
l ’exercice courant, fur le pied fixé par le tableau
B , annexé à la préfente.ordonnance. {Voyez le'
contenu de ce tableau à l’art. 3 t. ) .
Art. 41. Toutes difpofitipns de décrets, arrêtés
&.ordonnances antérieurs , contraires à celles de
la préfente ordonnance , font rapportées.
Art. 42 ■ Notre miniltre fecrétaire d’Etat au département
de la guerre eft chargé de donner tous
ordres, de faire tous réglemens de détail nécef-
faires pour l’exécution dé la préfente ordonnance.
Poudre avariée. On nomme ainfi de la poudre
qui n eft pas fufceptible d’être radoubée , parce
qu’elle contient des fubftanccs étrangères, ou
quelle eft en état de décompofition. La poudre
avariée , livrée aux établiffemens de la direélion
générale des poudres & falpêtres, eft foumife à
une reconnoiffance .exaête pour en déterminer la
valeur, & pour lui donner avec confiance une
deftination ultérieure. Il eft procédé à cètte reeon-
noiffance de la manière prefcrite par une inftruc-
iion de M. le direéleur-général, en date du 7 juin
1819. {Voyez l’article Radouber les poudres
avariées. )
Poudre blanche. On fait de la poudre à tirer
blanche, en prenant dix parties de falpêtre, une
de foufre & deux de fciure de fureau, ou de ce
bois, réduit en poudre. On mêle & triture ces matières
comme celles deftinées à fabriquer la poudre
ordinaire. Cette poudre eft moins for te que celle1
en ufage.
Poudre blanche fulminante. On appelle' ainfi
une pondre blanche compofée de trois parties de
falpêtre, deux parties de târtrite acidulé de po-j
talîe ou de fel de tartre, & une partie de foufre.
Pour fabriquer cette poudre , dn pulvérife féparé-
ment ces matières, &. on les. triture enfemble,,
jufqu’à ce que le mélange foit complet.
Si l’on met de.cette poudre dans une cuiller de
fer ou d’argent, qu’on l’expofe pendant un quart
d’heure fur un petit feu, la chaleur l’enflamme ,
& elle détone avec violence;. Suivant M. le colonel
d’artillerie Renaud, de qui j’emprunte cet article
{^voyez fon ouvrage déjà cité, ayant pour titre
inJlnictioTi Jur la fabrication de la poudre ) , la
quantité de o kil. oo38 ( 1 gros ) fait prefque le
même bruit qu’un coup de canon. Si l’on fe fervoit-
pour-cette expérience d’une cuiller de cuivre , elle-
feroit percée par l’explofion..
Poudre cuite. On appelle- ainfi de la poudre
faite par l’ébullition des matières pulvérifées &
mélangées. On trouve dans l’ouvrage de Périnet
d’Orval,. ayant pour titre .- FfJaifur lesfeucc d3artifice.
pour lep fpectacles, &,la guerre y publié en
1765., page, 19.: « Les pay fans dé la Padolie & de
P Ukraine font de lapoudrppar ébullition : ils mettant
dans, un pot de terre.les. dpfes. de:falpêtre , de
foufre & de charbon, paffés au tamis de foie, & les
font bouillir dans l’eau l’efpace de trois heures *
lorfque cette eau eft évaporée & que la matière
devient épaille , ils la retirent du feu & la mettent
dans le grenoiv, dès quelle eft refroidie. »
Il paroît que la poudre fabriquée par cette méthode
a moins de force que celle faite par les
procédés ordinaires. Néanmoins, dans la vue d’éviter
les accidens auxquels font fujets les moulins
à pondre, M. Cofligny a propofé, en 1793 , de
faire la poudre par ébullition. {Voyez fes Recherches
phyfques & chimiques fur lafabrication de
la poudre à canon. )
Poudre de mine. On appelle ainfi la poudre que
l’on emploie pour l’exploitation des mines & des
carrières. Elle contient moins de ni Ire que la
poudre de guerre, & elle eft par conféquent moins
forte que cette dernière. Son dofage eft defoixante-
cinq parties de falpêtre , quinze de charbon &
vingt de foufre. Elle conte, prife chez les débi-
tans , 3 fr. i 5 cent, le kil.
Poudre fulminante. La première poudre détonante
dont on a fait ufage dans les armes dites à
'percu/Jion, étoit de la poudre muriatique.; mais
comme elle oxide promptement les pièces en fer
& en acier, on la remplace maintenant par des
poudres contenant de l’argent fulminant ou du
mercure fulminant. Pour former avec l’argent
fulminant la poudre d’amorce , on la mêle dans
les proportions d’une partie avec trois parties de
pou filer de poudré ordinaire. On humeêle .enfuite
ce mélange avec environ, dix. pour cent d’une eau:
légèrement gommée , & on forme la matière eu
grains en la faifant pafler, à l’aide d’une fpatule,
à travers un crible percé comme pour la poudre
fine. On fait fécher ce grain à l’air ou à une chaleur
très-douce, en ayant foin que la. delficcation
foit complète. ■*
Cette compofition. exige beaucoup de précautions
dans les manipulations, l’argent fulminant
étant de toutes les poudres connues la plus terrible
par fes effets ; car. le contaâ d’im corps froid
fuffit pour le faire détoner, & l ’on ne petit opérer
que fur une très-petite quantité à là fois.
Le mercure fulminant paroît beaucoup moins
dangereux que l ’argent fulminant, tant; fous le
rapport de la chaleur que fous celui du froiffe-
ment,. & en plus grande quantité dans le dofage,
il offre les mêmes avantages que l’argent fulminant
, fui vaut les expériences faites par.M..Lepage,,
arqtiebufier du roi..
Cet artifte fait les grains d?amorce de la gronetir
d’une forte tête d’épingle, & il les revêt de deux
ou trois couches fuccelfives d’un vernis- à l’efpnt-
de-vin1, de cire ,mi- d’une dilfolution. de kaouchoii1
dans l’alcool. Des grains de-' poudre ainfi • revêtus1
relient quelque temps plongés dans. l’eau l®8,
perdre leur-propriété de s’enÜammer par le choc-
Cette poudre s’obtient en diffolvant une partie
de mercure dans fepj; parties & demie d’acide nitrique
à trente degrés de l’aréomètre de Beaumé,
ajoutant onze parties d’alcool à la diffolution , faifant
bouillir cette diffolution pendant deux à trois
minutes & l’ôtant de deffus le feu. La poudre le
précipite peu à peu par le refroidiffement, fous la
forme d’aiguilles légèrement aplaties ; elle eft
d’un blanc gris.
Poudre fine. Cette poudre fe fabrique comme
celle de guerre, mais fon dofage eft de loixante-
dix-huit parties de falpêtre, douze de charbon &
dix de foufre. On la lilfe, & l’on emploie des tamis
plus fins pour la grener.
Cette poudre ne s’éprouve pas au mortier-
éprouvette comme la poudre de guerre ( fauf celle
deftinée à l’épreuve des canons de fulils dans les*
manufactures d’armes ). On l’éprouve avec dé petites
éprouvettes qui ne donnent pas fa force ab-
folue , mais feulement fa force relative : celle qui
eft le,plus en ufage eft l’éprouvette à pefon de
M. Regnier. ( Voyez la defcription de cette machine
à l’article Eprouvette p o u r la poudre de
chasse. )
Poudres muriatiques. On appelle ainfi les poudres
danslefquelles il entre du muriate fur-oxigène
de potaffe. Elles s’enflamment par la percuflïon &
communiquent rapidement le feu del’amoroe a la
charge d’un fufil, au moyen d’un mécanifme particulier.
On n’en emploie qu’un grain pour cette
en faire jaillir une étincelle. Il eft un autre procédé
amorce , & on ne s’en fert jamais pour -la charge
des armes , à caufe de fes redoutables effets , fi la
quantité étoit uh peu confidérable.
Ces fortes de poudres, dont des chaffeurs font
ufage , oxident promptement les pièces.en fer des
armes , font d’une manipulation dangereufe &
d’un tranfport peu fur. On enveloppe maintenant
les grains d’amorce de cire molle , afin d’éviter les
accidens de l’humidité qui les décompofe. {Voyez
l’article Poudre eulminante. J Voici une cqm-
pofition de poudre muriatique : o,45o muriate
fur-oxigène de potaffe ; o,2Îk> nitrate de potaffe ;
0,15o de*foufre; 0,078 bois de bourdaine' râpé.
& tamifé ;. 0,075 de lycopode.
On préfère maintenant aux poudres muriatiques
celles fabriquées avec de l ’argent fulminant, &
furtout celles faites avec du mercure fulminant,
parce quelles oxident beaucoup moins les armes.
( Voyez l’article précité. )
Poudre ronde. Le procédé'ordinaire de la
fabrication de la poudre anguleufe eft long, &
préfente des dangers qui lui font inhérens. En
effet, l’on obtient fans ceffe des réfîdus qu’il faut
remettre dans les mortiers, & l’on à. vu plus d une
fois les moulins fauter pendant le battage , le choc
d’un pilon de vingt kilogrammes fur un Corps
étrangertel qu’une particule de quartz, devant i
plus expéditif, plus économique & en même
temps plus fur, qui à été pratiqué pour la première
fois en i 8i3 , par M. le baron Champy. On va en
donner une idée foriimaire en préfentant en même
temps les avantages & les inconvéniens qu’il peut
avoir, inconvéniens auxquels on remédiera peut-
être facilement.
i°. Le nitre , le foufre & le charbon font d’abord
réduits féparément en poudre très-fine. Cette opération
fe fait dansain tonneau garni intérieurement
de liteaux d’un bois très-dur, 86 contenant une certaine
quantité de gobilles ou balles en bronze. On
fait tourner le tonneau7 fur fon axe ; on y introduit
la matière par petite quantité ; les balles, qui fans*
ceffe fautent, retombent 86 fe choquent, la divifent;.
86 , par le moyen d’un ventilateur, la partie la plus
ténue e.ft portée dans une chambre voifine d’où
elle, eft retirée pour être foumife aux opérations
fubféquentes. Le tonneau apkfieurs ouvertures, 8t
il eft corivenablëment difpofé pour que la pulvé-
rifation s’exécute facilement 86 fans perte. La vi-
teffe du courant d’air peut être modérée à volonté
, car elle dépend du mouvement du ventilateur;
c’eft donc de ce mouvement que dépend auffi
lafineffe des pouflières enlevées. Il doit être plus
lent pour le, charbon que pour le foufre 86 le fai-
pêlre'.
20. La deuxième opération a pour objet le mélange
intime des matières. Elle s’exécute enpefant
les quantités qui doivent être mêlées , les mettant
dans un tambour avec de la grenaille de plomb ,
86 faifant tourner le tambour pendant environ une
heure , lorfque ,.par exemple , on opère fur i 5o kil.
£3oo livres) de mélange.
3°. Enfuite l ’on mouille bien également une
certaine quantité du mélange à 10 pour cent d’eau ;
onlapaffe, étant en mottes de différentes groffeurs,
à travers un tamis à trous ronds ; puis On la porte
dans un tambour , où elle eft foumife pendant une
demi-heure à un mouvement de rotation. J1 en
rélulle une foule de petits grains ronds , nommés
noyaux } que l’on fépare du refte de la matière
au moyen d’un tamis dont les trous font eux-mêmes
très-petits.
4°. Lorfqu’on s’eft procuré une fuffifante quantité
de noyau, on la met dans un nouveau tambour
d’une grandeur convenable ,,avec une fois 86 demie
fon poids de mélange ; le tambour étant en mouvement
, on arrofe un peu la matière avec de l’eau
qui doit être projetée deffus en pluie fine , ce qui
a lieu au moyen d’un tube horizontal,, armé à fa
furface de petits tubes capillaires 86 d’un robinet
extérieur au tambour ; le noyau grofiit en fe couvrant
fans ceffe de nouvelles couches , en forte
que , au bout d’un certain temps , le tonneau doit
lê trouver converti en grains ronds,plus ou moins
gros.. \
La denfilé que les grains prennent, dépend de J.a
quantité de. mélange 8s du temps pendant lequelil