
pile carrée qui a la forme d’une pyramide, dont
la bafe eft un carré , 8c dont chaque face eft un
triangle équilatéral. La pile oblongue, dont la
bafe eft un reâangle & les deux faces extrêmes
deux triangles; enfin la pile triangulaire, qui n’eft
qu’une pyramide dont la bafe & les faces l'ont des
triangles égaux.
Pile carrée. On peut confidérer cette pile
comme partagée en tranches horizontales d’une,
hauteur de projeôliles, de manière que chacune
de ces tranches fera un carré, dont le.côté aura
un projcâile de moins que le côté de la tranche
immédiatement inférieure, ou un projectile de
plus que le côté de la tranche immédiatement
îupérieure. La fomme de toutes ces tranches eft
exprimée par n (n + 1 ) ( a » + i ) , n étant le
2 3
nombre des proj e Chies placés fur le co té de la bafe.
Pile oblongue. Pour trouver le nombre de projectiles
que renferme cette pi leori la conçoit
partagée en deux parties , dont l’une eft une pile
carrée, telle que celle dont on vient de parler,
& que l’on peut calculer par le même moyen ;
& la fécondé eft un pnfme dont les arêtes font,
égales, & dont la baie eft une des extrémités de
la pile ; eette fécondé partie pourrait donc être
évaluée féparément, 8c enfuite on réuniroit les
deux produits ; leur fomme eft
n ( n -(- i ) (m -}-2 ( n — O ) , n étant
2 3
un des côtés du triangle de l ’extrémité de la
pile, 8c m l’arête fupérieure.
Pile triangulaire. On peut anffi confidérer cette
pile comme étant compofée de tranches horizontales
, chacune ayant une hauteur de projeCtiles ,
en forte que l’on aura à évaluer la fomme des
tranches triangulaires ; cette fomme eft
n C71 H~ 1 ) ( n -f- 2 ) , « étant une
2 .3 .
des arêtes de la pile.
PILON. Maffe faite de b.ois dur ou çTaut.res
fubftances dont on le fert pour réduire en poudré
les matières deftinées à la fabrication des artifices
de guerre. ( Voyez l’article Mortiers a piler
LES MATIERES, D ’A R T IF IC E . )
Pilons. Pièces en bois dont l’extrémité inférieure
eft garnie d’une boîte en bronze. Ils fervent
dans les poudreries à réduire en pondre Je
falpêtre, le charbon 8c le foufré, ou à mélanger
ces matières lorfqu’elles ont été pulvérifées féparément.
Iis font mis en mouvement par un courant
d’eau. ( Voyez les articles Poudre , Moulin
a poudre 8c Mortiers des moulins a poudre. )
PILOTS ou PILOTIS. Fortes pièces de bois
dont la longueur eft ordinairement de 5 met. 84-1
à 6 mèt. 4968 ( 18 à 20 pieds ) , & le diamètre de
O mèt. 3248 (1 pied). On les garnit d’un fabot
en fer ayant trois branches de 4872 (18 pouces)
de longueur, lorfque le fond de la rivière eft
réfiftant. Les pilots doivent être enfoncés de
2 mèt. 5987 à 3 mèt.. 2484 ( 8 à 10 pieds ) avec
des fonnettes ; ils fervent à former les palées d’un
pont de pilotis, & peuvent en outre être employés
avec beaucoup d’avantage à l’ancrage des ponts.
PILUM ou PILE. Efpèce de javelot long de
2 mèt. o 3 o 2 (6 pieds 3 pouces), en ufage chez
les Romains. Le foldat étoit exercé à lancer celte
arme 8c à s’en fervir à la main.
PINCE en USAGE DANS LES FORGES. Cet QUlil a en
petit la forme des pinces à feu à relfort ; il en diffère
feulement en ce que les extrémités des branches
font aplaties carrément 8c perpendiculairement
au relfort, de manière que les angles de
l’aplatiffement fe trouvent en dedans 8c en dehors
de la pince ; c’eft par les angles intérieurs que la
balle ébauchée, eft alternativement faifie 8c abandonnée
entre chaque coup de la mufle fur l’étampe.
Pinces. Outils en acier, fervant aux équipeurs-
monteurs à tirer les goupilles des fufils de guerre.
Pinces à bec plat 8c à bec rond. Elles fervent
aux mouleurs dans les fonderies de canon.
Pinces en bois. Outils d’ouvriers en bois. ( Voy.
Mâchoires d’étau. )
PIQUE. Arme offenfîve qui avoit 4 mèt. 2229
( i 3. pieds) de• longueur., le fer iarge , plat,
pointu 8c tranchant des deux côtés. Elle étoit terminée
en bas par une virole conique en fer; elle
fervoit à l’in faute rie. On en a fait de plus longues
encore. La demi-pique avoit 2 met. 2738 à 2 mèt.
5986 ( 7 à 8 pieds ). Il y a au Mufée de l’artillerie ,
des piques à piftolets.
PIQUET four les ponts militaires. Se com-
pofe d’une partie cylindrique en bois, terminée
par une pointe,, d’un fabot en fer 8c d’une frelle r
on s’en fert pour amarrer les culées 8c les cinque-
nelles des ponts.
Piquet pour les plates-formes Sc les fauciffons.
Il en faut huit par plate-forme de batterie de
canon de fiége, 8c fept par fauciffon. {Voyez
les articles Batterie de siège 8c Plate-forme. )
PISTOLET. Arme à. feu courte 8c légère.que l’on
tire d’une feule main, à bras tendu, 8c qui elt
compofée , comme le fufil, d’un canon, d’unéplatine
, de pièces, de garniture, d’un fût dont la poignée
eft courbe., 8cc. Le mot piftolet, vient dé
Piftoie ou Piftoia en Tôfcàoè, où l’on fabriqua les
premières de ces armes. Dans l’origine on les ajp
neloit, en France, pijloles. Il y a des piftoie Is de |
guerre 8c de luxe.
Pistolet d’arçon. Ce piftolet eft compofé des
mêmes pièces que celui de combat, 8c il a de plus
une capucine lemblable à celle du piftolet des officiers.
Le canon n’a pas de vilière 8c il n eft pas
rayé, à caufe delà difficulté que l’on éprouverait'
polir le charger étant à cheval. Son calibre eft pour
la balle de vingl-lix à vingt-huit à la livre, 8c fa
charge de poudre eft d’environ o kil. po52 ( 60
grains ).
Le piftolet d’arçon étoit autrefois fort long ; on
le diminua, 8c on l’appela piftolet de demi-arçon.
On ne le fert. maintenant que de la dénomination
de piftolet d'arçon.
Une paire de piftolets de cette efpèce , bien établis
, coûte envir011.260 Ir.
Pistolet de cavalerie , modèle de 1816. La
longueur du canon eft de o mèt. 2 ( 7 pouces 4 Hg»
8 points); fon calibre eft de o mèt. 0171 ( 7_lig\ 7
points); fa longueur totale eft d’environ o mèt.
352 ( i 3 pt)u. ); Ion poids elt de 1 kil. i 854 ( 2 liv.
fi onces 0 gros ) ; fes garnitures font en cuivre. Son
prix le plus élevé eft de. 18 IV. 20 c.
Les pièces qui compofent ce piftolet font : le canon,
la platine , le porte-vis , la baguette , la lous-
garde qui eft à ailettes comme celle des fufils; la
capucine avec fa bride, qui eft retenue par la
grande vis de platine ; la bride de poignée, la
calotte 8c la vis de poignée.
Pour éviter la perte des piftolets qui a lieu fréquemment
dans les charges de cavalerie, oufixoit
les piftolets par une courroie attachée., d’une part,
à un anneau mobile enchâffé dans un piton à vis ,
à tête ronde percée, lequel devoit être placé au
poinméau de la felle, 8c d’autre part à un fécond
anneau an battant qui étoit fixé à la croffe des piftolets.
Les deux extrémités de l’anneàu étoient aplaties
& percées pour recevoir,une vis ou une goupille à
tête ronde, qui trâverfoit l’épaiffeur du bois à l’extrémité
dé la crofl’e. Cette goupille , placée au ras
de la calotte, laiffoit allez de jeu à l’anneau pour
qu’il pût rouler librement fur fon axe , 8c parcourir
ainfi circulairement l’étendue de la calotte, depuis
la hauteur de la vis de la queue jufqu’à la vis de
fous-garde.
Celte mefure ayant préfenlé des inconvéniens,
on a remplacé cet anneau par une vis de calotte à
tête percée 8c portant un anneau , 8c celte pièce
s'adapte aux piftolets dans les manufactures du
Gouvernement.
Pistolet à coffre. Ancien piftolet des troupes,
qu’on noinmoit ainfi parce que les refiorts étoient
renfermés eu deffous, derrière le canon, dans une
efpèce de boîte en cuivre.
.Pistolet de co,mbat. Le piftolet de combat eft
compofé d’un canon qui porte un tenon ou guidon
8c une vifière, d’une platine qui eft à roulette 8c à
chaînette, d’une calotte,-d’une fous-garde, d’u'ne
baguette en baleine ( on n’en met pas toujours à ces
piftolets) 8c d’une monture qui ne s’étend que vers
la moitié de la longueur du canon; elle eft quadrillée
pour que l’arme foit mieux retenue en
main. Le canon eft fixé fur le bois au moyen d’un
tiroir 8c de fa goupille., comme dans le fufil de
chalfe, 8c les deux grandes vis de platine pofent fur
deux rofetles, comme dans le fufil de chaffe à un
coup.
Le calibre eft ordinairement pour la balle de
trente à trente-deux à la livre ; la charge de poudre
eft à peu près de O kil. 0019 ( 36 grains ).
Le piftolet de combat eft toujours rayé eu fpiraies
dités à cheveux. Il eft anlîi à double détente.
Les détentes ordinaires ont, comme ou fait,
pour objet d’exercer fur la gâchette une prefïion qui,
dégageant le bec de cette pièce du cran du bandé
.de la noix, fait partir l’arme,; cette preflion , quelquefois
allez conlidérable , eft communiquée par
l’index de la main qui lient l’arme ; il arrive fréquemment
qu’elle nuit à la juftell’e du tir. Pour
remédier à cet inconvénient, on a imaginé la
double détente, dont l’effet eft fi fenliblé, qu’il
fuffil de toucher à peine de l’extrémité du doigt la
feuille de la détente, pour faire.partir le méca-
nifrne.
Pour l’armer, on pouffe en avant la feuille de la
détente; le bec de la fauffe détente s’engage dans
le cran d’un déclic qui eft foulevé par fon relfort ,
8c fi l’on vient à appuyer en fens contraire fur la
feuille dè la détente, elle appuie fur l’extrémité du
déclic par le moyen d’un coin, 8c dégage le cran
du déclic du bec de la fauffe détente; auftitôlle
reffort de la détente produit fon effet 8c lui communique
un mouvement brufque qui fait partir la gâchette,
8c ce départ eft d’autant plus prompt 81
plus v if, que le cran du déclic eft moins engagé
dans le bec de la fauffe détente , ce qui arrive lorf-
qu’on baille la vis de rappel jufqu’à ce que ce départ
foit auffi fenfible qu’on le defire.
On fent que l’ufage de cette double détente exige
les plus grandes précautions, 8c que l’on ne peut
s’en fervir pour les piftolets d’arçon , ni pour les
fufils de ch all'èT
La paire de piftolets de combat eft ordinairement
I renferméë , comme les fufils de prix , dans un né-
ceffaire en bois d’acajou, de noyer, 8jc. , qui
.contient en outre une poire à poudre à reffort ou à
genouillère, un moule à balle, des balles 8c des
cal pins , des pierres à feu, une baguette portant
une mefure graduée pour les charges de poudre,
une fécondé .baguette fervant à enfoncer la balle ,
un maillet en bois pour le même objet, un tire-
balle, un lavoir en fer difpofé de manière à recevoir
le tire-balle, un marteau en acier , deftiné
à rafraîchir lespierres, unmonte-reffort, un tournevis
, une épingle lie 8c un huilier*