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mou ftp et ou lorfqu’on veut en faire ufage. (Voyez
Je mot Mousqueton. )
PORTE-RAME. Tige ronde qui entre dans un
trou percé dans le plat-bord ou dans le nez de
derrière du bateau, & qui eft terminée par une
fourche , entre les branches de laquelle onplace la
rame ou le gouvernail. On l ’appelle quelquefois
porte-gouvernail.
PORTE-TARAUD.Manche commun àplufieurs
tarauds , dont on fait particulièrement ufage dans
la fabrication des armes portatives.
PORTE-VIS. Partie d’une arme à feu portative.
( V oyez Contre- platine. )
PORTIERE de pont. Affemblage de deux ou
trois bateaux fervant à former la coupure d’un
pont. La portière fe conftruit en même temps que
le pont. On ponte enfemble les bateaux qui doivent
la former, on l’amène à l’endroit où l’on veut conserver
une coupure, on la place de manière que
fes poutrelles joignent bout à bout celles de la
partie du pont déjà conftruile. On amarre enfemble
le dernier bateau de celte partie & le premier
bateau de la portière. On place entre
leurs poutrelles cinq faufiès poutrelles, & on
achève le tablier. On continue le pont de l’autre
côté de la portière, comme on l’a fait pour le premier
côté. Chacun des bateaux contigus à.la coupure
& un des bateaux de la portière doivent être
amarrés à des ancres. On place auffi quatre faux
guindages, dont le milieu covrefpond à la jonOion
de la portière avec les deuxTàutres parties du pont.
Tour ouvrir la coupure, on enlève les faux guindages
, on ôte cinq à fix madriers à l’endroit des
jointures , on poulie les faulîes ooutrelles dans les
bateaux fixes, on démarre fes bateaux de la portière,
liés à ceux du. pont, & on la laiffe aller au
courant en filant fur le cordage de fon ancre :
lorfqu’on eft defcendu à quelques pieds au-deffous
du pont, on lajrange à droite ou à gauche de la
coupure, pour laiffer le paffage libre ; on la remet
eu place par une manoeuvre inverfe de la précédente.
Portières d’embrafure. On nomme ainfi des
Volets en bois de cLêne , qu’on met à l’embralure
d’une pièce de canon, quand le feu de la mouf-
queterie eft trop dangereux. On les ferme auffilôt
que la pièce a tiré pour la charger de nouveau.
Les volets ont chacun o mèt. 9743 (3 pieds) de
hauteur , fur o mèt. 5789 ( 14 pouces ) de largeur,
& les deux montans qui les portent ont 1 mèt. 9490
( 6 pieds) de hauteur.
POSTAGE. C’eft, dans là platine , la pdliliôn
relative du chien & de la batterie, poGtion dont
on juge par la dilb.nce du centre du trou de la
! noix au centre de celui de la vis de batterie. La
’ poli lion du baflinet doit être calculée fur la diftance
que ces deux pièces ont eut relies, afin que la
fraifure reçoive la plus grande quantité podilile
a étincelles.
POTASSE. C’efl un alcali fixe végétal, formant
avec l’acide nitrique le falpêtre ou'iiitrate de no-
talle. On appelle,/«/™ le produit brut de l’évaporation
à ficciié de la lelïive des cendres provenant
de la combuftion des bois & antres véo-étaux^ la
potaffe eft le falin calciné & débarraffé'dans ce! lu
opération , par l’aflion delà chaleur, de fou 'humidité,
de la matière colorante & exlraüive. Voici
fuivant M. Renaud , colonel d’artillerie fln/iruc-
tion fur la fabrication de la poudre ) l’épreuve au
moyen de laquelle on détermine d’usé manière
abjolne la quantité de pur que contient la-polafle.
Gette épreuve ell fondée fur ce qu’il faut vingt
grammes de potaffe pure pour l'alùrer complètement
1 acide nitrique contenu dans 102 «-ranimes
d une dÿoluiion de nitrate dé llrùuliane, marquant
36 degrés à l’aréomètre de Beaumé.^
On a .un tube de verre bien calibré, & di'vifé
en cent parties égales, de manière que ces cent
parties contiennent 103 grammes delà diffolùtion
ci-deffus. Ou fait diffoudre-l’éparément 30 grammes
de la potafie qu’on veut effayer, & qui , fi e]]e
étoit entièrement pure, Pâturerait les cent parties
de la difiolution de nitrate. Ou verfe peu à peu
lur la difiolution de potaffe, jufqu’à cè qu’il n'v
ait plus de précipité, la diffolùtion de nitrate de
Itronfiane , dont on a rempli les cent divifions du
tube : le nombre des parties qui relient dans le
tube, torique le précipité cetfe, indique ce que
perd pour cent la potaffe mile en épreuve.
La diffolùtion de potaffe peut être , en effet
conlidérée comme compofée de cent parties, dont
chacune doit fatnrer une partie correfpondante du
nitrate de flronliane ; mais la ceffation du préci-
pité indiquant que la quantité de nitrate employée
a abforbe pour ta faturation les vingt grammes de
potaffe, il en réfulte qu’il manque à cés vingt
grammes les parties de pur correfpoudautes aux
parties de nitrate qui relient dans le tube &
qu ainfi ce nombre de parties ell ce que perd pour
cem la potalie mife en épreuve.
POTEE. On appelle ainfi un mélange de terre
, “ “ ,ref “ “b.ères employées pour le coulage des
bouches a feu dans les fonderies ; voici fa compo-
htion d après 1 Aide-mémoire : prenez delà pâte
qui a 1er vi a faire le modèle, & qui a été dégagée
des parties groflières du crottin ; mêlez-y partie
égalé de. fable & partie égale d’argile jaune , qui
con ient de la terre calcaire ; mêlez & corroyez
ces trois fubllances , eu les humetlam avec de l’eau
commune j étendez cette pâte en une couche de
0 met. oi>4j (2 pouces) d’épaiffeur; recouvrez-la
dune couche cle bourre bien bat tuede o mèt*
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0271 ( 1 pouce) d’épaiffeur5 corroyez dè nouveau
.eu flnuneôlant, pour que la bourre foit uniformément
répandue , & que la conliftance dû-mélange
-loit à peu près comme de la bouillie.' :
Le fable empêche l’argile de le conlra&er.
La bourre lie les parties de la pâte, & s’oppofe,
aux gerçures de la pâte dans fon retrait.
L’argile ja u n e , par la petite quantité de terre
calcaire quelle contient, lie fortemen t, par un
iCQimnencetneut de fu(ion, l ’argile au fable, &
donne une grande folidité aux premières couches
de la ch ape.
Potée d’étain. Oxide d’étain dont on fait quelquefois
ufage pour donner un poli fin à. des pièces
en fer &. en cuivre. L’éiain eftle plus fufible des
métaux employés dans l’artillerie , & il s’empare
de l’oxigène avec la plus grande facilité. Si on le
tient en fufion, expofé à l’aôHon de l’air, fa furface
fe couvre d’une pellicule grife; fi on enlève cette
pellicule ,. on découvre l’étain avec tout fon brillant
? uinis il perd, bientôt cel éclat, & s’oxide de
nouveau : c eft la potée d’étain. Elle ufe moins les
armes que le roùge-d’Angle terre, & furtout que
l’émeri,; mais le brillant qu’elle donne eft blanchâtre.
POTENCE. On appelle ainfi , dans les ponts-
volans , le fyftème de deux montans liés par deux
traverses, entre lelquelles on meut une pièce de
bois de la hauteur de, o mèt. 3248 (1 pied),
nommée chat} percée d’un trou pour le paffage
du câble qui retient le pont. Ces montans s’élèvent
du milieu des bateaux compofant le pont , à un
tiers de leur longueur, à partir du nez de devant.
Le chat doit jouer librement, en roulant fur deux
cercles en cuivre , dans les rainures faites aux tra-
verles, qui font garnies de bandes de fer.
, POT-EN-TÊTE. Ancien cafque dont on a donné
le nom à celui que pi rtoient les fapeurs , dans lés
travaux de fiége.
POTS-A-FEU. Artifices que l’on jette fur l’ennemi
dans la défenfe ou l’attaque des places. Pour
les faire, on prend des pots de terre ordinaires,
Mu on remplit de poudre en grains & de grenades
(chargées, fans fufée 3 on ajoule quelques morceaux
[de roche à feu. On les. recotsvre de parchemin,
|°ü attache deflus des mèches préparées, auxquelles
N met le feu dans l’inftant qu’on veut les jeter.
Oa remplit aufîi ces pots avec une compofition
12 parties de falpêtre, 12. de pulvérin , 4 de
Soufre & 4 d’antimoine. Ces matières fe broyent
enlemble , & on en fait une pâte avec de l’huile de.
Pétrole j on en remplit ces pots aux deux tiers , &
e h'rplus avec de la roche à feu.
Les pots-à-feu ne font plus en ufage; on préfère
fs LaUes-à-feu & les carcaffes. (Voyez ces deux
'eimers articles.)
T O U 357
TOTIN. Métal allié de volette, de laiton & de
•plomb. Il eft rejeté des travaux de l’artillerie,
comme étant fragile.
POUDRE. Les refforts & la force de lorfion
étoiem les principaux moteurs de l’artillerie des
Anciens ; les projeôliles de 1 artillerie moderne
lont lancés par l’inflammation de la poudre à
canon.
La découverte de cette poudre paroit dater de
temps trésor recules. On croit généralement que
\ les Chinois en faifoient ufage plufieurs fiècles
| avant notre ère. On en. attribue l’invention en Eu-
J rope à un religieux nommé Bertbold Scbawrtz
dans le quatorzième fiècle; mais le traité de
J Nullitate Magies de Roger Bacon, qui vivoit
dans le treizième liècle, fait préfumer que ce phi-
lofophe en avoit eu l’idée avant lui.
La poudre à canon eft un mélange exaêf &
en proportions déterminées de falpêtre ou nitrate
de potaffe, de. charbon & de foufre : elle
eft d’autant meilleure, toutes chofes égales d’ailleurs
, que le choix de ces trois matières eft
mieux fait. Le falpêtre doit être parfaitement
raffiné , & ne doit point contenir de fubllances
étrangères, furtout de fels deliquefcens» Le
foufre doit être auffi le plus pur pofïibley &
par cette raifon l’on doit donner la préférence
à celui qu’on obtient par la diftillalion. Il faut
que le charbon foit récemment fait, qu’il brûle
prtfque fans rélidu, qu’il foit fec, fonore,. léger^
facile à puivérifer & à enflammer : tels font les
charbons de bourdaine, de peu-piier, de tilleul
de marronier, de châtaignier, de coudrier,, de fu-
-f’ain, & en général de tous le bois tendres &
légers. Dans les poudreries françaifes on fe fert
de celui de bourdaineon le fait avec de jeunes
branches ou. des parties de branches écorcées &
refendues. L’écorce & le vieux bois contiennent
une grande quantité de principes terreux.
Après avoir fait choix des matières, on pafffi
le nitrate de potaffe à travers un tamis; on pulvérise
le foufre fous deshocards, & on. le tamife
dans un blutoir y puis on pèfe des quanti tés convenables
de ces deux fubftances, ainfi que de
j charbon. (Voyez} au mot Dosage, les propor-
I tions adoptées en France pour les poudres de
j guerre , de chaffe & de mine. )
j On a effayé de taire de la poudre avec du fal-
pêlre & du charbon; on a également effayé d’en
j faire avec du falpêtre & du foufre, & l’on a vfi
1 que cés fortes de poudres étoieut de mauvaife
qualité : le charbon eft néceffaire pour-produire
beaucoup de ga z , &. le foufre l’eft furtout pom*
rendre la combuftion rapide. Néanmoins cette
combuftion, quelque rapide, quelque vive qu’elle
foit, ne s’opère jamais complètement; uu grand
nombre de grains font toujours entraînés fiais,
etre b iu lé s e t lombeut h quelque difiance
. L’arme.