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dont le calibre efb plus foible que celui des fufils;
fans cela, la charge pourvoit l'or tir du moufqueton
& du piftolet que le cavalier porte renverfés
lorfqu’il elt à cheval. La charge de poudré pour
le moufqueton 8c le piftolet de cavalerie, eft la
=même que celle des cartouches fans balles.
Afin de ne point multiplier les approvifionne-
mens, l’artillerie ne fabrique que deux efpèces
de cartouches, favoir : celle d'infanterie, qui fert
pour le fufil5 celle de moufqueton, qui fert en
même temps pour le piftolet de cavalerie; mais
comme la charge pour cette dernière arme eft \m
peu forte, les corps pourront n’employer que-^
de kil.-(yj deliv. ) pour les piftolets, lorsqu’ils feront
eux-mêmes les cartouches pour les exercices.
Cartouches à balles. Cylindres creux con-
tenant des balles enfer battu, du calibre des
pièces dans lelquelles ils doivent entrer, & qu’on
' fixe à un fabot. Ces cylindres ou boîtes font en
fer-bl anc. ordinaire, flexible, provenant de tôle
bien laminée , un peu plus épais que celui pour
enfaboter les boulets. Ils doivent avoir pour
diamètre extérieur, celui des boulets; ils font
fermés dans le bas par un culot en fer, fur lequel
font rangées des balles de fer battu.
Il y.^deux fortes de balles pour les cartouches;
les unes à fèpt par couche pour tous les calibres,
les autres à quatorze par couche peur les calibres
de 12 & 8, & de foixante-trois en huit couches
pour le calibre de 4. Ces balles font de différées
numéros , & ont des diamètres différens pour
chaque calibre.
Pour faire une cartouche avec des balles de
fept par couche du numéro dit grand calibre , on
commence par arranger fur le culot fix balles en
cercles & une feptième dans le milieu, qui toutes
doivent fe toucher, & les fix du tour à la boîte.
La deuxième couche eft auffi de fept balles, &
les fix autour font pofées chacune dans l’interftice
de deux balles de la couche inférieure ; la feptième
eft placée fur celle du centre, où ellebalotte un
peu, parce que fon grand diamètre fe trouve plus
élevé que celui des balles-du tour, dé la quantité
dont les deux couches s’engrènent l’une dans
l’autre. Les troifième, quatrième, cinquième &
fixième couches fe forment comme la deuxième ;
mais à caufe que la balle du centre de chaque
couche gagne en hauteur fur fes voifines, on
ne peut pas en mettre au centre de la fixième
couche, qui n’eft, par conféquènt , que de fix
balles, au moyen de quoi il n’entre que quarante-
une balles dans la cartouche.
Les balles arrangées dans la boîte, on la ferme
avec un couvercle de tôle, par-deflus lequel on
replie la partie entaillée du fer-blanc.
Les cartouches à petites balles, pour les calibres
de 12 & de 8, fe rempliffent de cent douze
balles des numéros dit s petit calibre 8c arrière-
petit calibre, arrangées en huit couches de qua-
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torze chacune, dont dix du numéro 2 autour, &
quatre du numéro 3 au milieu.
La boîte à balles- du calibre de 4 en. contient
foixante-trois , difpofées en huit couches, favoir:
les quatre premières couches, chacune de fept
balles du numéro 2 autour, & une du numéro 1
au milieu. Les quatre autres couches font entièrement
faites de balles du numéro 2, 8c la dernière
n’en contient que fept, à caufe que celles du
milieu ont gagné en hauteur.
L’on fait auffi des cartouches à balles pour les
obufiers de fix pouces■ : elles font remplies de
foixante balles du numéro de la grande, cartouche
du calibre de r2, difpofées en cinq couches chacune
de douze balles. La boîte de fer-blanc èft
clouée au haut d’un fabot de bois hémifphérique
du calibre de l’obus, & fermée avec un couvercle
de tôle comme celle des autres calibres; avant
de clouer la boîte, on place fur le fabot un culot
de fer battu de omèt. 009 (4 üg- ) d’épaiffeur.
( Voyez l’article Balles de fer battu. )
(Cartouches à boulet. Elle eft compofée d’un
fachet contenant la charge de poudre, & d’un
boulet fixé dans un fabot. Four les faire, on remplit
les fachets de la quantité de poudre fixée pôur
leur calibre; on entaffe & l’on preffe fortement
cette poudre en frappant deffus latéralement avec
le côté de la main, enfuite on pofe le boulet
faboté d’aplomb; le fabot pofant fur la poudre 5
on lie fortement, par un noeud d’artificier, le
fachet dans la rainure du fabot , puis ayant
rep lié le haut du fachet fur la charge, on le lie
une fécondé fois fur la poudre, immédiatement
au-deffous & contre le fa b o t: cette fécondé ligature
fert, non-feulement à empêcher le fachet de
quitter le fabot, mais encore la-poudre de fe
loger entre le fachet 8c le fabot, & d’y former
un bourrelet qui empêchèroit la charge d’entrer
dans le canon.
Chaque cartouche doit être préfentée à la lunette
de fon calibre, dans laquelle elle doitpafler
avec facilité.
Cartouche de fufée. Cylindre en carton ou en
fer-blanc doublé de carton , qui contient la poudre
des fufées de fignaux ou celle des fufées à la con-
grève. ( Voyez les articles F usées de signaux Sc
F usées incendiaires.)
CASQUE. Armure de là tête portant différens
noms, tels que heaume, bourguignôte, armet,
capeline, cabaffet, pot-en-tête , morion, falade ,
bacinet {voyez ces mots). Jadis, en France, les
gens d’armes avoient tous le cafque. Lé roi le
portoit doré, les ducs 8c les comtes, argenté; les
gentilshommes d’anciennes races le portoient en
acier poli, 8c les autres limplement en fer.
Les foldats romains portoient des cafques d’airain
ou de fer, à l’épreuve des coups de labre.
Ceux
Ceux des principaux officiers étoîént dorés, enrichis
d’aigrettes 8c même de pierreries.
( Voyez Je Diâtionnaire militaire portatif}
imprimé en 1758.)
Casque. Uftenfile fervant à décraffer les boulets
trop long-temps chauffés. Ce font deux bandes
de fer foudées enfembie 8c en croix par leur
milieu, 8c recourbées en forme d’ellipfoïde.
CASSE-FER. Efpèce de mouton en fer, pour
couper de groffes barres qui fervent à former les
bidons 8c les doubles maquettes dellinés à former
les canons des armes portatives.
CASSE-TÊTE. Efpèce demaflue dont fe fervent
encore les fauvages de l’Amérique. On la nomme
auffi patous } patous-patous.
CASSURE. Son afpeôt fert à connoître la qualité
du fer, de l’acier ou du cuivre ; mais ce moyen j
eft peu fur, quelqu’habitude qu’on croie en avoir.
Il faut effayer le fer 8c l’acier à la forge 8c à la
trempe, 8c foumetlre le cuivre à l’analyfe chimique.
CASTINE. Pierre calcaire ou carbonate de
chaux, qu’on mêle avec la mine de fer, pour la
rendre fufible fi elle eft très-argiléufe.
CATAMARANS. Les Anglais lancèrent, dans
la dernière guerre, des brûlots qu’ils nommèrent
ainfi, 8c qui s’échouèrent en partie à la côte, 8c
produifirent peu d’effet.
CATAPULTE. Machine de guerre dont les
Anciens faifoient ufage pour lancer de gros |
traits, des torches enflammées, 8cc.
CATEIE. Groffe. maffue courte, qui fe lancoit
à une vingtaine de pas.
CEINTURE de bateau. Ce font deux pièces
de bois qui pofent fur les monlans de femelle, 8c
touchent au plat-bord.
CEINTURON. Bande de cuir ou d’étoffe fervant
à fufpendre l’épée ou le fabre dont on eft
armé. Les fabres d’infanterie 8c d’artillerie font
fufpendus par un baudrier en buffle : le ceinturon
du cavalier eft également en buffle.
CEMENT. On nomme ainfi la fuie où la matière
charbonneufe dont on fe fert pour tremper en
paquet ou par cémentation. ( Voyez l’art. T rempe
DES PIÈCES EN FER ET EN ACIER. )
CENDRES gravelées. Potaffe très-piye qu’on
retire des lies-,de vin, 8c qu’on emploie dans la
fabrication de la poudre. On met ces lies en pains,
A rtillerie.
qu’on fait fécliêr 8c enfuite brûler convenablement.
Cinquante kilogrammes de lie fournifl’ent
deux à trois kilogrammes d’alcali. La bonne cendre
gravelée doit être blanche, parfemée de taches
1 vertes ou bleuâtres, en petites maffes à demi
fondues. Elle doit imprimer fur la langue une feu-
fation vive 8c même brûlante.
CENDREUX. Métal qui a de petites piqûres
noirâtres provenant de fubftances étrangères dont
il n’a pas été fuffifamment épuré. On met au rebut,
dans l’artillerie, les fers, aciers 8c cuivres lamines
qui font trop cendreux.
CENDRIER. On nomme ainfi l’endroit d’un
fourneau qui eft immédiatement fous le foyer, 8c
dont il eft féparé par une grille. Il eft deftiné à recevoir
les cendres qui tombent du foyer.
CENDRURES. Malpropretés qui fe trouvent
quelquefois fur les feuilles de tôle, de cuivre^ 8cc.
Elles nuifent à la folidilé des pièces minces 8c les
déparent, fur tout celles des armes portatives.
CHAINETTE. Dans les fufils de chaffe, c’eft
une petite pièce d’acier qui s’adapte à la fois à
l’extrémité de la griffe de la noix 8c à 1 extrémité
de la griffe du grand reflort, afin de donner plus
déliant 8c d’aôlion à ce dernier.
CHAINONS en bois. Ils fervent Jt remplacer
les cordages d’ancre dans l’ancrage des ponts
fiables. Ils' fe compofent de plufieurs pièces en
bois , portant à leurs extrémités une happe à
anneau. Les pièces font unies par des mailles.
CHAMBRE. Partie de l’ame dans quelques
bouches à feu, où l’on place leur charge. Les
canons en avoient autrefois ( on les nominoifc
canons encampannés ). Celle des mortiers a été
fucceffivement en cône, recevant le feu par la
lumière qui aboutiffoit au fommet de ce cône;
puis en cône tronqué, de forme fphérique, pyri-
forme, cylindrique, enfin tronc-conique. Celle
des obufiers a toujours été cylindrique.
Chambre. Défeâuofités qui fe trouvent dans l’intérieur
des canons des armes portatives , 8c qui les
font rebuter pour peu que ces chambres foient
profondes ; ce dont on s’affure à l’oeil 8c au moyen
de l’inftrument nommé chat.
Les bouches à feu 8c leurs projeôliles ont auffi
des chambres qui les font rebuter lorfqu’elles
i paffent les limites prefcriles par les réglemens.
CHAMP d’épreuve. Lieu où l’on effaie la
poudre qui fert à éprouver les canons de fufil
dans les manufa&ures royales d’armes.
Champ de feu. JEfpace que peut parcourir un
projeôVile.
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