
I
mandrin qui a les diamètres extérieurs, du canon
vers la bouche.
L’ouvrier doit avoir l’attention d’hui 1er de temps
eu temps les forets .& de jeter, de l’eau délias la
douille, pour qu’ils ne fe détrempent pas par le
frottement qu’ils éprouvent.
Après le forage, la baïonnette eft remife au
tourneur, qui arrondit la douille depuis environ
O mèt. 0023.( i lig. ) d elà racine du coude-'jusqu’au
bourrelet, dont il coupe carrément, tout
autour, le côté qui doit fervir d’embafe à la virole,
& depuis la partie inférieure de cette embafe juf-
qu’à la naiflance du pontet-.
On recuit en fuite la douille au feu de bois blanc
pour adoucir le fer aigri par les opérations précédentes
, & pour faciliter le travail de l’ouvrier
qui achève de le dégroffir à la lime. Un autre
ouvrier dégrolïit la lame avec des limes nommées
rabots , à caufe de leur forme y la baïonnette étant
totalement limée, eft enfuite repaffée avec des
limes bâtardes ; après quoi on enlève de deffous le
pontet, avec un cifelet, la quantité de métal qui
eft néceffairepour laifler. palier le tenon du canon
fans frottement, & on forme les trois fentes au
moyen de molettes que fait tourner une machine
à bras. On rend les fentes nettes avec le cifelet &
des limes.
Dans le cours du travail, le limeur doit s’af-
furer Couvent des dimenfions dès parties avec fon
calibre.
La virole n’offre rien de plus particulier pour
fes procédés de fabrication , que ce qui fe pratique
pour toutes les pièces de garniture du fufil.
On n’en parlera donc pas ici.
On trempe & on recuit la lame avec les précautions
indiquées à L’article T rempe 5 après ,on
adoucit toute la baïonnette avec des limes douces ,
de formes 8c de dimenfions relatives à ces différentes
parties. Enfin , on la polit fur des meules
de bois nommées poli/Joires.
L’emploi des machines hydrauliques, pour forer
la douille 8c aiguifer la lame , eft bien préférable
à celui des machines mues à bras, fous le rapport
de l ’économie 8c du temps. Par cette méthode , la
douille eft forée au moyen d’un méeanifme fem-
blable à celui d’une forërie à canons, Elle eft fixée
fur un chariot que l’on fait avancer , par un cric
horizontal, au-devant du foret qui tourne au
moyen de l’eau. Le travail de l’aiguifage 8c du
poliflage de la lame fe fait dans une ufiiie contenant
des meules 8c des poliffoires, qui toutes font
mifes en,mouvement par une grande roue à eau.
Les meules font en grès 5 celles qui fervent à aiguifer
les évideinens du dos de la lame 8c la face
oppofée font taillées en cannelures.^Les polifl’oires
font en bois de chêne ; leur diamètre 8c la forme
de leur'circonférence font relatifs aux partiès fur
lefquelles elles doivent agir.
On éprouve la baïonnette au moyen d’une machine
à mentonnet, fur laquelle on fait plier la
I lame dans les deux fens 8c d’une quantité déterminée.
Si elles font de bon acier 8c bien trempées*
elles ne doivent pas relier pliées , 8c cette épreuve
ne doit faire manifefter ni criques ni doublures.
La baïonnette du fufil d’infanterie fert au fufil
de voltigeur 8c à celui d’artillerie. Elle coûte environ
3 fr. 80 c . , y compris le fourreau garni en
cuivre laminé.
• B A Y ON NET T IER. Ouvrier qui fait de«
baïonnettes.
BECASSE. Verge dè fer courbée, dont on fe
fert dans les forges pour reconnoître à quel point
la charge des hauts fourneaux eft defcend.ue , 8c
déterminer le moment où il faut les charger de
nouveau.
BEC-D’ANE ou BÉDANE. Cifeau peu large &
très-'épais , dont le biféau eft fait fur l’épameur.
Outil d’ouvrier en bois fervant à faire des mor-
taifes.
Bec-a-corbin. Cifeau d’acier , dont l’extrémité
tranchante eft recourbée , fervant à faire les en-
caftremens de quelques pièces dans les armes à
feu. Il eft dimenlionné relativement à fa defti-
nation.
Bec de gâchette. Extrémité de la gâchette qui
s’engage dans les crans de la noix.
BEDON. Foret qui, au lieu de ronger le fer par
le côté , le ronge par le bas du foret 8c fait les
trous bien unis 8c fans traits. Il faut, pour s’en
fervir, que le fer foit déjà percé, afin que la
limaille s’échappe par le premier trou..
B E L IE R , Ancienne machine de guerre employée
pour faper les murs. C’étoit une poutre
longue, forte , ferrée 8c armée d’une tête de fer
ou de bronze , qu’on mettoit en mouvement au
moyen de courroies 8c'àbras d’hommes, 8c qu’on
poufl’oit avec violence contre les murailles des
villes que l’on affiégeoit. On faifoit jouer le bélier
fous une galerie appelée tortue , ou dans une tour
de bois à laquelle il étoit fufpendu par des cordages
ou des chaînes de fer. On commençoit la
brèche avec la tarière _, qui étoit une efpèce de
bélier portant, au lieu d’une tête de bélier, une
forte pointe en métal.
Les Grecs, les Carthaginois 8c les Romains fai-
foient ulage du bélier , dont l’origine paroît remonter
jufqu’aux Egyptiens. .
BÉLÏÈRE. C’eft le nom qu’on donne plus particulièrement
aux chapes des fourreaux de fabre
qui font garnies d’anneaux.
BESAGUE. Arme d’haft. ( Voyez F auchart. )
BIDET.
BIDET. Broche carrée, en acier*, deftinée à
former le carré du chien. L’ouvrier fait ordinairement
ufagë de deux bidets pour cette opération.
Le premier fert à ébauoher le carré, 8c le fécond à
le terminer.
BIDON. Le fer deftinè à forger les canons des
armes portatives eft du fer-en barre , ayant des
longueurs relatives aux différens modèles qu’on
veut fabriquer, dont la largeur 8c l’épaiffeur font
les mêmes pour tous, 8c dont chacune des parties,
nommée bidon, repréfente la quantité néceffaire
pour fabriquer im canon.
BIGORNE. End ume terminée en pointe co- j
nique à chaque bout, ou au moins à un , pour
courber les pièces-qui doivent l’être. Il y a des
bigornes dont l’un des bouts elt en pyramide qua-
dr angulaire.
B IL BO Q U E T . On appelle ainfi un mortier
n’ayant qu’un demi-calibre d’arne, coulé à femelle
, 8c dont la lumière aboutit au tiers du fond
de la chambre-. Ce mortier, imaginé en 1707,
par lé général d’artillerie Lamartillière , a un tir
fans baltemens qui l’a fait elfayer pour l’épreuve
des poudres à canon,
BILLOT d’encujme.. Bloc de bois qui porte
l’enclume. Il eft ordinairement tronc-conique.
. Billot, d’épreuve. Bloc de bois tronc-conique
fervant à éprouver les lames de fabres. ( Voyez
l’article Lames de sabres.)
B IS C A 1EN. Vieux mot défignant un petit J
boulet de fer, qu’on appelle maintenant balle
de Jer battu. ( Voyez cet article.)
. BISEAU ou FAUX-TRANCHANT. C’eft, dans *
un fabre , la partie inférieure du dos de la lame
qui eft affilée.
. Biseau. Diminution d’une pièce de bois ou dé
fer, de peu d’étendue, en largeur relativement au
rêfte delà pièce. Les cifeaux pour couper le bois
fë terminent ordinairement en bifeau.
. BLANCHIR. Les armuriers appellent blanchir,
limer une pièce forgée 5 & les fôurbiffeurs , mettre
,une pièce de enivre dans beau fécondé, pour!
en ôter les corps étrangers qui nuiroient à l’action
de la lime.
BLEMOMÈTRE. Inftrument pour connoître 8:
comparer la force relative des refforts d’une platine
de fufil, 8c déterminer le degré de force le
plus convenable à chacun d’eux. Cet inftrument,
mventépar M.Regnier, décrit dans le 45e.numéro
des Bulletins de la l’ociété d’encouragement,
A rtillerie.
n’a pas rempli le but defiré5 cependant il feroit
utile d’avoir, dans chaque maoufaêlure d’armes,
•un inftrument qui fit connnoitre la force des refforts
dé la platine & qui pût , au befoiu , fervir
de guide au-contrôleur chargé des recettes. Tous
les artiftes n’ont pas la même opinion fur le degré
de force qu’on doit exiger des_ refforts de la platine
: les uns veulent des refforts très-forts , les
autres préfèrent des refforts foibles, 8c tel reffort
qui feroit jugé trop foible & rejeté par un contrôleur
, feroit peut-être admis ou préféré par un
autre. Cet inconvénient cefl’eroit fi Fon a voit,
dans chaque manufaêlüre , un infiniment qui fit
connoître Faêlion des refforts &. qui pût donner
au contrôleur, dans toutes les manufactures,
le même fenliineut fur la force relative des refforts
de la platine.
Avant d’adopter cet inftrument dans les manufactures
royales, il faudra trouver quel eft le degré
de force relative que doivent avoir les refforts ,
pour donner à la platine la plus' grande perfection.
Les expériences, qui auroient pour objet
d’établir ce rapport, devroient être affez nom-
breufes pour ne laiffer aucune indécifion fur cette
queftion importante.
Ce rapport une fois établi, l’mftrument rendra
le plus grand fervice aux manufactures d’armes ,
s’il indique avec précifion le degré de force des
refforts, 8c s’il permet de tenir compte de toutes
les caufes qui peuvent influer fur PaCtion réciproque
de ces refforts.
Laiforce du choc dépend en partie de l’élafticilé
du reffort, parce qu’un reffort plus élaftique imprime
au chien une plus grande viteffe, 8c produit
beaucoup plus d’effet qu’un reffort plus fort qui
pourroit, en fe débandant, foulever un poids plus
confidérable. Les moindres variations dans la po-
fition du trou de la noix , la difpofition de fes
crans , la hauteur du chien , l’inclinaifon de fa
mâchoire, 8cc. , la pofition du trou de la vis de
batterie, la longueur de la table, l’élévation du
plan incliné du baffinet, 8cc., influent beaucoup fur
la longueur de l’efpace parcouru par le chien , 8c
fur l’angle que la pierrre fait avec la face de
batterie à Pinftant du choc. -Toutes ces circonf-
tauces produifent de grandes différences dans la
force du choc, 8c doivent être évaluées dans
chaque platine pour connoître l’a&ion de ces refforts.
Ce problème embrafle beaucoup d’élémens
qui en rendent, la folution extrêmement difficile ;
cependant il ne fera pas réfôlu tant que ces conditions
ne feront pas remplies.
BLUTOIR. Tamis fervant à féparer le pouffier
du grain après que la poudre a été féchée. {Voyez
Epoussetage.) 11 eft fait comme celui dont on fait
ufage pour bluter la farine.
BO C A R D . Méeanifme deftiné à écrafer 8c à
pulvérifer uu minerai, afin de le débarraffer des