
confiai j fur la propofilion du miniftre de la guerre
& fur la présentation des 'généraux d artillerie
chargés de l’organifation.
Art, 45. Les généraux d’artillerie choifiront les
fous-officiers & foldats du train, & achèveront
Vorganifation.
Art. 44- Les fous-officiers reftans recevront
leur congé, & les foldats feront incorporés .dans
les armes pour lefquelles ils feront les plus
propres-.
Art. 45. L’arrêté du 29 germinal an 9 recevra
fou exécution dans tout ce qui n’eft pas contraire
au piéfent arrêté.
. T rain de bateaux. C’ell une fuite de bateaux
attachés l’un derrière l’autre.
TRAINEAU ordinaire. C’eft une efpèce de
voiture pour tranfporter des fardeaux ou munitions
d’un lieu à un autre. On en fait ufage dans
les lièges, pour conduire, par des chemins couverts
ou étroits, des canons & autres objets d artillerie.
Les parties en bois qui le compofent
font : deux côtés & cinq épars. ..
Les parties en 1er font : deux boulons d affem—
blage & quatre crochets d’attelage.
T raîneau dans les fonderies. Il fert a conduire
les moules des bouches à feu à la folle d’un fourneau.
Il eft à roulettes.
T raîneau de montagne. Il fert à tranfporter
les p ièces de canon dans les m ontagn es, lorfque les
'ch em in s font impraticables pour les voitures.
Les parties en bois font : deux côtés & trois
entretoifes.
Les parties en fer font t quatre crochets de
retraite & d’attelage , trois boulons d’affemblage ,
deux rofettes, trois écrous, quatre clous rivés,
deux bandes de renfort, quatre brides, quatre
chevilles à tête plate, huit plaqnes carrées de chevilles
à tête plate, deux fus-bandes, quatre clavettes
de fus-bandes & feize clous d’applicage.
T raîneau de po te rne . Il fe r t à monter les rampes
étroites des fortifications. 11 eft à rouleau.
Les parties en bois font ; deux côtés, trois entretoifes
& déux rouleaux.
Les parties en fer font : quatre crochets de
retraite & d’attelage, trois boulons d’afiemblage ,
deux rofèües, trois écrous, quatre chevilles à. tête
plate , quatre rofettes d'idem y quatre écrous
d'idem y deux fus-bandes, quatre clavettes d'idem
& leurs chaînettes, quatre étriers de rouleaux ,
huit boulons d’ûfcm, huit rofettes & huit écrous
d’idem j huit frettes de rouleaux & quatre viroles
ffidem.
TRAINEMENT du boulet. C’eft la trace que
Je boulet laiffe fur la paroi inférieure de Famé
d’une pièce de canon,, lorfqu’aprçs un battement.
l'a&ion du fluide élaftique delà poudre l’empêchant
dé fe relever, le force par fon frottement à fil-
lonnér l’ame.
TRAIT. C’eft une forte de (lèche qui fe lançoit
.avec l’arbalète ou la balifte , 8c dont par confé-
quent les dimenfions varioient comme celle de la
machine quifervoit à le lancer. Il étoit ordinairement
armé d’un fer eh pointe aiguë 8c alongée.
On appelle arme de trait ou de j e t , toute arme
offenfive qui fe lance avec la main ou par un autre
moyen.
T rait à canon. C’eft un cordage à boucle dont
la longueur eft ordinairement de 2 mèt. 5587
(8 pieds) , mais qu’on peut ralonger ou raccourcir
à volonté, en augmentant oit en diminuant la
boucle. Il fert pour b rôle r les canons fur leurs
chariots &. pour l’attelage de toutes les grolles
I voitures.
T rait de foret. On nomme àinfi une marque
faite par un foret dans l’intérieur d’un canon de
fufil, &^u’on ne peut quelquefois atteindre fans
donner a ce canon le calibre de rébut. Les traits
de foret trop marqués font rebuter les canons
affeètés de ce vice. *
T rait de manoeuvre. C’eft un cordage dont on
fait ufage dans les manoeuvres de chèvre, pour
lever avecune poulie double ou (impie, une pièce
de canon par les deux anfesj pour fixer des poulies
à la tête de la chèvre, lorfqu’on l’équipe à
plus de quatre brins, & pour arrêter le câble au
fécond épars lorfqu’il fe trouve roulé trop près
des extrémités du treuil. Ils fert également’à brê-
1er les fardeaux dans les autres manoeuvres. Il a
une boucle de o mèt. io83 (4 pouc. ) à l’une de
fes extrémités.
T rait de payfan. C’eft un cordage qui fert
pour brêler les petits fardeaux & pour l’attelage
des voitures légères. Il porte , comme,le trait à
canon, une bouclé au moyeu de laquelle on peut
le raccourcir ou l’alonger à volonté.
TRAJECTOIRE. C’eft, en général, la ligne
décrite par un projeôhle : Newton paroi t avoir
été le premier qui ait fait ufage de ce terme.
Quelle eft la route que luit dans les airs un
corps pefant quia reçu, d’une force extérieure, une
imprelïion mftantanée , déterminée en grandeur
& en direôlion ? Telle eft la queftion de mécanique
dont la foluiion eft la bafe principale de l’art ou
foience pratique du tir des projectiles.
Les Anciens, qui avoient aulli leurs armes de
jet, telles que baliftes , catapultes, &c., eurent be-
foiu de s’occuper de la queftion, & ils le firent fans
doute : mais il ne nous refte aucune trace remarquable
de leurs recherches à cet égard. Pour rencontrer
quelques points fixes auxquels on puifie
rattacher le fil de l’hiftoire de cet important problème,
il faut dèfcendre jufqu’après l’invention
de l’agent principal de la baKftique moderne :
on trouve en effet dès-lors quelques époques où
le problème dont il s’agit, difficile de fa nature,
arrête.plus particulièrement l’attention des favans ,
change de face & fern b le céder à l’application de
nouvelles méthodes ou de nouvelles découvertes :
quelques détails hift(Triques à ce fujet ne feront
point déplacés dans un DiClionnaire raifonné d’artillerie.
Première époque de l’ hijloire du problème ba-
lißique. Le premier ouvrage où la queftion de
la trajedoire des projè&ijes foit traitée ,
eft celui que Tartaglia publia en 1537 , fous le .
titre de ScieAcia nuova (Venife). Les lois du
mouvement compofé & celles de la chute des graves
n’é toiemt pas encore affez connues dans ce tèmps-
là, pour que Tartaglia , qui d’ailleurs s’eft acquis
dans les (ciences mal hërriatiques une jufte célébrité
,' pût affigner aux projectiles leur vraie trajectoire.
11 la repréfente , comme on Ta fait encore
Ion g-temps après lui, par deux droites & une
courbe intermédiaire : la première droite eft le
prolongement dè l’axe de* l<i bouche à feu , la
fécondé eft une verticale, & la courbe de raccordement
eft un arc de cercle touché par les deux
droites;
Mais Tartaglia, trop éclairé pour croire que ce
fyftème-Létérogène fût la vraie trajeôloire, a bien
foin d’avertir que la traje£lôire de la nature eft
courbe dans toutes fes parties , même les plus
petites, 8c qu’il ne donne le fyftème dont il s’agit
que pour fixer les idées & aider à réfoudre le problème
des portées , le feul qu’on ofât fe propoler
alors. Comme la portée eft nulle, non-feulement
dans le tir vertical, mais, aulli dans le tir ex.aôte-
ment horizontal, Tartaglia conclut avec raifon
qu’il y a un tir incliné entre l’horizon & le zénitji
qui donne une portée maximum.
Cette inclinaifon remarquable eft fixée par lui
à la fixième divifion de fou équerre, inftrument
qu’il avoit inventé pour pointer les bouches à feu ;
ce qui revient, d’après l’ancienne divifion du
cercle , à l’angle de 45 deg. Mais les raifonnemens
d’après lefquels celte détermination eft établie,
font.loin d’avoir la rigueur géométrique, comme
l’auteur le confefîe lui-même avec beaucoup de
candeur. Au furplus, on ne trouve pas dans cet
ouvrage une règle que Tartaglia avoit annoncée
ailleurs , pour calculer les portées d’apres un
coup d’épreuve, foit qu’il ne lui ait pas été permi's
de la publier, comme il le dit quelque part, foit ]
que le refpeôl pour le public ait empêché la mife
au jour de cette règle, jugée encore trop défec-
tueufe.
Dix ans après parût XArtillerie géométrique>
de Rivius (Nuremberg, 1647 5 Pèft 2e. bv. d’un
traité , en allemand . , d’archite&ure militaire).*
A r t i l l e r i e .
Sous ce titre ambitieux , l’auteur traite les mêmes
queftions que Tartaglia,. en confoflauf toutefois
dans fa préface , qu’il a profité de la lecture des
ouvragés de celui-ci & de beaucoup d’autres au-
. feurs : mais ce qu’il ne dit pas & ce qu’on 11’a
reconnu que long-temps après, c’eft que fon
travail n’eft qu’une tradu&on allemande de la
Sciencia nuova & de quelques parties des Que-
Jeti ed inventi de Tartaglia. .
Une bonne règle pour calculer d’avance les
portées, ne pou voit être alors que le résultat d’expériences
uombreufes & bien faites. On reconnoît
avec plaifir que cette idée dirigea Collado, ingénieur
efpagnol, dans la Pratique manuelle d’artillerie
(Venife, i 586), & l’Anglais William Bourn,
dans fon Art de tirer la grojje artillerie ( Londres ,
1587). Ondoitrernarquerparmi l.es expériences de
Collado, celle qu’ilfit avec un fauconneau de I kil.
4680 (3 liv. déballés) 5 pointé luccefïivement/fous
les divifions de l’équerre de Tartaglia, c’eft-à-dire,
fous une férié d’angles dont la différence conf-
tante eft de 7°.3q'. Voici le tableau des portées
qu’il obtint.
Numéros, d’ordre. Angles. Portées. Différences *
O. o° 368 pas, O.
I . 70 3o' 594 • 226.
2. i 5°. 794 200. f
. 3 . 220 3o' 954 l60.
. 4 - 3o® 1010 5 6 .
5. 37° 3o' - ro4o - 3o.
6. 45' io53 „ i 3 .
Collado ne donne point les portées fous les
angles au-deffus de 4&0* U fe contente de faire
obfeïver que : ,
Sous 52° 3o ', la portée eft moindre que celle
du nô. 6. :
Sous 6ô° 3o', la portée eft entre celles des nos.
2 & 3.
Sous 67° 3o', la portée eft entre celles des nos. 1
& 2.
'Sous 76° 3o', le proje&ile tombe fort près de
la pièce.
Ces réfuitats fourniffoient déjà la preuve que les
portées ne font pas égales fous des angles également
éloignés de 4^°, & par conféquent que le
maximum de portée n’eft pas donné par la projection
fous cet angle. Cette' vérité devoit relier encore
long-temps enveloppée d’épaiffes ténèbres :
elle étoit bien certainement ignorée de David Ri-
vault de Flurence, qui publia des Elêmens d’artillerie
(Paris, i6o5 ). En effet, on trouve dans ce
livre une mauvaife théorie, de laquelle ilréful le que
les portées croiflent comme les co-finus des angles
d’élévation de la piè^e, & par conféquent qu’il
n’y a pas même de maximum de portée.
Au refte , Rivault, d’ailleurs favant, mais ab-
folument étranger à l ’art dont il prétend donner
là théojie élémentaire , avoit emprunté cette doctrine
d’un géomètre hollandais, Dame! Saut Becht
N qq