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l’a fuppviraé, celui de io ponces à grande portée
produiiant tous les effets dont on a befoin pour
l'attaque & la défenfe des places.
On a coulé des mortiers à femelle pour la
défenfe des côtes. Ils ont l'inconvénient d’obliger
à varier la charge pour obtenir des portées di-
verfes, fuivant l’éloignement des vaiffeaux fur
lelquels on tire. Enfin, on a coulé des mortiers
de cote de 12 & 10 pouces à chambre tronc-conique,
contenant l’un & l’autre 5 kil. 385 ( 11 liv.)
de poudre, ainfi qùe:des mortiers en fer, les uns'a
iemelle& les autres à tourillons, dont la chambre
contient- environ 9 kil. 79Ô ( 20 liv. ) de'poudre.
Us font du calibre de 12 pouces ,& provenoient
des fonderies- de la marine. On a eu en outre dans
les derniers temps quelques mortiers à femelle &
à‘ chambre fphërique, contenant 3o livres de
poudre.
Les noms des parties d’un mortier de 12 pouces
& de 8 pouces , à chambre cylindrique, font : la
volée, le renfort, le pourtour du mortier, le cul
flu mortier en arc de cercle, les tourillons, la
lumière, le baffinet, l’anfe, l’ame, la chambre.
Les moulures font : le liftel fupérieur de la
bouche, le tore de la bouche, le lillel inférieur
de la bouche, la gorge de la volée ,- la gorge du
renfort à la volée , lé lillel du reiilorl, la gorge
du pourtour de la chambre.
Les noms des parties'd’un mortier à grande &
à petite portée de 10 pouces, à chambre cylindrique
v font : la volée, le renfort, le pourtour
de la chambre, le cul du mortier, formé par
trois arcs de cercles qui fe raccordent, les tourillons
& leurs embaifès, là lumière 8t fon grain ,
le baffinet, l’an fe , l’ame, la chambre. Les moulures
du mortier de’ 10 pôucès à grande portée
font : le liftel fupérieur de la bouche, le ' tore de
la bouche, le liftel inférieur de la bouche, la
gorge fupérieure & celle inférieure de la volée ,
ia gorge inférieure du renfort. Les moulures du
mortier de 10 pouces à petite-portée font : le liftel
fupérieur de la bouche, le tore de la bouche,
le lillel inférieur de la bouche,. la gorge de la
volée , la doüôine fous le renfort.
• Les noms des parties des mortiers dè 12 , 10 &
8 pouces, dits à la Gomer, font : la volée, lé*
renfort, le pourtour fous les tourillons-, ou eul
du mortier terminé en arc, les côtés extérieurs
parallèles à ceux de la chambre, les tourillons
avec leurs renforts & leurs embafes, l’anfe avec
fon cran de mire au milieu; la lumière , qui eft
perpendiculaire aux parois de la chambre, &.
dirigée:fur le milieu de la hauteur de la chambre 5
le baffinet, l’ame, la chambre qui eft tronc-
conique. Les moulures du mortier de 12 pouces
à la Gomer font : le liftel de la bouche , la
plate-bande de la volée, la gorge de la volée,
le tore de la volée, la plate-bande du renfort.
Les moulures des mortiers de JO pouces & de
8 ponces à la Gomer fpnt : le liftel fupérieur
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de'la bouche , le tore de la bouche , le liftel inférieur
du tore de la bouche, là plàte-bande
dû renfort.
Mortier à bilboquet. Petit mortier fort léger,
propofé pour l’épreuve des poudres de guerre, &
qu’on n’a pas admis. {Voyez le mot Bilboquet.)
Mortiers- coehorn. Bouches à feu très-légères,
en ufage en Hollande , des calibres de 8 & de 16;
les premières fe chargent avec O kil. 375 ( 9 onc.)
de poudre, & les fécondés avec o kil. 398 ( i3 onc.):
leur portée eft de 779 met. 61 à 974 mèt. 5a
(4 à OOO tôifes ). On a coulé en France quelques
mortiers de celle efpèce à ame tronc-conique,
propres à lancer les obus de 24.
Mortiers à perdreaux. Mortier de 8 pouces de
calibre, entouré de treize petits mortiers pouvant
lancer chacun une grenade. Cette bouche à feu,
propofée vers la fin du dix-feptième fiècle par
Pétri, Florentin, nepefoit quenviron 1 2 2 kil. 47b
( 25o livres).On chargeoit de O kil. 245 ( 8.onc.)
feulement,le mortier du milieu, & on ne meltoit
que très-peu de poudre dans les treize petits
mortiers, ayant chacun une lumière, qui çommu-
niquoit à l’arae du mortier du milieu. La bombe
& les grenades partoient enfemble , & n’alloient
qu’à 487,mèt. 87 à 584 mèt. 71 (240 à 3oo toiles).
Les alliés , dans la guerre de 1701 , ont fait grand
ufage de ces mortiers.
Mortiers à piler les matières d’artifice. Vaif-
feau fervant à contenir les^ fubflances que l’on
veut concaflër ou pùlvérifer au moyen du pilon.
Il eft en fer, en bronze ou en marbre* Sa forme &
fa grandeur varient 5 le pilon eft de même nature
que le mortier, excepté celui du mortier de
marbre, qui eft en bois. Il faut que le mortier dont
on fe fert foit bien folide, & ne puilfe pas réagir
fur la matière à pulvérifçr. On le recouvre ordinairement
d’une peau pour contenir cette matière,
& l’on fait pafler le pilon à travers cette peau.
Mortiers des moulins à poudre. Cavités faites
dans une forte pièce de bois équarrie, nommée
pile y eu chêne ou en Orme, & qui en contient
dix à douze. La forme de la cavité de ces mortiers
a beaucoup varié': on l’a fait hémifphérique ,
ovoïde , pyriforme, &c. Le but qu’on doit avoir
eft que la matière , que le piLon chafi’e en battant,
retombe promptement fous lui pour être rebattue
de nouveau. Chaque mortier contient 9 kil. 79
(20 liv.) de çompofilion.
Mortier- éprouvette. Il fert à éprouver le*
poudres. On l’appelle Amplement.éprouvette.
( Voyez l’article E prouvette pour les poudres
p £ G U E R R E .)
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Les noms des parties de ce petit mortier font :
la femelle ou plaquéj la languette, entre le mortier
& la femelle; le ventre; la volée; le baffinet ;
l’anfe ; l’ame; la chambre ; le fond, qui eft une portion
de cercle dont le centre eft à l’orifice; le grain
de lumière & la lumière; le globe, fa poignée, fon
bouchon. Les montures font : là gorgé du pourtour
de la chambre, le liftel de la gorge, la plate-
bande de la partie inférieure de la volée, la gorge
inférieure de la volée, la gorge fupérieure de la
volée , le liftel inférieur du tore de la bouche, le
tore de la bouche, le liftel fupérieur du tore de la
bouche.
MOUCHE. Outil fervant à polir intérieurement
les canons de fufils. ( Voyez le mot Mèctie. )
M OU GUETTES. On appelle ainfi le rabot dont
la forme eft concave.
MOUFLE. C’eft un fyftènie de poulies aff’erâblées
dans une même chape, fur le même axe,
oivfur des axes particuliers. On emploie en même
temps deux moufles ; l’un eft attaché à un
point fixe, & l’autre eft lié à la réfiftance & fe
meut avec elle : toutes les poulies des. deux moufles
font cm b raflées par un même câble, dont un
des bouts eft attaché à un des deux moufles , &
l’autre eft tiré par la puiffance.,
MOUFLETTE. Extrémité de l’axe de la lanterne
d’un banc de forerie, dans laquelle s’engage
Ia:tête des forets.
MOUILLETTE. Outil de forgeur, fervant à
afperger le foyer pour concentrer la chaleur, &
empêcher que le combuftible ne brûle inutilement
à la furface.
MOULAGE. Formation des moules pour couler
la: fonte.
Moulage des projedHles. On moule en fable
tous les pvojeâilés creux. On coule les proje£tiles
pleins, en coquille ou en fable. L’ufage des coquilles
eft firnple & facile, car quand elles font
en bon état, l’ouvrier le moins adroit peut couler
des projeGiles bien ronds & d’un calibre exaél,
fauf les légères variations des foutes ; tandis que
le moulage en fable exige des foins & de l’intelli-
de la part de l’ouvrier. En eft et, la moindre variation
dans les châflis , un fable trop peu ou inégalement
ferré, un moule-mal réparé, fes parties mal
réunies, &.c,, font autant de caufes de difformités
dans ces projectiles. Mais la furface des boulets
coulés eu fable eft moins dure que celle des boulets
coulés eu coquille ; ces boulets fe rebu lient mieux,
% après le rebâti âge ils font fort beaux, très-polis ,
& il elt prefqu’impoffible de reconnoîlre les traits
delà couture; ainfi le moulage en fable des boulets
A r t il l e r ie ,
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a un grand avantage fur le moulage dans des coquilles.
Le fable propre à mouler les projectiles doit être
réfraCtaire; s’il ne l’elt pas, la première furface
intérieure du moule fé vitrifie par le conlaCt du;
( fer en fufion , il en réfulte des gravelures & des
loupes à la liirface de ces projectiles ; il faut qu’il
loit un peu argileux , finon il n’auroil pas aflez de
confiftance : enfin, fon grain doit être le plus fin
poffible.
' On eft dans l’ufage de faire recuire ou calciner
le fable avant de lé mettre en oeuvre : cet te opération
a pour but de faire évaporer les fubflances
volatiles nuifibles qu’il peut contenir & de le dif—
pofer à pafler au (amis ; oh l’hurneCte enfuite convenablement,
ce qu’on connoîl lorfqu’après avoir
été comprimé dans la main , il c'onferve la forme
que là compreffion lui adonnée, & qu’il faut un
certain effort pour le brifer.
Si le fable eft trop fort ( ou trop gras, fuivant
l’expreffion des ouvriers), par la furabondance
des parties argileufes, il faut y mélanger un peu
de fable de rivière, parce qu’alors il occafionne
des foufïlures aux projeCtiles & fe durcit tellement,
qu’on à beaucoup de peine à rompre les moules.
Le fable légèrement humecté & bien battu, eft
propre au moulage : lorfqu’il a fervi à la coulée
précédente,T l faut le laifl’er refroidir jufqu’à ce
qu’il foit tiède , avant de l’employer de nouveau;
mais il eft très-utile de couvrir toujours le modèle
de fable neuf, & d’achever enfuite de remplir 1©
châflis avec celui qui a déjà feryi.
M o u l a g e des projeCHies creux. Les bombes,
les obus& les boulets creux fe moulent de la même
manière; mais ces deux dernières efpèces de projectiles
n’ayant pas d’anfes, on fupprime à leur
égard la partie du travailqui concerne les menton-
nets & les anneaux. Les objets nécefl’aires à cette
fabrication font : des châflis, des globes-modèles ,
dès modèles de mentonnets, dès anneaux en fer
forgés., des noyaux en terre montés fur un arbre en
fer & des modèles de jets. {Voyez ces articles. )
Pour mouler une bombe , l’ouvrier p'ofe le demi-
globe qui porte'1 l’arbre { voyez l’article A r b r e d u
n o y a u d e s Pr o j e c t i l e s c r e u x ) , fur une planche
bien uniè & le châflis fupérieur par-deffus, en
faifant entrer l’arbrê dans la baretle; il place en-
fuite le jet qu’il fou tient pendant que deux aides
jettent dans le châflis du fable qu’ils battent &
ferrent à me fore jùfqu’à la hauteur du modèle;
alors il ajufte les mentonnets avec les anneaux
qu’il tient en place jufqu’à ce qu’ils foient contenus
& couverts par le fable; puis il achève de
remplir le châflis ; lorfque le fable eft luffifamment
comprimé , ilrafe avec une règle ce qui en excède
les bords, forme un entonnoir autour du modèle
de jet , & paffe plufièurs fois à travers le fable une
aiguille de fer au-deflïis des mentonnets, 8t ailleurs
jufqu’au globe pour fervir d’évents.