f jg y i t
dcvi.x limite' con-nucs, prifes allezprès delà bouche
h feu. Outre les moyens cités , on. en a propofé d’autres
, & on peut en imaginer encore de nouveaux.
D’Ahtony nous apprend quel fut le procédé proposé
à cette lin par le fous-lieutenant de Bulet en
j 764* A une roue tournée par un principe d’aâion
quelconque, uniformément & rapidement, il s’agit
d’adapter un poinçon communiquant par des fils à
la bouche de la pièce qui eft une des limites, & au
but qu’on a placé pour repréfenter l’autre limite.
Le premier fil bande un reffort qui, en lé débandant
, fait appuyer le poinçon fur. la roue. Le
deuxième fil tend un fécond refi’ort qui, en fe débandant
, chaffe le poinçon bors du champ de la
roue. On tire, le premier fil ett brifé., & le poinçon
lillonne la circonférence de la roue ; le projectile
arrive au but, caffe le fécond fil, & le poinçon
elt mis de côté 8c fa trace eft terminée. Or ,
par lé moyen de ces trois éléme.ns., le temps de la
révolution de la roue , la longueur de l’arc décrit
par le poinçon & la dillance de la bouche du canon
au but, il elt facile de trouver comme ci-
deffus la vitelfe du proje£lile.
L’ingénieux chronographe que vient de préfen-
lér à l'Academie des iciences M. Rieuffec, hor-
loger du Roi à Paris • ( Annales de phyjique &
de chimie 3 décembre 1821 ), paroi t très-propre.,
au moyen de quelques légères modifications
que l’inventeur, mieux que perfonne, auroit
bientôt imaginées, à faire des expériences de
ce genre, &. l’on conçoit fort bien qu’il fe-
roit plus facile, encore d’obtenir les réfui tais
défi rés en employant deux de ces in fin i me ns ,
bien ifochrônes , placés refpec'^yement aux limites
qui déterminent l’efpace pour lequel on
veut avoir le temps correTpondant. C’elt ici le
lieu de rappeler qu’il y a pour le canon, tiré'avec
de fortes charges , un mininum de vitelle initiale
dont on peut avoirbefoin, & qui peut à plufieurs
égards tenir lieu de la viteffe vraie, qu’on ne «connaît
pas : ce mininum eft donné par lé quotient
de la longueur de'la portée depuis la bouche
jufqu’à un but a liez éloigné, divifé par le temps
du trajet , c’efi-à-dire, la vitelle initiale qu’auroit
çjTeéHvement le boulet s’il alloit directement 8c
uniformément à fon but. On a propofé, pour me-
furer le temps du trajet , l’ingénieux procédé
cLob fer va lion de la coïncidence du bruit du coup
de canon & de l’enfoncement dans le.but, perçus
à la fois, le premier par l’oréille, le fécond par les
yeux 3 procédé qui luppofe toutefois qu’on con-
noiffe exaClemenl la viteffe du fon. On a fait ulege
de pendules à fécondés ; mais le nouveau chrono-
.graplie obtiendra fans contredit la préférence fur
tous ces moyens.
On doit faire ob fer v e r, en terminant cet article,
que fi l’on veut réfoudre , pour le plus grand bien
de l’artillerie françaife, l’important problème des
viteffes initiales, il' r elle beaucoup à faire; mais
aiulle part ou n’a autant de moyens de bien faire.
y o 1
Dans les écoles d’artillerie, on peut répéter les
I procédés, en effayer de nouveaux, les eom-
! parer & vérifier les ré fui lais des uns par ceux
des autres. Mais, avant tout, il faut tâcher de
fimplifier le problème, en diminuant, s’il eft p o f-
fible , par le perfectionnement de toutes les parties
du matériel qui fert au tir, le trop grand nombre
de caufes qui influent fur les viteifes initiales , ou
du moins efiayer de reconnoître 8c de mefurer la
part que chacune des caufes , qu’on ne peut écarter,
apporte dans la production des phénomènes.
On a précédemment fignalé quelques-unes des
caufes qui étoient foupçonnées d’altérer les viteffes,
mais peut-être à tort, 8c. d’autres qui ont fùr ces
mêmes vilefifes une influence marquée. On va
réfumer ici l’énumération de ces caufes, en fuppo-
fant que déjà la poudr#eft amenée parle dofage ,
le grenage, le liffage, 8cc., à un état uniforïne Sc
confiant qui bannille la crainte de ces étranges
anomalies d’effet que préfentent quelquefois des
charges égales à tous autres égards : que la préci-
fion des oonftruCtions permette de compter fur
l’identité des caufes qui en dérivent dans le tildes
bouches à feu d’un même calibre, & que la
lolidilé des matériaux ou celle de leur combinaifou
dansles conftruCtions ne fafiè pas craindre que tout
foit changé dès le premier coup. Parmi lès premières
, font : les formes des chambres à poudre,
la liberté du reeul, le refoulement de la charge 8c
la pofition de la lumière. Parmi les dernières on
compte : la grandeur de là lumière,,1e vent ,
l ’évafement'des pièces, les bàtlemens du projectile
dans l’ame , le vide lailTé entre la charge & le
projeCtile, l ’échauffèment de la bouche à feu,
peut-être aufli Ion état plus ou moins élaftiqtie ,
l’état fecou humide de la poudre, l’état hygrométrique
8c thermomélrique de T air. Pour infirmer
définitivement ou conftater l’influence de chacune
ces caufes, il faut, dansles programmes d’épreuves,
les ifoler chacune eu particulier pour les
faire varier feules, tout le relie demeurant confiant
, ce qui pourra préfentér de grandes difficultés
; puis déterminer pour chaque cauf’e influente
les viteffes correfpondantes dans chacun de nos
calibres d’ufage, Cet aperçii de travail'effraye
l’imagination, mais il eftfioin d’écarterl’efpérance
du fuccès, quand on fait réflexion qu’on a‘. un
temps indéfini à donner à l’opération, & que ce
temps appartient à une période où les connôif-
fances élevées 8c les arts d’induftrie font cultivés
avec un zèle 8c des moyens qui vont1 toujours
croiffans.
(Cet article eft de M. S.eryois , auteur de plufieurs
favans Mémoires 81 de l’article T rajectoire
de ce Dictionnaire. )
VOIE d e s v o i t u r e s . C’efi la trace que laiffent
les roues d’une voiture fur le chemin parcouru.
Elle fe prend du dedans d’une jante au dehors de
l’autre, mefure prife en deffous. La voie commune
^de$
épfggfej
V O I
des voitures de l’artillerie .eft de I met. 53 (4 pieds
6 pouç. 6 lig- ). Le poids dont ces voitures font ordinairement
chargées, leur donne les O mèt. Oi35
{6 lig*) qu’elles ont de moins.
Aux afïuts de place, la voie fe prend en dedans
des jantes & dans le bas; on leur donne O met.
0067 (3 lig. ) de voie de moins qu’au châflis ,
parce qne la pièce écarte les roues dans le bas.
Cette voie n’eft que de i mèt. 23 (3 pieds 9 pouc.
6 lig ) , pour ne pas donner trop d’écartement au
c.hâffis. En général, toutes les voitures deftinées
fpécialement aux places, out celte même voie de
I mèt. 23 (3 pieds 9 pouc. 6 lig.); ceüe du chariot
à canon 'à roulettes n’eft même que de 1 met.
04 (3 pieds 6,pouc. ).
VOILURE d e d ’ a c i e r . On nomme ainfi la
courbure que prend quelquefois ce métal à la
trempe. Cet accident a lieu plus fréquemment
dans les pièces minces 8c de grandes dimenfious ,
que dans les autres pièces.
- VOITURES d e l ’ a r t i d d e r i e . Il y a dans l'artillerie
des voitures particulières pour porter les
bouches à feu, les bateaux, les munitions, 8cc.
L,es voi.tu.res de campagne font les caillons à muni- ;
tiens , le caiffon de parc, le chariot à muuitions , J
la forge & le haquet. Les voitures pour le fervice •
des . places & des lièges font les charrettes, le
camion, le triqueballe, le chariot à munitions, 8cc.
( Voyez ces articles. )
Les voitures de l’artillerie de campagne françaife
ayant été perfeCtionées en >789, par le
général Gribeauval, la fupériorité que ces chan-
gemeus procurèrent au lyftème entier de notre
artillerie, fur ceux des autres nations, engagèrent
ces dernières à faire des efforts pour perfectionner
également leurs conftruCtions. Les
Anglais paroiflènt avoir eu le plus de fuccès
dans ces améliorations, & l’extrait fui van t d’un
Mémoire de M. le baron Tirlet, lieutenant-général
d’artillerie , donne une idée des avantages
qu’ils ont obtenus dans ces objets importans.
Toutes les voitures qui entrent dans la compo-
fuion des batteries anglaifes, confiftent en deux
trains réunis de la manière la plus fimple. Un
crochet en fer, en remplacement dçla cheville ouvrière
de l’artillerie françaife, eu fixé derrière
i’eflieu de chaque avant-train. Dans ce crochet,
ou place un anneau fixé à l’extrémité de la flèche
de l’arrière-train, & cet anneau remplace l’en-
tretoife de lunette des affûts français.
Il n’y a dans l’artillerie anglaife qu’un feul avant-
train , un feul eflieu 8c une feule efpèce de roue pour
toutes les voitures, tan dis que, dans notre artillerie,
même avec les fimplifications introduites depuiV
quelques années, on compte encore trois avant-
trains, trois roues & deux effieux.
Deux demi-llafques affemblés fur une pièce
de bois qu’on peut appeler Jlèche9 composent
Artillerie.
V O I 5o >
l’affut anglais. Il n’y a qu’un encaflrernent, point
de coffret dans les fîafques; les ferrures font légères
& peu nombre« les.
Il réfulte de la manière limple d’unir les deux
trains des voitures d’artillerie, une grande facilité
pour remettre la pièce fur fon avant-train,
tandis que, dans les affûts français, ce n’eft que
par un tâtonnement pénible qu’on parvient à faire
entrer la cheville ouvrière dans l’entretoife. de
luuetle; la crainte d’approcher de la fafloire &
des roues, la pe fauteur des croffes, que les canonniers
fai Client difficilement, tout cela concourt
à rendre celle manoeuvre lente 8c même dange-
reufe. Dans l'artillerie anglaife , deux hommes
mettent en un inftant la pièce fur l’avant-lrain ;
deux mains de fer fixées à la croffe, leur fervent à
fouleverla flèche. Cette manoeuvre eft fi prompte,
qu’ils peuvent généralement le pafler de prolonge,
ce qui leur donne l’avantage de pouvoir fe
retirer avec les avant-trains, à l’approche d’une
charge de cavalerie. Les pièces relient, 81 lorfque
la charge a été repouffée, ils reviennent continuer
leur feu. Us ont employé jtvec fuccès celte manoeuvre
clans plufieurs eirconftances.
La conftruéiiou limple de l’affût anglais le
rend beaucoup moi ns lourd, que l’affût de.Gribeaur
val; l’effieu eft plus léger que celui de notre affût
de 8, auquel correfpond celui anglais de 9; cependant
il paroît d’une réfiftance fuffifanle.
Les caillons qui fuivent les pièces font compofé»
d’un avant-train & d’un arrière-train à flèche.
L’avant-train porte deux petits coffrets ou cailles
contenant chacun feize coups. Il elt à limonière,
8c permet cependant d’atteler les chevaux de front
où en file, par un déplacement facile de la lirno-
nière. L’arrière-liain à flèche, qui s’accroche à
l’avant-lrain de la même irianière que-ffafiûl ,
por-te deux coffrets ou caiffes, doubles chacun de
l’un de ceux de l’avant-tram. Ces deux coffrets
contiennent foixante-quatre coups , 8c le caiffon
entier quatre-vingt-feize. L’approvilionuement
eft donc de cent vingt-huit coups par pièce.
Les coffrets font fixés par le moyen de courroies
, 8c le deflus eft rembourré pour fervir de
wurft aux canonnifers.
Ce caiffon a beaucoup d’avantages fur le caiffon
Gribeauval; il eft moins verfant, les munitions fe
confervent parfaitement dans les coffrets, il tourne
mieux , le chargement fe fait avec célérité, parce
que les caiffes le chargent dans les magafins 8c le
tranfportent' enfuite très-facilement fur les voitures.
Un autre avantage non moins effeniiel, c’elt
que ce caiffon peut fe démonter avec la çlus
grande facilité pour les embarquemens, le paffago
.des montagnes 8c les emmagafinemens. La limonière
n’a pas les inconvéniens de celle abandonnée
en 1765. Dans celle-ci, les chevaux étoient attelés
eh file, ce qui alongeoit les colonnes ; le che?-
val limonier étoit bientôt ruiné, parce qu’jj fup»
S ss