
chargé de la pièce eft repverfé, & que la pièce Te
trouve eu deffous.
Il faut vingt-quatre hommes pour une pièce de
*4 ou de ifi.
Les agrès néceffaires font : une double prolonge
ou deux iimples, une demi-prolonge pour brêler
la pièce, huit leviers de manoeuvre.
Si, en verfant, la pièce s’eft dégagée de fes encaftremens
, on la foulève pour mettre des chantiers
tant fous la volée que fous la cu la ffe , pour
faire rentrer les tourillons dans leur logement &
•replacer les fns-bandes. On brèle enfuite forte^
ment la culaffe a l’affût avec la demi—prolonge.
Ëtant placé du côté où l’on veut relever la voiture,
fi 1 on a une double prolonge , on pofe le milieu finie
petit bout du moyeu -, & on paffeles deux bouts ;
de chaque côté, dans les rais qui fe trouvent en
deffous ; on les prolonge en deffous de la pièce &
■ de 1 affût, les fmfant reffortir dans les rais inférieurs
de la roue oppofée; les ramenant enfuite
par-deffus le fommet des deux roues & les prolongeant
en arrière de toute leur longueur. Quatre
hommes, avec chacun un levier, embarrent fous
la roue oppofée & fous le flafque vers <la croffe; le
•reûe des hommes fe partage moitié à chaque brin
de la prolonge. Si on craint un trop" grand choc
pour la chute de la roue, on prépare de la paille
ou des menus branchages pour la recevoir. Tout
étant préparé, le chef de manoeuvre commande :
attention —ferme.
Les hommes agiffent enfemble avec force & célérité,
pour redreffer l’affût & la pièce. Si la ma-
. noeuvre fe fait lentement, la roue inférieure étant j
chargée de tout le poids & portant à faux, fe
trouve très-fatiguée tout le temps de l’exécution.
Nota. De tous les moyens qu’on peut employer
pour relever une pièce fur fon affût, celui qu5in-
dique cette manoeuvre eft le moins bon, parce qu’il ;
tend à mettre les roues hors de fervice.
Monter une pièce de canon fur une montagne.
i ^es chemins pratiqués pour monter au fommet
dune-montagne font ordinairement én zigzag, &
ont affez communément un repos à chaque retour.
n
Pour y monter un canon, on plante un poteau
ou un fort piquet frelté à chaque retour, & on y
attache une poulie; on fixe un cordage affez grand
an train de la pièce qui eft en bas delà montagne ;
on fait paffer i’autre bout dans la gorge de la poulie
; on fixe une volée à ,ce dernier bout pour atteler
des chevaux, qu’on fait tirer en defcen-
dant, pour monter la pièce au premier repos.
On répète cette manoeuvre à chaque repos ou
retour , jufqu’à ce que la pièce foit montée à fa
deftination.
Si on manque de chevaux, on établit une galère
pour faire monter la pièce par des hommes.
Si la pièce à monter exige des forces qu’on ne
puiffe fe procurer, ony.fupplée en augmentant le
nombre des poulies & des cordages; on peut.même
employer des moufles pour cette manoeuvre comme
à celle de la chèvre.,
Defcendre une pièce de canon du haut d’une
- _ montagne. ffj
Si la defcente n’eft pas trop rapide, on attèle
deux chevaux au timon de la voiture pour la diriger
: au cas contraire, on y met quatre hommesI
avec un levier en croix.
On plante un poteau ou un fort piquet fretté en
a r rié ré de la tête de l’affût. On attache un cordage
affez long aux crochets de retraite; on enveloppe
le poteau de deux ou trois tours de cordage, &. un
homme le fait mouliner jufqu’à ce que la pièce foit
au bas de la montagne.
Cette manoeuvre fe répète à chaque retour (ie
finuofités., lprfqu’il y en a.
Une pièce de canon étant Jur un chariot porte-
corps, la faire paffer Jur f i n affût, ou la faire
paffer d*un affût fu r Un autre , lorfque le premier
ejl hors de fervice, ou enfin la faire paffer I
de l’ affût fur un chariot.
Douze hommes fuffifent pour une pièce de 16
ou de 24.
Les agrès néceffaires font : deux poutrelles de 4
mèt. ( 12 pieds 3 pouc. q lig. ) de longueur , quatre
bouts de poutrelles de O mèt. 65 ( 1 pied n
pou. 8 lig.); àieur défaut, de fortes pierres planes,
quatre rouleaux, dont un petit, une demi- pro-
longe, deux traits à canon, huit leviers de manoeuvre.
On lève les taquets des brancards du chariot;
on embarre fucceffivement fous la culaffe & fous
la volée , pour placer deux rouleaux fous la pièce. I
On attache la prolonge au collet de la pièce, & uu
trait à canon-au boulon de culafle ; on amène l’af- |
fut, la croffe tournée à Tarmère-train du chariot;
on l’introduit en deffous jufqu’à ce que les rouies fe
rencontrent & s’appuient l ’une contre l’auIre de
chaque coté ; on cale les roues du train de derrière
du chariot^ celles de l’affût; on.place les bouts
de poutrelles fur les corps d’effieu de l’affût & du
chariot; on pofe deffus ces bouts, de chaque.côté
des deux trains , les deux grandes pont relies qu’on
appuie d un bout contre les brancards du chariot,
& de 1 autre contre chaque flafque correfpondant,
ayant foin que. ceux qui font furTeflieu de T-aflut
foient un peu moins élevés que la partie des flaf-
ques derrière' les encaftremens ; & pour que les
poutrelles ne fe. féparent point des flafques & des
brancards, on les attache entr’elles en deffous des
trains.
Si on redoute que la pièce prenne un mouve-
mei)t trop précipité, on enveloppe la flèche du
chariot
«•hanot avec le traita canon attaché au boulon de
la culaffe , pour lui oppoler uu frottement & l’em-
pêchér d’aller trop vite.
Lu homme fe difpole-enfuile à placer & rechange
r les rouleaux , taht fur les brancards que
fur l’affût ; uu autre met la pince d’un levier dans
les ailles de la pièce, pour la.maintenir droite; &
deux autres , uu de chaque côté, munis chacun
d’un levier, fui y eut la pièce pour embarrer au be-,
loin, foit pour la faire nager par des abattages,
foit pour élever la culaffe ou la volée.
On place le petit rouleau dans les encaftremens.
Le relie des fervans le porte à la prolonge qui-
eft fixée à la volée.
Tout étant difpôfé , & les fervans aux portes indiqués
, le chef de-manoeuvre commande : attention
— commencez la manoeuvre.,
Les fervaus agiffent enfemble avec précaution,
jufqn’à ce que les tourillons foient près
des eucaüromens : alors on met des leviers dans
la volée &*en croix; on achève de faire avancer
la pièce pour que. les tourillons fe trouvent au-
deffus de leur logement. On pèfe fur la volée pour
placer un bout de poutrelle équarri ( il doit être
equarri, parce qu’un morceau rond feroit prendre
à lu pièce un mou vement rétrograde nuifible & peut-
être dangereuxSous la culaffe, on lève la volée,
pour oter le rouleau des encaftremens ; on y place
•les tourillons; & enfin on pèfe fur la volée, pour
ôter ie bout de poutrelle qui eft fous la culaffe.. -
Aoùj. D’après le détail ci-deffus, s’il s’agiffoitde
faire paffer une pièce de l’affût fur un chariot ou
fur un autre affût, 1 s difpofitions & l ’exéciilion
1er oient abfolument les mêmes.
On pourroit, à la rigueur, fe paffer de prolonge
v°!ée; dans ce cas, trois hommes de chaque
cote de la piece la feroient nager par des abattages
faccelïifs.
Retire" par les pans des- roues une pièce fur fon
affût j arrêtée dans une ornière ou un endroit
marécageux:.
aider à fortir deTobllacle : le refie des hommes fe
partage moitié fur chaque prolonge. Tout étant
préparé, le chef de manoeuvre commande : attention
— ferme. ' -
Les hommes font effort enfemble pour retirer la
pièce de l’ornière; li elle n’eft pas dehors par la
première opération, on la maintient pouri’empê-
cher d’y retomber, & ou répète la manoeuvre autant
de fois qu’il eft nécefï’aire pour l’amener fur
un terrain folide.
A défaut d’un nombre d’hommes néceffaire pour
cetfé manoeuvre, on peut, établir uu Cabeftan, ou
prendre uu des moyens indiqués pour remonter
une pièce par lé derrière des flafques.
Emmener une pièce de canoh fu r un affût auquel
il manque urie roiië.
On fixe un bout de poutrelle de 1 mèt. (3 pieds
11 lig. ) environ, avec des traits à canon, en travers
des flafques & en deffus de rentretoife de
fupport : on prend une poutrelle ou un brin d’arbre
de 4 met. (Ta pieds 3 pouc. 1 lig.) de longueur,
& de groffeur convenable à la pièce, que
l’on paffe fous le corps de Teffieu où la roue
manque,, un bout pofànt à terre, & l’autre folide-
ment attaché à l’extrémité & en deffus du bout de
poutrelle formant traverfe à l’einretoife du 'fupport.
On attache ainfi la poutrelle ou brin d'arbre, à là
tete du flafque, pour qu’elle ne s’en fépare pas,
& la voiture ainfi difpofée peut emmener la pièce.
Si l’eflîeu étoit caffe,, on le remplaceroit par
une pièce de bois attachée aux flafques.
? MANTELETS. C’étoient de grands boucliers
d’ofier que des hommes tenoient debout:, tandis
que les archers tiroient fous leur abri. On appe-
loit eucore ainfi un affem filage circulaire en bois,
recouvert extérieurement d’ofier ou de tiflùs de
cordes & de crins, porté fur (rois roues, fervant
aufïi à garantir' les tireurs d’arcs des coups de
l’ennemi.
deux roues de l ’affût font engagées dans
1 ornière, on les dégage d’abord, autan? qu’il eft
jxfffihle , avec des pelles & des pioches. On garnit,
•s 1‘ ril néceffaire, les endroits marécageux qui fe
trouvent autour de la manoeuvre , en y jetant des
fffeines, pour rendre le terrain folide & éviter de
nouveaux obftaoles. On attache enfuite. une .pro-
lüu|e à la.janle la plus baffe de chaque roue.; & du
cote bppofé à celui où la pièce doit fortir, on
place chaque prolonge fur les bandés de la roue,
açpuyée fur un levier dont les extrémités font places
fur le foui met des roues. Ou tend les pro-
onges en avant deTaffût, chacune dans la direction
de la roue à laquelle elle eft attachée. Deux
10uunes, munis chacun d’un levier, fe difppfent
Rembarrer en deffous du derrière des roues, pour
-d.R T lL L E R I E .
Man tèlets. Carrés de bois portant fur deux
Iroues , dont les travailleurs Le couv roienl dans les fiéges. Il n’eft plus en ufiige. Les gabions farcis les
remplacent avec avantage.
MANUBALÏSTE. Mac 'bine de.guerre des An-
t cieDs, fervaut à lancer des traits pefans fùrl’enne-
I mi. Ces traits étoient p la ces dans un canal; on les
1 faifoit partir, au moyen d’un arc d’acier , dont
la corde étoit tendue en arrière par un treuil à
deux poignées , qu’un feu-1 homme faifoit tourner.,
MANUFACTURES royales d’armes. C’eft da
réunion des u fia es & des ateliers néceffaires à là
fabrication d’unegrande quantité d’armes.Toutes
les armes de guerre portatives ,. à feu 8c blanches,
deftinées pour les troupes, fe fabriquent dans ces
F f