
même que ceux des Laiteries de fiége, mais on
n ’y. fait point d’embraf lires.
L’embrafure de l’obufier de fiége a une inclinai-
naifon de O mèt. 10 (4 pouc. ) environ du derrière
au dedans de la batterie, & l’ouverture intérieure
eft de o mèt. 81 ( 3o pouces), parce que la pièce eft
courte, & que fon diamètre' eft plus grand que
celui des canons.
Batteries flottantes. On fit ufage, au. fiége de
Gibraltar, en 178a, de prames, ou batteries flottantes
, protégées contre les boulets ordinaires par
unbordagede 1 mèt. 43 (54 pouces) , contre les
bombes par un blindage incliné, & contre le$bou-
Iets rouges par une circulation d’eaji entre les joints
& les aflemblages. Ces pi*imes , inventées par le
général Darcon, étoient lourdes, à caufe de leur
grande épaïueur, & elles marchoieht irrégulièrement
, parce qu’on ne les avoit renforcées que du
côté expofé au feu de la place- .
B atterie de fufées incendiaires. Les Prufliens,
à la bataille de Leipfick, ont employé des fufées
incendiaires., L’équipage qui porte la fufée a quel-
qu’anaïogie avec l’affût d’un canon; il en diffère
cependant en ce que les flafques, au lieu; d’être
courbes , font droits & forment des boîtes qui fervent
de magafin pour les baguettes. Sur chacune de
ces boîtes on en plaçe uneplus petite qui renferme
les uftenfiles : l’efpace intermédiaire eft occupé
par la planche fur laquelle oçl> pôle les fufées, &
dont l’une des extrémités eft fontenue par un appui
; on l’incline à volonté. Cet affût eft monté
fur deux roues comme les affûts ordinaires.
L’affût fe fixe fur un avant-train, lequel porte
un petit caiffon deftiné à recevoir lés fufées. Le
tout eft traîné par fix chevaux &. fervi par autant
de canonniers que les bouches à féu.:
B atteries à vapeur. Les Américains'ont fait,
furies plans de Fulton, des batteries flottantes
qui font mifes en mouvement par une machine à
vapeur. Elles font entourées d’un bordage en parapet
extrêmement épais , & elles font armées de
bouches -à féu des plus gros calibres. Ces batteries'
n’ayant ni mâts ni voiles, & la roue motrice
étant cachée dans un canal intérieur, la manoeuvre
du bâtiment ne peut être empêchée par l ’ennemi
; mais cette machine à feu produit une telle
chaleur qu’au bout de quelques minutes la batterie
eft inhabitable ; & l’on n’a trouvé de remède à cet
inconvénient qu’en plaçant un navire portant
la machine à feu, entre deux navires portant
les batteries, ce qui complique la cônftruéHon,
rend la manoeuvre lente, & ne permet pas d’expo-
fer la batterie à l’effet des tempêtes. Elles ne peuvent
donc être employées utilement, dans leur
état a£hiel, que pour défendre t’entrée des ports,
des détroits, des rivières ou des rades, pour appuyer
une ligne d’emboffage, & porter une maffe
fléfenfive fur le front, les flancs ou les derrières
d’une difpofition navale quelconque, à proximité
de la côte. ( Voyez pag. 5g de la nouvelle Force
maritime, par M. Paixhans, chef de bataillon
d’artillerie. )
B atterie. Ufine où l’on amincit le fer 8c où
l’on fabrique la tôle.
Batterie. C’eft, dans les moulins à poudre, la
réunion d’un certain nombre: de mortiers oû l’on
bat la poudre; elle ë'toit ordinairement de 12 ou
de 24 mortiers : on fait en forte, aujourd’hui ,
qu’elle ne foit que de 10 ou 12, pour éviter le
trop fort ébranlement. La pièce en bois de chêne
dans laquelle on creufele mortierr fe pomme pile.
BATTITURE. Petites écailles très-minces de
métal oxidé, quë- la percuffion dù marteau' fait
détacher d’une pièce que l’ouvrier forge.
BAUDRIER. Porte-fabre du fàntaflin. Il eft en
buffle, & paffe de l’epaule droite au côté gauche.
BAVETTES. Parties fupérieures de la chape
ou de la bélière d’un fourreau d’armes blanches,
redoublées en dedans fur le bois ou furie cuir à
l’entrée du fourreau.
BAVURES. Petites inégalités qui relient aux
arêtes d’un métal qu’on coupe ou qu’on lime.
BAYONNETTE ou BAÏONNETTE. C’eft la
pièce qui s’adapte à l ’extrémité du canon du fufil,
& qui réunit en quelque forte à cette arme l’avantage
delà lance. Son nom vient de Bayonne, où
ont été fabriquées les premières baïonnettes.. Elle
confiftoit jadis en une lame d'acier , adaplée à un
manche en bois, qu’on enfonçoit dans le canon.
Il réfui toit de cette conftruclion, que, quand cette
pièce ëtoit placée dans le canon', on ne pouvoit
ni charger ni tirer le fufil. Sa forme a&u'elle
donne la facilité de faire l’un & l’autre au moyen
de la douille qui reçoit le bout du canon ; mais le
tenon ne fuffifant pas pour contenir la baïonnette,
on remédia à cet inconvénient en l’affujettiffant
avec un reffort; enfin, on fubftitua une virole
fendue à ce reffort. C’eft le modèle actuellement
en ufage. Son mécanifme confifte en ce que la virole
a une échancrure qui, lorfqu’elle fe rencontre
avec l’entaille de la douille, permet au tenon
de parcourir cette entaille jufqu’à ce que la
virole fe trouve au-deffous de lui. Si l’on tourne
alors la virole, le tenon fe trouve pris ; & pour le
dégager, il faut remettre la virole dans la première
fituation.
La douille & la virole de la baïonnette font en
fer, & la lame eft d’acier. Chacune de ces trois
parties fe forge féparément, & un même ouvrier
n’en forge que d’une efpèce ; mais il eft- néeefluire
d’obferver : i 0.. que le forgeur des douilles
8c celui des lames font , chacun , aidés par un compagnon
; 2°. qu’on n’emploie que du charbon minéral
pour forger la baïonnette; 3°. qu’on fait
ufage a’étampes de deffus & de deffous pour élam-
per la douille, fon coude & la lame. Les étampes
de deffous fe fixent & s’affujettiffent fur les enclumes,
& celles de deffus, que les ouvriers appellent
chaffes_, fe tiennent d’une main par le manche
de bois qui les travërfe; 46* enfin, que les
forgeurs donnent des chaudes couleur cerife,
rouge-blanc & blanc-fbudant, félon que le cas le
requiert; mais, en général, toutes les fois qu’ii
s’agit de fouder, la chaude eft blanc-foudant ou
fuante; & elle eft rouge-cerife quand on veut dif—
poler la pièce à la lôudure, ou la repaffer.
La première opération du forgeur' de douilles
eft de laire chauffer l’extrémité d’une barre de fer
d’échantillon, qu’il étire , à l’aide de fon compagnon,
fur l’enclume ; il porte ènfuite cette extrémité
équarrie fur une étampe , pour l’arrondir
fuivant une longueur de o mèt. o54 ( 2 pouces)
environ , en réfervant un bout cubique de o mèt.
Ô18 (8 lig.). La partie arrondie formera le coude
de la baïonnette, 8c la partie Cubique $ nommée
majjelotte, eff deftinée à louder l’extrémité de ce
eoude avec la lame: Le forgeur fépare de la barre
la portion qui eft néceflaire pour fôrmer le corps
de la douille. Il donne une chaude pour élargir 8c
amincir ce fer, en obfervant de laiÎTer de ^matière
en travers du milieu pour former le bourrelet,
& aax deux angles de la partie oppofée au coude,
pour l’éminence du pontet. Il donne au coude la
courbure qu’il doit avoir , en le plaçant dans un
trou circulaire que forment les mâchoires rapprochées
d’un étau fixé à cet effet fur fe bloc de .
Peuclume. Il chanfreine les deux bords de droite
&. de gauche de la plaque, pour la préparer à être
roulée, opération qui fe fait en la pliant à coups
de marteau, & en la roulant enfuite far un mandrin
, de façon que les lèvres ou les bords cban-
freinés foient croifés l’un fur l’autre.
La douille *fe foude en trois chaudes; la première
eft pour l’extrémité fupérieure , la deuxième
eft pour celle inférieure, & la troifième termine la
foudure. A chacune de ces chaudes, on fait
entrer dans la douille un mandrin adapté au tas.
La fouduÿe ainfi achevée , l’ouvrier donne une
chaude & fait entrer un mandrin dans la douille,
qu’il pofe alors dans une étampe pour l’arrondir,
façonner le bourrelet & l’élévation du pontet. Il
dégage le coude a fa naiffance & perfe&ionne le ■
pontet ayee la panne de fon marteau.
Pour forger la lame , le forgeur, aidé de fon
compagnon, élire un bout de la barre d’acier en
l’équarriflant en pointe , après l’avoir chauffée : il
coupe enfuite à une longueur convenable cette ;
païtie préparée , qu’on nomme alors maquette.
Il chanfreine l’extrémité du gros bout de cette ■
maquette, 5ainfi que celle de la maffelotte , & il
les fonde eiifenible, de façon que I’càin-miié du
coude loit en deffous , ou "du côté de l’arête du
dos. Cette foüdure faite , il tord la maquette à 1«.
nailïànce, de façon qu’il le trouve une des c'aires'
1 ou arêtes dans la direction du pontet delà douille,
8c une autre dans le fens oppofé , pour former
l’arête du dos (cette opération a lieu en plaçant
le coude dans un diVffoirjixe , 8c en tournant avec
un drejfoir à main qui s’applique fur la maquette),.
Il forme au marteau la partie inférieure de la
lame, en frappant de biais fur les côtés ; après
quoi, il la chauffe pour la pofer fur l ’étampe,
dont il fait prendre l’empreinte à un tiers environ-
dé la longueur. Il procède de la même manière
jufqu a la pointe. Par cette opération, la carre
de deffus fe trouve entièrement aplatie, & le
deffous de là lame eft formé; il iiy a donc plus,
quà façonuèr la face intérieure. Cette face relie
aplatie jufqu a o met. 027 ( 1 pouce) de la bafe, &
la cavité, qui fe prolonge jufqu’à la pointe, fe
forme avec1 des étampes de deffus.
Le forgeur examine fi la lame n’a pas des criques
ou des pailles , afin d’y remédier ; & il s’aflure
avec fon calibre , fi elle a les dimenfions requifes
pour être ujinée, ou limée & polie. (On fuppofe ici
qu’on fait ufage des machines mûes à bras , pour
forer la douille & aiguifer la lame : on expofera
plus loin les procédés qui ont lieu par le moyen
des machines hydrauliques.)
La baïonnette entièrement forgée paffe au forage.
La machine qui fert à forer les douilles eft
compofée de deux jumelles , qui font placées hori-
zontalèment & qui s’ajuftent folidement par leurs
extrémités, du côté oppofé à la roue, fur deux
montans, & des autres extrémités, fur ie ehâflls-
qui porte l’axe de cette roue. II y a entre ces jumelles
un efpace dans lequel s’adapte un chariot 3
enclavé de chaque côté dans une rainure formée
fur toute leur longueur. Sur la fufface fupérieure
du chariot, eft pratiqué un encaftrement pour y
recevoir la douille & l’y fixer par une fermeture a
charnière. La partie aplatie du foret s’emmanche
exa&ement dans une ouverture faite dans le prolongement
de l’axe de la roue, qu’on fait tourner
au moyen d’une manivelle. Cette roue fait mouvoir
le foret qu’on introduit dans la douille , laquelle
avance d’une manière uniforme au-devant du
foret, par l’effet d’une corde attachée par un bout
au chariot, & dé l’autre, à une planche chargée
d’un poids proportionné à la réfiftance, & placée
au-deffôus du banc de forerie. Cette planche fe
relève, lorfque le foret a traverfé la douille ,
par un petit cric adapté fur le cô-té de la jumelle-
de droite.
On paffe fuccefïivement dans la douille cinq
forets augmentant infenfiblement d’épaiffeur. Les
trois premiers font à quatre pans , le quatrième
eft à fix & le cinquième à huit. Ce dernier fert à
polir & à donner les dimenfions à l’intérieur : ce
dont on s’affûte , en paffant dans la douille un