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SOUFFLERIE. On appelle ainfi, dans les forges,
l ’équipage complet d’un foufïlel.
SOUFFLET. Uftenfile qui attire l’air par le
moyen d’une foupape, le comprime & le fiait for tir
avec violence par une tuyère. On nommejoiifflet
à double vent celui qui afpire lé double d’air
par le moyen d’une planche qu’on y met de plus
fe d’un reffort qu’on y ajoute. On ne Fait guère
ulage, dans les manufactures d’armes & dans les
ateliers particuliers de l'artillerie, que de foufïlel s
en cuir à double vent. L’mt enfilé de chaleur qu’on
obtient avec des foufïlets de ce genre, varie entre
des limites éloignées : ils fervent à forger depuis
les plus petits clous jufqu’aux plus grolfes enclumes.
Quoiqu’on augmente leur puiffance en leur donnant
de plus grandes dimenfions, cependant ou
peut les modifier de manière qu’ils produifent un
grand effet fous un moindre volume, que la chaufferie
foit meilleure, & qu’il y ait économie de temps
& de combuftible, ( Voyez l’article Forge de camÏAGNE.)
SOUFFLURES. Cavités dans les métaux coulés,
qui s’annoncent ordinairement par un renflement
de métal. On les attribue aux fubftances
étrangères qui fe trouvent dans les métaux mal
épurés, ou qui font partie des matières compofant
les moules., & dont quelques fragmens peuvent fe
détacher dans la coulée.
SOUFRE POUR LES POUDRES ET LES ARTIFICES
DE guerre. Le foufre elï un des principes c.onfti-
tuans de la poudre & des artifices de guerre; il entre
pour douze & demi pour cent dans la compofition
delà poudre de guerre ; cette proportion n’eft pas
la même pour les autres efpèces de poudres. Il
fert à rendre la combuftion plus rapide : il efl
loiide, jaune citron , très-friable & très-combuf-
tible. Un petit choc fuffit pour le brifer. Lorfqu’on
le ferre dans la main ou qu’on l’échaufie un peu,
il craque & fouvent fe rompt; fa caffure eft lui-
fante. Le foufre eft très-répandu dans la nature;
il exifte à l’état natif & à l’état de eombinaifon*.
On l’extrait ou des terres âvec lefquelJes il 1e
trouve mêlé aux environs des volcans, ou des
compofés qu’il forme avec le fer & avec le cuivre.
Le foufre obtenu d’une première opération eft
connu fous le nom defoufre brutfA contient en viron
un douzième de fon poids de matières terreufes.
Le procédé qu’on emploie actuellement pour
purifier celui dont on fe fert dans la confection
des munitions de guerre, repofe-fur la propriété,
qu’il a de fe volatihfer à une haute température;
propriété que n’ont point les matières étrangères
avec lefquelles il fe trouve mêlé. On renferme le
foufre brut dans une chaudière de fonte recouverte
d’une yoûte U montée fur un fourneau. Cette
voûte a une ouverture qui communique dans une
chambrevoifioej cette chambre a une autre ouvers
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tare d’un quart de mètre carré (9 pouc.) environ,
qui eft fermée par une foupape s’ouvra.ut
de dedans en dehors; la porte*ferme hermétiquement.
On allume le fourneau; le foufre fe fond,
fe convertit en vapeurs, paffe dans la chambre,
échauffe fon atmofphère; celle-ci fe dilate , ouvre
la foupape & fe répand en dehors; la foupape
fe referme par fon propre poids, le foufre continue
de s’introduire dans la chambre, fe répand
fur les parois, où il fe eondenfe, retombe en pluie
fur le fol & y forme un étang de foufre liquide.
On continue celle opéraiion pendant fix à fept
jours; on laiffe enfuite tomber le feu, la chambre
fe refroidit & le foufre fe fige. Après trois ou
quatre jours d’interruption de travail, on ouvre
la chambre, on caffe le foufre avec des maffes &.
on l’expédie fous la forme de gros fragmens dans
les diverfes poudreries, où, avant de l’employer
à la fabrication de la poudre, on le pulvérife &
on le pafi’e au blutoir.
Quand , pour la fabrication des artifices de
guerre, on 11’a befoin que d’une petite quantité
de foufre, ou qu’on n’a pas à fa difpofilion les
moyens de le purifier par la d titillation, on le fait
fondre dans une chaudière de fer, on enlève les
écumes & on décante toute la partie qui fumage
au-defi’us du dépôt qui fe forme au fond. Le
foufre «qu’on obtient aiufi eft moins pur que celui
qui eft donné parla fublimation , mais il l’eft fuffi-
iamment pour être employée cet ufage. La raffinerie
de foufre pour le fervice de l’artillerie eft
établie à MarfeiUe.
SOUPAPE d’un soufflet. Diaphragme mobile
qui permet pal* fon mouvement l’euUée ou la
fortie de l’air.
SOUS-BANDE. Ceft une forte bande de fer,
plfée conformément au tourillon d’une bouche à
feu : elle couvre l’entaille du flafque, & on y fait
entrer le tourillon de cette bouche à feu qui doit
pouvoir y tourner aifément, fans qu’il y ail trop
de jeu.
SOUS-GARDE. C’eft, dans les armes à feu portatives,
l’affemblage de l’écuffon ou pièce de détente
& du pontet. La pièce de détente eft.celle
qui, prolongée, fert de derrière au ponlèt.
Le pontet eft la pièce qui s’ajufte fur l’écuffon
& qui eft deftinée à garantir la détente & à prévenir
des acciden's. {Voyez les mois E cusson &
Pontet. )
Dans hes modèles de 1816, la détente eft fixée fur
l’écuffon au moyen de deux aillettes & d’une petite
vis qui traverfe ces trois pièces. Cetleconftruêlion,
qui eft analogue à ce qui fe pratique pour les fufils
anglais & autrichiens, a permis de fupprimer la
goupille de la détente. Par-là on conferve davantage,
les bois , qui fe détérioroient par les mauvais
0 moyens qu’employoient les foldats pour démonte?
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leurs armes. On donne à cette détente un mouvement
plus libre & plus indépendant des effets hygrométriques
du bois; enfin, on pare à l’inconvénient
qui réful-toit fouvent de l’élargiffement du
trou de cette goupille : ce trou , augmenté par les j
démontages luccefîifs , n’offroit plus le point j
d’appui qui doit réfifter à la preffion qu’on exerce |
fur la détente pour faire partir l’arme.
SOUS-GORGE. Partie du chien d’une platine
qui eft au-deffous de là mâchoire inférieure.
SPATULE. Cet infiniment fert à enfoncer, les j
éçlilfes dans les mortiers & les obufiers lôrfque ;
l’on charge ces bouches à feu.
Il fe coinpofe d’une palette, d’un corps à huit,
paiis , & d’un bout équarti.
SPINGOLE. Arme à feu portative. ( Voyez le
mot. T romblon. )
SPONTON. Arme d’h^aft. {Voyez le niot Es-
ponton.)
ST1LET. Arme courte 8: très-aiguë. C’eft le plus
dangereux & le plus petit des poignards. Il y a au
Mulée de l’artillerie des ftilets de toutes efpèces.
STOCK. C’eft, dans les forges, un bloc de bois
de chêne de2 met. 2y58 à 2 mèt. 9235 (y à9 pieds)
de longueur & deo mèt. 9y45 (3 pieds) de diamètre
au moins, pofé debout pour fupporter l’enclume
fur laquelle frappent les gros marteaux..
SUFFISANTE. O11 appeloit ainfi autrefois une
pièce de 48, dont la longueur étoit de dix-huit
calibres.
SUPERPOSITION 1 Forger un canon de fufil
par fuperpofition, c’eft fouder les deux grands
côtés de la lame en les faifant Chevaucher l’un fur
l’autre. Pour forger par cette méthode, ces deux
côtés de la lame doivent être façonnés en bifeau..
SUPPORT- Pièce de bois fixée fur un établi,
fervant à réquipeur-montenr à foutenir le bout
du fufib, lorfque Le canon eft ferré dans l’étau.
Support. On appelle ainfi diverfes pièces en
bois employées dans les conftruôtions des affûts &
des voitures d’artillerie, lefquelles font différentes
par leur forme, leur emplacement & leurs ufages.
Support , E spalet ou Coude. Partie du; chien,
dans la platine, qui fert à l’arrêter dans fon mouvement
& à empêcher qu’il ne tombé jufque fui* le
baflinel. Il y a des fufils de chaffe où.le chien n’a
pas d’efpalet, mais une gorge arrondie comme le
garde-feu du baffmet fui;, lequel elle vient s’appuyer.
Support. Morceau de bois qui fert à l’aiguifage
des lames de fabre. On le tient à deux mains, ainfi
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que la lame qui s’y applique par une de fes faces,
tandis que l’autre eft fur la meule.
Support d’effieu porte -rou e. G’eft, dans les
caiffons, une elpèce d’entreloife qui aHèmble les
brancards à leur extrémité de derrière; l’effieu
porte-roue de rechange eft fixé dans le milieu de
ce fupport.
S upport dans les voitures d’artillerie. On donna
ce nom à diverfes pièces de bois différentes par
leurs formes, leurs emplacemens & leurs ufages.-
Dans Fallût déplacé,les fupportsde roule! le font
deux pièces de bois affemblées verticalement au-
defTous de là femelle de l’affût, qui fervent à porter
l’efîieu de la roulette.
Dans le chariot à canon, le fupport eft une
efpëce d’enlreioife qui afièmble & fortifie les
brancards à l’endroit où portent les tourillons de la
pièce ; îlpofe fur la flèche quand le chariot eft chargé,,
& a o mèt. oofiy ( 3 lignes) de jeu quand le
chariot ne l’eft pas.
Dans le baquet à bateau & à nacelle , 1e fupport
eft la pièce de bois la plus élevée du train de devant,
& fur laquelle porte le bateau ou la nacelle
elle eft aflëmblée par deux entretoifes avec le liioiii
qui eft en deffous.
Dans le pont roulant, les fupporls font deux
pièées de bois percées de huit trous ; on les place1
dansl’enfourchement des-mon tans, & c’eft fur elles-
que portent les poutrelles du pont.
SURBANDE. C’eft le chemin que le chien d’une
platine peut encore faire en arrière, quand il elfc
armé.
SUSBANDE. Forte- pièce de fer pliée conformément
à la groffeur du tourillon d’une bouche
à feu, & le couvrant dans fa partie fupërieure
comme la fous-bande dans la partie inférieure, pour
affujettir cette bouche à feu fur les flafques. La
fous-bande eft retenue à une de fes extrémités par-
un mentonnet, &. à l’autre par une clavette.
SUWALOFF. Efpèce d’obnfier ruffe dont las.
bouche eft évafée comme celle des efpingoles.
SYSTÈME d’artillerie. C’eft l’affemblage dm
matériel de l’artillerie dont les parties font liées
entr’elles, en forte qu elles fe fuivent &. dépendent,,
pour ainfi dire, les unes des autres. C’eft au gé--
néral Devalière qu’on doit en France le premier
fyftème d’artillerie. On eft redevable au général
Gribeauval du fyftème adtuel, qui a été adopté
en iy 65. On a fait en 1802 (artillerie de l’an X I ))
des changemens confidérables à ce fyftème ; mais ils-
ont été prefque tous abandonnés, à caiife des incon—
véniens quils préfentoient, & Ton eft revenu à l’artillerie
du général Gribeauval, à laquelle on s’occupe
de faire les modifications que le temps & l ’ex--
périence ont provoqués.