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mière du premier l i t , & de façon à fe correspondre.
On termine en appliquant deux grandes
lattes, d’une longueur égale à celle de la caille, fur,
ce fyllème pout f’aflujettir. On cloue à chaque extrémité
ces lattes conire les parois des bouts de là
caille par quatre grands clous ch allés obliquement ;
on place le couvercle que l’on fixe par quatorze à
Seize clous , ainfi que le fond l’a été ; on cercle en-
fuile & on cloue les deux cercles, comme il a été
dit pour les autres cailles.
Cette caille pèfe, étant remplie, n 5 k il ., &
coûte 4 fr. 70 cent.
CaiJJe pour les cuirqjjes. Elle a 1 met. 83 de longueur
, o mèt. 4.1 de largeur"& o rnèt. 487 de hauteur.
Elle contient trente cuiraffes, & pèfe, étant
remplie, environ ü68 ldi.
ENCARNET. C’elt, dans les forges, une pièce
très-malïive en fonte, ayant à fes extrémités deux ;
forts menlonnets /entre iefquels on place de champ '
les coquilles affemblées & ferrées les unes contre ]
les autres avec des coins de fer. .
ENCASTREMENT du bassinet. {Voyez Corps
DE P LA T IN E . )
E ncastrement des tourillons. On nomme
ainfi un logement circulaire pratiqué dans les
flafques pour recevoir les tourillons d’une bouche
à feu. Les tourillons des pièces de fiége font engagés
des deux tiers de leur diamètre dans les
ilafques, & des trois quarts dans les affûts de place
& de côte.
ENCLOUER une pièce de canon. C’eft en boucher
la lumière & rendre la pièce inutile, au
moins paffagèrement. Cette opération a lieu, foit
au champ de bataille, foit dans les for lies d’une
place affiégée. Lorfqu’ôn en a le loiûr, au lieu
d’enclouer la pièce, on la met entièrement hors
de-fervice. Voici les procédés pour enclouer
une pièce.
On peut fe fervir d’un clou carré, ayant la tête
& le corps faits de bon acier bien trempé , mais la
partie inférieure bien recuite : on enfonce ce clou
dans la lumière jùfqu’à refus,; on le cafl’e net au
niveau de la fuvface extérieure de la pièce, & on
rive en dedans la queue du clou au moyen de
i’écouvillon. La partie du clou qui paroît à l’extérieur
étant d’acier trempé, ne peut pas être attaquée
au foret ni par les acides : la partie inférieure
étant recourbée, s’oppofe au défenclouage
par le moyen delà poudre.
Après avoir encloué la pièce comme on vient I
de le dire, on pourra envelopper un boulet de I
feutre, & l’enfoncer par force jufqu’au fond de j
l’ame de la pièce; alors il n’eft plus guère pofiible j
de l’en retirer. On pourra encore introduire au ■
fond de la pièce du plâtre fin délayé dans l’eau , j
puis un boulet ou un cylindre en bois dur, ayant 1
le moins de vent pofiible. Le plâtre, en fe prenant
& en augmentant de volume, fcellera le boulet
dans l’ame de la pièce d’une manière d’autant
plus folide , que l’humidité du plâtre fera gonfler
le boulet en oxidant fa furface.
On peut encore, fi l’on en a le temps & les
moyens , enclouer la pièce comme on l’a vu plus
haut, la dreffer verticalement après y avoir enfoncé
un boulet ayant le moins de vent pofiible,
y couler une livre ou deux d’acide nitrique à quarante
degrés, & laifier le tout en repos. L’acide
nitrique attaquera le cuivre 8e la fonte; le fer du
boulet précipitera le cuivre qui fera diffous : le
cuivre précipité, l’oxide de fer formé & le nitrate
de fer avec excès d’oxide fcelleront le boulet
dans l’ame de la pièce.
Le boulet enveloppé de feutre eft un des plus
forts obftacles qu’on puifl’e oppofer, & lés clous
rivés font le meilleur moyen d’enclouage; mais
ce moyen elt -trop" long pour être pratiqué à
1 armée.
Lorfqu’un-canon eft encloüé avec un clou de
fer, on peut le défenclouer facilement & fans altérer
la lumière de la pièce , en faifant tremper la
culafîe dans de l’acide fulfurique foible , marquant
de 6 à 8 degrés au pèfe-liqueur. Il faudra mettre
du même acide dans l’ame de la pièce, 8e changer
cet acide lorfqu’il n’agira plus fur le clou de
fer, ce qu’indiquera la cefiation de l’efiervèfcence
8e du dégagement de gaz hydrogèue.
Ce moyen eft long, mais il ne coûte rien & ne
fatigue ni la pièce ni la lumière. Il ne réufliroit
point fi la pièce étoit enclouée avec un clou
d’acier, parce, que le carbone de l’acier, mis à
nu, s’oppoferoit bientôt à l’aQion ultérieure de
l’acide (ulfurique fur le fer.
On défencloue encore la pièce en chargeant au
tiers du poids du boule.t ou un peu plus, & en
mettant fur la poudre un bouchon mêlé de poudre
& d’étoupilles, qu’on refoule bien; puis uD ou deux
boulets avec un bouchon femblable au premier,
qu’on refoule également. On met le feu par la volée.
On peut, au lieu d’un fécond boulet, faire
ufage d’un cylindre en bois ayant environ trois
calibres de longueur. Il convient d’obferver : i°.
qu’il faut avoir l’attention de bien nettoyer le re-
fouloir avant de s’en fervir, crainte qu’il ne s’y
trouve quelques particules de quartz; 2°. qu’il
faut quelquefois tirer plufieurs coups avant de faire
fauter le clou; 3°. que le feu ne fe ‘communique
pas toujours à la charge, & qu’il eft très-dangereux
de remédier à cet inconvénient. Il faut donc, avant
d’ufer de ce moyen, efî’ayer fi le clou pourroit
partir avec une charge de poudre 8t.un cylindre
en bois percé pour recevoir une mèche dont l’uu
des bouts communique à la charge 8t l’autre fort
de la pièce.
Quand le clou eft ville, il faut percer une nouvelle
lumière à côté de la première, & introduire
de la poudre dans la pièce par cette lumière pour
fe
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fe débarraffer des obftacles qui pourroient exifter
dans l’ame.
Enfin, quand le clou réfifte à l’explofion d une
forte charge , il faut le cerner en enlevant le métal
tout autour,, y mettre de l’acide nitrique, l’y
laiffer quelques heures pour qu’il fafle fou efièt,
:& tirer. L’enclouage réfifte rarement à ce procédé/
Lorfqn’on a le temps néceflaire pour mettre une
pièce hors de iervice, le moyen le plus fûr eft d’en
brûleries anfes 81 d’en fcier les tourillons, ou de
les endommager de manière à ce quelle ne puifîe
plus fervir. Enfin, on la met entièrement hors de
fervice en la chauffant fortement dans fon milieu;
la pièce, portant à cet effet par fes deux extrémités
fur des appuis qui l’élèvent convenablement,
fe plie, parce que l’étain qui eft dans le bronze
entre en fufion.
ENCLUME. Maffe de fer trop connue pour qu’il
foit néceflaire de la décrire : celles dont on fait
ufage dans les manufaâures d’armes font, faites
comme celles des ferruriers ; elles ont des entailles
dans le haut pour mouler là plupart des pièces
qu’on y forge.
Engerber fe dit auffi. de la difpofition des affûts,
châfiîs, &c., dans les magafins de l’artillerie.
( Voyez l’article E mmagasinement des voitures
d’a r t il l e r ie . )
ENRAYE. C’eft arrêter le mouvement des roues
d’une voiture , dans une manoeuvre ; ou dans les
defcentes 81 autres paflages difficiles des routes.
On le fait au moyen d’une chaîne en fer ou d’une
enrainure en cordage.
ENRAYURE. Cordage à deux boucles, formées
par le cordier, 8e muni d’un billot courbe, qui a
la forme d’un piquet de tente.
Elles tiennent lieu de chaîne à enrayer aux affûts
8t aux voitures à quatre roues, où il n’y en a
pas ; 8e on en fait ufage pour les voitures où il y
en a , lorfque ces chaînes viennent à caffer.
ENSABOTER. C’eft fixer un projeêHle dans
un fabot en bois d’aune ou de hêtre, au moyen de
deux bandelettes en fer-blanc , qui fe croifent
perpendiculairement fur le projeêlile, 8e dont
l’une eft fendue pour recevoir l’autre : elles font
fixées par des clous d’applicage dans une rainure
pratiquée fur le fabo,t.
E nclume du forgeur de balles. Cet te enclume eft
très-fimple; ce n eft qu’un bloc folide de, fonte,
dontla table, le deffous, ainfi que les faces latérales,
font des parallélogrammes, & les deux petits côtés
des trapèzes : à l ’un des bouts de la table il y
a un trou carré dans lequel on fixe la queue de
i’étarape immobile.
E nclume 8e marteau à rebattre les boulets. Ces
inftrumens lont en fonte : il y a ordinairement
deux marteaux mûsenfemble par un feularbre dont j
les cames alternées foulèvent l’un tandis que l’autre
retombe, & vice verfâ.
Le poids des marteaux eft proportionné à chaque
calibre, 8e l’on ne cefie de battre le proje&ile que
•lorfque fa furface eft bien unie. Le réglement veut
qu’il reçoive au moins cent vingt coups.
ENCRENÉE. Quànd, dans les forges , on a
formé la loupe ou le renard, on les divife en parties,
qu’on appelle lopins ou pièces> qui font re-
nufes au feu pour être forgées peu à peu, en commençant
parleur milieu ; la pièce qui a fubi cette
première opération s’appelle ericrenée.
ENFONÇAGE. Ce mot exprime à la fois l’action
de pefer la poudre, celle de la mettre eu barils,
8e de fermer ces barils. On doit embariller
par un temps fec 8e ferein, afin d’éviter la détérioration
de la poudre.
ENGERBER. C’eft ranger les barils de poudre
fur des chevalets dans les magafins : on ne devroit
jamais engerber à plus de trois tonnes de hauteur,
afin de ne pas trop fatiguer les barils.
A rtillerie.
ENSEIGNE. On la portoit au bout d’une lance,
pour que les troupes pufîent fe reconnoîlre dans
les combats 8e fe rallier autour. ( Voyez le Die-
tionnaire dyArt militaire de VEncyclopédie méthodique.
)
ENTABLEMENT. C’eft la partie de la batterie
qui recouvre le baffinet.
ENTONNOIR. Partie de l’embouchoir pour le
paffage de la baguette.
E ntonnoir. Cône creux en fer-blanc ou en cuivre
, pour verfer la compofition dans les pièces
d’artifices.
ENTREE. On entend par ce mot un léger éva-
fement que l’on donne à l’ouverture extérieure
1 d’une pièce qui doit en recevoir une autre. II
ne peut y avoir de bon ajuftage fans entrée : par
exemple, une culafîe qui n’eft pas un peu conique,
ne remplit pas parfaitement la partie du canon qui
la reçoit, parce que, quelque précaution qu on
prenne dans le taraudage, l’effort des tarauds
évafe toujours un peu l’ouverture de la boîte , 8e la
culafîe étant cylindrique , il n’y a que les filets
de l’extrémité du bouton qui ferrent lorfqu’elle eft
à fond.
Cette obfervalion s’applique également à l’ajuf-
tage du chien fur le carré de la noix ; ainfi ce, carré
doit être légèrement pyramidal, au lieu d’être
prifmalique.
ENTRETIEN des armes. Il confifte à les nettoyer
8t àlesgraiffer quand elles font en bon état,