
lumière ,- on dégorge on met la- fu-fée, qui doit
porter une é toupille lente..
L’ufage du pétard elt d’enfoncer les portes ou
les barrières des petites villes 8c même les murs
de peu d’épaiffeur.. On .le fufpend par le moyen
d’un crochet au de.la.poignée fixée au plateau , à
un tire-fond que l’on ville dans l’objet que l ’on
veut enfoncer, 8t. l’on met le feu à la fufée.
L’opération d’attacher le pétard n’a guère’lieu
que de nuit, à caufe des dangers quelle préfente.
Le détachement deftiné .pour l’attaque eft le plus
•près. pofiGble, afin qu’il puiffe entrer aufiitôt que
le pétard a fait fou effet 8c s’eft brifé en éclats.
On peut remplacer le pétard par une bombe
de 10 ou de 12 pouces, remplie de poudre, qu’on
fufpend par les ailles au tiive-fond.
PÉTRIN AL ou P0 TTR1NAL. Sorte de piftoîet
ou de moufqueton à rouet ou à mèche , qu?on ti-
roit en l’appliquant fur la poitrine. L’extrémité de
la monture étoit à cet effet évidée en arc de cercle.
On faifoit quelquefeis ufage d’un couffinet pour
n être pas bleffé dans le tir..
PETROLE EMPLOYÉ DANS QUELQUES ARTIFICES.
C’eft une buile de couleur rougeâtre, qu’on obtient
par la diflillation du bitume pétrole, qui eft
femblable à celle du naphte. On trouve ce bitume
en France , particulièrement près de Clermont en
Auvergne ; en Suiffe, près de Neufchâtel-; à
Amiano, en Italie; dans l’Inde, 8cc. Il flotte
fouvent fur Les eaux ; la mer en eft quelquefois
couverte près des îles volcaniques du Cap-Vert.
Ce bitume eft moins fluide que le bitume naphte
dont il paroît être une altération. On fait que ce
dernier eft .tellement combuftible, qu’il prend feu.
par la préfeace d’un corps enflammé, placé à
peu de diftance de lui, ce qui l’avoit probablement
fait- admettre dans la compofition du feu
grégeois..( Voyez l ’article Feux grégeois. )
PIC a roc. Outil d’artillerie compofé d’une
pointe, en fer recourbée & d’un manche en chêne *
dont on fe fert dans les terrains pierreux, &c. Il
pèfe environ 2 kil. q3yo ( 6 liv. ) , y compris le
poids du manche.
Pic-hoyau. Outil d’artillerie. ( Voyez le mot
JLIoyau.)
PIECE. Ce mot eft un terme d’artillerie fyno.-r
nyme de canon: on dit donc une pièce de 12,
une pièce de 4, pour défîgner un canon qui chaffe
un boulet du poids de 12 ou de 4 livres. On dit
aufli démonter les pièces , rafraîchir les pièces ,
pnclouer les pièces } &c.
Pièce à la fuédoife. On appeloit ainfi la pièce
de 4 dont les -Suédois fe font fervis les premiers
pour tirer dans les batailles. Dans l’origine, chaque
bataillon en avoit une à fa fuite en entrant eu
campagne.
Pièces d’alarme. 'C’étpit autrefois trois pièces
de canon placées en avant d’un camp, à cent pas
du parc d’artillerie, prêtes à tirer pour donner
l’alarme 81 faire prendre les armes à toutes les
troupes en cas d’attaque de la part dé l’ennemi.
Pièces de campagne. Ce font des pièces de canon
deftinées à fuivre. une armée. Elles font
d’un plus petit calibre 81 moins pefantës que celles
de fiége. ( Voyez le mot Artillerie. )
Pièce de détente. Partie 4e la fous-garde.
{Voyez le mot Ecusson. I
Pièce folle. Pièce de canon mal forée, 8c dont
la direction du tir eft toujours incertaine,.
Pièce de gros calibre pour quelques batteries
de pofition. Quelques officièrs cfartiilei’ie penfçnt
que les batteries de pofition, dans la guerre de
campagne, né doivent pas toujours être formées
feulement de bouches à feu des divi.fions, pfirce
qu’il eft des affaires majeures, des batailles déci-
fives où il éft avantageux de méttre en pofitioa
quelques pièces de gros calibre ^ Ces pièces font
aufli utiles pour rompre des ponts, détruire des
obftacl.es 8c rédûire promptement des forts ou des
poffces qui, quoique peu importans en eux-mêmes,
poudroient arrêter une armée pendant un ou deux
j Ours.
La pièce 4e ?4 doit être réfervée pour la
guerre des fiég_es, parce qu’elle feroit trop embar-
raffante pour la guerre de campagne, par fon
poids 8c celui de fes munitions.. La plus forte pièce
qui doive être employée pour les batteries de
pofition eft donc celle de 16. Il y en avoit fix de
ce calibre qui marchoient avec le parc de l’armée
d’Italie, ,à l’époque du traité de CamporFormio.
M. le général Lefpinaffe voudroit que dans une
armée de quatre-vingt-feize mille hommes, il y
eût huit pièces de 16, c’eft-à-dire, une pièce à
raifon,de douze mille hommes.
Pièce de pouce. Écuffon ovale aux armes de
France, que. l’on met aux fufils des gardes-du*
corps, à l’endroit où porte le pouce d%e la main
droite quand on préfente les armes.
Il y a ordinairement une pièce de pouce a,uX
fufils de chaffe, laquelle eft en or ou en argent? &
porte le chiffre gravé du chaffeur; Cet ornement i .eft quelquefois aufli fur les piftojets de luxe,.
Pièces brifées. Anciens canons compofés de
parties qui s’affembloient 8c fe féparoieqt po^r
• pouvoir les tranfporter dans les pays montagneux*
j II eft fait mention de telles pièces dans les nie-
»oireâ
T 1 E
moires d’artillerie dé Surirey de Saint-Remi , j
édition de iy45.
Pièces de rechange pour armes portatives. Les
pièces d’armes néceflaires pour les réparations
fe tirent des manufactures royales. Elles font
payées aux entrepreneurs de ces établiffeuiens,
par les confeils d’adminiftrat-ion des corps ,
d’après une faélurebafée fur les devis de là manufacture
, vérifiée & vifée par l’infpeCtenr de l’éta-
bliflèment. Klingenthal fournit les pièces ppur les
armes blanches; Saint-Etienne, Tulle, Mutzig,
Maubeuge & Charleville , celles pour les armes
à feu. {Voyez, pour l’affortintent de ces pièces ,
mon Mémoire fur la fabrication des armes portatives
de guerre.)
Pièces de rechange pour les équipages de fiége,
de campagne 8c de montagne. Les proportions des .
pièces de rechange pour ces équipages dépendent
uéceiïairement de leur force, du plus ou du
moins d’éloignement des arfenaux, & des reffour- ,
ces que peut préfenler le pays où l’on porte la
guerre; mais, en général j il faut en rechanges
environ un dixième de l’armement 8c affortiment
nécelfaires aux bouches à feu. {Voyez, pour plus
de détails, l’Aide-mémoire à l’ufage des officiers
d’artillerie.)
PIED de la batterie. C’eft, dans la platine-
d’une arme à feu, la partie dans le milieu de laquelle
eft un trou pour recevoir la vis qui retient
la batterie fur le corps de platine.
Pied-de-biche. On appeloit ainfi un crocbet
fervant à bander un arc.
Pied-de-biche. Petit levier en fer de o mèt.
3248 ( 1 pied) de longueur, finiflant d’un côté en
talus, 8c ayant une fente en cet endroit, qui va
en fe rétrécîffant. Cet outil fert à arracher les
clous lorfqu’on ne peut fe fervir de tenailles.
Pied-de- chèvre. Pièce en bois deftinée à foute-
nir les hanches d’une chèvre lorfqu’elle eft équipée
à l’ordinaire. {Voyez le mot Chèvre.)
Pied étalonné. Inftrument gradué, tonftruit avec
une grande précifion. Il doit y en avoir un dans
chaque établiffement d’arlillerie, pour fervir de
régulateur dans la fabrication des calibres de
toutes efpèces.
PIERRES a feu. L’ufage des armes à feu por-
taliye6 s’introduifil en France au commencement
du i5e. fiècle, 8c ce fut dans les premières années du
fiècle fm’vant que l’arquebufe à rouet fut inventée :
on faifoit ufage, pour produire les étincelles, d unè j
Pyrite martiale qu’on appeloit pierre de mine j
brute ou pierre d*arquebufade. ( Elle eft d’un jaune j
Artillerie.
V I E 320
pâle, dure, compaele, d’un tiffuferré 1 légèrement
écailleufe 8c produilanl» beaucoup d étincelles au
choc du briquet; c’eft la pierre à feu des Anciens.)
Lorfqu’en 1680 on fubftitua au mécanifme du
rouet la platine aêluelle, on arma le chien de cet (é
dernière pièce d’un filex pyromaque, 8c l’arquebule
prit le nom de fit/il, de celui de la pierre à leu
{facile en italien).
Les ouvriers qui taillent ces pierres font aufli.
ceux qui exploitent les carrières de filex, 8c cette
exploitation a lieu au moyen de galeries non
étançonnées, dans lefquelles ils. cheminent fuivant
une profondeur d?environ 15 mèt. (46 pieds 2
pouc. 1 lig. ). La nature des terres de la carrière
8c la miférable conftruêtion des galeries font telles
qu’ils font expofés à périr fous les éboulemens, ou
à en fortir mutilés, ce qui n’arrive que trop
fouvent : ils ont en outre à redouter tous les autres
inconvéniens des travaux des mines. Lorfque, for h s
des carrières , ils fe livrent à la fabrication des
pierres , ils afpirent continuellement une pouffière
filiceufe qui réfulte du choc du marteau contre le
filex, laquelle , compofée de criftaux dans un état
de volatililalion , fe fixe fur les poumons 8c détermine
la pulmonie dont ils périffent tous de vingt-
cinq à quarante ans. Tout ce que l ’on a fait juf-
qti’ici pour remédier à ce grave inconvénient, a
été fans fuccès. On a vu à Meufnes , département
de Loir 8c Cher, en vingt' ans ces ouvriers fe renouveler
trois fois ; ordinairement c’eft deux fois dans
cet efpace de temps.
! Pour fendre les cailloux , les ouvriers les placent
d’abord autour du feu, file temps eft humide ou
froid, 8c ils les mettent au foleil s’il fait beau temps,
parce que ces cailloux font trop humides en forlant
delà carrière. Ils ont foin, dans tous les cas, de fe
garantir du vent, quelque foible qu’il foit, au
moyen d’une claie qui leur eft adoffée. L’humidité
8c le vent nuifent à l’opération de fendre les filex ;
ils fe fendent mal aufli quand ils font trop fecs.
Les caillouteurs étant a (fis, prennent en main
un caillou , le tournent jufquà ce qu’ils voient
qu’à l’aide d’un coup de marteau donné fur une
des faces, ils puiffentl’ouvrir en deux. Ce marteau
en fer 8c à tête carrée, eft fait en forme de mafl’e.
Ils prennent enfuile un autre marteau en acier, à
deux pointes, 8c tenant d’une main un des morceaux
du filex qu’ils viennent de fendre, ils appliquent
fur un de fes bords, du côté où il a été ouvert, un
coup allez léger du fécond marteau. Ce choc fé-
pare du morceau un éclat qui part du haut en bas
8c que l’on appelle copeau. Les coups de marteau
doivent être donnés perpendiculairement à la lur-
face fupérieure du caillou.
Les filex étant diviles en copeaux, les caillou-
teurs les transforment en pierres à fulil de la manière
fuivante : les ouvriers étant aflis près d’un
gros billot, prennent un copeau dont ils appuient
fucceflivement les bouts à angle droit fur un ci-
feau d’acierüxé fur ce billot, Tes frappent à petits
T t