
premier, au fabre .de cavalerie, pour le garantir
ides coups d'éperon. Cette précaution eft maintenant
inutile , tous les fourreaux de fabre pour
cette arme étant en tôle d’acier.
FAUX-TRANCHANT. Partie d’une lamé de
fabre. {Voyez Biseau. )
FER. Le fer pur eft d’une couleur blanche,
tirant fur le gris , atlirable à l’aimant, donnant
du feu au choc des quartz & des filex. 11 eft trèsr
dur, très-élaftique, très-difficile à fondre, &
fufceptible d’un beau poli. Il s’étire en fils très-
fins , s’écrouit à froid fous le marteau, & prend
toutes les formés à l’aide delà ch à l eur . C’eft Je
métal le plus utile & le plus répandu fur ce globe,
dont toutes les fubftances en font colorées,
La nature ne préfente que rarement le fer à
l ’état de pureté, & l’on rencontre rarement du
f j r natif.
Les métaux ont la faculté de fe combiner avec
l ’oxîgène, lorfque leurs molécules font féparées
par quelque moyen que ce foit ,-où rendues moins
adhérentes les unes aux autres par la chaleur.
Alors ils perdent l’éclat & la plupart des autres
propriétés métalliques. Ils augmentent de poids,
ils ont une forme terreufe , ce font des oxides.
Les oxides fe trouvent dans le fein de la terre ;
-iis n’y font jamais purs- ils font combines avec
d’autres oxides, ou avec des matières combufti-
bles comme le foufre, ou avec des matières ter-
reufes auxquelles ils font adhérens; & lorfqu’ils y
fonten aflez grande quantité pour en être extraits,
•on les appelle minés métalliques. Ainfi la mine
de fer eft un oxide de fer ordinairement combiné
avec des matières terreufes, telles que l’argile j l’e
fable fin & la pierre calcaire, ou avec d’autres
métaux, tels que l’arfenic, le manganèfe, ou
enfin avec des matières combuftibles, telles que
le foufre, le phofphore , &c.
! : Les-mines de fer fe trouvent dans les terrains
primitifs ou dans les terrains d’alluvion.
•Les premières donnent prefque toujours du fer
, de bonne qualité5 elles font ou fans mélange
.de matières terreufes, comme-la mine de ,1’île
d’Elbe, de Danemora en Suède, & c ., ou combinées
avec des matières terreufes, comme la
mine fpathique, qui peut être ou blanche, ou
grife, ou brune. Les unes & les autres peuvent être:
criftallifées. Elles compofent ce qu’on appelle en
-général mines en roches.
Les mines; que l’on trouve dans les terrains
d’alluvion* font communément mêlées avec du ■
phofphore , qui rend le fer caftant à„froid.
Elfes font ou de formation ancienne,- ou de i
formation nouvelle.
Dans le premier cas, on les trouve ou en maftes
ou en grains épars dans la terre, arrondis, quelquefois
anguleux.
Pans le fécond cas, l’oxide libre, réfuhant de
la décompofition des pyrites, & entraîné pav lej I
eaux pluviales, fe dépoie dans le fond des marais I
comme dans la Daléçarlie , d’où on le retire par I
l’exploitation, & où il s’en raffemble en fuite I
d’autres. On fépare le fer des matières terreufes I
& de l’oxigène , avec lefquels il eft combiné dans I
la mine , en faifant laver, bocarder, griller 8c I
fondre le minerai dans un haut-fourneau, où I
le feu eft mis en aêliv-ité par des feuillets, des I
pompes foufflantes, ou par des trompes qui I
. chaffent le vent dans le fourneau par un canal I
qu’on nomme tuyère. On charge le fourneau par I
le gueulard. Le minerai fe fond en pafiant à I
travers les charbons. Les matières terreufes for- I
ment avec les foadans un verre grofïier qu’on I
nomme laitier} & qui fumage. Le fer, comme I
ét-ant plus pelant, tombe au fond du creufet, 8c I
on le fait couler dans un moule , comme il fera I
expliqué ci-après. » '
Le combuftible employé pour fondre le minerai I
eft du charbon de bois ou de la houille carbo- I
nifée. Les proportions des matières formant les I
charges du fourneau font variables comme la I
nature des mines.
A mefure que les charges defeendent en fe I
fondant, on les remplace par de nouvelles; I
lorfque, par leur nombre & l’abondance du laitier I
qui s’écoule, on juge que le creufet eft .plein I
de fonte , ou arrête les feuillets , on débouche le I
trou fermé avec de l’argile (c.e trou eft au fond I
du creufet) , & on fait couler la Tonte, dans un I
canal creul'é dans du fable fec. Cette opération I
-s’appelle coulée. ,,
Le charbon incandefcent a la faculté de fe çom- I
biner avec l’oxigène ; il s’y attache .même ;avec I
plus de force, & il l’enlève à prefque toutes les I
autres fubftances. Ainfi, dans le baut-fourneau, I
le charbon enlève à l’oxide de fer une portion de I
fon oxigène; mais il n’y refte pas allez long-temps I
en contaêl pour l’enlèvér en eûtier. Le fer re- I
prend fon éclat métallique 5 l’oxigènê qu’il re- I
tient encore le rend fufiblë & caftant': c’eft la I
matière, du fer coulé, ou la fonte;. Sa .caffure eft I
blanche & brillante.
Le canal dans lequel on la coule eft pratique I
près du fourneau , & il a la forme d’un, prifme I
triangulaire. La fonte fous cette forme s’appelle I
guezije. ' / , |
Le charbon incandefcent s’allie aufli àvec le fer, I
& lorfque , dans la charge du fourneau on en I
met plus qu’il n’en faut pour échauftér & fondre I
la mine, une partie fe combine avec le fer. I
Alors la fonte refroidie eft plus ou moins grife, I
félon qu’elle contient plus bu moins de carbone. I
La fonte grife, contenant moins d’oxigèneeft I
moins caftante; c’eft cette fubftance qu’on cm- I
ploie à la fabrication des canons en fer., des I
affûts à mortiers, &c.
La fonte qu’on emploie pour - les fers deftines I
à la fabrication des armes portative« , participe I des I
des propriétés de la fonte blanche & de la fonte
iïi’ife ; on la nomme Jbnte mêlée. Elle contient
moins.de carbone que la fonte grife. ,
pour affiner le fer, c’eft-à-dire, pour lui donner
toute la duâilitté dont il eft fufceptjble', il fiiut
enlever à la fonte tout l’oxigène quelle retient.
Pour -ce laon là fait refondre-à la forge, au
milieu de charbons allumés; elle- perd fa fufibi-
lité elle devient fufceptible de s’aloager fous
le marteau'-, & de- prendre la forme dé barres :
c’eft alors lè fer forgé: {V oyez lesarticles Haut-
Fourneau & Méthode catalanne. )
On fait ufage, dans la conft.ru&iou des voitures
& attirails d-arlillerie, de fers forgés, qui (ont plats
ou carrés; de -fers platinés, qui font carrés, ronds
ou plais; de fers laminés, qui font plats, & de fers
•fendus en verges. Ces diverfes efpèces de fers font
dallées par numéros, fui vaut leurs dimenfions &
l’ufage auquel elles font deftinéés. Les fers employés
à la fabrication des armés portatives (ont
connus fous les dénominatioiisdêyè/’ carillon-3J:èr
Jenton }for cote -de-vache.
Les mines de fer étant-très-variées 'dans la
nature, & les procédés que l’on fuit pour eu extraire
le mêlai, différant prefque partout, le fer
forgé qui réfulte de leur fon le préfente lui-même
tant de variétés, qu’on ne peut établir aucune
règle certaine pour diflingüer (a qualité à 1 oeil.
En effet, un fer qui a toutes les apparences de la
meilleure qualité, ne peut donner quelquefois
que de mauvais ouvrage, malgré tous les foins
. que l’ouvrier, peut y apporter.. •
Les différentes efpèces de fubftances étrangères
que peut conlériiide fer forgé, & dont on ne peut
dépouiller entièrement la fouie par les opérations
qu’on lui fait fubir dans les forges, le rendent
caftant'à-froid on à chaud, lui vaut la nalùré de
: ces fubftancés ; il eft .caftant à froid-s’il contient
du phofphôre, à ,chaud s’il contient de l’arfenic;
& s’il réunit à la fois ces deux vices, il eft caftant à
chaud & à froid. Le fer caftant à froid eft facile à
traiter à chaud; il fe foude aifémenl : cafte fous
• un mince échantillon, fa couleur eft d’un blanc
argentin , & il ne préfente que des facettes, & peu
•ou point de nerf. Le fer caftant à chaud eft carac-
térifé par l’impoffibilité de le fouder; mais à froid
il eft flexible &. capable de réfiftance. Les criques
qui font ordinairement aux arêtes des barres de
fer,;font le ièul indice extérieur auquel on puiflè
le reconnoître, 8t cet indice n’eft pas fur, car un
fer mal affiné préfente les mèmès effets. •
Indépendamment de ces vices principaux, le
fer.forgé eft encore de- maüvâîfe qualité, fi Ion
tilfu eft formé de gros grains ou de grains mêlés,
• ceft-.à-dirë, de gros & ’de petits- grains; s’il eft
-bfillant à fa caffure , noirâtre , fulfureux. Lè fer
à,gros grains ou à grains mêlés- eft très-du&ile, .&
il.,eft facilement porté'à l’état' pâteux; mais la
quantité d’oxigène qu’il a. refeiiiie' de la fonte, le
'rend aigré & fragile, en forte qu’il eft lujet à fe
A rtillerie,
criquev à chaud & à fe cafter à froid. Le fer noirâtre
eft moins doux & moins flexible que 1 autre;
fa eouleur provient du carbone dont il n’a pas été
fuffifamment privé à l’affinage; enfin, le fer fulfureux
foude mal, parce que l’acide qui s’en dégage
parla chaleur en.fait oxider les furfaces.
Aucune des qualités de fer dont on vient de
uarlér ne doit être employée- dans les travaux de
’artillerie; mais il eft furtout de.la plus h au le im-
portancè-que celui pour les canons des armes portatives
feit de la meilleure efpèce.
Pour s’affurer de la qualité du fer, on en prend
une barre que l’on Tait plier en deux par le milieu,
& dont on fait fouder les deux pallies l ’une
fur l'autre pour les équari'ir en barreau de dirnen-
,fion un peu moindre que celle de la barre ainfi
préparée. Lorfque le Barreau eft froid, on le fait
cafter en lui donnant un coup-de tranche, & on.
le rompt en le pliant plufieursfois en.fens contraire.
Le fer fera bon , fi, n’étant çaffaqt ni à froid ni
à chaud, fa caffure préfente intérieurement une
. couleur plombée & un grain fibreux, qu’011 appelle
\e nerf à\i fer. Il importe encore qu’il foit bien
fondant'& qu’il fupporte le taraudage. On obfer- '
'vera qu’il 11e faut pas juger delà bonté du fer par
fon nerf feul. Pour s’en convaincre , il fuffit d’en
faire aplatir fous uneéjiaiffeur deo met. o i3(6 lig-.),
par exemple, une barre d’une ép ai fleur environ
triple1, dont le grain aura été reconnu gros & bril—
.Tant : après Ta voir laiffé refroidir , fi-on le cafle ,
on trouvera un fer nerveux ; mais fa caffure fera
blanche comme celle de la fonte, & en le retravaillant
oh le refoulant fur lui-même, il reprendra
néèeffairement fon premier grain. Il eft
bon, pour le fuccès de l’opération, de battre le
fer avec la panne du marteau , mouillée lois de la
dernière chaude.
On petit encore éprouver le fer forgé en le
trempant à la- volée, parce qu’il n’y à que .celui
I de première qualité que cette opération ne détérioré
pas plus où moins fenfiblement. Le fer de
médiocre qualité s’aigrit ; le fer aciéreux- prend
tellement cette trempe, que la lime n’a plus d’action
fur lui. Le fer'à grós grains prend un épiderme
d’uii grain beaucoup moins gros; enfin, les différentes
efpcces de mauvais fers changent d’afpecl
à Ta caflure par la trempe à la volée. La trempe en
paquet fait egalement connoître la qualité du-fer ;
mais comme elle en convertit les furfaces en acier,
ce procédé ne permet pas de faire ufage de la lime :
au refte il eft bon d’éprouver le fer defttné pour les
platines par cette dernière méthode, parce qu’elle
a lieu pour les pièces en fer de cette partie de
l’arme. :
Les fers de bandage n’ont pas befoin de montrer
du nerf; le grain fin & blanc annonce de la dureté,
8t c’eft une qualité à rechercher pour celte efpèce
de fer. OnT’éprouve en y perçant des trous.
Les fers ébauchés ayant tous de fortes dimeu