i®. On aiguife à la grande meule, en travers;
on y blanchit la lame fur les deux faces.
2°. On aiguife en travers le chanfrein & le
bifeau; ce n’eft qu’une continuation de la première
opération, qui s’exécute en inclinant un peu
la lame.
3°. On aiguife le dos en travers & on le blanchit.
4°. On aiguife le tranchant en long : cette opération
, qui peut le faire fur une meule cannelée ,
u pour objet de donner au tranchant la courbure
qui lui eft propre.
5°. On aiguife les pans creux, ce qui fe fait en
deux fois; d’abord en longueur fur les meules qui
creufent les pans, puis fur de très-petites meules.
6°. On ajufte le tranchant & on égalife fe dos :
c’efl la dernière opération de l’aignifeur; elle fe
fait fur une grande meule.
On n’aiguife maintenant les lames qu’à meules
humides, & l’on a entièrement abandonné l’ufage
des meules fèches. (Ployezle mol Aiguiser.)
Lorfque l’aiguifeur a marqué de fon poinçon
la lame qu’il a paflee à la meule , on la porte chez
le trempeur pour y être redreffce, après quoi
ell e revient au poliffage.
7°. On poKt les pans creux : pour cela, on fait
ni âge de la roue de bois, de chêne, ou de noyer,'
que l’on couvre d’éméri délayé dans l ’huile. Ces
roues ont de O mèt. 486 à o mèt. 811 (18 à 00 pouc.)'
de diamètre, félon la courbure des pans creux,
que l’on veut polir. On paffe fur ces poliffoirs
la lame en long, en commençant par la pointe.
8°. On polit de plat le bifeau & le chanfrein;
ce qui s’exécute en paffaac la lame en long fur des
poliffoirs de O uièt. 974 (3 pieds) de diamètre,
fur O mèt. 027 ( 1 pouc. ) d’épaifltjur.
9°. On polit le dos : on fait ufage, pour ce
poli, des poliffoirs précédées, fur lefquels la
lame eft placée en long , & bien parallèlement .
à la meule.
io°. Enfin, on polit en traversées pans creux
& les faces. Ce poli fe donne près de la bafe ,
dans une étendue de O mèt. 004 ( 2 pouc. ) de
longueur environ.
i i °. On répète les quatre opérations précédentes
avec l'émeri plus fin; .puis on efl’uie les
lames avec des cendres pour les dégraiffer.
12°. Brunir les lames, c’eft répéter à fec les
quatre opérations du poli, en fe fervant du
même poliffoir frotté avec du charbon & des
agates.
Les u fines dans lefquelles ces opérations s’exécutent,
fout ordinairement -compofées d’une ou
deux groffes meules de grès, mues par l’eau.
L'arbre de la roue hydraulique met également en
mouvement tontes les autres meules de pierre ou
de bois, de chfiéreus diamètres, qui fervent à
ai^uifer & à polir.
Le contrôleur fait futur aux lames quatre fortes
d’épreuves : i°. ceîie de la forme & des diménfions;
2°. du pli ; 3°. du billot; 4°- du choc fur un
bloc.
i°. Le contrôle de la forme confifte à préfenter
au fourreau les lames courbées, & on s’afiure avec
des calibres ii elles ont daus tous les points
l’épaiifeur &. la largeur qu’elles doivent avoir.
20. Plier les lames , c’eft les piquer à terre fur
une planche, en les tenant un peu inclinées,
St les pouffant faus précipitation : on examine
fi le pli commence bien avec la pointe, & s’il
gagne fuccefîivemenlfans difeonlinuité. On courbe
la lame julqu’à ce que la flèche (oit de O mèt. i5
(5 pouc. 6 lig .) pour les lames des fabres de
cavalerie de ligne, & de o mèt. 14 ( 5 pouc. 3 lig.)
pour celles des fabres de cavalerie légère.
Après avoir plié la lame d’un côté , 011 la plie
également de l’autre; fi elle eft bonne , elle doit
redevenir parfaitement droite daus cet effai , &
ne fe point brifer. Pour exécuter cette épreuve,
il faut beaucoup d’habitude, parce qu’on doit
régler la portée du mouvement , fa vit elfe & lou
uniformité ; il faut donc que ce foit un homme
exercé qui en foit chargé.
Cette épreuve, à laquelle on ne foutnet point,
les lames des labres d’infanterie & d’urtillérie ,
a pour objet de faire connoitre l’égalité qui exiüc
dans l’élafticité des lames.
3°. On a remplacé par des billots courbes,
ceux tronc-coniques fur lefquels on fouet toit pré-,
cédemment les lames: fur" ces derniers l’épreuve
n’éloit pas confiante, & varioit comme l’angle
fuivant lequel le contrôleur fouêltoit la lame.
Les courbes des nouveaux billots font déterminées
par des ordonnées. On frappe fortement
le plat de chaque côté de la lame fur le .billot
qui convient au modèle.
Si la laine a quelques défauts inaperçus , on.les
découvre par cette épreuve; elle laiffe^ apercevoir
les criques ou doublures qn’on .auroit. voulu
cacher ; elle fait caffer les lames fi l’acier eft trop
lec ; elle les fait plier s’il eft trop mou.
4°. Enfin , on frappe vigoureufement., deux fois
de fuite, le dos & le tranchant de la lame fur un
bloc de bois dur, pour s’affurer encore qu’elle n’a
ni criques ni doublures.
Les lames de fabres pour les officiers de cavalerie
ne diffèrent de celles des troupes , qu’en ce
qu’elles Font plus légères 8t d’un poli plus brillant.
Elles fu biffe ut les mêmes épreuves que ces dernières.
Les lames d’épée pour les officiers -^généraux
& autres , fe fabriquent & s’éprouvent aufli d’une
manière analogue aux procédés luivis pour les
lames de fabres de cavalerie.
Lames en tôle d’acier pour fourreaux de fabre.
Bandes trapézoïdales, dont la partie la plus
large fert à former l’ouverture des fourreaux de
fabre , 8t la plus éiroilefert à former de bout.
On les plie & on les façonne fur des mandrins
de fei > puis on les brafe avec du cuivre & du
'borax. ( Voyez le mot Soudure. )
LÀMETTES. Pièces en fer appliquées aux volées
, aux palonniers & aux perches des foufïlets
de forges. Les’ lam'ettes font faites d’abord en
plaques de fer rectangulaires, ayant deux, tiges
équarries au milieu de deux côtés , oppofés : on
arrondit en fuite la Lunette, & on fonde enfemble
ces deux tiges.
LAMINOIR. Machine compofée principalement
de deux cylindres en acier , fervant à mettre
en feuilles certains métaux qu’on fait paffer entre
ces deux cylindres tournant en fens contraire.
LAMPES. Réchauds en fer , portant des tourteaux
pour éclairer fur les remparts. On les appelle
communément réchauds de rempart.
LANCÉ. Arme offenfive compofée. Hampe
portant à fon extrémité fupérieure un fer aigu &
tranchant, à trois bu quatre faces. Elle étoit
l’arme principale de la cavalerie françaife fous
les rois des deux premières dynafties. A la bataille
de Tours, gaguée par Charles Martel fur
les Sarrazins, en 752 , la cavalerie étoit armée de
lances. Elle fut enfuite l’arme principale de l’ancienne
gendarmerie. On l’a de nouveau introduite
dans l’armée françaife en 1807, après un
abandon d’environ deux cents ans. Le mot lance
exprime le mouvement du cavalier contre l’ennemi
, fur lequel il lance cette arme de la main
droite, tandis qu’il guide fon cheval de la main
gauche. (Voyez à l’article L a n c e des lanciers français,
la manière dont le cavalier porte fa lance. )
Il y avoit des lances en bois, dont on fe fer-
voit autrefois dans les carroufeis. Il fe trouve
une belle colleêtion de l’une & l’autre efpèce de
lances au Mufée de l’artillerie, pù l’on voit celles
du connétable Anne de Montmorency, de Jeanne
d’Arc , &cv •
Une partie de la cavalerie fe fert aujourd’hui
de la lance; elle porte une flamme appeléej£mo7&
ou Junion, qui eft une imitation de la bannière
de l’ancienne chevalerie.
Lances à feu. Ce font des efpèces de fufées.
d’une compofition lente, deftinée à mettre le feu
aux artifices de guerre , & particulièrement aux
canons, toutes les fois qu’il eft néceflaire de le
tirer avec vivacité.
Pour faire les cartouches des lances, on fe fert
de papier blanc bien collé, que l’on coupe en
bandes, & d’un mandrin en bois dur, de o mèt.
009 (4 lig.) de diamètre fur O mèt. 378 (14 pouc.)
de longueur, fans le manche. On arrange cinq ou
fix bandes de papier l’une fur l’autre, & de manière
à*ce que chaque bande inférieure dépaffe la
ban de- fupérieure dans le fens de la longueur ; on
Artillerie.
colle légèrement la partie du papier qui dépaffe
les bandes ; on pofe le mandrin ou baguette à
rouler, deffus, & au tiers de la bande fupérieure ;
on l’enveloppe d’une révolution, en ferrant fortement
le papier pour lui faire prendre le pli
fur toute la longueur delà baguette; on achève
de rouler à plufieurs reprifes, &. toujours dans le
même fens, en preffant avec les deux mains,
ayant foin que. les cartouches foient fans plis :
on les ferme , à un bout en pliant le papier fur
la baguette; on frappe quelques coups deffus
pour les aplatir, & on les ôte enfuite pour les
faire lécher.
Pour charger les lances- à feu , on introduit
la douille de l’entonnoir dans-le haut de la cartouche
: on place de même la baguette à charger,
traverfant l’entonnoir , dans la cartouche; on met
la compofition dans l’entonnoir, & on la refoule à
mefure. qu’elle tombe en hauffant & baiffant alternativement
la baguette fans la faire reffortir,
ayant foin de battre uniformément & d’une force
convenable pour ne point crever le papier , mais
telle que la compofition foit également refoulée
dans toute la hauteur.'
Lorfque la compofition éft à environ o mèt. 027
( 1 pouc. ) de l’extrémité de la cartouche, on
place par-deffus une mèche d’étoupille dont les
deux bouts reffortent de la cartouche ; puis on
recouvre le tout avec de la pâte faite avec du.
pulvérin & de l’eau-de-vie gommée.
Pour empêcher l’amorce de tomber, on coiffe
la lance en collant au bout une petite bande de
papier qu’on replie fur l’amorce, & que l’on dé-r
chire lorfqu’on veut l’allumer. On met les lances
en paquet de dix, enveloppées dans une feuille
de papier, & on les conferve en les plaçant dans
un endroit fec. (Voy ez, pour plus de détails ,
le Traité d}Artifice ', par M. Bigot, chef de bataillon
d’artillerie. ) Compofition fèche : pulvérin
4, falpêtre 16, foufre 8, colophane Compo-r
fifcion humeâée à l’huile de lin , durant douze
minutes : pulvérin 10, falpêtre 12, foufre 6.
L a n c e des lanciers français, modèle de 1816.
La lame eft en acier à deux marques, ayant trois
faces évidées; fa longueur eft de o mèt. i35
( 5 pouc.); la douille & fes branches font en
- fer, ainfi que le fabot, .fes branches & les vis :
la hampe eft en boi$ de frêne noirci avec un
acëtite de fer; fon plus grand diamètre , qui
correfpond à l’extrémité de la grande branche
du fabot, eft de o mèt. 33 ( 1 pied 2 lig. 6 points) ,
6 fa longueur eft de 2 mèt. 568 (7 pieds 10 pouc.
7 lig. ). Le centre de gravité eft placé à o mèt.
974 ( 3 pieds ) de l’extrémité inférieure du
fabot.
Les branches de la lance & du fabot font en
arc dé cercle à leur naiffance près des douilles.
Le .fanon, eft fixé fur le haut de la hampe an