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canonniers dans chaque place fans arfenal, pour
aider le garde d’artillerie dans fes fondions, pour
tenir les magafins en bon état, & pour diriger les
travailleurs. Cette inftitulion fervoit, indépendamment
du but d’utilité, à donner des retraites à
de bons & anciens canonniers, que le défaut de ne
lavoir lire 8c écrire avoit empêchés d’être avancés..
Canonniers gardes-côtes. Soldats chargés du
fervice des batteries ^ie côtes, fous les ordres dès
direôleurs d’artillerie: Ils forment , pendant la
guerre maritime , des compagnies qu’on licencie
•ordinairement à ki paix.
Canonniers vétérans. Soldats qu’on récompenfe
de leurs anciens fervices, & dont on allure i’exif-
tence en les plaçant dans des compagnies chargées
du fervice des batteries de quelques forts maritimes.
Canonniers volontaires. Les canonniers de la
ligne n’étant pas allez nombreux au commencement
de la guerre en 1792, on créa un grand
nombre de compagnies de canonniers volontaires
pour fervir les pièces dè 4 qu’on attachoit alors
à chaque bataillon d’infanterie. Ces compagnies
ont été licenciées. J|
CAPELINE. Petit cafqùe de fer , ayant à peu
près la forme d’un chapeau rond.
CAPUCINE. Pièce en anneau & ovale, de la
garniture du fnlil, qui fe place à l’endroit où le
canal de la baguette eltrecouvert par le bois : fon
bec elt coupé carrément5 elle eft en fer au fufil
d’infanterie, & en cuivre à celui d’artillerie.
CAQUE1 de poudre. On appeloit ainfi autrefois
un baril à poudre. •
CARABINE; G’eft une arme dont le canon elt
rayé en lignes fpirales, & dont le calibre efl tel,
par-rapport à la balle,, que celle-ci ne peut arriver
fur la charge, fans y être1 poufiée avec violence
par une baguette en fer & un maillet. On la
tire:toujours .à .balle foncée.-, à caufe de la rayure.
Sa longueur elt de. o met. 649 (24 pouc.); fon
calibre elt de o met. 010 (6 lig-), pour la balle
du vingt-huitième de o Jcil. 48 ( de 28 à la livre).
Sa charge elt de o kil. 004 ( 1 gros 8 grains ); elle
elt rayée de fept raies équidiftanles & ayant
o met. 0006 à o mèt. 0008 ( i3 à 14 points) de
profondeur,
Ou éprouve la carabine : i°. avant de rayer
avec une charge de o kil. o i5 (4 gros) de poudre,
deux balles du vin-gl-fixième de o kil. 48 (26 à la
liv re ) , une bourre de papier fur la poudre, & une
antre fur la balle5 20. après la rayure , à la charge
de o kil. o i5 ( 4 gros) de poudre, une balle de
26 à la livre & des bourres:.
Pour charger la carabine,, on met la poudre,
puis un calpin & la balle par-deflus. On chaflè la
balle jufqu’à ce quelle porte fur la poudre, fans
être trop enfoncée.
La balle chaffée relie fphérique du côté de la
poudre, s’aplatit fous les coups qui la frappent
en avant, & fe raie fur les côtés. Elle fort dans le
tir, en fuivant les fpires du canon, ce qui lui
donne un mouvement de rotation fuivant l’axe
dè celle pièce , mouvement auquel Robins attribue
la juftefle de fon tir. D’après les expériences
que j’ai faites fur cette arme, j’ai trouvé qu’à une
diftance peu confidérable, la balle frappoit toujours
le but par fa partie aplatie.
Cette carabine fervoit à armer les officiers & les
lous-officiers des compagnies de voltigeurs. Elle
a été abandonnée à caufe de la difficulté de la
charger promptement (voyez l’article Charger
une gàrabine ) , & de l'embarras qu’occafion-
noient à l’armée les uftenfiles néceflaires à cette
opération : mais elle pourroit être employée avec
avantage dans la défenfe des places. Elle coûtoit
42 fr. 78 cent.
On a fabriqué en 1794 des carabines dont le
canon n’a-voit que o mèt. 406 ( i 5 pouc. ) de longueur,
& qui étoient deftinées pour des troupes
de cavalerie. Elles ont été abandonnées dès leur
naiflance., comme cela devoit arriver.
Les carabines de luxe font rayées à étoile, à
crémaillère, à colonne, à cheveux ou mervèil-
leufe. Elles ont ordinairement trente-trois raies
ou filets : deux ouvriers en raient''trois par jour.
Celles qu’on appelle merveilleufesont jufqu’a cent
trente-trois raies : deux ouvriers en raient une en*
trois ou quatre jours.
Les pièces_qui compofent la carabine de guerre
ne diffèrent de celles du fufil de munition, qu’en
ce que le canon efl fixé fur le bois par des miroirs
qui tiennent lieu de l’emboucboir, de la grena-
dière & de la capucine de cette dernière arme.
Il y a en outre une vifière adaptée fur le tonnerre
du canon. ( Voyez pour plus de détails, mon
Mémoire fur la fabrication des armes de guerre. )
CARCAS. Nom qu’on donne, en quelques pays,
aux matières non fondues après une coulée dans
les fours à réverbère. On donne auffi ce nom aux
gâteaux de fonte qui fe forment, lorfqu’en fondant
de groffes pièces de fer dans un feu d’affinerie,
on en fait couler fur terre la matière par le trou
qui fert à évacuer le laitier.
CARCASSE. Compofition d’artifice renfermée
dans des cercles de fer & des liens de corde & de
toile, qu’on lance avec des mortiers. {Voyez
l’article B alles a feu . )
. CARILLON. Nom qu ■ on donne, dans les manufactures
d’armes, à du fer en barre de petites di-
menfions, & l’ervant particulièrement à forger
les vis.
CARONADE. Sorte d’obufier en ufage dans la
marine, ferva.nl à lancer des pvojeCliles pleins ou |
creux & des cartouches à balles5 elles font ordi -
nairement du calibre de 36. Leurs charges font
petites; les boulets ont peu de vent; le bouton
efl en anneau , pour laifler paffer une brague.
Un boulon qui leur fert de tourillons, fe loge
dans deux crapaudines en-fonte percées pour le
recevoir. Il y a environ quarante ans que les ca-
ronades font en ufage.
CARRE ou CARREAU. Flèche peu différente
de celle nommée vireton.
CARRE d e l à noix. Tige carrée, perpendiculaire
aux faces planes de la noix, deftinée à porter
le chien. Il efl taraudé pour recevoir la vis de
la noix.
Car re du chien. Trou dans lequel- paffe le
Carré .de la noix.
CARREAU. Grofîe lime fer van t , dans les travaux
de l’artillerie, à ébaucher des pièces en
fer./
Car rea u . La râpe à chaud , ou le carreau
dont on Ce fert dans la. fabrication des pr.ojeétiles
creux, efl arrondie, à fon extrémité, qu’on intr.CK
duit dans l’oeil du projectile pour l’enlever de
dedans le châffis & le pofer fur le trépied, ce qui
fe fait très-fa.cilement pour les obus ordinaires;
mais pour les bombes & les obus de gros calibre ,
ou fe fert d’un levier fur lequel on appuie, pour
enlever ces projectiles. Les dents des carreaux
font profondes & peu. inclinées relativemen t à leur
écartement. Un autre; carreau à dents plus fines
fert à découvrir l’oeil avant de le fraifer,
CARTELAGE. Fer fendu, fe rvant à forger les
pièces de garnitures des armes à feu portatives.
11 y en a de divers numéros.
CARTON pour a r t if ic e s . Le papier pour faire
le carton des artifices doit être bien fort, bien
collé & prefque blanc. On colle trois ou quatre
feuilles de papier les unes furies autres, pour en
faire une de carton, en fai faut déborder les inférieures
fur les fupérieures de o mèt. o u à o mèt.
oi3 (5 à 6 lig .). On met enfuile les cartons à la
preffe pour faire bien prendre la colle & pour les
unir :;6n les fait fécher au grand air.
CARTOUCHES a fu s il . Ce font de petits cylindres
creux en papier, renfermant la poudre &
la balle qui.compofent la charge d’une arme à feu,
& dont le diamètre eft un peu moindre que celui
de cette arme. On a commencé à faire ufage de
cartouches à fufil en 1690, mais feulement pour
la charge , car on amorçoit avec de la poudre
renfermée dans une poire ou corne d’amorce, &
cerne fut que pendant la guerre dè 1744 qü’on fit
fervir la cartouche à la charge & à l’amorce.
Pour -confectionner l,es’cartouches à fufil, on fe
fert : i°. de mandrins de o mèt. 189,:( 7;pouc. ) de
longueur & de o mèt, 1&2 (6 lig. 9 points) de
diamètre, lefquels doivent être bien cylindriques
& laits avec du bois dur -& fgc : l’un des bouts
doit être arrondi, &.l’autre creufé de manière à
recevoir le tiers de la halle,
20. D’une mefure en cuivre de la forme" d’un
cône tronqué ouvert par le .haut : comble, elle
doit contenir la quatre-vingtième partie de 1 kil.
(2 liv.) de poudre; ..
3°. De papier bien collé, qui doit avoir du corps,
fans cependant être trop épais (l’épaifleur d’une
main de papier doit être d’environ o mèt. 006
.(3 lig. ), le papier étant bien preifé), dont la hauteur
doit être de o mèt. 351 ( 13 pouc. ) , & la largeur
de o mèt. 43.2 ( j 6 pouc.). Pour le couper,
on plie la feuille en trois dans la largeur, puis
chaque tiers en deux dans la hauteur, &■ chaque
moitié du tiers encore en deux par une diagonale
qui prend depuisp mèt.. 586 (2 pouc. 2 lig .) de
l’angle fupérieur de la gauche jufqu a o mèt. 586
( 2 ppuc. 2 lig. ) de l’angle inférieur oppofé de la
droite. De cette manière, chaque feuille fe trouve
coupée en douze parties , & chaque partie, avec
laquelle on fait une cartouche, elt. un trapèze de
o inè t. i44 (5 pouc. 4 lig.) de hauteur, & dont
une des bafes a ,0 mèt. i.i5 (4 pouc. 5.lig .), &
l’autre o mèt. o5fl (2 pouc. 2.lig.).
On place la balle dans la . cavité du mandrin ,
fur lequel ou roule fortement le papier , en commençant
par le coïté qui fait angle droit avec la
bafe de o mèt. 1,15 (4 pouc.. 3 lig.) ; on obferve
d’en laifler paffer o mèt. o i3 ( 61ig.) environ .au-
deflous., qu’on replie & qu’on arrondit fur la balle
au moyen d’an petit trou pratiqué dans l’épaif-
feur de la table fur laquelle on travaille. Après
avoir retiré le mandrin, -on verfe la quantité de
poudre déterminée, & on plie le papier le plus
près poflîble de la poudre.
Lorfque les cartouches doivent être fans balles,
au lieu de plier le papier en trois, on le plie en
quatre dans la longueur, & on en tire alors feize
cartouches : dans ce cas la charge de poudre doit
être de de kil. de liv.) la mefure rafe.
On s’afîure de la juftefle des cartouches en les
,faifant paffer dans un bout de canon de c a lib re . •
On en fait des paquets de d ix , oppofarit alternativement
les côtés des balles, Si les enveloppant
avec une feuille de papier qu’on replie des deux
bouts, 81 qu’on lie avec de la ficelle paffée en
croix fur le milieu de la hauteur & delà largeur.
Les balles .pour le Jùfil, le moufqueton 81 le
.piftolet de cavalerie, ayant le même diamètre, 8c
les cartouches.étant les mêmes, à l’exception de
la quantité de poudre, qui eft moindre pour ces
deux dernières armes, il en réfulte que ces cartouches
entrent moins facilement dans ces armes.