
broche ; la fécondé pour en recevoir les deux tiers $
la troifième pour en recevoir le tiers feulement 5 la
quatrième eft maffive.
Les lanternes pour charger les fufées ont en général
pour groffeur le diamètre intérieur de la
fufée, & pour longueur trois fois le même diamètre
Les maillets font proportionnés au calibre des
fuféesj leur tête eft cy lin d r iq u e , & le manche eft
dimentionné de façon à être fa c ilement tenu dans la '
main.
Le papier pour les cartouches doit être fort, bien ;
collé, & prefque blanc : on fait du carton avec ce ■
papier, en collant trois à quatre feuilles l’une fur
l ’autre , ayant foin en les pofant, que les feuilles
inférieures débordent un peu celles fupérieures.
Le cartouche fe conftruit avec ces feuilles de
çaxton ; on les coupe dans le fens de la longueur &
fuivant la grandeur de la baguette à rouler : on
commence par envelopper la baguette avec une
feuille Cm pie de papier ; on colle légèrement l’excédant
de la feuille & on achève de la rouler en fe
fervant de la varlope. On foulève enfuite l’extrémité
de la feuille de papier roulé ; on lui prëfente
1 extrémité du carton que 1 on colle légèrement fur
toutela furface fupérieure ; ou le roule en preffànt
fortement fur la varlope, pour le ferrer autant que
poffible; on met un deuxième 8c troiüème carton
qu’on applique de la même manière que le premier,
en continuant ainfi jufqu’à ce que le cartouche
ait acquis le diamètre extérieur convenable ;
on recou vre le tout d’une feuille ûmple de papier,
& l’on retiré le cartouche de deffus la baguette r
lorfqu’il eft à moitié fec , on l’étrangle ào mèt.. oao
ou o mèt. 023 (9 ou 10 lignes) du bout, enintro-
duifant de chaque côté une baguette à charger, &
tirant fortement fur un cordeaii dont on a fait deux
demi-tours fur le cartouche à l’endrôit de la
gorge : on tourne le cartouche & l’on continue de
ferrer jufqu’à ce que l’ouverture foit réduite à
moitié du plus grand diamètre de la broche : alors I
on ferrela gorge au moyen de pluüeurs demi-
noeuds d’artificier : on fait fécher entièrement le
cartouche; on le coupe aux extrémités pour le réduire
a fes juftes dimentions & le charger avec
une compofition de 8 parties de falpêtre, 1 | de
foufre & 3Me charbon, le tout bien pulvërifé ,* ta- )
mifé & mêlé. > f
Avant de charger la fufée, il faut s’afîhrer que
la broche eft verticale & folidement fixée fur un
bloc de bois dur : on place alors lé cartouche fur
la broche & on l’y enfonce de force, au moyen de
la grande baguette & d’un maillet; on met de la
compofition jufqu’au tiers de la lanterne, on la
verfe dans le cartouche , contre lequel on frappe
quelques coups de baguette pour faire defcendre
la compofition; on introduit la baguette; on donne
quelques légers coups de maillet, puis huit volées
de trois chacune de force moyenne.pour les fufées
de o mèt 027 (1 pouce) de diamètre intérieur.
( nombre des volées augmente avec le calibre
des fulées, ) On a foin de foulever la baguette eu
la tournant à chaque volée pour faire retomber ln
compofition qui s’échappe : on met une fecoade
charge un peu plus forte, qu’on bat comme la. pre-
mière., en augmentant un peu la force des coups • I
on^ continue ainfi avec la première baguette jufqu’au
tiers Üe la broche ; après quoi l’on fe fert de
la fécondé pour battre jufqu’aux deux tiers, & de
la troiüème pour arriver exaélément au fommejt
de la broche ; enfin, du maffif pour battre la.com-
pofition au-defîus , jufqu’au point où l’on doit
ceffer d’en mettre.
Le maffif dès fufées , depuis les"plus petites, juf.
ques & compris celles de O mèt. o34 ( 15 lignes )
de diamètre^extérieur, doit avoir pour hauteur au
moins le meme diamètre. Le qiaffif de toutes les
fufées au-deffus ne doit avoir pour hauteur que les
deux tiers de leur diamètre extérieur. Ce maffif
étant battu , on finit la fufée en mettant fur la dernière
charge une rondelle de carton du diamètre
exact de 1 intérieur de la fufée; l’on rabat deffus la
moitié de lépaiffeur du cartouche ;-on refoule le
tout.avec la baguette du maffif, en appliquant avec
forée mje vingtaine de coups de maÿlet; c’eft ce
qu on appelle tamponner la fufée : on perce en-
fuite le tampon de trois à cinq trous, fuivant le
calibre des fufées ; on ôte le cartouche de deffus la
broche & on en rogne ce qui excède le tampon.
• jke p°t qui contient la .garniture des fufées , fe
fait avec du carton mince de deux ou trois feuilles
de papier ; on les roule fur un moule compofé de
deux parties d’un diamètre différent ; la /plus
grande pour former le pot, & l’autre la douille
deftinée à recevoir le haut de la fufée-, l ’y atla-
cher & la coller. La douil'e doit avoir un diamètre
un peu plus petit que le diamètre extérieur du caiv 11
touche de la fufée, parce que l’étranglement le
relâche toujours & que la fufée doit y entrer avec
frottement. Le pot étant roulé fur fon moule, on
1 étranglé de fuite avec de la ficelle un peu forte.
On communique le feu à la garniture des fufées,
en mettant dans le fond du pot une cornée de compofition
& une de pulvérin, fur lefquelles on ar?
lange les ferpenfaux , &c. On remplit le haut du I
pot avec des rognures de papier ou d’étoupes, & oa j
y ajoute un chapiteau conique, auffi en. carton,
deftiné à faciliter 1e. vol de la fufée.
La fufée étant achevée, on l ’amorce avec un
bout d étoupille de o mèt. 162 k o mèt. 189 ( 6à 8
ponces) de longueur; on introduit l’un des bouts
dans la gorge & on l’y fixe* avec de la pâte d’ar
morce, ayant foin de ne pas b ouch e r l’ouverture.
Lorlqu on veut çonferver les fufées , on replie le
relie de 1 étoupille dans l ’ouverture de la gorge &
. ° n j r®couvre avec du papier de foie qu’on colle
1 |BSf| cartouche; c’eft ce qu’on appelle bonneter
1 lajujée. .
j Les baguettes fervent à diriger les fufées; leur
j longueur eft moins de neuf fois celle du cartouche 5
elles font coniques; leur épaiffeur au gros bout eft
é<>ale au tiers du diamètre extérieur de la fufée;
‘le petit bout eft réduit au fixième ; on les fait or-
idinairement en fapin bien droit & fans noeuds ; on
fcoupe le gros bout en chanfrein dans un fens,
& ou fait une cannelure au côté oppofé pour y
lloger la fufée ; on fait des coches au-deffus 'du
chanfrein pour l’attacher au-deffous de la ligature
du pot,, foit avec de la ficelle, foit avec du fil de
slaiton : on fait d’autres coches correfpondantes à la
fgorffè, où on l’attache une fécondé fois ; mais
avant de fixer définitivement la baguettte ,.il faut
chercher l’équilibre fur le doigt ou fur une lame
de couteau placée à trois diamètres extérieurs de
diftance de la gorge pour les fufées j.ufques &
comprifes celles de o mèt. o34 ( 15 lignes ) ; à deux
! diamètres & demi jufqu’à celles de o mèt. o54 ( 2
pouces ) , & enfin à deux diamètres pour les fufées
au - deffus. {Voyez, pour plus de détails-, le
Traité d’artifice de guerre ; par M. Bigot, chef de
bataillon au corps royal de i artillerie. )
. Fusées d’effieu. Ce font les parties arrondies de
l’eflieu qu’on fait entrer dans le moyeu des-roues.
FUSIL. Arme à feu avec laquelle on atteint de
•loin; garni d’une baïonnette, c’eft à la fois une
arme de jet & une arme de main. C’eft l’arme
dont l’ufage eft le plus étendu'& qui fait la force
principale de l’infanterie.
' Il y a des fufils de guerre & de chaffe : ceux-ci
font Amples ou à deux coups , à percuffion du à
fitex, à vent, à canons tou mans :, &c. {Voyez
icfes articles. ) Le mot JuJil vient de Jbcïle en
italien, du nom de la pierre dont le chien eft armé.
Le fufil de guerre ôu de munition eft compofé
d?uu canon, d’une platine, d’une baguette, d’une
[baïonnette & de pièces de garniture'. ( Voyez les
articles F usil de munition, F usil de chasse, &c.)
Fusil anglais Le feu de la moufqueterie an-
glaile eft très-meurtrier, ce que l’on attribue ,
IP- à ce que le calibre du fufil de cette nation eft
plus fort que celui du fufil français ;. par exemple ,
Je premier étant pour la balle de Teize à la livre ,
tandis que le fécond n’eft que pour la balle de
dix-huit, & qu’on ne l’a tiré pendant la dernière
guerre qu’avec la balle-de vingt. 20. Cette arme
étant d’un plus grand calibre, elle doit, malgré
la moindre longueur du canon , porter plus loin
que le;.fufil français ; car fi le raccourciffement de
lame cffiminue la vitéffe initiale de la balle , ce
projeclifé étant, d’un plus gros volume , perd
beaucoup moins rapidement fa viteffe , & il conserve
plus long-temps, & plus loin, allez de force
pôui- frapper. 3°. Ce fufil étant plus court que le
[, fufil français', fatigue moins le foldat qui le lient
dans une pofition horizontale , foit pour coucher
en joue, foit pour croifer la baïonnette. {Voyez ,
ai artic.e F usil d’in.eanteb.te , des obier va lions à
cet égard. ) 4°- L’on n’a jufqu’ici employé ea
France , pour charger les petites armes, que*
de la poudre à gros grains , & les Anglais n’ont
fait ufage, pour cel objet, que de poudre fine
qui s’enflamme plus v ite , & doit donner au
projectile du fufil une plus grande viteffe initiale,
toutes choies égales d’ailleurs. Nous n’émployons
plus maintenant que de la poudre à inoulquet
pour nos petites armes ; les balles font fondues
& façonnées avec une grande précifion, 8c les
cartouches font faites avec du papier fort 8c fin ,
qui, n’augmentant que le moins poffible le diamètre
de la cartouche, permettra de donner un
peu plus de poids à la balle. {Voyez le mot
B alles. )
Comme plufieurs per fon nés croient que les
pièces du nouveau modèle du fufil anglais font
préférables à celles du fufil français , modèle de
1777 corrigé, je vais les comparer.
ï°. L’embouchoir, la grena-dière & la capucine
du fufil français affujettiiïent plus, folidement le*
canon fur le fût que lès tiroirs fragiles, du fufil
anglais.
2°.'Les trois tenons brafés fur le canon de ce
dernier modèle, pour recevoir les tiroirs, nuifent
à la folidité du canon & du bois, dans lequel il
faut faire des entailles ; inconvénient que ne pré-
fentent pas les bagues du fufil français.
3°. La baïonuelte anglaife eft prefque feanblable
à-celle de nos anciens modèles ; elle a une virole
à la baie de la douille , n’a qu’une fente pour le
paffage du tenon , & la lame n’eft pas évidée : la
nôtre eft préférable.
4°. La baguette eft percée dans l’épaiffeur de
fa tête pour recevoir .la tige d’un tire-boure , &
elle a un renflement vers l’a partie fupérieure qui
l’arrête dans le porte-baguette, & tient lieu du.
taquet du fufil français , qui eft plus fimple, plus
folide, &c.
5°. La platine “anglaife n’a pas de pièces extérieures
au corps , ce qui eft un grand avantage
pour l’entretien de la platine & pour le maniement
des armes.
Il n’entre d’autres vis dans le mécanifme de la
platine anglaife que. celle du chien, toutes les
pièces étant aüujetties par deux pivots fixes ( non
compris ceux des refforts), & par cinq goupilles.
Ce fyftème doit empêcher la platine de fe détériorer
auffi promptement que celle de 1777; car
les huit vis qui fixent les pièces de cette dernière
au corps de platine, exigent des foins & une attention
que des foldats novices ont trop rarement :
en effet, il arrive fréquemment qu’en replaçant
ces vis, ils les enfoncent mal dans les écrous &
font contre-mordre les filets; quelquefois auffi ils
ferrent trop la vis de la batterie & celle de la
gâchette, & ils changent par - là la correfpon-
dance des autres pièces , en détruifant leur harmonie.
(Ce dernier inconvénient ne peut avoir
lieu, il eft vrai, que quand ces vis font iarau