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portoit non-feulement un certain poids de la voiture
, mais encore l'effort du irait des chevaux de
de vant : on ne pouvoit ni trotter, ni galoper. La
iimonière anglaife évite tous ces inconvéniens ;
onattèledeux chevaux defront, en plaçant un des
hras de la Iimonière au centre de la voiture, &
l’autre à l’extrémité de la fufée de l’effieu. Le
poids étant réparti également fur les deux trains,
il fatigue beaucoup moins le limonier, qui ne
porte que les brancards prefqu’en équilibre, ce
qui ne l ’empêche pas de trotter. Les chevaux en
avant de lui font attelés, non pas à la Iimonière ,
mais aux traits des chevaux de derrière, & par
ce moyen ces derniers ne font pas plus fatigués
que s’ils étoient attelés à un timon. Us peuvent
descendre au trot les pentes les plus rapides, ce
qui n’arrive pas ordinairement fans accident
avec des timons toujours vaciilans.
Les harnois anglais font également remarquables
par leur légèreté & leur bonne difpofition.
Les attelles en bois de notre collier à l’allemande
font remplacées par deux.arcs en fer, reliés par
le bas avec une chaîne & .un crochet, 81 par le
haut avec une lanière & une boucle. Le* collier
efjl couvert par Une forte toile en coutil, peinte à
1 huile. Chaque fous-verge porte uue fellelte fin*
laquelle on fixe le porte-manteau en cuir du fol-
dat du train, ce qui'allège la charge du porteur.
Les boucles font légères & difpofées de manière
à nç point bleffer les chevaux. Toutes les bandes
& courroies compofant les avaloirs, les croît-*
pières, la doffière fous-ventrière, les felleltes, &c\,
font en cuir noir bien travaillé.
Les traits des -chevaux font garnis en cuir dans
toute la^porlion qui touche le cheval -y le.s- extrémités
‘lont terminées par des mailles de fer pour
les fixer au collier & les atteler.
La même bride fert à tous les chevaux; le mors
en eft anfïi léger que celui des chevaux de luxe.
Les huit canonniers d’une p iè ce étant portés finies
fïx n f t r e t s de la p iè ce & du c a iffo n , comme
on le verra au 'm o t W u r st , peuvent fuivre la
b a t t e r ie , quelle que foit la c é lé r ité de fa m a r ch e ,
& ils, arriv ent frais & difpos fur le champ de b a -
t ^ ille , tandis que le s canonniers français de l ’a r tille
r ie à pied y arrivent fatigués par la ch arg e de
leurs facs , fu fils, fabres & bu file le rie . '■
Le baquet à ponton du nouveau pont anglais
eft compofé de deux trains réunis par une flèche5
les pièces.de bois qui fervent de plats-bords, s’appuient
fur les ranchers du lifoir & de la fellette, &
font les fonctions de brancards. Les deux ranchers
font in c lin é s ; des pièces de bois enta illé e s, r em -
pliffent les angles formés par ces ran ch e r s , la Pelle
tte & le l i f o ir , c e qui procure des efpaces convenables
pour rec ev o ir les poutrelles & les madriers
de la travée. { V o y e z l ’a rtic le P ont de tonneaux
anglais. )
VOLEE. C’eft le nombre de coups que les pon
tonniers frappent de fuite avec lafonnette fur des
pilots deftinés à la eonftruélion des ponts militaires.
Chaque pilot eft ordinairement frappé juf-
qu’à refus du mouton.
Volée. On appelle tirer à toute voléey lorfqu’on
pointe une pièce- d’artillerie fous le plus grand
angle qu’on puiffe lui donner.
' V olée de canons. On appelle ainfi une décharge
de plufieurs pièces faite en même temps.
Volée des voitures. C’eft une pièce de boi»
qu’on attache au bout des timons ou qu’on fixe fur
le devant des avant-trains, & aux extrémités de
laquelle on attache les palonniers.
Volée du canon. C’eft la partie d’un canon
comprife depuis le fécond renfort jufqu’à l^i
bouche.
VOUSSOIRÏER. C’eft une machine deftinée à
couper exa&ement, & telle quelle doit être,"la
pat te-des rais de$ roues à vouffoir. Cette machine
ingénieufe a été inventée par M. le comte d’Aboville
, pair de France; ( Voyez l’article'R oues a
voussoir. )
VRILLER. C’efl, en terme de pyrotechnie, l’action
d’un artifice qui pirouette en Pair fuivant un
mouvement hélicoïdal. Lorfque des fufées volantes
vrillent dans leur mouvement d’afcenfion, c’eft un
défaut qui provient de ce que la baguette de direction
ii’eft pas droite ou qu’elle eft trop légère.
VRILLES. Ce font des outils en acier fervant à
faire des trous dans le bois. Les ouvriers les graif-
fent & les dégorgent fréquemment pour ne pas
fendre les bois qu’ils percent.
VUE. Ou appelle ainfi une ouverture pratiquée
dans le heaume , vis-à-vis des yeux, qui
font garantis des coups de l’ennecai par la vi-
fière* '
" W u r s t . C’éfoit un caiffon, plus petit & plus I
léger que le caiffon à munitions ordinaire, deftiné
à tvanfporter promptement l’approvifionnement
des bouches à feu & les canonniers néceffaires au
fervice de ces pièces. Le corps du caiffon étoit
fufpendu pour ne pas fecouer les munilions^ &
éviter leur dégradation ; le deffus étoit arrondi &
couvert de cuir.pour y placer huit hommes; deux
tablettes de chaque côté de la longueur du wurft,
leur fervoient d’étriers. Ce caiffon a été abandonné
lors de la création de l’artillerie à cheval,
en 1792. . .
Dans le nouveau fyftème d’artillerie de campagne
des Anglais , une pièce & fon caiffon portent
huit hommes fur des efpèces de wurft; favoir r
deux qui fout placés fur 1 avant-train de la pièce ,
quatre fur le caiffon proprement d it, &. les deux
autres fur l’avant-train de ce caiffon.
Il y a avoit des wurfts pour le canon de 8 &
l ’obufierde campagne. Voyez ci-après le nombre
des. coups qu’ils contenoient & la maniéré dont ils
étoient divifés.
W urst de 8. Il étoit partagé en travers en
quatre grandes divifions. Chaque divifion étoit
partagée en trois réparations dans le fens de la
longueur du caiffon. Chaque réparation étoit di-
virée en cafés carrées; la première & la quatrième
contenoient chacune quinze cales. La deuxième 8t
la ti'oitième contenoient chacune dix-huit cales ,
ce qui faiioit des cales pour roixante-fix coups.
Les arméniens le plaçoient en dedans & en'deUus-
des munitions.
W urst d’obuGer. Il étoit partagé en travers
par quatre grandes divifions. Chaque cuvuion
étoit partagée en deux féparations dans le fens de
la longueur delà voiture. Chacuriede ces divifions
étoit féparée en cafés carrées. La première & la
f quatrième contenoient chacune fix cafés. La
deuxième, à commencer du devant, contenoit dix
cafés , & la troifième en contenoit huit, ce qui
faifoit des cafés pour trente coups. ^ .
La première, la troifième & la quatrième divi-r
fions étoient recouvertes par des volets , comme-
un caiffon d’infanterie ; le refte du chargement &
l’affortiment fe plaçoient fur ces volets.
La nomenclature des pièces en bois & en feu
qui compofoient le wurft, eft analogue à celle des^
autres caiffons à munitions.
Y
Y ATAYAN. On appelle ainG un poignard turc y
à lame droite ou courbe , pointue, tranchante
des deux cotés, & fortifiée vers le milieu par une
arête qui règne dans la longueur , & fans évidement.
Cette lame eft ordinairement en damas. La
poignée & le fourreau font, comme ceux des
peuples de l’Orient, enrichis de pierreries & dou-
nemens.
Z
Z a GAIE. C’eft tme efpëce de lance en ufage
chez quelques peuples d Afrique, 8t particulièrement
chez les Maures, qui s’en fervent en combattant
à cheval. Ils la lancent comme le javelot. La
zagaie eft auflr en ufage parmi les fauvages de la
Nouvelle-Hollande. Elle confifte, chez ces fauvages,
en une hampe armée d’une pierre dure, aiguë &
rendue tracbante, fixée a l’une des-extrémités par
le moyen de cordes à boyau : ( Voyez 1 ouvrage de
Pérony ayant pour titre : Voyage de découvertes
aux Terres aujlraîes. )-
ZINC. Ce métal étoit employé autrefois dans la
fonte des bouches à feu, où il entroit dans lapr-o