
fions , fe fabriquent ordinairement dans les forges.
On fournil des modèles pour chaque efpèce, qui
eft enfuite mile à fes juftes dimenfions & finie dans
lès arfenaux de l’artillerie.
Fer affiné. C’eft le métal auffi pur que les moyens
employés dans les forges peuvent le permettre.
Cette qualité eft particulièrement exigée dans les
fers deftinés à la fabrication des armes portatives.
Fer-blanc pour cartouches à balles & bandelettes
, fervanl à enfaboter les boulets. On fait que
le fer-blanc eft de la tôle laminée dont les furfaces
font recouvertes d’étain, & que pour être de bonne
qualité, il doit être uni & pliant. Pour le faire, on
décape la tôle en la plongeant à froid dans de l ’acide
fulfurique étendu d'eau, & ên la récurant,avec du
grès; on la lave enfuite avec de l ’eau, on l’effuie
& on la plonge dans un bain d’étain couvert de
fuif fondu 5 quand elle a pris ce qu’elle peut prendre
d’étain, on la retire , on la lailfe refroidir , &
l ’opération eft terminée.
Les feuilles de fer-blanc doivent avoir des dira
enflons relatives aux calibres pour lefquels elles 1
font deftinées, ainfi que celles pour former les bandelettes
à enfaboter les boulets. ( Voyez, pour ces
dimenfions, les prix & les poids des feuilles de fer-
blanc , le Traité d’artifice de guerre par M. Bigot,
chef de bataillon d’artillerie. )
Fers de cartelage, ou fers fendus, fers en barre.
C’eft le nom qu’on donne aux fers employés dans
les manufactures d’armes pour les fufils , moufque*
tons, & c ., & qui font divifés en trois efpèces : fer
carillon, fer fenton, fer côte-de-vache. Le fer en
barres fe-rt ordinairement pour les lames à canons,
les culaffes & les douilles de baïonnettes :
les autres fers s’emploient pour forger les pièces
de la platine & celles de la garniture.
Fer de lance. Ce mot eft fynonyme de lame de
la lance.
FERMOIR. C’eft un cifeau dont le fer va en
sélargiffant & en s’aminciffant pour former un
tranchant. Il eft terminé en bifeau de deux côtés
de ce tranchant. Cet outil fert aux ouvriers d’artillerie
pour des ouvrages en bois.
FERRURES. On entend par ce mot toutes les
pièces en fer qui entrent dans la compofition des
voitures & machines de l’artillerie. Une ferrure eft
dite brute en fortant d’être forgée-,grattée.,}oifiqu on
en a enlevé cette efpèce de croûte noire qu’elle a
en fortant du feu; limée? iorfqu’on lui a donné
une forte de poli avec la lime. [Voyez page 149
de l’Aide-mémoire, pour l’ufage , l’emplacement
& les dimenfions des principales ferrures.)
FEUILLE pe plomb. Pour fixer la pierre à feu
entre les mâchoires du chien , & empêcher qu’elle
ne fe brife par leur prefïion , on l’enveloppe d’une
feuille de plomb, qui, étant en place , excède un
peu les bords defdites mâchoires, afin d’encha-
tonner les pierres & de les mieux maintenir. Ces
feuilles font en plomb laminé , & on fe fert d’emporte
pièce pour les mieux découper : un maillet
en bois & une pièce de bois debout fufftfent
pour cet objet. Le contre-coup fait forlir la pièce
découpée, & pour faciliter cette fortie, on graillé
de temps en temps les empôrte-pièces. Dans les
fuGls de chalTe on fait ufage de cuir pour retenir
la pierre entre les mâchoires du chien.
Feuille de fauge dans les armes à fen portatives.
Reffort qui a la forme d’une feuille de fange
à l’une de fes extrémités, & qui fert à maintenir
là baguette du fufil dans fon canal, lorfque l’arme
eft renverfée. Les baguettes des piftolèts de giferre
étant un peu forcées dans leur logement, on ne
met pas de reffort pour les affujettir.
F euille de fange dans les forges. Lame de fer
d’environ o rnèt. o33 ( i5 lignes) de largeur, un
peu relevée par un bout, fer vaut au moulage en fable
des projedbles. ( Voyez le mot Champignon. )
FEUX. Coups que l’on tire avec des armes à feu,
.foit canons, foit mortiers, fufils, piftolèts, &c.
Faire feu furl’ennemi, c’eft donc tirer fur lui avec
ces armes.
Les feux de l’infanterie confiftent dans des décharges
fucceffives du fufil & ceux de là cavalerie
dansle tir du moufqueton & dupiftolet. On nomme
les feux de l’infante ne , fieux de deux rangs 3 de
trois rangs , à volonté, de pelotons 3 de dit>fions ,
de bataillons y &c. ( Voyez le Diâtionnaire d’Art
militaire de VEncyclopédie méthodique, )
| Les feux de l’artillerie font direéts ou JichcinSy
rafans ou plongeans 3 d/vits ou courbes ? &c. On
appelle fieux directs ceux dont la direction eft
perpendiculaire au front de la batterie -,feux f -
chansy ceux qui vont de plein, font frapper un
front de troupes, de fortification, &c.;fieux ra-
fans y ceux dont le projeêtile, dans fa trajectoire,
parcourt une ligne parallèle au terrain qu’il doit
défendre, & peu élevée au-deffus de ce terrain;
fe u x plongeans y ceux dont les batteries font plus
élevées que les objets fur lefquels ellès tirent;
fe u x droits y ceux tirés par des pièces de canon, à
charge entière ,f e u x courbes y ceux dont les pro-
jediles font creux & tirés par des mortiers, pier-
riers, obufiers : on nomme auffi ces derniers feux,
feu x verticaux, ( Voyez l’article T ir des armes a
feu . )
Feux chinois. On nomme ainfi une compofition
d’artifice qui vient de la Chine, & dans laquelle on
emploie de la fonte de fer pulvérifée & tamifée.
Les cartouches en feux chinois, s’emploient ordinairemeat
pour garnir le pourtour d’une décora- J
lions, ou pour former des pyramides, des cafcades,
gjCt ( Voyez MArt de T Artificier de l’ Encyclopédie
méthodique. )
Feux d’artifices. On défigne fous ce nom des
colleCüonsde différentes fortes d’artifices combinés
de manière à produire de grands & beaux effets,
imités foit des objets d’arts, foit de la nature, tels
que des façades de palais , des cafcades , des éruptions
de volcans, &c. De tous les i'peCtaoies qui
ont été inventés pour fervir aux réj oui (Tances publiques,
il n’en eft .pas de plus beaux que les feux
d’artifices, à caufe de la propriété qu’ils ont de
s’élever à de très-grandes hauteurs , & de s’offrir
avec éclat à la vue des populations entières. On
failoit des feux.d’artifices long-temps avant l’invention
de la poudre. ( Voyez l’article Artifices
DE GUERRE ET DE REJOUISSANCE J VOyÇZ; auffi aUX
pots Fusées, pour les feux d’air employés à la
guerre. )
Feüx du Bengale ou Flammes du Bengale. Artifices
de réj oui (lance remarquables par la blancheur
& l’éclat de leur lumière. Ils fe compofent de ful-
pêtre, de foufre & d’antimoine.
Feux grégeois. Artifice dont on fe fervoit anciennement
à la guerre & quibrûloit dans l’eau.
On prétend que les Grecs s’en font fer vis les premiers,
Les compofitions incendiaires des Anciens
& celles du moyen âge étoient probablement moins
puiffanles que celles de nos jours, & tout porte à
croire que l’on a exagéré les propriétés du feu
grégeois. On penfe qu’il enlrQÎt dans fa compofition
du foufre, du -bitume, de la naphte, du camphre
& du pétrole.
FICELLE. Petite corde employée dans divers
travaux de l’artillerie, & particulièrement dans les
artifices de guerre.
FICHES. Baguettes minces en fer : on en.plante
deux fur l’épaulement d’une batterie, dans la di-
reèlion de l’objet qu’on veut atteindre 5 elles fervent
à pointer le mortier au moyen d’un fii-à-
ploinbr
FIL de laiton. Il eft étiré à la filière, & fert
dans l’artillerie pour fixer là chape & le bout des
fourreaux defabre d’infanterie & d’artillerie, ainfi
que.le bout eu cuivre du fourreau de‘baïonnette.
11 eft préférable au fil de fer , parce qu’il s’oxide
moins que celui-ci , & qu’il y a plus d’uniformité
Cu ce que les garnitures font en cuivre : étant
d’ailleurs plus flexible;qu.e le fil de ter , il le rabat
plus facilement contre les parois intérieures du
fourreau. Son diamètre doit elre d’environ 0 mèt.
001 (fi points).
F il des lames de fabre , tranchant de ces lames.
Les -Cabres forlent des manufactures fans que les
lames aient été affilées; cette opération Ce fait
enfuite dans les régimens d’une, manière qui dégrade
allez ordinairement l’arme. Les fantaffius
dégradoienl leur fufil pour obtenir la rcfonnance;
on la donne maintenant dans les manufactures
royales en évilan-t.les dégradations. Il fembleroit,
par un principe analogue, queTes fabres devroient
être diftribu'és’aux foldals dans un état ou il n’y
auroit rien à, y faire, du moins pour quelques
années. On pourroit donc donner le fil à ces lames
dans les manufactures. Cette opération auroit lieu
lorfque les fabres fer oient montés & reçus , & l’on
polirait enfuite le tranchant, afin d’empêcher les
lames de fe rouiller dans les magafins de l’artillerie.
La dépeufe néceffitéepar cette opération feroit bien
peu confidérable , en comparaifon de l’économie
quelle procurerait par une plus longue durée des
armes. Enfin, fi cette mefure préfente des naconvé-
niens, il faudrait que les chefs de'corps fi fient eux-
mêmes donner le ni aux fabres, lorfque les troupes
font dans le cas d’entrer en campagne.
FILAGORE. Nom que les artificiers donnoieut
autrefois à la ficelle avec laquelle ils étraugloient
les cartouches des fufées,
FILETS de vis. C’eft le cordon Caillant & en
fpirale autour de la tige de la vis. Les filets de vis
font ordinairement carrés ou triangulaires.
FILIERE. Inftrument percé de plufieurs trous
de diamètres différens , par lefquels on fait fuccef-
fiveulent paffer un fil de métal pour l’alonger Scie
réduire à uue groffeur convenable.
Filière à couffinets. Les couffinets font des
pièces en acier trempé & recuit, ghffant dans la
partie plate de la filière qu’on ouvre à cet effet. Ils
fe ferrent l’un contre l’autre à volonté, par le
moyen d’une ou deux vis depreffion. Chacun d’eux
eft entaillé fuivant un fegment, en forte qu’ompeuf,
par leur moyen, tarauder des vis de différens diamètres.
Filières. Outils fervant à faire les filets des
vis.
FLAMARD ouFLAMBARD. Epée dont la lame
avoit la forme d’une flamme.
FLAMBEAUX. Sortes de torches, fervant A
éclairer des troupes pendant les marches de nuit :
ils doivent.brûler pendant la pluie. On les fait avec
dix ou douze brins d’éloupes filées & liées avec
une ficelle, qu’on faiffe tremper pendant deux minutes
dans une compofition de 6 parties de poix
noire, 6 de-poix blanche & de 1 térébenthine; o*
les laiffeenfuite égoutter au-deffusde la chaudière,
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