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un mois davance, dans chaque degré de fabrication
ou elles font reçues enmagafin. Dans les
manufactures ou l’on a à redouter les temps de
fécherefle, on s’approvifionne d’avance , pendant
1 abondance des eaux, en lames à canons & en
canons ufinés, ainfi qu’en baguettes de fulils & en
baïonnettes également ufiuées.
Commandes de pontage. Cordages qu’on emploie
au lieu de clameaux, dans la conftru&ion des
ponts. On fait pafler ces commandes dans des
crochets fixés en dedans dès côtés du bateau; elles
embraflent les poutrelles de quatre tours, & établirent
une liaifon folide entre les bateaux & le
tablier, du pont.
Commandes de guindage. Cordages fervant à
brèler les guindages.
COMMINGES. Gros mortiers de o met. 4p '
( 18 pouc. ) de calibre, pefant .2546 kilog. (5.200
liv .) , dont la chambre renfermoit 8 kilog. '8
O 81iv. ) de pondre, & qu’on cônla fous Louis XIV.
Ce roi à voit pour aide-de-camp un comte de
Gouiminges, d’une très-haute & forte flature; en
voyant ces mortiers démefurés, il dit: Ah! ce
font des comminges. Le nom leur• en eft relié.
( Voyez la Pajiojpoîie. )
COMPAS a tête. C’eft un compas dont une
des branches eft terminée par une pointe, comme
au compas ordinaire, & l’autre par une tête
conique qui eft deftinée à entrer dans un trou
quelconque,’du centre duquel on veut prendre la
diftanee à un autre point. Il fert aux platineurs
pour décrire des cercles fur le corps de platine. ■
Compas d’épaifleur. C’eft une verge d’acier
pliée dans fon milieu, de façon qu’elle forme
deux branches fuffifamment rapprochées Tune de
:1 autre. L’une de ces branches s’introduit dans le
’ canon, ou elle eft aflujettie au moyen d’un reflort
dont elle eft garnie par le bas; l’autre defcend
en dehors , le long du canon, & eft traverîee vers
fon extrémité par une vis horizontale. En faifânt
tourner le compas dans le canon, cette vis in-
dique'l’endroit où il faut ôter du fer. La longueur
du compas eft d’un peu plus de la moitié de celle
du canon de fufil.
COMPAS6EUR. Ouvrier qui vérifie Pépaiffeur
du canon au moyen du compas d’épaiüeur.
' COMPOSITIONS d’artifices. Subftances qui
entrent dans la fabrication des artifices. M. le
• général Galfendi fait obferver qu’elles devroient
être plus fimples qu’elles ne font. A quoi bon, par
exemple, dit ce général, employer dans telle ou
telle compofifion de la poudre & du pulvérin? &
puis les trois matières qui forment la poudre;
jamais le mélange de ces trois matières ne fera
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auffi parfait que dans la poudre même : & il eft
clair qu’au moins une de ces trois matières doit
être fupprimée, en augmentant ou diminuant la
quantité de la poudre.
COMPTEUR. Infiniment au moyen duquel on
compte, les coups de pilon dans un moulin à
poudre, pour régulariferle battage.
CONDUCTEURS d’artillerie. Employés d’artillerie
pris parmi les fous-officiers de cette arme,
& charg ôs particulièrement de la conduite des
convois, foit aux armées, foit dans les places de
guerre. Leurs fondions exigent beaucoup d’aôi-
vilé.& d’intelligence. Il y a ordinairement dans
une armée des conducteurs ordinaires, des conducteurs'
principaux 8c un conduCteur général :
celui-ci commande les autres, 8c les dirige dans
les diverfes opérations dont ils peuvent être
.chargés.
CONTRE-BATTERIE. Batterie qWon oppofe
à une batterie ennemie pour en démonter l’artillerie.
CONTRE-COEUR.. Partie eh fer de la forge de
campagne 8c de montagne : devant eft le feu, derrière
le fou filet.
CONTRE-LISOTR. C’eft(, en général, une pièce
de bois fur laquelle s’appuie un lifoir. On en a
adapté aux plates-formes déplacé & au châflis d’affût
de côte , pour en faciliter les mouvemens. '
; CONTRE-LUNETTE. Ferrure qui, dans les affûts,
entouré le trou de la lunette, en defîous de
l’entretoife de lunette.
CONTRE-PLATINE, ESSE ou PORTE-VIS.
Pièce en fer ou en cuivre , qui a la forme d’une S ,
& dont les bouts font 'percés pour recevoir les
grandes vis de platine.
CONTRE-RIVURE. Pièce, -ordinairement en
fer, fur laquelle oii rabat & aplatit, en goutte de
fuïf, les pointes des rivets qui traverfent une pièce
en bois. On n’en fait pas ufage dans les armes de
guerre portatives., mais il y en a dans les armes à
percufiion, 8c c.
CONTROLES. Ce font des marques appliquées
avec des poinçons fur les armes 8c fur les pièces
d armes. Us fervent a faire, connoître qu’elles ont
été examinées, vifitées, éprouvées & reçues par
les prépofés du Gouvernement.
CONTROLEURS. Employés d’artillerie divifés
en premiers-contrôleurs, féconds contrôleurs & ré-
vifeurs, chargés, dans les manufactures., delavifite
& réception des armes fous l’infpeCHon des officiers.
Les fonderies & les forges de l’artillerie ont
auffi des contrôleurs , ainfi que les arlenaux , pour
veiller dans ces derniers à l’entretien St à la répa-
ration des armes portatives.
CONVOIS d’artill-erie. Munitions, armes &
attirails, qu’on mène dans des places de guerre pu à
l’armée pour les approvifionner. Les officiers &
les employés d’artillerie mettent le plus grand foin
à éviter les pertes, les avarie? & les acoidens qui
peuvent arriver dan* cette partie de leur fervice ;
mais ils apportent liirtout les précautions les plus
npnutieufes pour les cbargemens, tranfports 8c
convois de poudres, par terre 8c par eau, dans
l’intérieur du royaume, foit pour le fervice des ar-
fenaux de terre 8c de mer, foit pour le commerce.
Voici en quoi confiftent ces précautions.
Les barils de poudre tranfportés par terre font
aflujettis fur les voitures, de manière que le mouvement
de ces voitures ne puiffe jamais les taire
frotter les uns contre les autres. Ils font toujours
bien bâchés en paille 8c recouverts en outre d une
toile très-ferrée.
Les tranfports des poudres, quelles qu’elles
foient, par terre ou par eau , ne peuvent jamais le
faire qu’avec une elcorte luffifante, qui eft fournie
par la gendarmerie.
Le commandant de l’efcorte attache un homme
de la troupe à chaque voiture, 8c vijïle fréquemment
toutes les voitures , pour s'aflurer fi tout eft '
en bon état; s’il n’y a aucun accident a craindre ,
& fi on prend toutes les précautions nécefiaires poulies
éviter. Il fait marcher, autant que poffible, le
convoi fur la terre, jamais plus vite que le pas , 8c
fur une feule file de voitures.
Il n’eft fouffert près du convoi aucun fumeur, '
foit de la troupe d’efcorte, foit étranger.
Le commandant de Tefcorte empêche que rien
d’étranger aux poudres ne foit fur les voitures,
particulièrement des métaux 8c des pierres, qui,
par leur choc, peuvent produire du feu ; que personne
n’y monte"qu’en cas de dérangement ou de
réparations indifp en labiés à faire à un baril ( ce
qui doit avoir lieu, très-rarement 8c avec les plus
grandes précautions, defcendant à cet effet le
baril de la voiture 8c fe fervant de maillet en
bois, que toutes les voitures étrangères a ,
celles du convoi n’approchent pas de celui-ci : il
nelaiflé, non plus , approcher perfonne du convoi,
& veille à ce qu’il ne foit pas fait de feu daus les
environs.
Onfait.paffer les convois en dehors des communes,
lorfqu’il y a poffibilité, 8c quand on eft
forcé de les faive entrer dans les villes, bourgs Ou
villages, le commandant de l’efcorte requiert la
municipalité de faire fermer les ateliers 8c les boutiques
d’ouvriers dont les travaux exigent du feu,
81 de faire arrofer , fi la route eft fèche, les rues
par où l’on doit pafl’er. |
Le convoi n’eft jamais arrêté ni Rationné dans
les villes, bourgs ni villages , 8c on le fait parquer
en dehors , dans un lieu ifolé des habitations , fur,
convenable 8c reconnu d’avance.
Dans le cas où des événemens extraordinaires,
tels qu’inondations, glaces 8c fermetures des canaux
, empccheroient des poudres de fuivre leur
deftination , le commandant de l’efcorte en prévient!
roi t de fuite le commandant de la place, ou,
à fon défaut, le-maire, qui les fait .emmagafiner
dans un lieu fec 8c lûr , julqu’à ce qu elles puiflènt
partir.
Les poudres emmagafinées, comme il a été dit
ci-defi'üs, par fuite de force majeure, font gardées
jour 8c nuit par la force armée, jufqu à continuation
de route.
L’entrepreneur fe fert, pour le tranfport des
poudres par eau , de bateaux en bon état, 8c c.onf-
truits allez fohderaent pour lé cours de la navigation
où ils font employés. On laifîe libres la proue
8c "la poupe pour la manoeuvre. On pratique dans
le milieu du bateau 8c fur toute fa largeur , un
chemin ou fentine, large d’environ deux pieds,
pour recevoir les eaux 8c les égoutter ; 8c fi la longueur,
du bateau l’exige, il en eft pratiqué un on
deux de plus. Les barils font élevés au-defîus du
fond de quatre à cinq pouces au moins , afin de les
préferver de l’humidité ; 8c fid’on ne peut y parvenir
au moyen des courbes ou traverfes du fond,
on y fupplée par des planches, des pièces de bois,
ou fagotages bien ferrés.
Les barils font enfuite empilés 8c arrangés d’une
I manière folide fur ce plafond. On a foin qu’ils
foient entièrement ifolés de tout autre objet qu’on
tranfportêroit à bord du même bateau.
On hache en paille ou natte de paille le deflus
des barils 8c tous les côtés des piles du haut en bas;
on lès recouvre partout d’une toile goudronnée.
Le commandant de l’efcorte, dans les convois
par eau, attache un ou plufieurs hommes de la
troupe à chaque bateau, félon leur force ; il ne
fouflre pas qu’on faffe du feu à leur bord, ni qu’on
y fume.
Il veille à ce qu’on jette exactement l’eau que
le bateau feroit dans le cas de faire ,»8c même à ce
que l’on bouche ou diminue la voie : s’il falloit
travailler au bateau avec quelques outils, on ne fe
ferviroit que de maillets de bois, comme il a été
dit ci-defl’us, pour réparer les barils, 8c on ôteroit
avec précaution les barils de poudre des endroits
où l’on travailleroit 8c des parties qui les eiiviron-
neroient.
Lqrfqu’un convoitai- eau traverfe une ville, un
bourg ou un village, le commandant de l’efcorte
reqciiert la municipalité de faire fermer les ateliers
8c les. boutiques d’ouvriers dont les travaux exigent
du feu , ainfi qu’il a été mentionné pour les
convois par-terre.
Les bateaux 'chargés de poudre font toujours
\ ifolés, foit dans la marche, foit lorfqu’ils font