt. 028 (12 lig. 6 points);
platine du piftolët de cavalerie , modèle de
l’an XIII ; garniture eu cuivre 3 lous-garde comme
au modèle de 1763, la pièce' de détente étant à
ailettes; longueur de l’arme , non comprife celle
de la baïonnette, I mèt. 29 (.4 pieds); longueur
3e la lame de la baïonneite, 0'mèt. 32 ( 1 pied);
poids total, 2 kil. p3 (6 lîv. )3 poids de la baïon-'
netté, o kil. 16 (5 onc. 4 gros); prix total, 41
francs 39 centimes.
Fusil de Monfalembert. Ce fufil eft très-ingénieux
3 en voici la defeription :
Le canon eft forgé comme un canon ordinaire 3
mais il eft plus renforcé au tonnerre , 8c là partie
que, dans les autres fufils, on appelle queue de
culajje y eft forgée avec le canon : elle a d’ailleurs
la même defti nation. Le canon eft foré de
façon que les cercles élémentaires de la partie de
lame , deftinée à recevoir la charge, ont un
plus grand diamètre que le furplus de l’intérieur
du tube. - ^ ;
, Le tonnerre eft traverfé de part en part 8c
verticalement, pour recevoir un prifme qua-
^.taQKl^a’re 1 dont la bafe fupérieure a une cavité
circulaire coïncidente avec celle de l’ame, 8c celle
inférieure a la forme du deffous du canon. Ce
prifuae, ou c la p e t a une rainure longitudinale
oans laquelle entre une efpèce de menlonnet à
)a|cide, fixé au-deffous du bois , du côté de la
Patine, 8c qui eft deftihé à empêcher le clapet
de fortir entièrement de fon encaftrement, foit en
delius| foit "en deffous : en forte que, pour le
‘UiTer tomber, il faut faire fortir le menlonnet
de U rainurelaquelle eft pratiquée du côté de
a ^üus-garde. (Ou fuppofe là pièce en place’. )
■ Artillerie.
On Peut que .le bois eft percé fui vant .la direction
de l’orifice.
Le canon eft taraudé comme à l’ordinaire , pour
recevoir une fauffe cuiaffè , dont le bouton fait
vis de preffion contre le clapet, 8c dont la partie
extérieure , ayant la forme d’un parallélipipôde ,
eft percée verlicalenient d’nn trou écroui.
La fous-garde a la forme de celle des fufils de
chaffe , 8c elle eft à peu. près difpofée de même 3
mais le noeud antérieur du pontet a un prolongement
cylindrique 8c taraudé , pour entrer dans le
trou du parallélipipède-, où il refte fixé. La partie
poftérieure de ce pontet eft brifée 8c ajuftée avec
la feuille du derrière, de manière à être mobile i
en forte que le pontet de la fous-garde fait l’effet
d’une manivelle, au moyeu de laquelle on ferre
ou defferre,'à volonté, le clapet dans fon encaftre-
ment : on le ferre en tournant un peu le pontet
de deffus en deffoùs; c’eft le contraire pour le
defferrer..
Toute l’aôlion de la platine fe fait fur le derrière
du corps , qui porte donc les deux refforts
intérieurs , la noix , fa bride 8c la gâchette. Cet
arrangement des pièces eft précilément celui qui’
a lieu au fufil tournant. L’épaifl’eur du canon au
tonnerre 8c fon mécanifme en cet endroit, nécel-
fîtent cette difpofition de la platine, tant pour
fon ajuftage que pour diminuer le moins pof-ïible'
le bois , déjà trop affoibli par le trou du clapet ,
par celui du noeud poftérieur du pontet, 8cc.
Lorfqu’on veut charger le fufil , 011 fait def-
cendrele clapet 8c on place la charge,comme aux
autres armes de cette efpècé. On fait enfuite remonter
le clapet, en le pouffant avec le doigt, 8c
on lè ferre par le mouvement dont on a parlé plus
haut. Le clapet forme le point.d’appui de la charge
au fond duoianon.
Fusil de munition. C’eft celui dont on arme
l’infanterie 3 il y,en a trois efpèces , qui font des
modèles de 1816, fa voir : d’infanterie de ligne,
de voltigeur 8c d’artillerie. La longueur du canon
du fufil d’infanterie eft de 1 mèt. 136 (42 pouces) 3
fon. calibre eft, de o mèt. 0175 (7 lig. 9 points ) 3 la'
longueur totale de Farine eft de 1 mèt. 528 ( 56,
pouces 6 lig. ), non compris la baïonnette, qui a
o mèt. 41 ( i 5 pouces) de lame; les garnitures
î font en fer. Le poids total de l’arme eft d’environ
I 4 kil. 649 (9 hv. 8 onces), 8c fon prix le plus élevé
| de 36 fr. Ce prix 8c celui des autres fufils, du mouf-
queton 8c des piftolets de cavalerie, font ceux alloués
à la manufaôlure royale de Saint-Etienne.
( Voyez y pour la portée du fufil d’infanterie, l’article
T ir des armes a peu. )
On reproche au fufil, modèle de 1777 corrigé
d’être trop pelant fur le devant, 8c d’être trop léger
à l’arrière ou croffe ; de forte que, quand le
1 foldat tient l’arme à la pofition de joue, le centre
de gravité eft trop éloigné de fon corps, 8c7 s’il
1 eft foible , le poids peut faire tirer trop bas. Pour
T