
Le canon éft éprouvé avant d’être reçu. L’épreuve
confïfte à examiner 1 intérieur, à s’aflurer
qu’il ne contient pas de chambres ni de gerçures ,
à le tirer étant chargé, &c. {Voy. l’art. R éception
des bouches a f eu . ) Les charges des coups d’épreuve
ont été déterminées de la manière fui vante ■:
les canons de fiége fe tirent cinq coups de fuite ;
avec une charge de la moitié du poids de leur
boulet. Ceux de bataille fe tirent auffi cinq coups
de fuite, celui de 12 à quatre livres quatre onces,
celui de 8 à trois livres, & celui de 4 à deux
livres. Les obuGers font tirés cinq coups à chambre
pleine. Tous les mortiers 8t les pierriers font tirés
quatre coups à chambre pleine, les deux premiers
à 3o° & les autres à oo°.
Les canons font tirés fous un angle élevé jufqu’à
45° ; leurs charges font logées dans des gàrgoulfes
en papier : on met un bouchon de paille ou de
foin fur la poudre, & un fur le boulet, chacun
refoulé à quatre coups.
La charge des mortiers eft recouverte avec un
culot de papier du diamètre de la chambre, 8c la
bombe contenue avec quatre coins.
On charge lame des pierriers d’un panier de leur
diamètre, rempli de gros cailloux & de terre ,
féparés par lits, & on le contient avec delà terre
refoulée à la fpatule.
On éprouve des canons de 3 de montagne, en
les tirant quatre copps’j les deux premiers avec la
charge d’une livre, & les deux derniers avec une
charge d’une livre quatre onces.
Enfin, les pièces de 6 de campagne fe tiroient
•quatre coups de fuite, à la charge de deux livres
un tiers.
Lorfque les bouches à feu ont tiré le nombre de
-coups ei-defîus, on les fait élever verticalement à
la volée, on en bouche la lumière, & on les remplit
d’eau qui y refte pendant huit heures au moins,
après quoi on en viGte l’extérieur pour s’afïurer
que l’eau ne tranfpire point. On examine furtout
attentivement les environs des anfes & autour de
la lumière.
Les bouches à feu qui ont réfîfté aux vifites &
épreuves, font reçues pour le compte du Gouvernement.
On cafle les anfes des canons & des obur-
fiers rebutés, & un tourillon des mortiers & pier-
yiers,
BOUCHON. Petit cône d’argile, ou tampon de
crotin de cheval avec lequel les canonniers ferment
l’orifice du canon de fufil, lorfqu’ils le chauffent
près des extrémités. Il eft deftiné'à empêcher la
flamme de pénétrer dans l’intérieur du tube & de
le brûler.
Bouchon pour fermer les fourneaux des fonderies.
C’eft un tronc de cône en fer de o mèt.
081 (3 pouces) de diamètre à un bout, de o mèt.
108 (4 pouces ) à l’autre, & de o mèt 16 à o mèt.
48 (Ù à 7 pouces) de longueur $ il eft garanti du
i métal en fufion par une brique réfractaire mife en
avant du petit bout, & on le chafl’e au moyen de
_la perrière, lorfqu’on veut couler.
Bouchon de charge pour les bouches à feu. On
appelle ainfi le foin, le gazon ou l’argile dont .-o a
. recouvre la poudre & le boulet en chargeant le
canon. Il eft en foin dans le tir ordinaire, en
gazon ou en argile dans le tir à boulet rouge; fur
les vaiffeaux, & pour quelques épreuves, on le
met en vieux cordages j il s’appelle alors valet.
Bouchon du globe d’éprouvette. C’eft un boulon
à vis en fer, avec lequel on ferme le trou du tire-
fond , lorfqu’on va tirer l’éprouvette. La tête du
boulon a un cran qui aide à le vifier & à le dé-»
vifler.
BOUCLES. L’ embouchoir, la grenadière & la
capucine d’un fufil, font quelquefois appelés
boucles.
BOUCLIERS. Anciennes armes défenfives qu’on
portoit au bras gauche. Ils éloient en métal, en
cuir, en ofier ou en bois , recouverts de matières
dures ; leur forme étoit très-variable, mais ordinairement
ovale, convexe en dehors 84 concave
en dedans. Ils éloient en général plus légers .pour
l’infanterie que pour la cavalerie. .
Leur figure a beaucoup varié chez toutes les
nations, ce qui leur a lait donner differens noms :
tels que pavois, rondaçhe3 large, panier, parme ,
écu. {Voyez ces mots.)
Il paroît que dans les premiers. teraps de la chevalerie,
ceux qui commençoient le métier de là
guerre ne portaient quede petits boucliers blancs,
fans aucun ornement, jufqu’à ce qu’ils fe füflent
fignalés par quelque belle aâion. Alors il leur
étoit permis d’en prendre de plus grands 84 de les
orner des marques de leurs glorieux exploits.
C’eft de-là qu’eft venu l’ufage des armoiries,
qu’pu appelle communément écus ou écuffons,
BOUÉE. Corps flottant, fixé aux ancres par un
cordage, & fervant à les faire retrouver. C’eft ordinairement
un baril dont ou fait uiâge pour cet
objet, ‘
BOUGE. MafTe d’armes dont la tête ronde 8t
creufe fe rempliftoit quelquefois de plomb.
Bouge du moyeu. Partie du milieu du moyeu
qui a le plus grand diamètre, 8t dans laquelle font
eucaftrés les rais,
BOULE de chien. Outil de platineur £n forme
de boule-, ayant une'1 tige portant Un carré de
même dimenfion que'celui du chien qui doit rece-*-
voir le carré,de la noix. Il fert à limer le chien;
on fixe l’outil dans un étau, 8t on fait entrer fon
carré
carré dans le trou du chien. Iln’eft pas générale- ;
ment en ufage,
BOULETS. Projeûiles fphériques, en fonte
de fer, dont on charge les canons. Il y en a de
différens calibres, fuivant le diamètre de l’ame
des pièces. Les calibres en ufage en France font,
pour l’artillerie de terre : le quatre, le huit, le
douze.y le fe iz e , le vingt-quatre , dont les diamètres
moyens font : o mèt; 080 (2 pouc. 11 lig»
11 points) , o mèl. T02 (3 pouc. 9 lig*) E O mèt.
116 (4 pouc. 3 lig- 9 points), o mèt. I28(4 P0UC*
9 lig .), O mèt. 147 (5 pouc. 5 lig. 2 points); ils
font pleins ou creux. Les Boulets maffifs font les
plus propres à détruire les batteries & les remparts
d’une ville afïiégée.
L’artillerie de la marine lance contre l’ennemi
des boulets de 36,2 4 , 18 , 1 2 ,8 ,6 & 4 > fuivant
la hauteur des étages de batterie, & fuivant la
grandeur des bâtimens.
B oulets creux. Ce font, en quelque forte, des
obus. On les éüfabolte pour les tirer, afin d’éviter
de cafter leur fufée, & de les faire éclater en
fortant du canon; ils ont été propofés principalement
pour la défenfe des côtes & pour détruire
plus promptement les revêtemens des remparts.
Le fervice des boulets creux eft plus prompt
que celui des boulets rouges, mais leur portée eft
moins confidérable.
, Boulets incendiaires. On fait peu de ces fortes
de boulets : leur ufage le plus eflentiel eft de
fervir, dans les places afliégées, à éclairer les
travaux de l’ennemi ( voyez l’article Balles a
feu à jeter avec la main ou à tirer avec le canon.);
mais les meilleurs boulets incendiaires pour tirer
fur les vaiffeaux ennemis., paroiflent être les boulets
rouges, ouïes boulets creux chargés convenablement
à l’effet qu’ils doivent produire.
B oulets rouges. Ce font des boulets ordinaires
qu’on fait rougir dans un fourneau à réverbère
ou fur un gril, 8t qu’on introduit dans une pièce
de canon quand ils font chauffés au rouge clair.
Us font deftinés à incendier des édifices .81 des
vaiffeaux ennemis. ( Voyez l’article T ir a boulets
rouges. )
Boulet roulant. On nomme ainü un boulet qui
n’eft point eufabotté.
B oulets à deux têtes. C’étoit deux moitiés de
boulet jointes enfèmble par une barré de fer, &
dont le milieu étoit garni d’artifice; le tout étoit
récouvert d’unè toile foufrée & goudronnée; ils
fervoient à la marine. On les appeloit quelquefois
anges.
B oulets barrés ou rames. C’étoit deux boulets
A rtillerie,
joints par une barre de fer, deftinés à couper les
cordages & les manoeuvres d’un vaiffeau, à déchirer
les voiles & à brifer les mâts.
Boulets coupés ou féparés. C’étoit deux demi-
boulets percés d’un trou dans leur centre, pour y
faire pafler une chaîne de deux pieds de longueur,
laquelle fe logeoit dans ces mêmes trous lorfque
l’on inlroduifoit le projectile dans le canon. On
croyoit que les deux demi-boulets, en fortant de
la pièce, volant en tournoyant, caufoient un dommage
confidérable aux endroits où ils frap-
poient. - .
Boulets enchaînés ou rames. Ce font deux bou->
lets entiers attachés enfemble par une chaîne de
fer. Ils fervoient aux mêmes ufages que les boulets
barrés.
B oulets meflagers. On appeloit ainfi anciennement
des boulets creux 81 doublés en plomb, dont
on faifoit ufage pour donner des nouvelles dans
une place afûég'ée ou dans un camp. On ne met-
toit dans le canon qu’une foible charge de poudre,
mais fuffifante pour faire arriver les dépêches.
BOURDON. Grofle & forte lance dont les gendarmes
étoient armés. Le fer avoit la forme d’un
lo fange.
BOURGUIGNOTTE. C’étoit, dans l’origine, un.
cafque de fer allez pefant & à vifière, & enfuite
(fous le règne de Louis XIV) mie forte de bonnet
garni en dedans de plufieurs trous de mèche
revêtus d’étoffe, que l’on.portoit pour fe ;■ rantir
des coups de fabre. Il tire fon nom des Bourguignons
qui en faifoient ufage'.
BOURRE. Petit tampon , ordinairement en
papier, que l’on met fur la poudre & fur la balle
lorfqu’on charge un fufil. Le papier brouillard
fe roule , s’arrondit aifément fous les doigts, & fe
moule très-bien dans le canon. L’étoupe eft auffi
très-bonne pour charger les fufils de chafle ; enfin
on peut encore employer des tampons faits de
feutre ou de buffle, à l’emporte-pièce, pour qu’ils
foient juftes au calibre. Le papier de la cartouche
fert de bourre pour les fufils de guerre.
BOURRELET. Partie^ arrondie de la tulipe
dans une pièce de canon.
BOURRE-NOIX. Prifme d’acier trempé, dans
la bafe duquel eft pratiqué un trou pour recevoir
le pivot de la noix de la platine. Il fert à enfoncer
l’arbre de la noix dans le trou du corps de la platine
deftiné à le recevoir.
BOURRER. C’eft l’aôlion d’enfoncer la charge
dans un" canon.1 Il faut rafferabler la poudre au
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