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O b u s , p rojedile creux différant de la bombe j
en ce qu’il eft fans anfes, fans culot, & ordinairement
d’un calibre plus petit. L'es obus ont moins
de portée que les boulets pleins du même calibre,
mais ils en ont davantage que ceux du calibre
immédiatement inférieur. On a propofé beaucoup
de moyens pour augmenter l’enet des projectiles
creux, tels que des balles, de petites grenades
enfermées dans les obus, des comparlimens intérieurs
plus ou moins compliqués & diveïfement
chargés, des rainures ménagées dans les.parois
pour faciliter l’explofion , &c. 5 mais aucun cfe ces
moyens n’a plus-de puiffance qu’un obus ordinaire
convenablement chargé; L’obus de 8 pouces a o
met. 220 ( 8 pouc. 1 lig, 6 points ) de diamètre, &
pèfe 20 kil. 56 à 21 lui. 54 ( 42 à 44 liv. ); celui
de 6 pouces a o niéf. 162 (6 pouc.), & pèfe 10
kil. 76 à 1 i.kil. 7,5 ( 22 à 24 liv. ).; celui de 5 pouces
7 lig. 2 points a o met. 1483 (5 pouc. 5 lig.
9 points), & pèfe 6 kil. 3 6 à 6 kil. 85 ( i 3 à 14
oe m ■
Les dimenfions du premier de ces obus font :
diamètre extérieur de la lumière, o met. 027
( 1 pouc.); diamètre intérieur, omet. 025 ( i l lig. );
épaififeur aux parois, o mèt. 02$ ( 11 lig.). Celles.
du deuxième font : diamètre extérieur de la
lumière, o mèt. 6à5 ( 11 lig. ); diamètre intérieur,
o mèt. 0245( i0 lig. 9 points); épaiffeur aux parois,
0 mèt. 025 ( 1 1 lig;). Celles du troifième font :
■ diamètre extérieur, O1 mèt. 0226 ( 10 lig. ); diamè-:
tre intérieur, o mèt. 0203 (9 lig. ) ; épaiffeur aux
parois, O mèt. 169 (7 lig. 6 points).
L’obus de 8 pouces contient 1 kil> 9886 (.4 liv.
1 onc. ) de poudre; celui de 6 pouces en contient
© kil. 6730: ( 1 liv. 6 onc..), & celui de 24 en contient
o kil. 52 ( 17 onc. )'. On. charge le premier
de b.kiL 4896 à o kil. 6118 (16 à 20 onc. ); Infécond
de 0 kü.. 36y 1 à o kil. 489b (12 à 16 onc.,.) ;
ïetroifièiüe de. o kil. 0069 à o kil. 52 (10 a 17
onc.). La plus foible de chaque, chargé èft fuf-
fifante pour faire éclater rébus.
On met des matières inflammables dans les
obus, quand on fe propofé d’incendier.. (Ployez
le mot Bombe. )
Les.fufées des obus étant Sujettes:, à Sortir de
la lumière dans le tir, on a propofé, pour remédier
à cet inconvénient grave, de les faire en- métal,
& de tarauder, le deffous du calice , ainli. que la
lumière des obus. On a aufïi propofé, comme cela
fe pratique déjà en Angleterre, de tarauder feulement
la lumière de ces projectiles & d’enfoncer
les fufées de bois en les viffant dedans..
On fait en. ce moment des expériences fur cet
fibjet..
Obus à la fpartelle. Obus anglais qu’on charge
de poudre & de balles. Ils ont intérieurement & buvant
l’oeil, un rebord qui retient ces balles,
Lorfque l’obus éclate, les balles s’éparpillent de
toutes parts & bleffent les hommes qui font dans
leur direction, mais ces bleffares font ordinairement
jégères.
Obus-tête- de-mort. Ce font des, obus percés de
plufieurs trous par lefquels ces projectiles vomil-
Sent des matières d’artifices enflammées, principalement
dé la roche à -feu. Ces obus font en
ufage enPruffe.
OBUSIER. C ’eft. une efpèce de mortier; plus
long que les autres;, que l’on monte fur un affût
de campagne reffemblant à ceux de bataille,
avec cette différence:, que.la femelle èft mobile,
pour que, fêtant, on puiffe pointer a 45 degrés.
Il a fes tourillons placés à peu près comme le
canon, c’eft-à-dire , un peu aur deffùs de fon
centre, de gravité tandis que. le mortier les a
placés à l’extrémité de' fa culaffe. Les Hollandais
Iparoiffent avoir les premiers fait ufage de l’obufier
qu’ils appellent haubitz. On en prit à la bataille-
de Nerwinde en 1693. Le premier obufièr fondu
en France l’a été à Douay en 1749,-
II y a deux fortes d’qhufiers, celui de 8 pouces
3 lignes., & celui de 6 pouces 1 ligne 6 points :
leur chambre eft cylindrique. Les-obus onto met.
0045 (2.lig. ) de. moins de diamètre pour le vent.
On pointe les obufiers à 6 , 10 & i 5 degrés,
pour avoir des ricochets à 3o & 4b degrés, les
obus ne ricochent plus..
En campagneon emploie de préférence l’dbufîer
de 6 pouces ; que l’on charge avec o kil. 5a
(-17 onc. ) de poudre pour projeter' l’obus, &
O’kil. 67 ( 22 onc. ) pouv tirer à cartouche.
Les obufiers de 8 pouces fervent pour les fiéges;
ceux de 6; pouces font fort utiles dans la guerre de
.campagne, quand on- leur fait prendre des pofi-
tions avantageufes. Les obus font l ’effet du cauoa:
fur la première ligne, & celui de la' bômbe fur
la fécondé. On * s’en- fert a'uffi pour fommer un
■ château, une redoute, & pour mettre le feu à des
magafins.. Dans les fié'ges, l’ôbufier fe tiré à-ricochet
fur ies directions des chemins couverts..
La chambre de l’obus de 6 pouces & celle de
l’obufier de 8 pouces ont les mêmes dimenfions, &
peuvent au befoin contenir O-kil. 8566 ( 28 onc.)
de poudre ; mais l’a me de l’obufier de 8 pouces
a o mèt.. 1737 (6 pouces 5Jignes ). de profondeur
de plus que l’am,e de l’obufier de 6 pouces.
L’obufier de 8 pouces , à 45 degrés, porte l ’obus
jufqu’à 3u 8 wèt. 4.2 (.1600 toifes), & l’qbufier
de 6 pouces à 2249 mèt. 75 ( irgu; toi.fes). Ce
dernier, pointé à 6 degrés d’élévatipn, porte l’obus
du premier bond à 779 mèt. 61 (400 toifes), & du
dernier à environ 1109 mèt. 42 (600 toifes ). Sa
portée fous cet angle eft d’environ 2338 mèt. 81
(1200 toifès). , \ . , • -4'*
On peut tirer les obufiers de 6 pouces avec des
cartouches à balles, qui font un affez bon effet
à 389 met. 81 ( 200 toifes). ( Voyez l’article
Ca r t o u c h e s a b a l l e s . )
L’obufier de 8 pouces pèfe 536 kil. 498 ( I09^
liv.), & l’obuûçr de 6 pouces 3 18 kil. 178 ( 65o
livres) environ.
Ona aufli un. obufier de. 4 pouces 7 lig. 2 points,
dit de 24, dont Famé a cinq calibres de longueur,
pour lequel il ne faut que deux çaiffons en campagne
, au lieu de trois par obufier. On enfabote
fon obus & on l’enfonce avec un écouvillon façonné
convenablement. Il pèfe 293 kil. 70 (600 liv. ).
On reproche à l’obufier de 8 pouces d’être de peu
d’utilité, à celui de 6 pouces d’être fans juftefi’e
& de n’avoir pas affez de portée, à celui de 24 de
fe dévier dans le tir & d’être de peu d’effet pour
l’attaque & la défenfe des places.
Les obufiérs jouant un rôle important dans;
les guerres aCtuell.es, on fait en ce moment de;
grandes.expériences pour déterminer les calibres ,
les forces & les dimenfions de deux efpèces
d’obufiers qu’il .convient d’admettre pour les batteries
de l'artillerie légère & pour les batteries de
pofition, l’attaque & la défenfe des places, ...
Les parties qui compofent un obufier d.e,8 pouc.
font : la volée,le renfort., le pourtour de la chambre,
le cul-de-lampe & le bouton, la culaffe, les
tourillons & leurs embafes, les anfes., le grain de
lumière, la lumière, le canal d’amorce , l’ame , la.
chambre. Les moulures font : la gorge de la
bouche, le liftel fupérieur de la plate-bande de la
volée, la plate-bande de la volée, le liftel inférieur
de la plate-bande de la volée, la gorge de
la volée, le liftel de la volée , la doucine du ven-
fort, le liftel fupérieur du renfort, le liftel inférieur
du renfort, la doucine du tour de la chambre,
le liftel du tour de- la chambre, la gorge de la
culaffe, le liftel de la culaffe , le tore de la ;
culaffe, la plate-bande ou plinthe de la culaffe,
le liftel du cul-de-lampe.
Les parties qui compofent les obufiers de 6 pouces
& de 24 font les mêmes que celles de l’obufier
de 8 pouces , mais les moulures diffèrent : celles
de l’obufier de 6 pouces font : la gorge, le liftel
fupérieur de la plate-bande de la volée, la plate-
bande de la volée, le liftel inférieur de la plate-
bande de la volée, la gorge fupérieure de la volée,
la gorge inférieure de la volée , le liftel du renfort
dè la volée, le tore du renfort de la volée, le
liftel inférieur du renfort, la gorge inférieure
du renfort, la gorge de la culaffe, le liftel de la
culaffe, le tore de la culaffe, la plate-bande ou
plinthe de là culaffe, ,1e liftçl du cul-de-lampe
ou du bouton. Les moulures de l ’obufierde 24 font r
la plate-bande delà volée,,. la gorge fupérieure
delà vol éela gorge inférieure, de la volée, 3a
•gorge, inferieure du..renfort , la gorge, de la
culaffe, la plate-bande ou plinthe de la culaffe.
On a fabriqué des çanons-^obufiers pour tirer fur
des points éloignés. Leurs portées étoienl de 4872
mèi.. 5o à 5847 6 10 ( 25po à 3ooo toifes ) ,
mais il ne peut y avoir de certitude de. tir à de
telles diftances. [V.qyçz dans l’Àide-mémoire, pag,
529 delà 5e. édition , la description du canon-obu-
fier imaginé par M.,le lieutenant- général Ruty,
& celle d’une femblable bouche à feu de M. Le colonel
Yill Untroys. )
OEIL. C’eft en général, dans une pièce de for ,
un trou qui n’eft pas taraudé. Le trou-qui reçoit le
manche de la haché, de la pioche , &C;, s’appelle
oeil.
OEil d’un projectile ci;e,ux. C’eft l’ouverture par
laquelle on charge ce projectile en y introduifant,
par le moyen d’un entonnoir, la poudre néceffaire
pour le faire éclater. Quand les projectiles font
chargés, on bouche l’oeil en y faifant entrer de
Force un fufée qui fert en même temps à y m.ettre
le feu. ■ ( T^oypz l’article F ü3Ées a bombes , a obus
et a grenades. )
O.n rebute avec foin les projeCtiles creux qui
ont des foufïlures autour de l’oeil ; mais fi l ’on
étoit forcé d’en employer qui fuffent affeCtés de ce
vice-, il faudroit garnir les cavités en cire ou en
maftic, afin de prêter ver la charge de cesprojecli-
les du feu de la fufée.& de fon étoupille.
L’oeil d’un projectile fe nomme quelquefois
lumière. {Voyez le mot B o m b e . )
OLLE. On donnoit quelquefois .ce nom aux
, grenades & aux pots à feu..
ONAGRE* Nom que l’on donnoi t à la catapulte,
principalement lorfqu’elle étoit de foibles dimen-
.fions.
ORDONS. Affemhlages, dans lefquels les marteaux
de forge fe meuvent.
ORDRE DE SERVICE DU CORPS R O Y A L DE l ’ a R T IL -
l e r i e d a n s l e s ;p l â g e s . Cet objet a été déterminé
par un 'réglement du Ier. avril. 1792 , qu’on croit
Revoir donnerici, en. mettant à la fin des articles ,
entre parenthèses, les principaux ckangemens qui
:.o,nt eu lieu depuis;.
Art. Ier. Les fept régi meus d’artillerie prendront
entr’eux le rang de leur numéro, & le conserveront,
quelle que foit l’ancienneté de leur colonel.
(Le nombre des régimens d’artillerie a été
porté , par ordonnance du 3i août 18i 5 , à douze,
dont huit à pied & quatre à cheval, qui confer-
i vent entr’eux le rang que leur affigne leur n u -