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R afraîchir. Afin d’éviter les accidens, on eft
obligé de rafraîchir le canon de bal aille dans fon
exécution. Pour cet effet, après chaque coup
tiré , on trempe Pécouvillon dans le feau de
manoeuvre, & on l’introduit 4 plufieqrs reprifes
dans l’intérieur de la pièce. Autrefois on rafrai-
chiffoit les canons de fiége avec de l’eau & du
vinaigre ; maintenant on fe contente de ralentir
le feu quand la pièce s’échauffe trop.
RAGOTS. Pièces en fer à crochet, placées fur
les limonières des voitures, fervant à opérer le
recul de ces voitures.
RAINURE. La ligne droite tracée fur la largeur
de la partie la plus élevée de la plate-bande
de culaffe d’un canon, fe nomme rainure. Elle fert,
avec le bouton de mire, à diriger le rayon vifuel du j
pointeur. L’ordonnance de 17S2 l’avoit fupprimée, .
ainfi que le bouton du mire. L’ordonnance de j
1765 les a rétablis.
RAIS. On appelle ainfi les rayons d’une roue.
La patte du rais eft la partie qui entre dans le
moyeu; la broche elt la partie qui entre dans la
jante ; le refie fe nomme corps du rais.
Les rais doivent être empalés avec force; la
atte ne doit toucher ni aux fufées d’efiieu en
ois, ni aux boites de cuivre des efiieux en fer.
Sans cette précaution, les contre-coups feroient
reffortir les rais des mortaifes du moyeu pendant
la marche.
RALONGER un canon de fusil. Lorfqu’un
canon, après avoir paffé aux ufiues , ne fe trouve
plus avoir les dimpnfions prefcrites, on le rend au
canonnier, qui foude au tonnerre un bout de
canon afjCez long pour que fon canon ufiné de
nouveau puiffé cjvoir l’épaiffeur néoeflaire dans
toute fa longueur. Ôn ne tolère de ralonger les
canons d[e fufil & de moufqueton qu’une feule
fois , & cette opération n’a pas lieu pour les canons
de piftolet.
RAMASSE. Verge d’acier ronde, fur laquelle
en a fait des dents, fervant aux équipeurs-mon-
teurs pour élargir le canal de la baguette d’une
arme à feu portative. C’eft aufii une verge de fer
•fixée horizontalement par un bout, & ayant à l’autre
un renflement cylindrique de quelques pouces, fendu,
taillé en fpirale & un peu au-deffbus du calibre
du canon de fufil. En promenant un canon fur la
ramaffe.,' on le nettoie, &c.
Ramasse. C’eft un vieux foret dont la taille eft
ufée, & qui ne fert qu’à paffer dans les canons pour
les décraffer après qu’ils ont été recuits & qu’on
va procéder au dreffage.
RAME. Lçngue pièce de bois dont une des
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extrémités, qui entre dans l’eau, eft aplatie, &
dont l’autre partie, qui eft dans la main des pontonniers,
eft arrondie : on pofe la rame fur le
bord du bateau pour le manoeuvrer.
RANCHETS. Efpèces d’étriers enfer, arrondis
& fixés fur les côtés du charriât à munitions,
fervant à porter les timons ou les flèches de rechange.
Il y en a deux de chaque côté du char-
riot. Dans le haquet à bateau, les ranchets font
des pièces en fer qui fervent à contenir le bateau
fur fou haquet. Ils font placés aux extrémités du
fupport du devant & de la fellette de derrière,
(Voyez le mot Haquet.)
RAND. Nom donné à la couleur brune de
l’intérieur du fiiex deftiné à faire les pierres à
fufil. La couleur blonde s’appelle grimaud. ( Voy.
l’article Pierres a feu. )
RAPE. Lime taillée à graïn-d’orge. Il y en a
pour le fer & pour le bois. On fait ufage des unes
&. des autres dans divers travaux de l'artillerie.
R âpe à chaud. Entre la râpe & fon manche,
dont on fait utage dans les forges, eft enfilee une
plaque de tôle pour préferver la main du rapeur
de la chaleur exceflive à laquelle elle eft exr
pofée.
R âpe à froid. La râpe à froid en ufage dans les
forges eft en fonte. L’ébarbeur la promène en
frottant à deux mains fur toutes les faces de la
bombe ou de l’obus, jufqu’à ce qu’elles foient
bien nettes.
RAPIÈRE. Epée longue, étroite & tranchante
des deux côtés de la lame. Elle éloit en ufage
autrefois. Ce mot fert maintenant à défigner une
épée vieille & longue.
RAPPROCHEMENT. Forger un canon par
rapprochement ou juxtà-pofition, s’eft louder le
tube fans faire crôifer les bords de la lame , qui,
à cet effet, ne font pas rabattus enbifeau. (Voyez
l’article Canon de fusil.)
RAPPUROÏR. Vaifféau de enivre dont fe fervent
les falpêtriérs pour y mettre le falpêtre de
première cuite.
RAQUETTES. Nom donné aux fufées à la
congrève, qui paroiffent propofées fous le nom
Aejouquettes dans les Elémens de fortification de
Belair, imprimés en 17^2. (Voyez l’article Fusées
INCENDIAIRES. )
RATELIER d’armes. Affemblage de charpente
fervant à placer en ordre les armes, qu’on.conlerv®
| dans des falles difpofées à cet effet.
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Râtelier d’établi. Il fert à placer verticalement
& autour de l’établi, lés outils à manches
dont les ouvriers fe fervent habilùellèment.
RATER. Ce mol fe dit d’une arme à feu portai
tive qui ne part pas, lorfqu’étanl amorcée, la pierre
a frappé la batterie.
Indépendamment des caufes nombreules qui
peuvent faire rater ces armes par luile des défauts
de la platine ou du mauvais ajuftage de cel te der- !
nière pièce avec le canon & avec le bois , il en eft j
d’autres qui dépendent feulement du canon.
Lorfqu’on a tiré -un certain nombre de co'ups
avec les fufils de 1777, la poudre tombe en écaille
au fond du canon, fur tout dans les temps chauds ; I
& elle remplit l’échancrure pratiquée dans le I
bouton de la culaffe, pour communiquer le feu j
à la charge; en forte que c’eft fouvent en vain que j
le foldat paffe plufieurs fois de luile fon épin-
glelle dans la lumière, pour empêcher fou fufil de
rater. Cet inconvénient grave n’exifte plus aux
armes des modèles de 1816. On a fupprimé l'encoche
& on a fait arriver le canal de la lumière
au-deffus du plan du bouton de la culaffe, de manière
qu’il refte un efpace fuffifanl pour loger la
craffe , & que par ce moyeu le feu de la. lumière
communique directement dans la charge.
RAYER les canons de. carabine. C’eft, au
moyen d’une machine, creufer dans un canon
d’arme à feu un nombre quelconque de raies , afin
quelle porte plus loin & plus jufte. Autrefois on
les fai fuit droites & quelquefois en hélices; maintenant
on ne les fait qu’en hélices. (Voyez le mot
Carabine. )
RAYURES a cheveux ou merveilleuses. Les
rayures d’un canon de carabine font ainfi nommées
quand elles font extrêmement rapprochées
& aufii fines que jdes cheveux..
Rayures à colonnes. Rayure des canons formant
des efpèces de tourelles. C’eft la rayure des
carabines de guerre.
Rayures à étoiles. Rayures des canons de carabine.
Elles forment comme des redans.
Rayures à vochet. Rayures des canons de carabines
formant unë crémaillère.
REBOURS. Un bois eft rebours quand il eft dur
& fin, & que les fibres, quoique dirigées en difïé-
rtns fens, font fortes & vigoureufes.- On ne peut
travailler facilement un bois de celte efpèce ,
Riais il réfifte' bien an fardeau quand il eft mis en
oeuvre.
RÉCEPTION. On procède à la réception' des
objets d’artillerie en les vijitant & en admettant
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pbur leffervicé ce'ux qui ont les qualités requifes.
Ce mol s’applique particulièrement aux produits
des forges, des fonderies & aux matières.premières
déftinées à la fabrication des armes portatives.
Réception des matières premières dans les
manufactures d’armes. A l’effet de reconnoîire fi
les matièrés font de bonne qualité, l’entrepreneur
eft tenu d’inftruire l’mfpëCteur de tous les convois
qui lui arrivent, afin que celui-ci en ordonne
l’effai qui fè fait par les cia fies d’ouvriers qui doivent
en faire ufage, en préfence des contrôleurs &
révife'ûrs $ & de l’mlpecteur ou d’un officier employé
à la manufacture.
CeteffàLa lieu, pouiT’aeie'r & pour les fers défîmes
à la fabrication des pièces de la platine, an
moyen de la trempe à la volée qu’on donne à un.
échantillon de chacun de ces fers oD. aciers.
Indépendamment de cet effai, on forge' avec
le fer à platine un certain nombre de pièces qui
font également trempées & callées. On ne juge
pas de la qualité du fer par la caffure de la crête
du chien, mais bien par celle du corps de cette
pièce.-
Toutes les barres de fer & d’acier font cafFéës
en deux , pour s’affurer davantage de leur bonne
qualité; Si lè poinçon du contrôleur ou révifcui*
chargé dé cet lé partie , eft appliqué fur les
j. extrémités de chaque niorceau.
On s’affuré que les- feuilles de tôle d’acier font
•bien d’égale épaifleur & des dimenfions convenables.
Oii examine fi elles n’ont pas de paille*
'pénétrantes ou des cendrûres qui les' dépa-re-
, roienl trop. On coupe un morceau de q.uelqiles-
• unes d’elles, pour rèeonnoîlre fi la tôle n’a pas dé
doublures & fi elle eft flexible à froid. On trempe’
quelques-uns de ces morceaux pour juger de la.
qualité delà matière, on rejette les feuilles défec-
tueufes; celles reconnues bonnes' font marquées
du poinçon du contrôleur chargé dé cette partie.
Les lames à canons font examinées fous le rapport
du poids & des dimenfions, après quoi on en
délivre un certain nombre aux canonniers, qui
en forgent des canons qui font terminés & éprouvés
pour en conftater la1 bonne qualité.
Si les fers, aciers & tôles font de mauvaife qua-1'
lit -é on défend de les délivrer pour le fervice ;
mais s’il y a conleflation, on les fait éprouver une
fécondé fois par d’autres ouvriers des mêmes
clalfes, & alors l’infpeCteur décide d’après le nouvel
effai.
Tous les fers, aciers, tôles, & c ., qui font mis
au rebut, font pefés, portés fur un état & placés
dans un local de la manufacture, fermé à deux
j clefs, dont F une pour l’iiïfpeCteur & l ’autre pour
l ’entrepreneur. Les matières rebutées ne peuvent
! en être tirées pour aucune partie du fervicé, &
lorsque l’entrepreneur veut en prendre, fojt pour
) vendre, foit pour les employër à des réparations
aux bâlimens, il prévient- l’infpeCteur, qui ne
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