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de ces machines ingénieufes, inventées par le Gear
Javelle , contrôleur d’armes, peut s’appliquer a la
fabrication des fufils de luxe. On pourroit en construire
où le moteur 1er Oit une roue qu on féroit
tourner au moyen d’une manivelle, àinfi que
l’inventeur l’a indiqué dans fon premier modèle.
(Voyez Archives des découvertes 3 année 1818. )
Le moteur des tours à canons eft, à la manufacture
de Tulle, une roue hydraulique du genre de
celles qu’on appelé mixtes3 parce qu’elles font
mues à la fois par le choc '& par le poids de l’eau.
Cette roue porte à l’une des extrémités de fon arbre
un hériffon armé de quarante-huit dents , qui
engrène avec un rouet horizontal de quarante-
deux dents. Ce rouet met en mouvement un arbre
vertical fur lequel.il eft adapté , & qui porte à un
étage au-deffus un fécond rouet horizontal de quarante
huit dents. Ce dernier rouet engrène à la
fois avec huit lanternons de huit fufeaux chacun.
Les arbres de ces lanternons peuvent communiquer,
au moyen d’une manette d’échappement, un mouvement
de rotation à huit machines différentes ;
Lavoir :
jo. Un tour à compaffer, c’eft-à-dire, à tourner
les compaffures ou coches.
3°. Une fraife à carrer ou faire les pans du canon
de foldat.
3°. Une idem pour ceux du canon demoufque-
ton & de piftolel.
4°. Un tour à canon de fufil d’mfantêrië & de
voltigeur.
5°. Un idem à canon de moufqueton.
6°. Un idem à canon de piftolét.
7°. Un-foret carré à douilles de baïonnettes.
8°. Un autre foret a huit pans pour finir les
douilles.'
La marche fimullanée de ces Luit machines exige
une dépenfe d’eau de 262 litres par féconde, &
une chute de 3 mètres. La roue à eau fait vingt-
cinq tours par minute, & par confé'quent l’arbre
de chaque lanterne 171 \ dans le même-temps.
Telle eft la viteffe de rotation avec laquelle
chacune des machines ci-deffus eft mile en mouvement.
Banc 'à tourner les cérnpqffurss. Ce banc eft
compofé de deux jumelles horizontales liées par
trois boulons & foutenues par quatre pieds. Au
milieu eft une forte clef en bois pour tenir Ces jumelles
de niveau.
Le burin à compaffer eft un burin ordinaire à
tourner le fer. Comme le canon eft compafte en
trois endroits différens , il y a (rois fupports cor-
refpondans qui fervent'à fou tenir le burin.
On a placé an milieu du b aire une lunette pour
fixer le' canon & l’empêcher de fouetter dans le
mouvement de rotation. Alix deux extrémités de ce
même banc font deux poupées , l’une fixe , l’autre
mobile. La poupée fixe a deux coûftiiiéls 8c deux
vis de preiïion pour détruire autant que pofiîble:
l’effet des faceades communiquées 'à Târiïré du'
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lanteron par la nature des engrenages de la ma-
{ chine.
Quant à la deuxième poupée, qui eft tr a ver-fée
par une vis qui entre dans la bouche du canon, 8c
fur laquelle il tourne pendant l’opération, elle eft
mobile à volonté, affn dé pouvoir avancer ou reculer
le fécond point d’appui du canon , fui van t la
longueur de ce dernier. Cette poupée eft enfui te
fixée au banc au moyen d’un boulon vertical qui la
traverfe 8c dont la tête preffe fur une rondelle en
fer qui s’appuie à la fois fur les deux jumelles. Le
mouvement de rotation pour ce banc, ainfi que pour
tous les autres , peut s’arrêter ou fe communiquer à
volonté au moyen d’un échappement.
Banc à carrer ou àjaire les pans. Ce banc eft
compofé d’un madrier de dix centimètres d’épaif-
feur, foutenu par quatre pieds fixés liés au madrier
par deuxboulons. Dans ce banc, comme dans le précédent,
il y a une poupée fixe qui a le mêmetobjet.
Le canon eft fixé par une broche taraudée à l’une
de fes extrémités pour recevoir un écrou à main,
afin que la preiïion de la fraïl’e ne puiffe lui
communiquer aucun mouvement de tranüalipn.
L’inclinaifon delà broche eft celle du pan, c’eft-à-
dire, la différence entre les dianie 1res de la tranche
du derrière 8c de celle de la bouche.
La broche eft également fixée fur un chariot
mobile entre fix agraffes,. 8c porté fur deux plaqufes
de fer verticales, parallèles en tr’elles. Ces deux
plaques peuvent prendre un mouvement afeen-
îionuelentre quatre montans en 1er ajultés dans le
•madrier du banc. Le chariot le meut au moyen
d’une vis qui lui fait parcourir un efpace égal a la
longueur Ou pan. Ce dernier mouvement a lieu
pendant que la fraife tourne. 'Cela pôle , il elt évident
que , pour l’exécution des autres pans, il
s’agit feulement de diviler la circonférence du
canon en huit parties égales | à cet effet , on ;a
pratiqué à l’extrémité de la broche une partie
l'aillante de forme cylindrique, qu’on a diviiee eu
, huit parties égales entre huit trous circulaires
également efpacés.
Une 'petite broche' à manche traverfe à la fois
deux de ces. trous 8c deux ehevil es à têfe plate %
percée , ajuliées fur lé chariot.
Lorfqu’iiu pan eft achevé , au moyen de la bro-
: che ci-déffus, on fait tourner la grande broche
d’un trou. Le canon fixe lur célte broché tourné
propbrtioiinellëm'e'nl de là même quantité, c’eft-à-
dire, du huitième de fa; circonférence. Ou remarquera
Uiffii que la petite broche à manche dont
nous' yen dns de parler, fert en même temps à fixer
l'a grandé brdch'e qui traverfe le canon 8c qui tend
fans Cèflé 'à prendre un mouvement de Ira alla lion
par l’èffji du mouvement de la fraife.
‘Loriqué la fraile eft u-lée, on "la retaille; mais fon.
dïa'iii'ètïé diminue 5 il faut donc pouvoir rapprocher
Té.chariot 'du Centré- de la jiquvelle fraife. Cette
Jô|>WaliW-s,'ex‘écûfè "au liibyeii "’d'è deux vis qu’éa
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nomme pour cela vis d’élévation 3 elles traversent
le madrier du banc 81 foulèvent le chariot par-
deffous. Le chariot dans fon mouvement afeen-
fionnel entraîne les deux plaques de fer verticales
fur lefquelles il fe meut.
Toua à canon de fufil d’infanterie 8c de voltigeur.
Le banc de ce tour fe compofé d’un madrier {apporté
par deux trâverfes auxquelles font ajuftés
quatre pieds portant chacun une roulette en
fonte de fer; précaution néceffaire pour faire mouvoir
c.e banc, dont le poids s’élève à peu près à
trois quintaux métriques.
Les deux pièces principales de ce tour font deux
jumelles ou barres de fer battu. L’une des deux eft
tout Amplement un parallélipipède re&angle ;
l’autre, qui porte l’anneau en fer ou poupée coulante
, fur laquelle eft adapté le burin , eft terminé
latéralement par deuxfur faces gauches engendrées
par le mouvement d’une droite toujours verticale
& qui s’appuie à la fois fur deux courbes femblables
8c parallèles. Ces courbes font la feêlion du canon
fini par un plan paffantpar l’axe.
Les deux jumelles font réunies par deux barres
de fer dites têtes de tours, 8c foutenues pair quatre
naonlans. en fer écroués fous le madrier.
Le burin eft fixé dans la poupée au moyen d’une
vis de preiïion. Au dedans de cette poupée font
deux plaques en cuivre , l’une verticale , l’autre
horizontale , deftinées à frotter contre les deux
faces confécutives de la jumelle du côté oppofé au
’burin, 8c retenues chacune par quatre vis de prel-
fion qui traverfent la poupée. Par ce moyen , la
poupée coulante ne peut éprouver de balottement
& doit fuivre exactement la furface gauche dont
nous avons décrit la génération. En conféquence,
la ligne tracée par l’extremité du burin eft néceffai-
rement parallèle à la courbure extérieure du canon
fini. Le mouvement de tranflation eft commua
niqué à la poupée coulante au moyen d’une crémaillère
fixée à la poupée par un boulon. Cettè
crémaillère eft mife en mouvement par un engrenage
en forme de cric double. Le canon eft fixé
par une broche qiii traverfe les deux têtes de tour
8c la manette d'échappement. Cette broche eft
filetée à l’une de fes extrémités, en forte qu’on peut,
au moyen d’un écrou, régler la longueur à volonté.
Trois lunettes de fupport, dites lunetes brifées 3
foutiennent le canon & l’empêchent de fouetter
dans fon mouvement de rotation. Là quatrième
lunette n’eft employée que pour fou tenir la broche 5
dans le cas où l’on tourneroit des canons de voltigeur.
Quoique les jumelles en fer foient d’un fort
équamffage, elles.ne font pas dépourvues-néanmoins
d’un certain mouvement d’élafticité. Pour
annuler ce dernier mouvement, on fe fert d’une
bride en fer qui embraffe les deux jumelles & qui
empêché ,leur écartement au moyen d’une vis de
preiïion.
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T our à canon de moufqueton. 11 y a deux jumelles
qui ne diffèrent des précédentes que par
leur longueur. Une feule lunette de fupport fuliit
81 eft placée au milieu du canon. La bride tendant
à empêcher l’écartement des jumelles eft évidemment
inutile, vu le peu de longueur de ces jumelles
relativement à leur équarriffage, qui refte le-même
que dans le tour pour canons de fufil. ;,
La ponpée coulante marche comme celle du
tour à canon dù piftolét, au moyen d’une vis à
filets carrés, portant une boîte écroùée, liée à la
ponpée coulante par un pivot libre.
On fait ordinairement paffer à la meule les canons
de fufil & de moufqueton qui ont été tournés,
afin de faire difparoître les traits que les tours ont
oecafionnés ; mais on achève au tour les canons de
piftolét, comme on le verra à l’article fuivant.
T our à canon de piftolét. Le tour à canon de-
piftolét diffère du précédent;
i°. Par la fuppreffion de la lunette de fupport
qui eft inutile.
• 20. Par la forme des jumelles, qui font deux
parallélépipèdes reCtangles , le canon de piftolét
étant fans courbure extérieure.
Il y a à Tùllë deux tours à canon de piftolét,.
l’an pour dégroiïir, l’autre pour finir; ils ne diffèrent
que par la forme du burin.
La conftraction d’un tour à canon pour fufil
revient à environ 2400 francs.
T our à noyaux. Celui dont on fait nfage dans
les forges eft compofé, i°. de deux jumelles affem-
blées par des entretoifes, Scfupportées horizontalement
à O ïnèt. 9745 (3 pieds) de hauteur , d’un
bout par des trous pratiqués dans l’un des murs de
l’atelier , de l’autre fur deux montans folides; 20.
d’une poupée .en bois dont le tenon pénètre de haut
en bas la jumelle de droite contre laquelle elle eft
affujeltie par une c le f , 81 traverfée elle-même
horizontalement par une vis en fer à manivelle
droite; 3°. d’une Crapaudine en fonte ou en enivre,
logée dans une coche pratiquée à la jumelle de
gauche, le centre de fon. entaille demi-circulaire
répondant à la pointe de la vis; 4°. d’une manivelle
coudée, percée à fon carré d’un trou proportionné
à la groffeur de la queue de l’arbre; 5°. enfin d’un
poids quelconque en roule de fer, ordinairement
bémifphérique, furmonté d’une branche recourbée
en fer battu, propre à retenir l’arbre à noyau
dans l’éritaille de la crapaudine, pendant qu’on
lui donne un mouvement de rotation.
Pour mettre l’arbre fur ie tour, en pofition de
recevoir la terre qui formera le noyau, on le faifit
de la main: gjauche par là queue,' puis, plaçant
dans l’entaille de la crapaudine le collet tourné
proche du bourlet ( cette dernière partie en
dedans), 8c préfentant vis-à-vis la pointe de la
vis , renfoncement conique de fa tige ; de la main
droite on fait agir la manivelle de cette vis pour
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