
& de ce que l’on a trop incliné le plan des bords
latéraux de cette dernière pièce, dans la vue d’augmenter
fa capacité & d’empêcher la perte d’une
partie de la poudre d’amorce dans l’a&ion d’amorcer.
Ces innovations paroiffent dater de 1774*
On a en conféquence fait, en 1816, des modifications
à la platine, qui avoit été corrigée en
l’an g 5 mais elles ont donné lieu à, des obferva-
tion's importantes qui ont provoqué de nouvelles
expériences que l’on fait en cé moment.
{Croyez l’Aide-mémoire, pag. roi de la 5e. édit.)
On va examiner fuccelïivement les diverfes
pièces d’une platine de fufil d’infanterie, modèle
de 1777; ce que l’on dira de ces pièces s’applique
à celles du fufil d’artillerie, du moufqueton
ou du piftolet de cavalerie qui leur font proportionnelles.
-Laface intérieure du corps de platine doit être
parfaitement plane, ainfi que celle extérieure, juf-
qu’à f arrondiffement de la queue , afin que toutes
les pièces qui doivent s?ajlifter deffus y l'oient bien
à l’équerre. Tous les trous doivent être percés
perpendiculairement, bien cylindriques & bien
taraudés. Si, en outre., ils n’étoient pas placés où
ils doivent être, 8c fi le corps n’a voit pas l’épaif-
feur preferite, la platiiié ne feroit pas de bon
fervice,
L’encaftrement pratiqué au corps de platine
pour recevoir le b affine t, doit être affez long &
affez profond pour que cette dernière pièce ait
une épailleur fuffifante entre cet encadrement &
le fond de fa fraifure. Le bafîinet doit bien porter
& ajufter fur le corps de platine; fa fraifure doit
être bien droite, & le plat de fes bords latéraux
bien d’équerre avec celui de ce-oorps. Us doivent
couvrir la lumière pour en arrêter le jet de feu,
qui feroit nuifible dans le tir des armes.
L’opération d’ajufter la batterie fur le baffinet
ell une de belles qui ont lieu le plus fréquemment
dans les armes entre les mains des troupes ;car i l .
fuffit, pour déranger cet ajuftage, de fermer bruf-
quement le baffinet , lorfquedé reffort clè batterie
eft un peu fort, & qu’il le trouve fur les bords dû
baffinet quelqu’éclat détaché de la pierre par le
choc du chien, Sec. On fait que pour faire cette
réparation, on lime les-bords latéraux du baffinet,
afin que la table de la batterie les couvre parfaitement,
pour ne pas laiffer échapper la poudre
d’amorce, 8c pour empêcher l’humidité de péné-
tréer dans le baffinet. Dans le modèle de 1777,
cette opération peut fe faire un grand nombre de
fois avec le même baffinet, par.ee que fes bords
latéraux font élevés des deux côtés au-deffas du
corps de platine.
Dans la platine de iy6 3 , le baffinet, qui étoit
en fer trempé, étoit beaucoup moins flexible•&;fe
dégTadoit difficilement. D’ailleurs, -fuivaut Mercier
(pag. 56 des Principes instructifs pour les officiers-
d1artillerie employés aux manufactures <£arrhes'),
le baffinet doit b aider- fur le devant de la i-44'p*
partie de la longueur du corps de la platine,
ce qui donne o mèt. OOI1 (6 points ) pour la platine
de 1763.
Si la batterie étoit trop pentée , le chien pour-
roit être au bout de fa courfé avant que le décou-
vrement foit opéré; & comme la pierre, lors du
choc, ne frotteroit pas fur une longueur fuffifante,
il eu réfulteroit peu de feu. Si elle n’étoit pas affez
pentée, la pierre la frapperoit trop bas, & le même
inconvénient'aiiroit encore lieu. La face doit être
d’équerre fur le.corps de la platine, c’eft-à-dire,
qu’elle ne doit pencher d’aucun côte, fans quoi la
pierre ne pourroit la racler qu’en un point. L’entablement
doit former, avec le plan du rempart
de la platine, un angle droit (le baffinet étant découvert);
mais s’il n’étoit pas exactement droit,
il fetoit moins défavantageux qu’il fut aigu que
d’être obtus : dans le premier cas, il eit moins
facile d’amorcer; dans le- fécond , la batterie
éloigne fon. feu du centré du baffinet. Enfin,
fi la batterie n’ajuftoitpas fur le baffinet, l’amorce
pourroit fe perdre.
La face doit être recouverte d’une feuille
d’acier de O mèt. 002.3 ( 1 lign. ) d’épaiffeur au
fufil, & de o mèt. 0016 ( 10 points) au moufqueton;
la pièce étant limée, cette épaiffeur ell la
même que celle de fes bords,, jufqu’à la naiffance
de l’arrondiffement fupérieur du dos, où elle efl
infenfiblement augmentée par le fer.
Le pied de la batterie doit être, bien percé dans
fon milieu. La trou (fe doit être droite, arrondie
par-deffus, &. s’appuyer carrément fur le refforf.
Pour que le- chien, étant à fon repos, fe préfente
bien devant la batterie , il faut que le centre
du trou de fon carré foit fur l’axe du trou de la
m-aTchoire inférieure; car s’il efl en avant de celle
ligne, la mâchoire inférieure s’éloigne de la batterie
, & s’il efl en arrière , elle s’en approche trop :
dans l’un 8c l’autre cas , le feu n’eft pas porté au
milieu du baffinet.
La mâchoire fupérieure doit être percée de
façon que la vis étant en plaçe, cette première
pièce foit en plan incliné par rapport à celui de
la mâchoire inférieure, afin quelle puiffe pincer
la pierre à’ fon extrémité,, & fan talon doit bien
appuyer contre la crête : ces deux mâchoires
doivent être égales en longueur &.largeur. La vis
du chien doit être perpendiculaire à la mâchoire
inférieure, 8c.parallèle à la crête dans toute la
longueur, fans quoi elle^-pouiToit fe. cafFer.
Il efl: bien important que la tige.de la noix foit
bien jufte dans le trou du corps de platine, qu elle
doit déborder un peu,.pour éviter le,- frottement
du chien contre ce covps; car fi/elle ne l’étoit pas:»
le> grand refforl, par la prefilon qu’il fait conli'
nuellement fur la grille dé cette noix, l'atlireroit
vei-s. la partie inférieurei,.8c y ocoaiionneroitidu
fro| te ment ; le chien;, enlùivant lemouvemejit de
la noix , frotteroit auffi dans le haut fur le corps
de platine-: ehifortc que la;fonce du .grand ré^ort
feroit confidérablement diminuée; enfin, la tige
ne portant que par deux points oppofés, l’un d’en
bas & l’autre d’en haut, deviendroit par le fervice
de plus eh plus gaie dans ce trou; le frottement
de la noix & celui du chien au g men te r oient bientôt
à un tel point, que la batterie ne découvriroit
plus..
Si la griffe efl: trop creufée, le grand reffort
perd encore de fa force , parce qu’elle ne peut le
porter au degré de f enfion néceffaire ; il doit s’élever
pour cela à la hauteur de l’axe de la noix. Si,
au contraire, elle efl trop pleine, elle refoulera la
grande branche fur elle-même, en montant le
grand reffort, ce qui pourroit la faire oaffér, &
rendroit la platine dure dans fes mouvemens.
Si la noix n’a pas affez de circonférence, le bec
de gâchette s’approchera trop dè l’axe de la tige
de cette noix; en forte qu’il faudra appuyer fortement
fur la détente, pour que la platine fafl’e fon
effet. Les crans doivent avoir leurs parties rentrantes
au repos 8c bandé fur le même arc de
cercle ; il doit en être de même pour les parties
faillantes. Si la partie Taillante du cran dé repos
dépaffoit cet arc de cercle, le bec de gâchette,
en s’échappant de celui du bandé, le reneontre-
roit, 8c l’un ou l’autre fe cafferoit, ou le chien ne
s’abatteroitpas. C’eft pour éviter ce défaut grave,
qu’on appelle rencontrer, que l’ouvrier difpofe ce
cran de façon que fa partie faillante foit, par rapport
à celle du cran du bandé, plutôt un peu en
dedans qu’en dehors.
Le trou de la vis de noix doit être percé dans le
milieu du carré. Pour que la griffe ne foit ni trop
courte ni trop longue, il faut qu’en tournant la
noix daus fon trou (elle doit être libre pour cela),
cette griffe aille jufte à l ’extrémité inférieure du
corps de platine.
On réferve en deffousde la noix une légère élévation
d’environ o mèt. 0002 (1 point) à toutes
les platines de guerre * pour l’empêcher de frotter
dans toute fa furface furie corps de platine.
Si l’extérieur de la bride, à la hauteur du trou
fin pivot de la noix, déborde laycirconférence de
cette noix, le grand reffort, dont la griffe porte-
roi t alors contre, ne pourroit remplir fon objet.
Si la largeur de cette pièce au même endroit
eft trop foible, elle fe caffera.
Si le trou qui reçoit le pivot de la noix eft mal
percé, ainfi que ceux dé la vis de bride, du pivot de
la bride & de la vis de gâchette, la bride qui doit
foutenir la noix verticalement (la platine étant
fur le fufil ), la pouffera en fens contraire , Sc dérangera
la marche de la platine par des frottemens
confidérables.
La. gâchette doit avoir la même épaiffeur que
la noix, 8c on doit ré fer ver autour de l’oeil une
embafe de même dimenfion, & pour le même
nfage qu’à la noix.
Le bec de gâchette devant balancer la force
du grand reffort, lorfque le chien eft armé, doit
être bien fain 8c doit bien engrener dans les cran»
du repos & du bandé de la noix; fans quoi le
chien pourroit s’abattre. Son extrémité doit être
arrondie; fans cela il pourroit s’arrêter fur l’une
ou l’autre des parties faillantes des crans, fi fe fol-
dat n’avoit pas eu la précaution de f en tir s’il a
bien engrené.
Tous les refforts doivent être bien cintrés ;
c’eft de cette qualité 8c de celle de l’acier que
dépend leur élafticité :1e trop d’épaiffeur ôte au
jeu fa vivacité.
La petite branche du grand reffort doit bien
âjüfter fur le corps de platine, & la grande branche
doit avoir un jour égal dans toute fa longueur ;
fi elle éprouve du frottement, la platine ell dure
dans fes mouvemens. La patte doit porter contre
le rempart de la batterie ; cela facilite le démontage
de la vis, • l’ajuftage du cul du reffort fur le
corps de platine, 8c foulage le pivot. Si elle n’y
portoit pas, elle pourroit appuyer contre le baffinet,
ce qui le feroit remonter & dérangeroit
l ’ajuftage de la batterie ; le pivoL 8c la vis ne ré lifter
oient d’ailleurs pas long-temps-à la preffîon de
ce reffort. La grande branche étant libre , fa
bande, prife de fa partie extérieure du bout de la
griffe à la naiffance du corps de platine, doit être
à peu près de o mèt. 0113 à o raèl. Ôi35 (5 à
6 Kg.) à la platine du fufil d’infantérie.
La griffe du grand reffort ne doit être ni trop
longue ni trop profonde : le premier de ces défauts
ne peut avoir lieu qu’aux dépens de la
grande branche, qui, étant raccourcie, perd de
fon élafticité; le fécond la feroit toucher contre
la boulerolle avant que le chien pût arriver "a Ton~
bandé, 8c obliger oit, pour la loger, d’enlever du
bois dans la direèlion de la grande vis : ce qui
feroit nuifible au fervice de la platine. S i , au
contraire, celte griffe étoit trop courte, il faudroit
diminuer celle de la noix, pour qu’elle pût paffer
lorfqu’on voudroitla monter au repos ou au bandé;
mais entr’aulres vices qui pourroient réfulter de
cette opération , l’extrémité de la griffe du reffort
fe trouveroit à l’extrémité de celle de la noix, 8c
feroit dans le cas de s’échapper lorfque la partie
inférieure de celte dernière defeendroit, comme
elle le doit, à o mèt. 0011 (6 points) environ du
corps de platine.
On obfervera enfin , i°. que l’extrémité de la
griffe du grand reffort doit fe trouver exactement
fur le prolongement du plan extérieur de la
grande branche ; 2°. que la diflance qui doit exister
entre l ’extrémité de la griffe de la noix 8c le
fond de celle du grand reffort, le chien étant au
bandé, doit être à peu près de o mèt. 0006
(4 points), pour que le chien ait la furbande
néceffaire.
Le reffort de batterie doit avoir très-peu de jeu
à fa grande branche, 8c la petite doit bien porter ;
le cul doit être placé à la naiffance du chanfrein
Y v a